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sur 3720 notes
Voilà encore un roman qui a bercé nos enfances (Bibliothèque Verte ou Rouge et Or, vous vous souvenez ?). Il avait atterri chez nous je ne sais comment (nous étions trois garçons plutôt branchés Michel ou Bob Morane) mais ce livre m'avait intrigué. Pas passionné, mais simplement intrigué, par son histoire un peu hors du temps, et cette atmosphère de mystère campagnard, sur des chemins embrumés, avec des sentiments qui ne le sont pas moins. C'est une bluette, en fait, mais racontée avec beaucoup de sensibilité, et un souci du détail, tant du point de vue psychologique, que du point de vue narratif, qui fait de l'autrice la première de nos écrivaines « rustiques », ouvrant la voie à notre grande Colette le siècle suivant.
Au départ George Sand voit un jour un dessin d'Holbein (un peintre de la Renaissance) qui représentait un paysan courbé sur sa charrue et menacé par la faux de la Mort.
« C'est bien là la satire douloureuse, la peinture vraie de la société qu'Holbein avait sous les yeux. Crime et malheur, voilà ce qui le frappait ; mais nous, artistes d'un autre siècle, que peindrons-nous ? Chercherons-nous dans la pensée de la mort la rémunération de l'humanité présente ? L'invoquerons-nous comme le châtiment de l'injustice et le dédommagement de la souffrance ? Non, nous n'avons plus affaire à la mort, mais à la vie ».
C'est donc un hymne à la vie que va écrire George Sand : Germain, un veuf de 28 ans, est le père du petit Pierre. Sur les conseils de son beau-père, et dans l'intérêt du petit, il décide de se marier avec une veuve d'un village voisin. En chemin, accompagné de Marie, une jeune fille de seize ans, et de Pierre, il s'égare au bord de la « Mare au diable », un endroit réputé pour son étrangeté … diabolique. Germain, tombé amoureux de Marie, se déclare mais elle le refuse, invoquant la différence d'âge. Germain va voir la veuve, et comprend vite que celle-ci, qui a déjà plusieurs prétendants, ne ferait pas une bonne mère pour son fils, revient près de Marie. Mais celle-ci a disparu. Germain arrive à temps pour la sauver des avances d'un fermier. Tous trois reviennent à la ferme où, devinez-quoi, ils vont fonder une vraie famille.
Une histoire simple, simpliste, même, on pourrait appeler ce court roman un conte paysan. C'est ce que fera plus tard Maupassant, en beaucoup plus réaliste, et souvent tragique. Mais ici nous sommes encore dans un romantisme diffus, où les bons sentiments tiennent toute la place, mais où la dimension sociale n'est pas oubliée : George Sand réhabilite le paysan : il n'est pas ce pouilleux, analphabète et proche des animaux, que l'imagination publique (citadine) a représenté. Il a une réelle sensibilité, et même une réelle culture.
Le romantisme s'exprime aussi dans la description de la nature, si proche des sentiments, et une impression de fantastique autour de cette mare (qui existe vraiment, et qui a joué un rôle dans l'enfance de la petite Aurore Dupin – George Sand).
Je me souviens, qu'à la première lecture, j'avais été frappé par la différence d'âge (12 ans) alors que je ne l'avais pas été par celle entre Michel Strogoff et Nadia (14 ans). C'est bien plus tard, à la relecture des deux romans que cet aspect des choses me revint et me fit rire in petto (je pratique couramment le rire italien)
Un joli roman, donc, à lire avec « La Petite Fadette » (mon préféré) et « François le Champi » pour connaître et apprécier la veine rustique de George Sand. Mais surtout ne pas en rester là. Et lire les romans « romantiques » (« Indiana – 1832 », « Lélia – 1833 », « Mauprat – 1837 ») mais surtout son chef d'oeuvre (« Consuelo – 1842 », suivi de « La Comtesse de Rudolstadt – 1843 ») et son autobiographie (« Histoire de ma vie - 1855 »).



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Un charmant roman champêtre.

Nous sommes plongés au coeur d'un petit village de paysans. Nous voyons les us et coutumes de cette époque et de cette région. L'épilogue pourrait faire office de reportage tant il détaille bien une coutume en particulier. le langage est vivant et chantant.

On s'attache très vite à nos deux protagonistes et on tourne les pages avec impatience pour découvrir comment va évoluer leur relation. L'aspect mystique qui règne dans cette forêt et près de la mare au diable est très intriguant !

C'est un petit roman plaisant qui se lit très vite.


Lien : https://www.labullederealita..
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C'est avec grand plaisir que j'ai relu La mare au diable. George Sand, dans ce court roman champêtre, nous parle de Germain, un laboureur de vingt-huit ans, veuf avec trois enfants. Son beau-père estime qu'il est grand temps pour lui de reprendre une femme pour s'occuper du foyer et de ses enfants. C'est contrarié qu'il part rendre visite à une veuve dans un hameau voisin. Alors qu'il pénètre dans un bois, le brouillard se lève. Bientôt il a perdu tous ses repères et tourne en rond...

"- Oui, mon garçon, c'est ici la Mare au Diable. C'est un mauvais endroit, et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour."

Une écriture simple et sensible. Des dialogues concis et des phrases courtes qui évoquent parfaitement le quotidien de ces gens de la terre, des "taiseux" qui n'ont pas de temps à perdre en parlottes inutiles.
Mais quand l'occasion se présente, ces villageois savent aussi prendre du bon temps, comme cette noce de trois jours si bien décrite par George Sand pour clore son roman.

Une lecture courte et agréable !
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j'ai lu "la mare au diable" quand j'étais au collège. autant dire qu'il y a très longtemps de ça. j'avais beaucoup aimé cette histoire, et m'en était restée l'image des nappes de brouillard dans la campagne. une belle image. j'avais envie de relire un jour ce court roman, mais il a fallu le challenge solidaire pour que je me décide à le faire. je remercie gwen21 pour m'avoir motivée.
cette seconde lecture m'a surprise. question d'âge sans doute, j'ai trouvé le roman bien plus court qu'il ne me semblait en souvenir; un peu comme on retrouve les lieux de son enfance bien plus petits dans la réalité que par le biais de la mémoire. et puis, et puis, toute cette introduction explicative de l'auteur... la référence permanente à Dieu, le ton assez moralisateur et un tantinet "supérieur" m'ont ramenée au XIXème sans erreur possible ^-^
malgré ça, le côté lumineux de la rencontre de deux êtres, trois? a gardé son charme, même si j'ai trouvé que pour des paysans supposés ignorants, ils parlaient un langage fort châtié. mais bon, on n'écrit pas comme on cause, n'est-ce pas? enfin, dans le monde de George :)
la fin du roman devient clairement une sorte de reportage ethnographique avec la description des noces villageoises, on quitte doucement Germain, Marie et Petit Pierre pour revenir au XXIème siècle.
et à ma petite "critique", accompagne de quelques citations.
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Bon roman, ou longue nouvelle, volontairement naïve dans le sens noble du terme. La vie des paysans idéalisées, "pauvres mais fiers". C'est bien écrit et je signe pour un nouveau roman de Georges Sand, une littérature proche des gens et sans autre prétention que de rétablir un peu l'équilibre entre les pauvres ignares et les élites cultivées.
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Lorsque j'ai ouvert ce livre, je ne m'attendais pas du tout, mais alors pas du tout, à lire une histoire pareille. Cette lecture, je l'ai repoussée au moins 20 fois tellement j'appréhendais cette auteure ... Comme quoi, on a des a prioris parfois ! Je suis agréablement surprise donc d'avoir lu cette petite histoire toute mignonette... Une histoire à raconter le soir à ses enfants. Je pensais y mettre au moins une semaine, au final je l'ai lu en un jour. L'histoire de Germain, jeune veuf qui cherche à se remarier. Une belle histoire d'amour qui se finit bien ! J'ai beaucoup apprécié ce moment de lecture !
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Ce sont les travaux de la ferme...
ça nous fatigue, mais c'est bon...
(Léopold Nord et Vous)

Après une première partie lourdaude et bucolique, dans laquelle l'autrice justifie son choix d'un tel sujet, George Sand va faire oeuvre de simplicité dans son récit d'une histoire d'amour qui se repère à 100 lieues comme le nez au milieu de la figure... Sur les conseils de son ex-beau-père, Germain, veuf et travailleur (les deux ne vont pas spécialement de pair), père de quelques enfants dont un fort jeune et têtu (voire mal élevé), va au village voisin pour se présenter à une veuve, que l'on verrait bien l'épouser. Mais il va accompagner Marie, jeunette fort bien faite à l'intérieur comme à l'extérieur... et ce qui devait arriver arriva... Bardaf ! c'est l'embardée...

C'est simple, direct, droit au but pour Germain et Marie, sur l'air de 50 nuances de craie. On voit tout arriver dès l'instant où ils embarquent sur le chemin du village voisin. D'ailleurs, George Sand n'essaie pas un instant de nous faire prendre des vessie pour des lanternes. Dons, pas de risque de se brûler...

Première partie ennuyeuse, deuxième partie téléphonée (même si Bell n'a pas encore créé l'outil), troisième partie qui ressemble à un musée de la vie rurale, ou plutôt à un Guide des pratiques rurales disparues, partim 1: le mariage à la campagne au XIXè siècle.

Personnellement, j'aime bien cette troisième partie... oui, je suis comme ça. Sauf qu'elle est un peu longue. J'ai cru sentir poindre plusieurs fois une sorte d'humour pince-sans-rire de George Sand, mais je projetais peut-être mes propres pensées...

Rien de mémorable... la preuve, c'est que je pense l'avoir lu vers 16-17 ans et je n'en avais gardé aucun souvenir...
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Un gentil roman rural de George Sand qui met en scène comme dans une succession de tableaux un homme mûr et une jeune fille qui vont passer la nuit près de la mare au Diable. Sentiments tus, contraintes pour l'un et l'autre, nature qui les accueille, écriture attachante de l'auteur, même si tout cela a quelque peu fané aujourd'hui.
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C'est l'histoire d'un jeune veuf, laboureur, père de trois petits enfants, qui recherche une femme pour s'occuper de ses enfants et faire les tâches domestiques. En allant rencontrer une riche veuve d'un autre patelin qui cherche à se remarier. Pour rendre service à une voisine, il accepte de faire le voyage avec la fille de cette dernière. Un orage les obligent à se réfugier près de la Mare au diable où l'homme tombera sous le charme de la jeune fille qui ne lui est pas destinée. Après plusieurs péripéties, les deux jeunes gens seront réunis.
Histoire peu originale, légère, mais apaisante et heureuse. le langage est simple et poétique, les thèmes sont ruraux. le lecteur passe un bon moment.
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Dans ce court roman, George Sand nous emmène avec douceur dans le paysage champêtre du Berry, sa terre natale. le Berry, ses champs, ses paysans et ses laboureurs qui travaillent à la sueur de leur front, et sa mare au diable.
À travers une histoire d'amour simple et pourtant si belle, nous y voyons les conditions de vie des paysans à cette époque là, leurs attitudes, mais aussi une vrai philosophie : l'amour pour la terre et son travail (magnifiquement représenté par la gravure d'Holbein). C'est donc dans la nuit froide et humide, autour de cette mare au diable redouté, que Germain et Marie vont se découvrir, se confier.....et tomber amoureux. Mais Marie, jeune fille de 16 ans, rejettera d'abord les avances de Germain, veuf et laboureur de 27 ans. S'ensuit alors quelques péripéties toujours aussi simple, mais tellement agréable à lire. Même si le lecteur n'a aucun doute sur le dénouement, George Sand nous livre ici une histoire d'amour simple et nous donne une jolie leçon de vie, illustrée par l'humeur joyeuse et tellement confiante des laboureurs du Berry. Elle nous montre alors que la beauté ne se trouve peut-être que dans la simplicité.
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