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sur 136 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Est-ce un attentat ? Un drame familial ? L'oeuvre d'un déséquilibré ? Rien de cela ? Tout à la fois ? A chaque fait divers, les mêmes questions de vocabulaire surgissent. On ne sait pas désigner l'assassin, on ne veut pas, on ne peut pas. Après "2084, La fin du Monde", Boualem Sansal nous amène à réfléchir sur nos mots avec "Le train D'Erlingen ou La métamorphose de Dieu".
Ce livre est l'histoire de métamorphoses. Au début, il y a celle de Kafka. Ensuite, il y a celle d'Erlingen. Ce village existe-t-il ? Est-il inventé par Ute qui se transformera en Elisabeth ou l'inverse ? Qui sont les envahisseurs ? Des extraterrestres ? Pourquoi ne les nomme-t-on pas ? Et finalement, Dieu lui-même -ou l'image que certains s'en font- ne s'est-elle pas métamorphosée ? Ne devient-il pas le réceptacle de toutes les pleurnicheries ou la justification de toutes les folies ?
La seule chose qui ne bouge pas dans le livre, c'est la lâcheté des politiques, qu'ils soient élus au conseil municipal ou président. C'est aussi notre ataraxie. Les jours qui ont suivi le 13 novembre 2015, nous étions devant notre poste de TV, entre amis, en famille, comme devant une grande finale. Les plus courageux ont acheté des bougies, des fleurs. Et puis, il y a eu Nice, Lisbonne, Marseille, Magnanville...
Cette fiction, puisque c'en est une (voire deux), est un appel à se poser des questions. Où en est notre soumission ? Pourquoi ne nommons nous pas les choses ? Pourquoi est-ce si difficile ?
Ce n'est pas un livre facile. Il faut s'arrêter. Il faut lire certains passages en oubliant le contexte. Les références sont nombreuses. Fallait-il lire ou relire Kafka, Baudelaire, ou Henry David Thoreau avant de se plonger dans l'intrigue ?
Cependant, l'intelligence et la finesse de Boualem Sansal transforment le lecteur en migrant, du 9.3 à Paris, jusqu'à Londres ou Brême en passant par l'Arizona. L'humanité n'existerait plus si chacun était resté cultiver son jardin. Naviguer entre les lettres, les notes de lectures, les commentaires d'une mère, puis d'une fille nous rend plus forts. Ce roman parle de nous, de ce que nous sommes devenus après les attentats de 2015. Dans ce monde de brutes, l'humanisme de Boualem Sansal rassure. Il nous fait du bien, nous aide à garder la tête haute.
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 L'auteur nous prévient dans son prologue : « la construction de ce roman s'éloigne des cadres habituels de la narration romanesque et peut dérouter, mais ainsi est le chemin de la vérité, bien fait pour nous perdre ». Effectivement dès la première partie, « La réalité de la métamorphose », non seulement je n'ai pas accroché, mais j'étais sur le point de fermer le livre. Puis en abordant la seconde partie « La métamorphose de la réalité » j'ai cru réaliser (du moins je l'espère ! ) ce qu'il voulait nous démontrer à savoir "que le monde est un, il s'y déroule la même éternelle histoire, la quête du bonheur qui jette les gens sur les routes de la vie où les attend plus souvent le malheur que la félicité et que l'Histoire ne sait rien de l'avenir" …. Peut-être …. mais ce livre m'a passionnée.
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Elisabeth Potier, professeure d'histoire-géographie à la retraite, habitant dans la banlieue parisienne, s'est rendue en Allemagne pour donner des cours de français à une fillette, enfant-roi. Elle va lui donner des repères plus solides. Madame Potier, germanophile, s'intéresse à l'histoire de son pays d'accueil et particulièrement à un certain Ebert ayant émigré aux États-Unis. Il y fit fortune. Un de ses descendants revint en Allemagne où ses affaires prospérèrent et donnèrent naissance à la dynastie des von Ebert.
Boualem Sansal nous raconte l'agacement de Ute von Ebert, héritière des von Ebert, devant l'apathie des autorités et des forces vives de la ville d'Erlingen, où elle réside, alors que celle-ci est assiégée.
Mais qui est vraiment cette Ute von Ebert ? Quel rapport avec madame Potier ? Aves des attentats islamistes ? Avec les cités où règne un climat de terreur et des lois différentes de celles du pays ?
C'est ce qu'on apprend en avançant dans la lecture de ce livre, qui peut paraître confus, mystérieux, mais qui s'éclaircit au fur et à mesure. Une lecture qui m'a passionné.
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Un train peut en cacher un autre, ou pas...

"La population (d'Erlingen) attend fiévreusement un train qui doit l'évacuer. Mais le train du salut n'arrive pas." Piégés, les habitants de cette petite ville imaginaire mais allemande attendent comme le Godot de Beckett.

Ils veulent fuir l'envahisseur invisible et anonyme. Celui qui distille le poison de la pensée unique dans les âmes faibles ou piégées par des promesses de paradis non terrestre.

L'auteur construit son roman comme un puzzle, usant du conte, de l'épistolaire, du roman, du fantastique, de l'allégorie, de l'Histoire, de la littérature et de la géopolitique pour nous mettre en garde. Notre monde est en grand danger. le passé rattrape le présent.

Boualem Sansal est un virtuose. Je me suis un peu perdue dans les méandres de sa pensée, mais au bout du compte je ne peux que saluer la performance littéraire. J'ai un goût amer dans la bouche et je me sens en empathie avec ces habitants d'Erlingen.
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Jubilatoire ... incisif, déjanté , iconoclaste! Boualem Sansal respire l'intelligence
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Bonjour les lecteurs ….
Suite à l'interview de l'auteur sur ma chaine de télévision préférée, ce livre m'intriguait.
Ni une ni deux le voilà sorti de ma Pal et en effet, pas déçue de ma lecture, bien au contraire.
Je résumerai le livre de façon brève .. impossible de faire autrement sans tout dévoiler:
Ute, habitante d'Erlingen ( petite ville d'Allemagne ), écrit à sa fille habitant à Londres pour lui raconter le siège de sa ville par les envahisseurs et du ressenti de ses citoyens paniqués, tétanisés.
A Erlingen, on attend.. on attend le train qui devra sauver la population .. train qui ne vient pas.
Pas de sciences fiction .. non non … nous sommes proches de la réalité.
Le train d'Erlingen est un roman complexe sur l'extrémisme religieux
Tout se croise .. les lieux, les époques, les personnages.
Tout désoriente.
L'écriture n'est pas simple.
Elle se mérite.
Il faut lire lentement, reculer, analyser, tenir le coup jusqu'à la deuxième partie où là tout se met en place.
Le but de Boualem Sansal est l'électrochoc, le réveil de nos consciences .
Il n'est pas trop tard, mais il est temps de bouger et surtout de nous unir pour neutraliser l'envahisseur.
Que deviendra le monde quand nous ne seront plus des humains mais uniquement des adorateurs de Dieu? Quand nos faits et gestes nous seront imposés pas des fous !
Que va-t-on devenir si nous ne réagissons pas ?
Il ne faut pas compte sur des sauveteurs, ceux-ci ne viennent jamais .. mais uniquement sur nous-mêmes, ne pas se laisser envahir par la peur, résister et se battre .
Très beau roman qui aborde beaucoup de sujets d'actualité (en dehors de l'impact religieux, il aborde le sujet des migrants).
Ce livre mériterait un pix ( peu importe lequel ;-) )
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