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4,54

sur 2346 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nettement plus long que les trois premiers, ce tome me semble aussi le plus personnel, si j'ose dire pour un ouvrage qui, depuis le tome I, se présente comme une autobiographie… Cet effet est sans doute provoqué par le regard plus aiguisé que le petit garçon porte sur son entourage, que ce soit en France ou en Syrie. On le voit grandir et devenir de plus en plus conscient des dysfonctionnements des uns et des autres.


Le choc culturel que Riad éprouve en vivant tantôt en France, tantôt en Syrie n'est pas absent des trois premiers tomes, mais il devient un ressort dramatique dans celui-ci. Et que dire de la mère qui voit, impuissante, le brillant et moderne universitaire qu'elle a aimé se transformer en religieux rigoriste pour ne pas dire intégriste au fil des séjours dans son pays natal ! Elle s'affirme pourtant et réussit à se faire entendre mieux qu'avant. Elle refuse tout net d'aller en Arabie Saoudite et, même quand elle réside en Syrie, ce n'est plus la femme timide et parfois soumise que nous connaissions. le couple ne peut que se défaire...


La personnalité du père se révèle assez complexe. A la façon dont il s'isole ou dont il conduit sa voiture, entre autres choses, on se demande parfois s'il n'est pas en train de perdre la tête… Les premiers tomes montraient déjà son nationalisme, mais dans celui-ci, on le voit plonger et devenir une sorte de caricature de ce qu'il aurait voulu être. Il semble aimer sincèrement sa femme et ses enfants, mais un rien le fait basculer et son égoïsme resurgit aux dépens d'eux, souvent. Il a la générosité des avares : le voilà capable de dépenser beaucoup d'argent pour une futilité, mais incapable d'assurer un ordinaire décent à sa famille, non pas parce qu'il manque d'argent, mais parce qu'il économise… Violemment raciste, antisémite, antiféministe, mendiant la reconnaissance de ses concitoyens, mythomane et envieux, c'est par la pratique stricte de la religion qu'il gagnera l'estime et le respect de ses voisins, ce à quoi il tient beaucoup et qu'il n'a pas réussi à s'assurer dans les premiers tomes.


Le jeune Riad, que l'on suit cette fois de ses 9 ans à ses 14 ans, vit pour sa part l'écartèlement qu'éprouvent beaucoup d'immigrés et de binationaux… sans doute encore plus exacerbé dans son cas puisque chaque parent incarne un pays différent. La scolarité se révèle une véritable épreuve dans les deux pays : bien que les motifs invoqués et les moyens employés soient différents selon le pays, on se moque de lui et on le maltraite. Ses relations avec les adultes sont assurément plus satisfaisantes en France qu'en Syrie. Il développe une véritable relation avec Charles, le compagnon de la grand-mère, qui s'est pris d'affection pour lui et qui est le premier à reconnaître son talent, et à le prendre au sérieux. L'éveil de la sexualité, les transformations physiques et physiologiques, le discours de son père sur les femmes viennent encore compliquer l'entrée dans l'adolescence.

Riad Sattouf travaille en grand aplats de noir, blanc, vert et de différentes nuances de rouge. Avec cette palette restreinte et la sûreté de son trait, il réussit magnifiquement à rendre une large gamme d'émotions chez ses personnages et à nous les faire éprouver à notre tour. Vivement le cinquième tome : j'ai hâte de savoir comment va tourner le coup d'État du père !
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Cette année, je termine l'Arabe du futur! Je reprends donc l'histoire où je l'avais laissé : un père qui sombre dans la religion de le mensonge, une mère désemparée. Au milieu, Riad et ses deux frères.

On poursuit donc les aller retour entre France et Syrie. Mais on découvre surtout un Riad en pleine puberté, ce qui ne manque pas d'humour. Découvrir la puberté de "l'intérieur" avec les ressentis de l'auteur, c'est assez plaisant!

La BD se veut toujours très sérieuse quand elle évoque les problèmes de religion, d'apparence, de politique... Et la fin est explosive!

Bref, on poursuit avec bonheur notre aventure sous le regard changeant d'un ado de plus en plus critique.
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Wahou! Wahou! Wahou!! 😳

Mais quelle fresque personnelle et historique que cette série dans laquelle je ne m'etais pas encore plongée.
Pourtant ce n'est pas faute de l'avoir vue passer à la télé, sur les réseaux, aperçue dans la bibliothèque de mes parents... alors hop, cette fois j'ai sauté le pas! Et là, merci maman (et le petit frère qui les a offerts...) de m'avoir prêté les 5 tomes car IMPOSSIBLE de s'arrêter lorsqu'on a commencé cette lecture.

🙏

L'arabe du futur c'est la vie de Riad Sattouf de la rencontre de ses parents à son adolescence (mais vivement la suite!!!!) entre la France et la Syrie. Riad est né dans les années 70, papa syrien/maman bretonne. La double culture familiale ne sera pas de tout repos. Il y aura des allers-retours entre les deux pays, entre les traditions, les croyances, les références de chacun(e). Et puis des passages à l'acte aussi. Et pas des moindres.

Riad Sattouf nous emmène à la rencontre de la culture syrienne avec des yeux d'enfant puis de jeune ado. Pas facile parfois de ne pas avoir un peu mal au bide face à la violence des gamins, des instits, des parents. Difficile parfois de comprendre l'omniprésence de la religion et ses conséquences sur les libertés individuelles. Mais Riad Sattouf ouvre ainsi la porte à l'altérité, avec toute la ribambelle de questions qui vont ensuite se poser également au sujet de notre propre culture. J'ai trouvé cela follement intéressant. Si le petit Riad interroge avec naïveté, le grand Riad, l'auteur, titille et interroge.

🙂

Je ne veux pas en dire trop sur la vie de cette famille, ce serait divulgacher à mon sens. Mais vraiment je ne peux que vous encourager à découvrir cette oeuvre. Elle est passionnante. le dessin est simple mais hyper parlant, les couleurs employées en fonction du pays où se trouve la famille et de s'il s'agit de la réalité ou de rêves sont vraiment bien pensées, bref, un roman graphique hyper réussi!!

🤩
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Riad a bien sûr encore grandi, c'est un ado (ou plutôt un pré-ado) et son regard change complètement : c'est la désillusion complète sur l'image de son père. Mais toujours dépeint sans porter de jugement.
Ce père qui rêvait son fils en arabe du futur essaie de farcir la tête de son fils, de thèses racistes, sur les Juifs et sur la grandeur de la Nation Islamique... Il semble aimer beaucoup ses fils, mais ne pas être très équilibré psychologiquement. Quand à la mère, il y a des lignes rouges qu'elle n'a jamais eu l'intention de franchir. le ton est moins léger, mais il y a encore un petit quelque chose de la fraîcheur de l'enfance.
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Le père de Riad a trouvé un poste en Arabie Saoudite, mais au regard de la condition des femmes dans ce pays, sa mère refuse d'y vivre et rentre en Bretagne avec ses trois enfants.
Les contacts téléphoniques avec son père se font rares, il oublie la langue arabe. Et lorsque son père rentre parfois à l'improviste auprès de sa famille, nous découvrons qu'il a beaucoup changé : de mécréant il est devenu très pieux, il a fait le pèlerinage à la Mecque, ce qui en fait un homme très respecté dans sa famille. Tout comme la mère de Riad, nous sommes sidérés de le voir devenu si intolérant, agressif, radin, raciste, superstitieux, suspicieux envers sa femme ; il nous devient très antipathique. Il a échoué dans son objectif de devenir un personnage riche et respecté, il est dans le camp de l'Iraq lorsque celui-ci envahit le Koweit (dont va s'ensuivre l'attaque des USA), et lorsqu'il revient en France c'est toujours humilié, avec beaucoup de rancoeur envers le monde occidental. Riad voit ses parents se disputer, s'éloigner, et malgré les injonctions de son père, il choisit sa culture française.
Par ailleurs il a aussi des soucis personnels : ses difficultés d'intégration au collège, son attirance pour les filles. Adolescent, il n'est plus la merveille du monde de son enfance. C'est une période bien troublée.
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Je n'écrirai pas de critique pour chaque tome lu, mais je profiterai seulement du dernier en date. L'arabe du Futur, tome 4, est encore riche et dense que les 3 précédents. Nous suivons toujours Riad et sa famille, ou la majeure partie du temps, sa mère et ses frères, entre la Syrie et la France. Riad Sattouf est encore ici, incroyable dans son dessin et son scénario. le récit est étonnamment brut, factuel, dur (depuis le 1er tome), mais sans jugement. et je trouve que ça renforce la puissance de son histoire, des faits relatés, qui nous interrogent sur ce qu'on pense, notre mentalité, notre façon de voir les choses, selon notre culture.
Comme tout le monde -j'imagine-, j'ai été choquée par le dénouement de ce tome 4 et j'attends avec impatience la suite!
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Je m'étais déjà frottée à L' Arabe du Futur mais j'avoue que ma lecture ne m'avait pas laissée un souvenir impérissable. Mais ayant eu de très bons échos du tome 4, j'ai décidé de poursuivre ma lecture. Grâce au Festival de la BD du site Rakuten, j'ai pu recevoir ce dernier tome.Nous découvrons donc le petit Riad dans les prémices de son adolescence. Ballotté entre la Syrie et la France, entre son père et sa mère, le jeune homme tente de se construire sa propre identité.Je comprends que Riad Sattouf  est fait plusieurs tomes avec sa vie car il y a énormément de choses à dire. Sa vie est un véritable roman! le scénario de cette BD est terriblement prenant. Je me suis complètement laissée happer par le tourbillon de la vie de l'auteur et en un rien de temps, je me suis retrouvée à la fin de ce roman graphique. Alors que les précédents tomes étaient agréables à lire mais sans plus, ce dernier est une véritable bombe! Et que dire de la fin qui nous laisse tout pantelant! On veut connaître désespérément la suite! Alors, vivement le tome 5!Quant à l'esthétique, elle reste fidèle à elle même, des dessins simples mais efficace et une ambiance en noir et blanc qui sont la signature de Riad Sattouf.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Aussi affligeant et aussi hilarant que les trois tomes précédents. Je peux pas blairer Esther et ses cahiers mais le petit Riad je craque totalement. ça fait mal ça fait rire... Avec une pensée émue à chaque page pour le papa qui s'en prend plein la gueule. Parce qu'en plus c'est très bon. Ce crescendo destructeur de la figure du père... Sérieux, j'espère que le papa de Riad est mort ou qu'il est aveugle et sourd. Sinon il est où le tome 5 ?
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Une lecture agréable et intelligente. Tout comme pour les 3 premiers tomes, j'ai pris un grand plaisir à suivre la vie du jeune Riad Sattouf. Mais ce tome, plus long, est aussi plus sombre. Il résonne fortement avec l'actualité de ces dernières années. J'ai souris souvent car l'auteur sait garder un ton humoristique. Mais le ton général est tout de même plus tragique et inquiétant que les précédents. Un vrai plaisir !
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Ce 4ème tome de "L'arabe du futur", très volumineux, couvre environ cinq années de la jeunesse de Riad Sattouf. Ce garçon très sensible et porté à l'autocritique, est balloté entre ses deux parents qui se disputent et ne vivent pas souvent ensemble. Il passe de la Bretagne profonde à la Syrie non moins profonde (et plus haïssable !) Il est pris comme tête de Turc par ses camarades de classe, il est obsédé par les filles mais paralysé devant elles: quel garçon mal dans sa peau ! Mais il se montre finalement résilient et résiste à l'influence néfaste de son papa: un homme prétentieux, faible, irréaliste et piégé par les mirages du nationalisme et de l'intégrisme. Vers la fin de cet album, ce père minable fera un "coup d'Etat" qui ne manquera pas d'avoir des répercussions dans le 5ème tome de la série. En tout cas, le présent volume est un très bon cru.
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