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Black Science tome 4 sur 9
EAN : 9782365778954
128 pages
Urban Comics Editions (26/08/2016)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Le dernier saut du pilier a été utilisé. Non pas pour renvoyer les dimensionautes chez eux, mais pour permettre à Rebecca de revoir une dernière fois son frère, mort alors qu'ils n'étaient encore que des enfants. Par cette manoeuvre égoïste, la jeune femme a condamné Grant McKay à errer dans les confins de l'espace, à la dérive d'une existence sur laquelle il n'a désormais que peu d'emprise.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Black Science Tome 3 (épisodes 12 à 16) qu'il faut avoir lu avant. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome de cette série qui en compte 9. Il comprend les épisodes 17 à 21, initialement parus en 2015/2016, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Matteo Scalera et mis en couleurs par Moreno Dinisio. Il comprend les couvertures originales de Scalera ainsi que 7 pages d'études graphiques.

Un individu habillé d'un grand manteau rouge et portant un masque de protection déambule dans la rue principale d'un village extraterrestre, avec à ses côtés une sorte de grosse limace flottante portant ses affaires, qui n'arrête pas de poser des questions du type qui, quoi, quand, comment, pourquoi. Un peu agacé par ces questions, il rentre dans sa maison et claque la porte au nez de sa bête de somme. Une voix désincarnée l'accueille et lui rappelle les faits qu'il a oubliés. Il s'appelle Grant McKay. Il était parti chercher du Tellurium pour servir de carburant à une balise spatiale. Il est arrivé là il y a 3 ans, après avoir utilisé un Pilier endommagé par Rebecca Dell, ce qui a eu pour effet de disséminer le petit groupe d'explorateurs au hasard dans plusieurs mondes de l'oignon. La voix désincarnée lui explique qu'il a souvent indiqué que quelque chose ronge ses souvenirs et que c'est pour ça qu'il n'arrive pas à se souvenir.

Alors que Grant McKay s'allonge, un souvenir lui revient en mémoire : lui enfant, revenant de l'école à pied un après-midi parce que ses parents ne pouvaient pas venir le chercher bien qu'il soit un peu malade. Il salue un voisin en passant. Alors que son père est au travail sur un chantier de construction, il rentre dans la maison. le salon est en désordre et le jeune Grant entend du bruit à l'étage. Par la porte entrouverte de la chambre de ses parents, il aperçoit sa mère au lit avec Ron, un autre homme. Ce dernier s'en va. Sandy McKay s'entretient avec son fils, lui explique que la présence de Ron doit rester un secret entre eux sinon le monstre Goongaloonga risque de venir le chercher. En retrouvant une conscience du moment présent, Grant McKay va s'asperger le visage avec de l'eau. Une créature extraterrestre lui parle depuis l'autre côté du miroir. Elle lui indique que l'âme de ce monde peut l'aider, il lui suffit de voyager vers le nord pour l'atteindre. Il se met en route avec sa bête de somme, et parvient devant une caverne sombre dont surgit le Goongaloonga.

Les tomes de cette série se suivent et ne se ressemblent pas. Enfin, si, ils se ressemblent puisque le lecteur retrouve les mêmes auteurs, et que l'intrigue continue d'avancer. Toutefois, Rick Remender a l'art et la manière de déstabiliser son lecteur à chaque début de nouveau tome. Qu'a-t-il bien pu se produire après la dernière page du tome précédent, pour que Grant McKay se retrouve dans cette nouvelle situation ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'amnésie ? Où sont passés les autres ? Il faut un peu de patience pour raccrocher les wagons, mais cela s'avère encore plus facile que dans le tome précédent. le temps est venu d'en apprendre plus sur l'enfance de Grant McKay, de faire connaissance avec sa mère, avec son père (plus brièvement) et avec encore un autre membre de la famille au sort funeste bien mystérieux. En 2 épisodes et demi, le lecteur en apprend beaucoup sur le personnage principal, et comprend comment s'est construite une partie fondamentale de sa personnalité. Il peut estimer que le scénariste avance avec des gros sabots, utilisant des liens directs de cause à effet, pour montrer comment les choix des parents, leur comportement façonnent la personnalité de leurs enfants. Malgré la simplicité de l'explication, le fait que les enfants n'évoluent pas de la même manière montre que d'autres paramètres et circonstances entrent en ligne de compte et que tout n'est pas si simple. En outre, papa McKay indique que son métier est de construire des maisons, ce qui dans le contexte du récit se comprend comme bâtir des foyers, ce qui renvoie aussi bien à la maison, qu'à la famille, faisant entrer en résonnance d'autres aspects de la personnalité de son fils Grant. Remender jette un regard particulièrement pénétrant sur les époux, montrant comment chacun participe à sa manière à bâtir une famille, mais aussi comment leur comportement respectif sape en même temps ce qu'ils édifient.

Dès le premier tome, la notion de famille se trouvait au centre du récit, le thème principal, Grant McKay emmenant ses enfants avec lui pour voyager d'une Terre à l'autre. C'est tout naturellement que le scénariste montre comment la personnalité de Grant s'est construite. D'un côté, le lecteur peut estimer que le dispositif narratif de Godworld est lui aussi un peu simpliste, au point qu'il est capable de deviner sa nature véritable très rapidement. D'un autre côté, cela reste un dispositif efficace et facile d'accès. En outre, cela permet à Matteo Scalera de continuer à dessiner des éléments de science-fiction baroques : créatures imaginaires inventives (ça commence par un dessin en pleine page qui est un gros plan sur l'oeil de la bête de somme), technologie futuriste (les combinaisons des membres de la troupe de Grant Mckay, des vaisseaux volants, des armes), des décharges d'énergie spectaculaires, et même un théâtre de marionnettes. En plus avec ce dernier élément, Remender montre qu'il sait varier les métaphores, et choisir la plus parlante en fonction de ce qu'il souhaite exprimer. de ce point de vue, scénariste et dessinateur sont sur la même longueur d'onde pour une dimension baroque insufflée au récit, l'imagination des dessins répondant à celle du récit.

Une fois passée cette partie introspective tout en spectacle, le lecteur fait reprendre à Grant McKay ses pérégrinations d'une Terre à une autre située dans une dimension différente. Ayant été privé de son système de contrôle, le Pilier a éparpillé les personnages dans des mondes différents, et Grant McKay arrive avec 3 ans de retard pour les retrouver. La première recherche apporte la preuve que Rick Remender a réfléchi à comment embrasser toutes les conséquences de l'existence de plusieurs Terre, chacune pouvant porter en son sein une autre version dimensionnelle d'un des personnages principaux. le lecteur prend pleinement conscience qu'il n'y a pas d'assurance que le Grant McKay qu'il suit depuis le début sera celui qui ira jusqu'au bout de l'aventure. Il pourra s'agir d'un autre lui-même, et il en va de même pour les autres membres de son équipe. À chaque fois Matteo Scalera s'amuse bien pour représenter le passage d'une dimension à une autre. Il s'investit toujours autant pour représenter et mettre en scène les millipèdes. D'un côté, le lecteur se dit que c'est un peu facile d'avoir ainsi créé une race extraterrestre de méchants, mais l'artiste sait leur donner une apparence très éloignée de la race humaine, ce qui les rend visuellement très étrangers car incompréhensibles. Dans cet épisode 20, le lecteur se rend compte que le dessinateur privilégie le mouvement et le spectaculaire dans sa narration visuelle, plutôt que la description des environnements. D'ailleurs il le fait bien, au point que le lecteur ne se formalise pas trop des arrière-plans un peu dégarnis, que Moreno Dinision n'arrive pas encore à bien remplir.

Dans le dernier épisode, Grant McKay est sur la piste d'un deuxième membre de son équipe, sans avoir s'il est mort ou vivant, car son vaisseau traque en fait les signaux émis par leur combinaison. Rick Remender change un peu de registre, avec une intrigue qui repose plus sur une enquête pour retrouver ledit membre. Il écrit un véritable polar sondant les motivations de ce membre ainsi que les décisions lourdes de conséquence qu'il a prises. le lecteur observe que Matteo Scalera n'éprouve pas de difficulté à revenir dans une histoire exigeant un niveau descriptif plus important. Effectivement, les décors sont représentés plus régulièrement en fond de case, montrant bien les différents environnements : le poste de pilotage du vaisseau à bord duquel voyage Grant McKay, la pièce en désordre dans laquelle travaille le Grant McKay de cette dimension avec un excellent travail de mise en couleurs, le café dans lequel Rebecca va chercher sa commande, les façades des immeubles dans les rues empruntées par un personnage. Scalera et Dinisio donnent l'impression de s'être adaptés avec facilité à des exigences narratives différentes des épisodes précédents, mettant plus l'accent sur la description que sur les effets de mouvements et de destruction.

Rick Remender donne lui aussi l'impression d'avoir changé de braquet. Au cours de l'épisode médian (numéro 19), le lecteur admire un superbe dessin en double page : l'apparition de l'âme du monde devant Grant McKay médusé. Quelques pages après, il survient une révélation énorme mettant en jeu le pouvoir de l'imagination. Dans un premier temps, le lecteur peut être tenté d'y voir un deus ex machina très facile pour sortir Grant McKay d'une impasse bloquant l'intrigue. Avec un peu de recul, cette illumination fait sens. Elle peut se prendre au premier degré comme étant la concrétisation de l'intelligence de McKay qui lui a permis de faire aboutir le projet du Pilier. Elle peut se prendre comme une mise en abyme de la propre force d'imagination des auteurs qui ont créé cette série et raconte l'histoire que découvre le lecteur. Elle peut aussi renvoyer aux théories à la croisée des sciences et de la philosophie qui voient la réalité comme étant le fruit du langage. Avec cette idée en tête, le lecteur voit en ces Terre parallèles au sein d'un oignon cosmique, tout ce qu'aurait pu devenir les personnages, tout ce qu'ils portent en eux, des devenirs potentiels, non réalisés au fur et à mesure des choix effectués, mais toujours présents en eux.

Arrivé au quatrième tome de la série, le lecteur en a bien assimilé le principe et les mécanismes, et il s'attend à ce que la course-poursuite d'une Terre à une autre continue, avec des réflexions sur la famille. Effectivement, Rick Remender, Matteo Scalera et Moreno Dinisio poursuivent dans cette direction, la partie visuelle donnant parfois l'impression de ronronner. Mais dans le même temps, l'intrigue comporte des éléments de nature différente qui élargissent le champ des possibles, tout en faisant entrer en résonance différents concepts, augmentant de manière inattendue la profondeur de champ et élargissant le territoire thématique. En outre, quand Remender change de genre dominant, Scalera & Dinisio s'adaptent avec aisance, pour des caractéristiques visuelles plus pertinentes.
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critiques presse (2)
ActuaBD
28 septembre 2016
Un volume paradoxal d'introspection pour la série "Black Science", qui annonce une forme de reconquête.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BulledEncre
13 septembre 2016
Un album qui ravira les lecteurs de la première heure.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Qui suis-je ?
- Un adolescent éternel, un dimensionaute anarchiste, un père absent et un assez grand scientifique.
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