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sur 1379 notes
L'aveuglement n'est pas le récit d'une pandémie dans lequel nous pourrions nous retrouver. Il y a trop de dissemblance par rapport à la crise du Covid, trop peu d'attention à l'aspect épidémiologique d'un "mal blanc" qui se répand à une vitesse fulgurante. Saramago n'a pas été imprégné de cette expérience collective qui est la nôtre aujourd'hui. Simplement, le mal est là, c'est tout ce que l'on en sait, et les médecins n'y comprennent rien. Rapidement ceux-ci seront contaminés, comme les autres. Il suffit d'en comparer l'histoire avec le "Journal de l'année de la peste" de Daniel Defoe pour se rendre compte qu'il s'agit ici d'un conte philosophique plutôt que d'une dystopie sur la menace d'un nouveau virus qui pèse sur l'humanité.

Saramago élabore un récit autour d'une question simple : "Que se passerait-il si nous devenions tous aveugles?".
A partir de ce point initial, le récit se développe dans un style particulier, à la fois construit et rendu chaotique par le mépris des règles de ponctuation. Cette impression de désordre et d'indifférenciation opaque tient aussi au mélange au sein d'une même phrase du discours direct et indirect, de la pensée intérieure et de la parole, de celle du personnage, d'un passant et celle du narrateur qui use du "nous". Parfois même, il se lance dans un hypothèse ou bien il se perd dans une considération sur le langage avant de nous faire entendre une bribe de pensée d'un personnage anonyme (tous le sont). Tout cela reste très lisible, c'est simplement que la parole circule et que nous assistons à son déploiement dans la contrainte de cette situation d'aveuglement. Or, l'effondrement est très rapide. Les premiers malades se retrouvent d'abord dans un huis clos au sein d'une maison d'aliénés désaffectée, où la société a tenté la solution qui lui est la plus habituelle : l'enfermement, l'invisibilisation des aveugles, leur marginalisation qui devient très vite une criminalisation. Cette période s'achève par un passage au coeur des ténèbres qui rappelle les récits sadiques concentrationnaires. La seconde partie se déroule à l'extérieur, lorsque le monde entier semble être devenu une prison ou un asile pour aveugles en total désarroi (on ne sait pas l'ampleur du désastre, peu importe, nous suivons seulement le vécu des quelques personnages qui sont les premiers contaminés).

Les aveugles voient blanc. Ce n'est pas une nuit initiatique mais plutôt un excès de lumière, comme la privation, jour et nuit, de la possibilité même de rentrer en soi. Les êtres humains sont réduits à leur corps, à leur saleté, leurs faims et leurs pulsions. Une seule préoccupation, elle est animale : manger. Seule "la femme du médecin" voit les zombies tels qu'ils sont.
La question que suscite cette absence de vision est anthropologique : "Comment les hommes font-ils société? A quoi cela tient-il?" Elle est aussi philosophique : "Qu'est-ce qui va nous distinguer des porcs que nous sommes devenus et nous rendre à nouveau humains?" Spirituelle : "Que vaut la représentation symbolique, dès lors que plus personne ne voit?" Chaque lecteur accusera le coup différemment, au détour de l'une ou l'autre phrase d'un personnage ou du narrateur.

Le retour aux forces élémentaires sera décrit comme une épreuve et une purification, la terre, le feu, l'eau. Il y a ce passage vers la fin, étrangement émouvant, où les personnages que nous suivons boivent de l'eau potable dans un verre de cristal, avec la plus grande solennité.

(Un chien fait partie des personnages un peu attachants.
Saramago fait tomber la belle femme amoureuse du vieillard.)
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Une épidémie de cécité touche le monde et va entièrement bouleverser notre société aux rouages si bien huilés. Derrière le vernis si brillant d'un monde où l'Homme domine et contrôle tout jusqu'à son apparence, cet aveuglement généralisé va faire resurgir notre véritable nature.

Les thèmes de ce roman sont riches, nombreux et très intéressants même si beaucoup d'oeuvres traitent de ces sujets. Là où José Saramago m'a perdu, c'est dans son style un peu brouillon très particulier. Il crée une confusion, peut-être recherchée, mais qui m'a rendu complexe la lecture et l'immersion dans l'histoire. Si on ajoute à cela une volonté d'accentuer la déshumanisation de nos aveugles en ne les nommant pas, je ne suis finalement jamais vraiment rentré dans cette histoire, restant un spectateur distant aux péripéties et aux douleurs des personnages. Pour terminer au niveau des points négatifs, j'ai parfois trouvé l'histoire trop dans la bien-pensance et la fin un peu décevante.

Mais ce livre présente heureusement bien des qualités. La déchéance et la déshumanisation progressives sont très bien mises en scène. Les aveugles se voyant progressivement ramenés à l'état d'animaux parqués dans des conditions déplorables. le traitement de ces malades par la société pose question : soit il est dû au mépris du gouvernement envers l'être humain, soit il est la preuve de notre incapacité à gérer une crise de ce type. D'une manière comme de l'autre, cette histoire illustre le côté éphémère de ce que nous considérons comme acquis : des codes qui régissent notre monde, de notre place dans la société, de l'importance que l'on accorde aux objets et aux richesses. C'est cette fragilité qui est mise en avant par Saramago, celle de notre construction en tant qu'être civilisé dans un monde civilisé : nous restons par certains aspects des animaux et notre société semble bien incapable de nous prémunir d'un retour en arrière.

Un texte très intéressant mais qui restera une déception pour moi qui n'ai pas pu l'apprécier pleinement.
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L'écriture en continu de Jose Saramago sert à merveille cette dystopie, métaphore de tant de sujets intemporels, sur la norme en société (peu de parallèles à faire cependant avec le Rhinocéros de Ionesco, si ce n'est le malaise de la différence), sur la réaction d'une société, d'un gouvernement, d'un groupe face à une épidémie inconnue et incontrôlable (suivez mon regard dans le passé récent - ça aurait pu être pire !), sur la bestialité et les pires instincts qui reviennent dans des comportements de meute...
On suit donc de près un petit groupe de personnes, constituées par hasard, jamais décrites par leurs noms, mais par leurs particularités qui les ont introduites dans l'histoire (médecin, femme du médecin, jeune fille, petit garçon, vieil homme, ...) dans cette aventure terrible qui nous fait passer, quasiment en apnée, par tant d'états émotionnels.
C'est pour moi un livre passionnant, que j'ai relu, mais qui me met toujours dans un certain état de malaise tant les descriptions des réactions et comportements sont plausibles et désespérants dans l'ensemble ...
Ne perdons pas de vue notre humanité ... ce me semble être le message principal de ce roman.
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Je n'ai pas lu toutes les critiques et elles sont nombreuses. Tout a certainement déjà été dit. Voilà donc un humble avis personnel qui n'intéressera personne, mais peu importe...
Ne faisant pas partie des petites natures déstabilisées par l'absence de ponctuation telle qu'ils l'ont apprise au CP, le fond m'a bien plus marqué que la forme.
Nous, lecteurs post-Covid, pouvons aisément imaginer la bassesse humaine exacerbée par une situation de crise et son florilège d'implications de mauvais aloi: mauvaises décisions politiques, promesses non tenues, loi du plus fort, individualisme à outrance, oubli du respect, perte des valeurs humaines, etc. et j'en oublie... José Saramago en fait une liste choisie et non exhaustive et l'illustre avec cette cécité contagieuse.
Pour conclure, j'ai beaucoup aimé cet ouvrage sauf son titre en français qui dont la traduction littérale serait plus proche de "Étude sur la cécité".
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Tout commence à un croisement, dans la rue d'une ville anonyme. Lorsque le feu passe au vert, toutes les voitures démarrent. Toutes, sauf une. Celle d'un homme devenu subitement aveugle dans sa voiture.
Un autre homme lui vient en aide et le ramène chez lui. Sa femme rentre. Elle l'emmène chez l'ophtalmologue qui ne décèle rien d'anormal, ce qui l'intrigue énormément. Dans la soirée, il se penche sur ses ouvrages scientifiques dans le bureau de son appartement. Jusqu'à ce que comme l'homme du croisement, il ne voie plus qu'un écran blanc.

L'ophtalmologue est aveugle, la femme du premier aveugle est aveugle, l'homme qui lui est venu en aide est aveugle. Une épidémie de cécité s'abat sur le pays.

Les autorités sont dépassées. L'épidémie se propage et tout juste a-t-on le temps d'enfermer les premiers cas en quarantaine, dans un ancien asile d'aliénés. C'est là que vont se retrouver les premiers aveugles que nous avons rencontrés, y compris la femme de l'ophtalmologue qui se déclare aveugle pour pouvoir rester avec son mari.

Contre toute attente, elle est la seule à ne pas perdre la vue. Et donc la seule qui pourra assister de ses propres yeux à la perte de repères de ses congénères, tant spatiaux que sociaux. Les aveugles sont livrés à eux-mêmes. Personne pour leur indiquer où sont les toilettes, pour vérifier que tout le monde a bien sa part de nourriture, pour leur dire si c'est le jour ou la nuit.

Ces gens sont parqués dans les dortoirs et advienne que pourra. La déshumanisation se fait de plus en plus insistante à mesure que le roman progresse, sous le regard discret de la femme du médecin qui ne peut pas dévoiler qu'elle voit encore, sous peine de devenir l'esclave de son dortoir. Elle assiste à tout : ceux qui défèquent dans le couloir, ceux qui copulent dans un coin, ceux qui pleurent en silence. Chacun se bat pour survivre, jusqu'à ce que l'innommable soit atteint.

On n'est pas sans penser à un roman post-apocalyptique. Il faut faire face à des situations inédites, avec une perte de repères totale qui va au-delà de la perte de la vue. Il faut sauver sa peau, quitte à commettre des actes autrefois impensables.

Il peut être difficile d'entrer dans ce texte dont les caractéristiques peuvent rebuter plus d'un lecteur moyennement motivé. Notamment pour les nombreux dialogues, qui ne sont pas lisibles d'emblée. Ils sont regroupés dans un bloc, les répliques se suivent et on sait qu'on passe d'un personnage à l'autre par l'emploi d'une virgule et d'une majuscule. Saramago utilise de longues phrases, certains passages peuvent perdre la concentration du lecteur. Enfin, les personnages ne portent pas de nom ; ils sont désignés par leur fonction.

Pour autant, on s'attache rapidement à ces personnages. Non véritablement pour ce qu'ils sont mais pour l'injustice subie : le malheur qui leur tombe dessus sans que ne perce l'espoir d'un jour meilleur. On les suit dans leur quotidien, qui sera marqué par de nombreux rebondissements, en se demandant comment tout cela va se terminer.

L'aveuglement n'est pas un roman accessible à tous, non pas qu'il faille être d'une intelligence supérieure, mais parce qu'il demande un effort de la part du lecteur. C'est un effort qui vaut le coup et je suis très contente d'avoir franchi le pas !
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Un livre admirable, une fiction où la cécité devient contagieuse. La peur gagne chacun des différents pouvoirs, politiques, religieux, financiers, militaires, comme tous ils subissent à leur tour l'instrument favori de leurs dominations. Ce n'est pas une cécité obscure, mais lumineuse, comme pour dire, voyez, la lumière ne suffit pas pour voir, pour prendre conscience de vos existences et vous vous heurtez maintenant physiquement à votre existence matérialiste. Saramago nous montre l'absurdité des pouvoirs, la futilité des hiérarchies sociales dans cette atmosphère apocalyptique, l'individualisme alors que nous sommes en totale dépendance les uns des autres tout en s'ignorant et s'humiliant trop souvent. C'est une femme, comme un beau pied de nez à notre société viriarcale, que choisit Saramago pour guider son récit. Ce que j'aime chez José Saramago et ce livre en particulier, c'est qu'il ne cherche jamais à tout dire, à tout exprimer, il laisse germer en nous, une fois le livre refermé, la graine qu'il a semée.
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Ce livre est un vrai bijou, dans la lignée selon moi des nouvelles et des intuitions géniales d'un Buzzati, avec de grandes différences stylistiques cependant (et il y aurait beaucoup à dire à ce sujet). Il me semble reprendre la lettre sur les aveugles de Diderot qui cherchait, d'une part, à montrer comment un aveugle apprenait à penser (suite à la fameuse opération d'un aveugle de naissance à son époque) ; et d'autre part, à mieux comprendre aussi le fonctionnement de l'esprit d'un voyant à partir du non-voyant. Saramago fait de même dans cette fiction et à plusieurs niveaux.

1) Tout d'abord, et de manière vertigineuse, l'écrivain portugais nous montre comment la civilisation elle-même n'est possible que pour des voyants : comment organiser rationnellement des approvisionnements, et à quoi ressembleraient les sanitaires puisqu'un système de canalisation s'avère impossible à construire ?? Comment même une ville serait possible pour des aveugles si la démographie était importante (comment feraient-ils donc pour se repérer) ? Que seraient des maisons pour des aveugles, leur intérieur ? Plusieurs métiers n'existeraient plus du tout et de nombreuses formes artistiques sombreraient dans les limbes ! Il pourrait y avoir des communautés d'aveugles, mais pas de véritable société à grande échelle

2) Bien des choses qu'on pense être le propre de l'homme disparaîtraient, ou en tout cas, se modifieraient profondément : les aveugles ne chercheraient pas à enterrer les morts (comment en effet pourraient-ils s'y retrouver dans un cimetière?) : il n'y aurait plus de sépultures, plus même de culte des morts. De même, des sentiments disparaîtraient et d'autres apparaîtraient. Dans l'amour, le physique ne compte plus, la pudeur et la décence semblent sans importance - comme le montre une histoire d'amour au sein du récit où deux personnages ont d'ailleurs un grand écart d'âge.

3) Enfin, cet ouvrage est une invitation à jouir de la vision. Nous, les voyants, ne savons plus apprécier les choses perçues puisque nos habitudes émoussent notre sensibilité. Ainsi, Saramago ne cesse de dire à son lecteur (lorsqu'on approche de la fin) : mais imaginez-vous soudainement recouvrer la vue ! Imaginez cela pour jouir de ce qui est autour de vous : un corps de femme ruisselant de pluie !! Superbe fiction qui s'avère être subtilement une expérience de pensée philosophique.
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Une société où la cécité se propage telle une épidémie, voici le pitch original et étonnant de "l'aveuglement".

Au premier contact avec ce livre j'ai eu une sensation d'étouffement. Pas par son contenu mais par sa forme : les lignes s'entassent, les dialogues ne sont pas séparés par des tirets ou des lignes distinctes, si bien que les 300 pages équivalent plutôt au double en temps de lecture.

Et pourtant, même si cet aspect de la mise en page m'a tout d'abord rebuté, la lecture est fluide, prenante. le style d'écriture est atypique (aucun prénom dans ce roman, les personnages sont identifiés par leur profession ou leur physique.
J'ai été happé du début à la fin. Les 3 parties bien distinctes du récit sont riches de rebondissements et d'imprévus. Et c'est ça la force du livre : jusqu'au bout on marche à "l'aveugle" sans savoir où l'auteur nous emmène.

L'ambiance est sale, moite, puante et rarement un récit aura été aussi visuel (malgré son titre) car le lecteur est immergé dans cette blancheur des plus obscures.

Un vrai bijou, une lecture atypique, qui restera dans ma mémoire.
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L'aveuglement - José Saramago

Il y a peu, j'ai entendu une membre d'un cercle dire « j'ai choisi ce livre, car c'est un livre d'hiver ». Je comprends ce qu'elle veut dire, c'est aussi un de mes grands plaisirs de coller ce que je lis à ce que je vis, attaquer Mario Vargas Llosa au Pérou, Esprit d'hiver de Kasischke à Noël. C'est dans cette démarche que j'ai choisi mi-mars de lire l'aveuglement, un livre sur une pandémie. Sauf que ce n'était pas ma meilleure idée.

L'histoire c'est celle d'un homme qui en conduisant sa voiture devient brusquement aveugle, une épaisse nappe blanche a remplacé son champ de vision. Un homme vient l'aider, en profite au passage par lui voler sa voiture. le premier aveugle se rend avec sa femme chez l'ophtalmologue. le soir même, tous ceux qui ont croisé la route de l'homme : le voleur, sa femme et l'ophtalmologue deviennent à leur tour, sans explication, aveugle. le gouvernement pour endiguer cette cécité extrêmement contagieuse décide de confiner ces nouveaux aveugles dans un asile désaffecté. Parmi eux, l'épouse de l'ophtalmologue épargnée par la maladie se fera passer pour aveugle, pour ne pas être séparer de son mari. Bientôt la cécité se reprendra partout.

C'est un livre qui se situe entre le survivalisme et la science fiction. La descente aux enfers est progressive et cruelle. Chaque scène est décrite sans empathie ou concession. L'auteur pointe du doigt avec un recul ironique les faiblesses, les lâchetés et les maladresses des aveugles. Il va loin dans la description de l'abject. A partir de quand cessons-nous d'être un humain pour redevenir un animal ?
L'écriture de José Saramago est particulière, si le style est simple et fluide, il ne s'encombre ni de noms propres ni de guillemets ou de tirets dans les dialogues. le résultat est une distanciation entre le lecteur et les personnages, s'en dégage aussi une impression de froideur qui contraste avec des scènes parfois très choquantes, sadiques.

Alors, je salue l'ambition du livre et l'écriture. Sa lecture va certainement me marquer très longtemps. Mais clairement, la vision de l'humain qu'il renvoie est si pessimiste, si noire que j'aurais aimé le lire à un autre moment, trop éprouvant aujourd'hui en pleine crise sanitaire du Covid 19.
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Ce n'est peut-être pas du Proust, mais c'est tout de même un roman qui se mérite ! Ma lecture a été parfois un peu trop laborieuse à mon goût…

Du jour au lendemain, les humains deviennent aveugles, les uns après les autres. Au début, le gouvernement les met en quarantaine pour limiter la contamination.
C'est ainsi que pendant la moitié du roman, nous suivons un groupe d'aveugles placé dans un asile de fous désaffecté, au milieu de centaines d'autres, sous la menace de militaires qui leur tirent dessus s'ils s'avisent d'en sortir.
L'atmosphère de cette partie était déprimante et glauque. On croit avoir touché le fond en voyant les pauvres aveugles mourir de faim, sans aucune possibilité d'hygiène d'aucune sorte, mais ce n'est pas terminé : certains sont prêts à tout pour améliorer leur quotidien, y compris instaurer une sorte de dictature morbide dans cette microsociété.

En plus de cette ambiance sinistre, le style de l'auteur ne facilite pas la lecture : des phrases à rallonge, des dialogues avec le minimum de ponctuation possible et surtout pas de point d'interrogation ou d'exclamation, pas de prénoms mais des périphrases pour désigner les personnages (« la femme du médecin », « le premier aveugle »…). Ce roman demande clairement de s'accrocher et de rester concentré.e, j'ai souvent eu du mal à garder le fil !

J'ai été payée de ma persévérance dans le derniers tiers du roman, où les choses bougent un peu plus, dans le bon sens et dans une atmosphère moins étouffante et déprimante, ce qui me permet de dire qu'au final, j'ai plutôt apprécié ma lecture.

Je ne suis pas prête à relire rapidement un autre roman de cet auteur ! Il demande beaucoup d'efforts à son/sa lecteur/lectrice et je n'ai ni les capacités ni l'envie de lutter autant pendant mes lectures.
Pour autant, je suis contente d'avoir découvert cet auteur et ce roman. J'espère ne pas vous avoir découragé.s ; mais je voulais vous avertir, car ce n'est pas un roman que l'ont peut lire « à la légère »…
Je reconnais en revanche que, pour ma part, ses qualités de réflexions sont passées au second plan face à mes efforts simplement pour suivre l'histoire… je les ai perçues sans qu'elles me parlent vraiment.
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