Compliqué ...
Voilà bien longtemps que je ne me suis trouvé démuni au moment d'écrire quelques modestes lignes sur un livre ...
"
Le train d'Erlingen ou la métamorphose de Dieu" ... un titre énigmatique en soi. Et une quatrième de couverture qui éclaire au final assez peu !
Première remarque : la qualité de l'écriture de
Boualem Sansal. La langue est belle, travaillée, exigeante. La dernière fois que j'ai eu ce sentiment, c'est en lisant des pages de Marie N'Diaye. Cela rend parfois la lecture ardue.
C'est d'autant plus vrai que, et c'est ma seconde remarque, que le propos de
Boualem Sansal est complexe. A la fois par les thématiques abordées, autour de la déliquescence de notre monde, de la montée des extrémismes et notamment religieux. le propos est parfois dur, toujours sans concession, et l'auteur ne craint pas d'appuyer là où ça fait mal.
Mais aussi, et cela pourrait être ma troisième remarque, par la structure même de l'ouvrage. Des bribes de textes, de roman, de notes de lectures. Un basculement, d'une narratrice à une autre, au milieu de l'ouvrage. On ne comprend - le "on" me désignant juste moi, d'autres lecteurs auront sans doute été plus perspicaces ! - que tardivement comment tout cela fonctionne, et les pièces du puzzle ne s'emboîtent finalement qu'en fin de lecture.
Au final, ma "note" peut paraître sévère. Elle n'est pas le reflet d'une déception, mais plutôt une façon de dire combien l'ouvrage m'a décontenancé et interpellé. Même si, alors que je viens de le finir, il est plus que probable que son propos continue de tourner quelques temps dans mon esprit.