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sur 1379 notes
Un feu rouge. Un homme au volant de sa voiture se fait klaxonner lorsque que le feu devient vert et qu'il ne redémarre pas. La raison : il est soudainement devenu aveugle. L'homme qui s'est proposé de le ramener chez lui devient également aveugle quelques heures plus tard. L'épidémie de cécité, car c'est bien une épidémie qui touche tous ceux qui ont été en contact avec l'homme de la voiture, se propage rapidement. Afin de l'endiguer, le gouvernement décide d'isoler dans un ancien asile tous les cas de cécité subite ainsi que les "cas contacts" jusqu'à ce qu'un remède soit trouvé. Parmi ces isolés se trouve une femme, la seule n'ayant pas perdu la vue mais qui s'est fait passé pour aveugle pour accompagner son mari.

Ce livre est une horreur à lire. Non pas parcequ'il est nul, mais tout le contraire justement. En partant d'un postulat simple : et si tout le monde devenait aveugle, José Saramago tisse une histoire qui donne la chair de poule. Car ce qui n'est qu'une fiction, une simple dystopie pourrait devenir la réalité. Et cela fait peur.
Écrit bien avant la pandémie que nous connaissons tous, j'ai pourtant retrouvé plusieurs points commun entre cette fiction et la réalité que nous vivons (isolement, cas contact, effondrement de l'économie...). La fiction va beaucoup plus loin et on plonge dans l'horreur absolue car les isolés sont laissés livrés à leur propre sort. de peur d'attraper eux aussi le mal blanc comme il a été appelé (car c'était aveuglement se caractérise par l'apparition d'une vive lueur blanche) ceux qui devaient subvenir aux besoin les plus élémentaires des confinés n'osent pas s'approcher d'eux. Ils tirent même à vue lorsque l'un d'eux approche trop près.
Ce livre a également deux particularités.:
- Les protagonistes ne sont jamais nommés. Ils sont tous désignés soit par une caractéristique physique soit par un évènement qui leur est arrivé. Ainsi tout au long du livre nous sommes aux côtés du "premier aveugle", du "medecin" (ophtalmologue en fait), de la femme du médecin (la seule à ne pas être devenue aveugle, de la fille aux lunettes teintées, de la femme du 1er aveugle , du garçon louchon... Cela donne une autre profondeur au récit en le déshumanisant, ce qui augment encore l'horreur de la situation.
- Des phrases a n'en plus finir, des tournures alambiquées qui obligent parfois à relire une phrase plusieurs fois pour en comprendre le sens. On dirait que José Saramago ne connaît ni les points, ni mes tirets cadratin (pour les dialogues) ou les guillemets. Les différentes interventions orales des protagonistes sont simplement séparées par des virgules ce qui rends parfois la compréhension du dialogue difficile ( qui parle, à qui?). C'est là mon seul bémol pour ce livre, écrit par le seul prix Nobel de littérature portugais


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Il y a quelques années, ce roman m'était littéralement tombé des mains au bout de 20 pages. Cette fois-ci, je me suis demandé comment il avait pu ne pas me plaire...
Une dystopie comme je les aime, un scénario catastrophe assez flippant (les gens sont touchés par une épidémie de cécité inexplicable), un groupe livré à lui-même, de la survie, les petites haines qui se font jour, mais aussi l'entraide, et un personnage féminin central qui se révèle (la seule personne qui n'a pas perdu la vue).
L'écriture est très efficace, bref, j'ai finalement beaucoup aimé !
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Il faut un certain temps pour rentrer dans le jeu de l'auteur, dont le style ressemble à une logorrhée où récit et dialogue ne sont annoncés par aucun signe typographique. Il ne reste que les majuscules au début de chaque phrase, des virgules et des paragraphes denses qui peuvent durer plusieurs pages. Peu de respirations et pas de temps mort. Ce roman n'est pas particulièrement long, mais la lecture est considérablement ralentie par le style.
Le récit part d'un thème digne d'une science-fiction dystopique : une toute petite dystopie, puisque le point de départ c'est un homme qui soudain devient aveugle. Assez rapidement les personnes qui l'approchent deviennent aveugles à leur tour. C'est peu probable, mais depuis l'an dernier cela nous parle encore plus… Et même si le lecteur ne s'identifie à aucun personnage en particulier, il se meut avec ces inconnus sans nom (« le médecin », « le premier aveugle », « le vieillard au bandeau », « la fille aux lunettes noires », …), aveugle et tâtonnant comme eux
A partir de ce présupposé, le roman n'a plus grand-chose à voir avec de la science-fiction. L'auteur laisse faire la nature humaine et se recrée un univers qui ressemble aux maladreries d'autrefois (sauf que cette maladie n'est pas mortelle). Toutes les faiblesses humaines, toutes les bassesses se révèlent au grand jour, et ce n'est pas beau ! José Saramengo a une piètre opinion de l'être humain, mais L Histoire ne lui donne pas tort.
Ensuite, tous ces aveugles sortent de leur lieu de réclusion, pour constater que celle-ci n'a servi à rien : il ne reste plus un seul voyant, à part une femme qui au début se fait passer pour aveugle pour rester avec son mari, et qui ensuite préfère se garder de le révéler. Une société est à reconstruire. Et de conclure que nous sommes aveugles en croyant voir et connaître : "Je pense que nous ne sommes pas devenus aveugles, je pense que nous étions aveugles. Des aveugles qui voient. Des aveugles qui, voyant, ne voient pas."
C'est un livre plutôt angoissant tant par la forme que par le fond et pourtant il finit sur une petite lueur d'espoir. Quelle lecture étouffante, oppressante ! Et malgré tout une belle fable philosophique.
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Une claque. Une baffe, non, un coup de boule. Et bien placé. du genre à être sonné pendant et longtemps après.
Je ne m'attendais pas du tout à ça, et il faut dire que je ne m'attendais pas à grand chose car de Saramago je ne savais presque rien, on me l'avait conseillé, fortement recommandé même mais on sait tous que parfois on a l'esprit réfractaire au goût de l'autre, non pas parce qu'on ne veut pas de sa littérature à lui, à elle, mais parce qu'on pense pouvoir toujours choisir ce que l'on veut, que l'on est le seul maître à bord et surtout le seul digne d'intérêt.
Mais un jour, dans une librairie, l'autre vous dit à nouveau "Saramago c'est vraiment bien", et elle insiste sur ce "vraiment", et tout y est, tout un condensé de plaisir de lecture qui en un mot se superpose à toutes vos envies et vous fait dire "Oui, je vais le lire, et j'ai envie que ça soit vraiment bien".
La lecture, donc. Troublante au premier abord avec ce style si maladroitement pastiché ci-dessus, comme un flot de narration ininterrompu et donc un discours indirect libre total, sans bornes. Je ne sais pas si c'est toujours comme ça chez Saramago mais cela colle tellement bien au récit : on a l'impression de n'être plus en train de lire un texte structuré et compréhensible de par sa ponctuation, ses normes visuelles, mais bien par une parole continue, puissante et parfois assourdissante.
Je n'aime pas résumer les livres, d'autres le font mieux que moi. Disons qu'il s'agit d'un pandémie (sic) qui rend tout le monde aveugle... Ou presque. Et c'est un point de départ génial, ce pitch incroyable mais auquel on a jamais pensé digne des meilleurs livres d'anticipation/SF. Et l'oeuvre est à la hauteur de son point de départ ; la société, aveugle, ne se reconnaît plus et nous montre ce qu'il y a de pire en nous. Il y a de ces livres que l'on peut dire physiques tant ils peuvent nous pousser dans nos retranchements au point d'influer sur notre corps. Certains passages sont d'une dureté implacable, et on en arrive à tanguer mais sans jamais totalement sombrer : le talent de Saramago semble là, nous accompagner dans ce que nous ne voulons pas voir et y fait ressortir comme une lumière, une lumière constellée d'impuretés mais qui dans ses profondeurs reste salvatrice.
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C'est en découvrant une liste sur les livres bouleversants que je suis tombé sur ce livre de Saramango que j'ai lu il y a bien longtemps dans une autre langue ("cecità"), impitoyable dans son atmosphère, merveilleux dans son écriture!
Les détails de l'histoire se sont effacés désormais, mais l'empreinte du livre est indélébile, une marque de réalisme dans un univers de folie, voilà un tatouage que l'on aime garder pour la vie.
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En me penchant sur les grands romans portugais, ou réputés tels, à la faveur d'un séjour à Lisbonne, j'ai découvert le seul récipiendaire lusitanien du Nobel, José Saramago, en lisant L'aveuglement. Et je n'ai pas seulement comblé une lacune, j'ai lu un monument, un édifice littéraire de tout premier ordre.
Le récit démarre par une étrange épidémie : des individus ordinaires deviennent aveugles en une fraction de secondes, et semblent contaminer leur entourage et les personnes qu'ils rencontrent furtivement. Très rapidement, l'angoisse gagne le pays car l'origine du mal reste mystérieuse, et aucun traitement n'existe. Les pouvoirs publics prennent des dispositions dont on devine aisément la principale motivation : rassurer la population, préserver l'opinion publique. Ainsi, une quarantaine stricte est imposée et les premiers contaminés sont emprisonnés dans une sorte de camp où les aveugles sont parqués dans des dortoirs. La colonie est entourée de grillages et de miradors, et l'armée se contente de livrer les repas dans des caisses. Aucun contact avec l'extérieur n'est admis, et les règles martiales prévalent afin d'éviter toute propagation au dehors : si les aveugles s'approchent trop du grillage, l'armée a l'autorisation de tirer, avec ou sans sommation.
A l'intérieur du camp, la vie s'organise tant bien que mal, autour de quelques personnages (dont aucun n'a de nom), et notamment un ophtalmo aveugle (!!!) et sa femme qui a gardé la vue et qui échappe étrangement à la pandémie de cécité. La précarité, la promiscuité, puis la cruauté et la peur règnent dans le camp, tandis que la colonie d'aveugles ne sait à peu près rien de ce qui se trame dehors…
Ce roman manie le symbolisme sans jamais s'enfermer dans des exégèses fumeuses. Si le scénario dystopique nous propulse dans un monde proche du notre, la résonnance avec la crise du COVID est parfois sidérante. Tout y est : les atermoiements des pouvoirs publics, la gestion de l'opinion publique, l'Etat d'urgence justifiant de suspendre les libertés, l'efficacité toute relative du confinement, les angoisses primitives qui rejaillissent, la raison et le sang froid qui s'effacent…
L'écriture de Saramago est tourbillonnante. La narration extérieure (3ème personne) s'entremêle avec le discours direct, de sorte qu'une forme de discernement s'évanouit, la frontière entre intérieur et extérieur disparait en même temps que la ponctuation est à peu près abolie, ou réduite au strict minimum. le récit narratif, le propos de tel ou tel personnage, la voie intérieure, l'imagination de l'auteur : tout cela est fusionné. le style de Saramago trouve – en un sens comme Céline, mais différemment de lui – le rythme de la parole dite plutôt que celle que l'on écrit.
L'aveuglement est une superbe parabole de la déshumanisation qui survient lorsque l'homme est contraint de lutter pour sa propre survie. L'abandon des formes élémentaires de solidarité, la perte de dignité, la prévalence des appétits agissent sur le lecteur comme une mise en garde dépourvue de discours théorique. le pessimisme de Saramago nous est renvoyé en pleine gueule : toute la fange, nos réflexes les plus abjectes, nos manières avilissantes et dégradantes, la laideur et l'abomination ne sont jamais loin sous le vernis de la civilisation.
L'aveuglement est le roman des ténèbres et de la confusion dont le lecteur ne sort pas indemne. Une expérience de lecture qui secoue, et dure longtemps après avoir refermé le livre.
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J'avais déjà essayé de lire Les intermittences de la mort, mais j'avais lâché le livre après une centaine de page car je déplorais l'absence de personnage principal. le fait de sauter de l'un à l'autre sans avoir de point d'ancrage m'a vite enlevé mon intérêt.

Dans L'aveuglement, on trouve un certain équilibre, car même si les personnages ne sont jamais nommés (La fille aux lunettes teintées, le médecin, le premier aveugle, etc.), nous suivons leur aventure du début à la fin, à travers un point de vue interne par la seule personne qui conserve la vision dans ce monde d'aveugles.

Une catastrophe naturelle(?) sans précédent touche en effet le monde entier, et le condamne à vivre sans yeux.
Outre les situations embarrassantes que cela provoque, la société ne tarde pas à sombrer dans le chaos, non sans avoir tenté par tous les moyens d'éradiquer la contagion. (D'ailleurs on peut se poser des questions éthiques sur l'emprisonnement des premiers aveugles... Il aurait largement été possible de faciliter leur intégration dans le bâtiment en adaptant les infrastructures plutôt que de les balancer dans un asile de fous sans aucun contrôle.)

Au final, j'ai passé un agréable moment de lecture, avec de bons fous rires (nerveux) et un intérêt constant pour l'histoire.
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Par où commencer pour ce roman, il fait partie de ces romans déroutants qui font que je n'arrive pas à savoir à quel point j'ai aimé ou pas ....

Je suis un peu perplexe, tout d'abord le style quelque peu particulier des phrases interminables avec des dialogues en chaîne avec des majuscules partout sans parler du nombre de virgules mais cela n'empêche pas que la lecture soit tout de même assez fluide et rapide.

Ensuite, le fait de rien nommer, ni le lieu, ni les personnages crée une universalité assez perturbante.

Enfin, l'histoire en elle-même est intéressante mais j'ai quelques bémols, beaucoup de redondances, des scènes parfois très dures...
J'ai trouvé le dernier tiers moins bon que le reste et la fin m'a un peu déçue.

Contente de l'avoir lu, ce roman ne laisse forcément pas indifférent.

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Qu'arriverait-il si…une population entière devenait soudainement aveugle ? C'est ce scénario catastrophe qui constitue la trame principale du roman L'aveuglement de l'écrivain portugais José Saramago, nobélisé en 1998.
Dans ce récit apocalyptique, porté à l'écran en 2008 par Fernando Meirelles, nous sommes d'abord confrontés à la déchéance de l'humanité vers ses recoins les plus intimes, dans un contexte que seule cette épidémie pouvait faire apparaître. Comment survivre, en effet, dans un monde où les repères ne nous appartiennent plus et où les besoins viscéraux de l'homme combattent sa dignité ? Car c'est dans le désordre le plus total que tenteront de survivre les aveugles, d'abord isolés par ceux qui voient encore puis laissés à eux-mêmes dans une ville où le chaos règne: plus de nourriture, des cadavres avec personne pour les enterrer et des êtres qui se cherchent ou se cachent.
Ce qui frappe ensuite, c'est bien entendu la voix dense et complexe du narrateur, portée par une oralité assumée, où les dialogues, commentaires narratifs, pensées et faits se confondent. Et c'est là que se trouve sans doute le défi pour les lecteurs du dimanche, qui seront probablement rebutés par les longues phrases et l'absence de repères. Car Saramago, qu'on se le dise, n'est pas JK Rowling : c'est un penseur de la littérature, qui porte à la fois un discours sur l'humanité et sur l'écriture elle-même.
Un défi, donc, mais dont vous ressortirez assurément changé, pour le meilleur ou pour le pire.
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Comment parler convenablement d'un tel livre ?

Autant sur la forme que le fond, c'est un ouvrage qu'il faudrait lire au moins une fois dans sa vie.
BAM c'est posé ! ça rentre dans la pile des « WOW » tout en haut de l'étagère. Ceux que tu prêtes pas, ceux annotés, ceux que tu pourrais relire (ok tu ne le feras sûrement pas) et y comprendre d'autres choses encore.

Bref. Ce livre s'est retrouvé entre mes mains car je voulais cocher le pays Portugal dans LivreAddict… Comme quoi, les raisons sont parfois très limites…

Je l'ai choisi parce qu'on me l'a bien vendu et parce que Saramago, il a eu le prix Nobel de littérature (rien que ça). Je ne sais pas si le traducteur, lui, a eu un prix, mais chapeau à lui aussi.
Des phrases d'une beauté !

Le pitch ? C'est un livre qui ne se situe dans aucune temporalité, dans aucun lieu précis. C'est bien pour cela que ce livre pourra traverser les époques et les cultures. Donc il y a la vie, un jour lambda, et un homme devient soudainement aveugle. Pris de panique, il consulte un professionnel. Et en l'espace de peu de temps, de plus en plus de personnes deviennent aveugles sans explication. On pense à une épidémie. Et comment ralentir le phénomène ? Par le confinement. (Nous le savons bien). Toute l'histoire se concentre sur l'humain, comment se comporte-t-il ? Comment (sur)vivre ? Ses réactions, ses besoins, sa gestion du stress, de l'inconnue, son comportement avec ses semblables.

Ce livre est d'une telle intensité qu'il est impossible de ne pas se mettre à la place des personnages. Personnages qui ne seront jamais nommé d'ailleurs. « Parce qu'un aveugle n'a pas besoin de nom ».
Perdre un sens c'est perdre ses repères. Comment s'orienter, se nourrir, savoir que l'on est bien chez soi ou être certain que l'on est en sécurité ?
Et si tout le monde est aveugle, quel avenir pour la société ?

Voici un récit dense et surtout très noir. Il faut prendre le temps. le digérer. Nous découvrons une société où l'humain va rapidement revenir à l'état animal. Parce que la nourriture devient rare et parce qu'après tout, sans la vue, personne ne voit le manque de civisme.
Nous l'apprenons bien vite, une seule personne voit !

Un livre qui remue, dont on se souvient. Qui fait réfléchir, qui fait peur, qui choque. Jusqu'au dernier instant, alors que l'on pense que tout est perdu, que le monde court à sa perte, l'impensable arrive et nous fait refermer le livre sur une belle philosophie.

Saramago est très certainement une valeur sûre pour sa plume, sa pensée, la beauté de sa prose et son franc-parlé. Ce livre en tout cas, en est une pour la claque qu'il nous donne.
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