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sur 3720 notes
La mare au diable est un livre que j'ai longtemps proposer à mes élèves en lecture cursive. Longtemps, et il y a longtemps, les deux allant ensemble. J'avais arrêté, parce que d'autres oeuvres me semblaient tout aussi intéressantes à leur proposer. Avant de la proposer à mes 4e de cette année, je me suis dit "relisons cette oeuvre". Ce n'est pas que je ne la vois pas avec le même regard, c'est que les défauts que je lui trouvais, je les vois toujours, et les qualités, je les vois de moins en moins.

Il est deux parties qui m'ont toujours ennuyée, la première, dans laquelle l'autrice présente son projet, et la dernière, qui nous décrit plus sûrement qu'un reportage, une noce traditionnelle berrichonne. La première m'ennuie, parce que l'autrice se justifie de ce qu'elle a écrit, présente les "gentils" paysans aux lecteurs (parisiens ?) qui ne connaissent pas leur innocence ni ce que j'appelle leur absence de sensibilité. Oui, les paysans travaillent trop, de manière répétitive, pour être sensible à la beauté de ce qui les entoure. En gros, c'est la dureté des travaux effectués qui les a rendus ainsi. La dernière partie... j'ai toujours déconseillée à mes élèves de la lire, sauf s'ils voulaient lire une reconstitution historique telle qu'on pourrait les lire dans "Vivre dans le Berry au XIXe siècle".

Entre les deux, nous avons une intrigue qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Germain est veuf, et son beau-père Maurice l'incite à se marier, pour maintes raisons, notamment le fait que sa belle-fille attend un nouvel enfant, et que sa belle-mère devra s'occuper de l'autre enfant du couple (les enfants de son fils), elle ne pourra donc plus veiller sur les enfants de sa fille décédée, même si Petit Pierre, l'aîné, accompagne déjà souvent Germain aux champs. Germain accepte de rencontrer la veuve dont lui parle Maurice. Oui, il n'est plus temps pour les mariages d'amour, et Maurice a une idée très précise du genre de femme qu'il faut pour son gendre. Note : dans la vraie vie, Germain se serait sans doute déjà remarié, un an après son veuvage, comme beaucoup d'hommes le faisaient à l'époque. Il fallait bien quelqu'un pour élever les enfants, et les belles-soeurs ou belles-mères n'étaient pas toujours disponibles - ou alors, il épousait la jeune soeur de sa femme, cela arrivait aussi.

Je ne dirai pas que l'intrigue avec la jeune Marie, qui est placée bergère dans un village non loin, à la ferme des Ormeaux, n'est pas cousu de fils blancs. Il l'est ! Il faudra simplement beaucoup de temps pour que Germain ose avouer son amour à Marie - encore une fois aidé par sa belle-famille. J'ai presque envie de dire que Marie a de la chance d'avoir été placée si tardivement - seize ans au lieu de ... beaucoup moins, parfois même huit ans - et de ne pas être encore mariée, voire de ne pas avoir eu d'enfants illégitimes. Pour se faire une idée, il suffit de parcourir les archives départementales, leur lecture est édifiante.

La mare au diable est une histoire d'amour simple, qui me semble surtout prétexte à raconter la vie quotidienne (idéalisée ?) du paysan berrichon, qu'il soit aisé ou non.
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Qualifié d' »historiette » par l'auteure elle-même, ce court roman n'a pourtant rien à envier aux livres dépassant les 150 pages. Que de finesse, de drôlerie et d'humanité dans cette oeuvre au charme un peu désuet, et pourtant si bien écrite !
En contant l'histoire d'un amour naissant et déjà compromis par la raison entre Germain et Marie, Georges Sand nous raconte surtout merveilleusement des périples en forêt, une belle-mère aimante et compréhensive, un petit garçon entremetteur, une jument bien capricieuse… et bien d'autres personnages et événements qui rendent ce roman plus dense qu'il n'y paraît.
Un très bon livre pour une agréable soirée.

Challenge "hommage à Notre Dame de Paris"

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Ce cours roman rural de George Sand nous retrace l'histoire entre deux personnes (Germain et Marie) issues de milieux différents, d'âge différents (lui est veuf, et elle est une jeune fille de seize ans) et qui plus est, Germain était déjà promis à une autre. Une saga amoureuse par George Sand, qui nous décrit très bien les moeurs de l'époque et une classe sociale peu développé par les autres écrivains de l'époque. Une lecture toujours aussi facile et agréable.
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Une critique " à chaud" pour cette relecture de ce petit bouquin oublié dans mes caisses de livres et qui m'a fait chaud au coeur.Eh oui il me fallait bien cela après tous les " polars " ingurgités" ces derniers temps .Un conte de terroir tout en fraîcheur, en douceur ,l'histoire de la petite Marie et de Germain .Parfois, l'on va chercher bien loin ce que l'on a sous les yeux .Cette relecture m'a reposée et ce retour en arrière m'a encore une fois montré, combien nos écrivains du 19ème siècle savaient écrire!!! .⭐⭐⭐⭐
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J'ai relu avec grand plaisir ce court roman de George Sand. Sa brièveté fait d'ailleurs partie de son charme : il n'est pas certain qu'avec cinquante pages de plus, il eût été aussi bon. Mais tel qu'il est, avec son réalisme mêlé de candeur et de rusticité, il est parfait.
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Si l'on fait abstraction du prologue consacré aux gravures d'Holbein et à la place de la mort dans ses scènes de la vie rurale, si l'on fait également abstraction de la dernière partie un peu pénible consacrée aux traditions populaires lors des mariages dans le Berry, eh bien l'histoire proprement dite entre Germain et Marie a fait vibrer mon coeur d'artichaut.

Un jeune veuf de vingt-huit ans accompagné de son fils Petit Pierre et de la jeune voisine âgée de seize ans va parcourir la campagne. Il est en chemin pour faire la connaissance d'une veuve car il songe à se remarier. La petite Marie quant à elle doit se présenter à un poste de bergère, alors, ils vont faire route ensemble. Seulement voilà, il va falloir bivouaquer et il va s'en passer des choses dans la tête de Germain et pourquoi aller chercher bien loin l'amour alors qu'il est là, sous nos yeux. C'est cousu de fil blanc mais tellement bien amené.

Dans une langue épurée et délicate, George Sand met en scène les us et coutumes des campagnes berrichonnes ainsi que la montée des sentiments chez deux êtres que tout oppose.

Il y a une atmosphère particulière dans ce roman, les gens sont plein de bons sentiments, malgré le côté un peu désuet du texte, ça repose et ça fait du bien.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.

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Le challenge multi-défis propose cette année de relire les pires lectures scolaires d'autres challengers. Comme j'avais beaucoup apprécié, adolescente, la mare aux diables, j'ai décidé de choisir ce livre cité par Thorgal et Florellia.

Il se décompose en trois parties de tailles inégales, très différentes dans le style et les apports.

George Sand commence par expliquer, dans la notice postérieure à la première publication, sa vision de ses romans champêtres avec la beauté de la simplicité, présente dans la nature plus que n'importe où ailleurs. Cette perception semble s'opposer cependant à celle de la note de « l'auteur au lecteur », bien que George Sand s'en défende, où elle présente la condition paysanne à mon sens de manière plus triste, voire un peu méprisante. Ce début questionne sur l'objectif de l'auteure.

Dans un deuxième temps, on trouve l'histoire de Germain et Marie, un récit romantique à souhait dans la malédiction nocturne de la mare au diable. Ce récit faisait battre mon coeur d'adolescente et je l'ai apprécié, même adulte !

Enfin, la dernière partie est consacrée aux rites du mariage dans le Berry du dix-neuvième siècle, ce qui donne une description des scènes de campagne intéressante.

En conclusion, la mare au diable était un très bon souvenir et restera un livre qui gardera toute mon affection dans mon édition de la collection Nelson qui a plus de soixante-dix ans !
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Il était temps que je découvre ce petit classique de la littérature française dont j'ai tellement entendu le nom sans jamais oser le lire de peur de m'ennuyer. Une lecture courte où finalement il ne se passe pas grand chose mais suffisamment longue pour justement passer un bon moment sans bailler. L'histoire et les personnages sont doux et agréables, les descriptions et l'écriture en général très belles. Première expérience de livre audio également, je me suis lancée par curiosité et pour voir si j'étais capable de me concentrer assez longtemps pour arriver au bout, ce qui est apparemment le cas quand le texte est bien écrit, d'autant plus que j'ai accroché dès le début avec l'explication des "Simulacres de la mort" d'Hans Holbein. Un très bonne résultat pour un choix de livre et de support choisis complètement au hasard, et je retenterai certainement l'expérience pour l'un comme pour l'autre.
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J'ai beaucoup aimé le premier texte de George Sand que j'ai lu, "Le Château de Pictordu" ; "La Mare au Diable", c'est une autre affaire.
Ce n'est pas un mauvais texte, mais il n'est pas sans défaut. A commencer par le style. C'est aussi la plus grande qualité du texte ; c'est-à-dire qu'il a parfois du charme, que c'est souvent un style assez beau ; mais je reste perplexe concernant certaines formulations artificielles et excessivement vieillies, même pour le XIXème siècle !... Hugo, Balzac, Stendhal, Chateaubriand, Voltaire qui précéda George Sand, n'écrivent pas d'une façon aussi vieillie-et qui a aussi mal vieillie surtout. C'est dommage, parce que le style est souvent beau. C'est à la fois la plus grande qualité du texte et son plus grand défaut.
A part cela, il y a quelques autres défauts notables : les personnages ne sont pas assez fouillés, les descriptions pas assez travaillées, il n'y a pas-comme il y aurait pu avoir, comme il eut été intéressant qu'il y ait-une ambiance particulière qui pénétrerait et enchanterait le lecteur.
On peut également avoir un autre regret, moins important certes, mais important quand même, concernant le style, qui, je le répète, est d'une rare beauté, mais qui n'est pas ce qu'il eut dû être en la circonstance : un style de conteur, où le style ne brille pas forcément par sa beauté, mais par la façon de raconter…
Mais assez parler des défauts ; parlons des qualités de "La Mare au Diable" ; il y a comme je l'ai dit précédemment un style d'une rare beauté, il y a aussi un certain charme, une certaine couleur locale également ; et si on s'accommode des défauts mentionnés plus haut, on peut trouver dans ce texte un récit sympathique, qui se lit facilement et agréablement, où on trouve un certain charme, un certain plaisir, lié notamment à la reconstitution que fait George Sand d'une campagne d'une autre époque, et si on est pas trop exigeant et si on s'attarde pas trop sur les défauts.
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Avouons le sans honte, je n'ai plus aucun souvenir de mes lectures scolaires de Georges Sand et c'est avec un grand étonnement que je me suis surprise à lire jusqu'à 2 heures du matin pour finir cette très romantique histoire d'amour. Mais attention, j'ai dit romantique, pas mièvre, ni crétine, ni mielleuse. Une histoire tout en clarté et tourment se déroulant dans un monde paysan sans doute idéalisé et dans tous les cas absolument disparu. La lecture du résumé peut faire craindre une bluette du XIX°, mais entre les mains d'un grand auteur tout se teinte de profondeur et d'universalité. de plus, cette mare perdue dans les bois, ce brouillard la nuit donne à cette histoire romantique une dimension fantastique qui magnifie le récit.

Germain a 28 ans, et c'est si vieux pour l'époque qu'il est déjà veuf et père de trois enfants. Il mène la vie rude d'un laboureur. Quand Maurice, le père de son épouse défunte, lui propose de prendre une nouvelle épouse pour élever ses enfants, il se soumets sans joie à ce commandement. Pour ce faire, il doit aller à cheval jusqu'à La Fourche un hameau voisin, y rencontrer la veuve qui pourrait être sa femme. Ce chemin à travers les bois, il le fera avec son plus jeune fils Pierre et Marie la fille de la Guillette. Cette jeune bergère doit partir de chez elle, pour trouver du travail. Mais c'est compter sans les sortilèges de la mare au diable qui garde captif qui s'approche d'elle. Perdus de nuit dans la forêt, Germain découvre les grâces de la jeune Marie, son dévouement pour le petit Pierre, son sens pratique. Épris, il se voit éconduit car il est trop vieux pour elle. Au matin, ils retrouvent leur chemin. La veuve s'avère être une personne futile et coquette qui minaude auprès de 3 autres prétendants cependant que l'employeur de la Marie est, lui, de la pire espèce. Marie s'enfuit avec Pierre qu'elle avait gardé avec elle et Germain part à leur rescousse . de retour au village l'un et l'autre gardent le silence sur cette nuit étrange. Au fil des jours, Germain se fane devant ses beaux-parents inquiets. Il finit par avouer son amour pour Marie.

Outre l'histoire, Georges Sand dépeint avec beaucoup de finesse des personnages déterminés. Elle décrit un monde paysan plein de noblesse, une jeune femme de 16 ans déjà très indépendante pour l'époque. Dans son préambule "L'auteur au lecteur" George Sand se livre à une réflexion sur le travail du paysan, les "moeurs rustiques". Elle s'y penche à partir d'une oeuvre d'Holbein extraite de "Les simulacres de la mort" qui signe, pour elle, la malédiction qui pèse sur l'humanité. La mort outre qu'elle n'épargne personne n'est pas un soulagement pour le paysan qui vit dans la misère toute une vie. Sans doute, cherchait-elle par ce préambule à éclairer les citadins sur un monde rural mésestimé voire méprisé à cette époque.
On y découvre dans le dernier chapitre "les livrées" des coutumes tellement oubliées que s'en est presque exotique. Georges Sand écrit à ce propos "Encore un ou deux ans peut-être et les chemins de fer passeront leur niveau sur nos vallées profondes, emporteront avec la rapidité de la foudre, nos antiques traditions et nos merveilleuses légendes". Je referme ce livre nostalgique d'un monde paysan définitivement disparu et de cette solidarité naturelle désormais aussi inconnue que les coutumes décrites.
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