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3,21

sur 137 notes
Une claque ce roman !
L'auteur construit brillamment deux histoires parallèles.
Ute von Ebert vit à Erlingen en Allemagne. Elle écrit à sa fille Hannah à Londres pour lui parler des envahisseurs, ces serviteurs universels dont on ne connait pas l'identité. Ils arrivent. Les autorités municipales soumises par leur lâcheté et leur peur ont choisi, plutôt que de résister, de faire évacuer les habitants de la ville par un train qui n'arrive pas. Erlingen semble être le dernier paradis du monde. L'histoire n'a pas d'époque...
Nous apprendrons que les von Ebert ont migré aux USA au XVIIIème siècle puis sont revenus après quelques générations au pays natal.
Elisabeth Potier vit en banlieue de Seine Saint-Denis. Après avoir enseigné dans un lycée très difficile elle s'occupe désormais à domicile de Nele la fille des von Honnegger, une adolescente complexe perturbée par son éducation de fille de riches. Les ancêtres des von Honneger ont également migré aux USA. Elisabeth correspond aussi avec sa fille Léa vivant à Londres.
Les lettres des deux femmes se lisent comme des journaux intimes. Elles sont des réflexions sur le monde qui les entourent.
Voilà le cadre du roman dans lequel Boualem Sansal va entraîner avec talent le lecteur parfois à s'y perdre un peu, mais non, on retombe sur ces pieds, car Elisabeth et Ute ne sont qu'une seule femme.
Ces deux histoires parallèles qui se mêlent judicieusement sont un prétexte pour soulever des questions profondes sur notre actualité, ce que nous, européens sommes devenus. Pays riches ne croyant plus en rien, devenus pleutres, irresponsables, soumis à la peur et aux raisonnements faciles, soumis à la rumeur... le thème de la migration est traité dans une approche fine et différente de ce que j'ai lu jusqu'à présent. La situation actuelle de nos démocraties face à une menace virtuelle ou réelle non définie est traitée avec une grande subtilité qui laisse un peu chaos. La fin trouvée laisse en suspend questions et provoque la pensée.
Je vous recommande ce roman facile à lire qui sort des sentiers battus. Sansal fait référence par touches à "La métamorphose" de Kafka (d'où le sous-titre). le parallèle avec l'histoire de cet homme devenu un cafard géant nous oblige à réfléchir sur les métamorphoses à l'oeuvre chez les humains que nous sommes...
Deux extraits pour vous donner une idée du style :
"J'ai idée qu'à force de tout avoir, l'essentiel et le superflu, et en plus le défendu et le nuisible, les gens se sont épuisés, l'ennui les a dévorés. A croire que la magie de la vie, de la liberté, et l'aspiration au bonheur ne fonctionnent que chez ceux qui souffrent de leur manque".
"C'est fou quand même, notre amour de la vie, de la liberté et de la paix a fait de nous de pauvres diables effrayés, aptes à toutes les lâchetés, quand la haine de la vie, de la liberté et de la paix a donné à notre diabolique ennemi le goût de l'éternité et de la toute puissance, et la détermination pour les obtenir par tous les moyens".
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Un livre un peu ennuyant. Si le message contre l'obscurantisme religieux est clair, le récit manque un peu de vitalité. Quoique le parti pris des lettres et le développement de cet univers parallèle à Erlingen dans la tête d'une française dans le coma après une agression dans le métro, ait été original et un bon point de départ pour le roman, on finit par s'en lasser.
De plus les analyses d'idées de Kafka, Thoreau et d'autres qui accompagnent le récit m'ont paru par leur position dans le texte ressembler à des récitations de bon élève voulant montrer qu'il a compris leurs idées.
Ce livre reste un beau récit.
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Un peu déçue, un peu perdue dans ce qui n'est pas tout-à-fait un roman; la double identité du personnage principal m'a déroutée: au sortir d'un coma du à un attentat, Elisabeth devient Ute, vit non à Paris mais dans une ville allemande fictive qui attend son salut d'un train qui n'arrive jamais; il faudrait pourtant l'évacuer avant l'arrivée des mystérieux envahisseurs.
Je me suis perdue dans les propos sur les métamorphoses, même si j'aime Kafka.
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Dans le train d'Erlingen Boualem Sansal part d'une construction enchevêtrée de l'intrigue, contrairement à la construction linéaire traditionnelle, avec des éléments factuels et fictionnels, ce qui donne à lire un texte novateur. En traitant un sujet épineux, le dernier roman de Boualem Sansal pose les questions adéquates qui permettront au lecteur de s'interroger à son tour sur un phénomène universel.
« On se définit comme des humains mais, au regard de l'islam, nous ne sommes pas des humains, nous sommes des croyants, c'est-à-dire des êtres envoyés sur terre uniquement pour adorer Dieu. Quand cette attitude est imposée à tout le monde, ça se traduit comment ? » Boualem Sansal
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C'est un livre qui se veut très intelligent.
D'abord parce qu'il parle du monde d'aujourd'hui, vaste programme dans la lignée de l'attentat du Bataclan, et qu'il ne voudrait pas laisser passer un seul des aspects politique, écologique, sociologique, littéraire, et j'en passe, à travers un curieux mélange des genres mêlant fantastique, dystopie, fable politique, roman historique, roman ancré dans la réalité d'aujourd'hui...Il parle de la société de consommation, du réchauffement climatique, de la mondialisation, de la guerre, des islamistes et des religions en général, des migrants, de l'humanité et de inhumanité des hommes, de leurs grandeurs et lâchetés. J'en oublie, je crois.

Et puis il adopte une forme atypique, pas une forme romanesque trop banalement simple, mais un amas de lettres, de notes, plus un roman inachevé posthume, espèce de délire post-traumatique prophétique, complété par un autre roman censé finir le précédent, lesquels se font miroir par des généalogies jumelles imbriquées labyrintiques, des réflexions socio-politico-philosophiques en tartines : dis-donc, Sansal, il y a quand même écrit ROMAN sous le titre....

Il ne faut pas oublier le fameux thème-fil rouge de la métamorphose (qui consiste bien souvent en la simple évolution des personnage au fil de leurs expériences). On a même droit à une explication de texte sur La métamorphose de Kafka, dispatchée au fil des pages, dont on finit par se demander si Sansal n'a pas recyclé un vieil article universitaire opportunément ressorti d'un fond de tiroir. Et cerise sur le gâteau d'un résumé en quelques pages de le Désert des tartares, car, mais oui, le monde est absurde, la guerre, la violence, tout ça,

Sansal est un érudit, que voulez-vous. Oui, mais en fait je m'en fiche, ce que je veux, c'est un bon bouquin, avec un minimum de cohérence et d'humilité, pas un truc confus pseudo-savant qui ne sait pas où il va, mais y va avec assurance par des chemins tortueux. Car je me dis que l'intelligence littéraire, ça n'est pas l'étalage d'érudition, la recherche de l'originalité à tout prix, l'éparpillement intellectuel, la pensée profonde mais ordinaire, le brio factice .

J'ai un peu honte : qui suis-je pour juger M. Sansal ? Personne. Juste quelqu'un qui n'a pas trouvé son plaisir là où elle attendait beaucoup, quelqu'n de pas assez intelligent pour jouir de ce genre de truc.
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Bonjour les lecteurs ….
Suite à l'interview de l'auteur sur ma chaine de télévision préférée, ce livre m'intriguait.
Ni une ni deux le voilà sorti de ma Pal et en effet, pas déçue de ma lecture, bien au contraire.
Je résumerai le livre de façon brève .. impossible de faire autrement sans tout dévoiler:
Ute, habitante d'Erlingen ( petite ville d'Allemagne ), écrit à sa fille habitant à Londres pour lui raconter le siège de sa ville par les envahisseurs et du ressenti de ses citoyens paniqués, tétanisés.
A Erlingen, on attend.. on attend le train qui devra sauver la population .. train qui ne vient pas.
Pas de sciences fiction .. non non … nous sommes proches de la réalité.
Le train d'Erlingen est un roman complexe sur l'extrémisme religieux
Tout se croise .. les lieux, les époques, les personnages.
Tout désoriente.
L'écriture n'est pas simple.
Elle se mérite.
Il faut lire lentement, reculer, analyser, tenir le coup jusqu'à la deuxième partie où là tout se met en place.
Le but de Boualem Sansal est l'électrochoc, le réveil de nos consciences .
Il n'est pas trop tard, mais il est temps de bouger et surtout de nous unir pour neutraliser l'envahisseur.
Que deviendra le monde quand nous ne seront plus des humains mais uniquement des adorateurs de Dieu? Quand nos faits et gestes nous seront imposés pas des fous !
Que va-t-on devenir si nous ne réagissons pas ?
Il ne faut pas compte sur des sauveteurs, ceux-ci ne viennent jamais .. mais uniquement sur nous-mêmes, ne pas se laisser envahir par la peur, résister et se battre .
Très beau roman qui aborde beaucoup de sujets d'actualité (en dehors de l'impact religieux, il aborde le sujet des migrants).
Ce livre mériterait un pix ( peu importe lequel ;-) )
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