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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A travers dix auteurs, philosophes ou non et dix citations : Nietzsche : «Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour soi est un esclave », Pessoa : « Vivre une vie cultivée et sans passion, suffisamment lente pour être toujours au bord de l'ennui, suffisamment méditée pour n'y tomber jamais », Proust : « Les idées sont des succédanés des chagrins », Schopenhauer : « L'histoire d'une vie est toujours l'histoire d'une souffrance », l'Ecclésiaste : « Ne sois pas trop juste, ne pratique pas trop la sagesse : pourquoi te rendre ridicule ? », Montaigne : « Le but de notre carrière c'est la mort », Chamfort : « La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier à son égard, le sarcasme de la gaieté avec l'indulgence du mépris », Freud : « Homo homini lupus : qui aurait l'audace, devant les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ? », Rosset : « L'état « bordélique » est l'état fondamental de toute chose » et Ortega y Gasset : « L'amour est la tentative d'échanger deux solitudes », Schiffter, professeur de philo dans un lycée du Sud-Ouest, nous propose sa vision très personnelle de la philosophie.
On comprendra que ses choix sont parfaitement parcellaires et subjectifs et que lui-même se considère comme un « penseur » atypique, dilettante, au sens noble du terme, nihiliste non conformiste et anarchiste non-violent. Il donne d'ailleurs une magnifique définition du terme : « L'anarchie n'est pas pour moi une option idéologique, ni un idéal à atteindre, une utopie alternative à la forme de désordre social qu'il combattent. Elle m'apparait comme la réalité même du politique. La mère et la reine des sociétés, des nations, des empires, dirait le sage d'Ephèse. de quoi me pousser au fanatisme de l'inaction. » Il ne se fait aucune illusion sur la bienveillance de ses semblables : « Le flegme philosophe de Philinte ? Soit. A condition de bénéficier d'un port d'armes. » Il n'aime guère les pédants, les donneurs de leçons ou les marchands de bonheur et n'a que mépris pour les successeurs de Freud, tels Reich, Lacan ou Lévinas. En bon humaniste, il se sent plus proche de Michel de Montaigne. Un joli essai, intelligent, un peu mélancolique mais très agréable à lire dans lequel, à défaut d'un art de vivre, le lecteur apprendra quelques petites choses amusantes sur nos grands penseurs. Spinoza organisait des combats d'araignées. Kant invitait des inconnus à sa table car il détestait manger seul. Et Platon était absent quand Socrate but la cigüe au milieu de ses amis. Charmante vulgarisation qui changera des sottises habituellement couchées sur papier blanc...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un petit essai qui se décline en 10 tableaux, 10 auteurs, 10 concepts philosophiques sentimentales si on peut parler de sentiment en philosophie, mais soyez curieux…

Moi-même, je ne suis pas philosophe même si je l'apprécie, et pourtant j'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, découvrant des personnages de façon différentes où l'auteur nous expose leur pensée, j'ai apprécié par exemple le chapitre “Montaigne” qui m'a donné l'envie de l'aborder. J'ai aussi souri au chapitre “Travail”, dont je rejoins l'auteur et Nietzche et je vous citerai uniquement cela sans vous dévoiler la profondeur de ce constat amer: “Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour soi est un esclave…” si vous réfléchissez bien, après avoir lu ce chapitre, “l'esclavage” est en chacun de nous. A ce chapitre, l'auteur invite Sartre en abordant le thème de servitude non volontaire mais essentiellement désirée, tellement vrai.

***

Beaucoup de réflexions qui nous laissent en interrogation, et dont vous ne sortirez pas indifférents.

Le passage que j'ai relevé et en rapport avec la lecture, et sa réflexion encore une fois reflète aussi ma conviction, dans le sens, que je préfère me plonger dans un bon bouquin que de devoir subir en société, une présence fade et dépourvue d'intérêt, d'écouter les âneries des uns et des autres, et pire devoir y répondre
Un petit essai où la pensée de l'auteur se lie à ceux de ces 10 philosophes invités en ce lieu.

Malgré le côté pessimiste, j'ai apprécié cette lecture, qui m'a incité à réfléchir sur bien des points fondamentaux.

Voici 10 petites phrases citées par ces 10 personnages

Nietzsche : «Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour soi est un esclave »

Pessoa : « Vivre une vie cultivée et sans passion, suffisamment lente pour être toujours au bord de l'ennui, suffisamment méditée pour n'y tomber jamais »

Proust : « Les idées sont des succédanés des chagrins »

Schopenhauer : « L'histoire d'une vie est toujours l'histoire d'une souffrance »

l'Ecclésiaste : « Ne sois pas trop juste, ne pratique pas trop la sagesse : pourquoi te rendre ridicule ? »

Montaigne : « le but de notre carrière c'est la mort »

Chamfort : « La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier à son égard, le sarcasme de la gaieté avec l'indulgence du mépris »

Freud : « Homo homini lupus : qui aurait l'audace, devant les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ? »

Rosset : « L'état « bordélique » est l'état fondamental de toute chose »

Ortega y Gasset : « L'amour est la tentative d'échanger deux solitudes »

Le livre s'achève donc sur une note plus gaie avec l'amour et j'ai aussi noté cette phrase que je trouve très belle : L'amour est la forme la plus exquise de l'inconfort de vivre..

Il faut avoir lu ce qui précède pour comprendre le réel sens de cette phrase et les autres, ne tentez donc pas de deviner ni même de supposer, lisez donc cet essai pour mieux appréhender toutes ces citations.

Vous y apprendrez également des petites choses décalées sur ces auteurs, pourquoi par exemple Platon n'était pas présent quand Socrate a bu la cigüe ? Je vous le demande en mille ! Nous vient même pas à l'idée tout simplement que Platon haïssait peut-être Socrate, allez savoir, après tant de siècles passés, l'histoire et les vérités se fondent souvent dans un puits d'imaginaire.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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A l'origine il y a une prise de position contre la philosophie (universitaire) et ses auteurs qui prétendent s'/lui arroger la mission de perfectionner l'âme, de discipliner l'esprit, de conduire à la sagesse ; s'y joint la méthode d'extraire une citation d'un auteur (philosophe ou non) que le nôtre chérit, afin d'en faire le pré-texte à des divagations de diverse nature, dont certaines sont foncièrement autobiographiques et d'autres plus classiquement exégétiques.

1. Nietzsche : "Celui qui ne dispose pas de deux tiers de sa journée pour soi est un esclave" -> critique de la société du travail-loisir contemporaine. Cette problématique a été très proche de moi, et le chapitre m'a procuré une jouissance particulière.

2. Pessoa : "Vivre une vie cultivée et sans passion, suffisamment lente pour être toujours au bord de l'ennui, suffisamment méditée pour n'y tomber jamais" -> très autobiographique, sur la manière dont la philosophie a affecté l'histoire de vie de l'auteur. J'ai retenu la cit. en exergue, attiré par l'idée d'une "vie méditée", mais là ma gratitude va surtout à l'écrivain portugais.

3. Proust : "Les idées sont des succédanés des chagrins" -> sur les rapports entre la biographie d'un auteur et son écriture, dans une perspective qui rapproche Proust de Schopenhauer.

4. Schopenhauer : "L'histoire d'une vie est toujours l'histoire d'une souffrance" -> (suite) approfondissement sur le philosophe allemand.

5. L'Ecclésiaste : "Ne sois pas trop juste, ne pratique pas trop la sagesse : pourquoi te rendre ridicule ?" -> mis en opposition avec L'Éthique de Spinoza afin de dégager de celui-là une approche précoce d'un certain nihilisme.

6. Montaigne : "Le but de notre carrière, c'est la mort." -> une lecture assez poussée cet auteur, dans sa filiation vis-à-vis de certains poètes et philosophes antiques, et par rapport à l'écriture du soi.

7. Chamfort : "La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier, à son égard, le sarcasme de la gaité avec l'indulgence du mépris." -> sur les personnages de Philinte et d'Alceste dans le Misanthrope de Molière, ou comment Schiffter se voit (ou se représente) en société...

8. Freud : "Homo homini lupus : qui aurait l'audace, devant les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ?" -> sur le concept de pulsion de mort que Freud développe dans son oeuvre de la maturité Malaise dans la culture, et insistant sur la réception très problématique de ce concept y compris chez des penseurs français récents (Lacan, Ricoeur, Levinas...)

9. Rosset : "L'état 'bordélique' est l'état fondamental de toute chose" -> autre pierre apportée à l'édifice nihiliste, contre la prétendue organisation du kosmos, et ses implications politiques.

10. Ortega y Gasset : "L'amour est la tentative d'échanger deux solitudes" -> sur l'amour : opposition entre la conception stendhalienne et celle du philosophe madrilène. Ce dernier chapitre est particulièrement réussi - je partage l'avis de Franz.
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Nietzsche, Pessoa, Proust, Ortega y Gasset, Montaigne... voici quelques-uns des huit auteurs que Schiffter a répertorié comme les auteurs - souvent des romanciers- qui l'auront marqué, touché et encouragé dans sa vocation de "philosophe sentimental", dit-il.

Par le prisme de ces auteurs, qui donnent chacun le titre aux dix chapitres qui composent cet essai, Schiffter traite de multiples sujets tels que l'amour, le flirt (Ortega y Gasset), le chagrin (Proust), le moi littéraire (Proust encore, Montaigne), le nihilisme (Nietzsche), la misanthropie, (Chamfort), la mort, l'engagement politique.
Dans chaque texte on retrouve en filigrane la notion de mélancolie et de ce certain détachement que l'on éprouve, lié à la mélancolie, lorsqu'on a été confronté à un traumatisme, un deuil, une épreuve difficile à surmonter.

Schiffter parvient, en s'essayant à expliquer, critiquer ces auteurs et relatant certains éléments biographiques, à dessiner en relief sa propre intériorité. Ca en fait un essai intéressant mais également touchant, par lequel réflexions et émotions se rejoignent.
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