Comment parler convenablement d'un tel livre ?
Autant sur la forme que le fond, c'est un ouvrage qu'il faudrait lire au moins une fois dans sa vie.
BAM c'est posé ! ça rentre dans la pile des « WOW » tout en haut de l'étagère. Ceux que tu prêtes pas, ceux annotés, ceux que tu pourrais relire (ok tu ne le feras sûrement pas) et y comprendre d'autres choses encore.
Bref. Ce livre s'est retrouvé entre mes mains car je voulais cocher le pays Portugal dans LivreAddict… Comme quoi, les raisons sont parfois très limites…
Je l'ai choisi parce qu'on me l'a bien vendu et parce que
Saramago, il a eu le prix Nobel de littérature (rien que ça). Je ne sais pas si le traducteur, lui, a eu un prix, mais chapeau à lui aussi.
Des phrases d'une beauté !
Le pitch ? C'est un livre qui ne se situe dans aucune temporalité, dans aucun lieu précis. C'est bien pour cela que ce livre pourra traverser les époques et les cultures. Donc il y a la vie, un jour lambda, et un homme devient soudainement aveugle. Pris de panique, il consulte un professionnel. Et en l'espace de peu de temps, de plus en plus de personnes deviennent aveugles sans explication. On pense à une épidémie. Et comment ralentir le phénomène ? Par le confinement. (Nous le savons bien). Toute l'histoire se concentre sur l'humain, comment se comporte-t-il ? Comment (sur)vivre ? Ses réactions, ses besoins, sa gestion du stress, de l'inconnue, son comportement avec ses semblables.
Ce livre est d'une telle intensité qu'il est impossible de ne pas se mettre à la place des personnages. Personnages qui ne seront jamais nommé d'ailleurs. « Parce qu'un aveugle n'a pas besoin de nom ».
Perdre un sens c'est perdre ses repères. Comment s'orienter, se nourrir, savoir que l'on est bien chez soi ou être certain que l'on est en sécurité ?
Et si tout le monde est aveugle, quel avenir pour la société ?
Voici un récit dense et surtout très noir. Il faut prendre le temps. le digérer. Nous découvrons une société où l'humain va rapidement revenir à l'état animal. Parce que la nourriture devient rare et parce qu'après tout, sans la vue, personne ne voit le manque de civisme.
Nous l'apprenons bien vite, une seule personne voit !
Un livre qui remue, dont on se souvient. Qui fait réfléchir, qui fait peur, qui choque. Jusqu'au dernier instant, alors que l'on pense que tout est perdu, que le monde court à sa perte, l'impensable arrive et nous fait refermer le livre sur une belle philosophie.
Saramago est très certainement une valeur sûre pour sa plume, sa pensée, la beauté de sa prose et son franc-parlé. Ce livre en tout cas, en est une pour la claque qu'il nous donne.