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Citations sur Ma vie avec Mozart (119)

Telle une alouette filant vers le ciel, je sortais des ténèbres, je gagnais l'azur.


( Pour S. ; dédicace à l'attention d'une amie à jamais disparue)
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Petite musique de nuit ? Non, Grande Musique de Lumière. Avec allégresse, tu renouvelles notre existence en un chant jubilant, où même la douleur et le malheur se range à leur place car, être heureux, ce n'est pas se protéger du malheur mais l'accepter.
P.156
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Cher Mozart,
Dans ma vie, je n'ai eu que des chats mozartiens. le plus récent s'appelle Léonard. Présentement, les yeux mi-clos, lové sur les feuilles de mon bureau, hésitant entre le jeu et le repos, il surveille distraitement mon stylo. De temps en temps, lorsque la plume s'approche et produit son grattement de souris contre la page, il l'attrape d'une patte lisse comme une moufle et lui impose le silence. Mais j'ai idée que le petit félin se contraint à gêner mon travail : par pure complaisance, il s'arrache au sommeil pour me signifier qu'il ne m'oublie pas; en réalité, son corps s'endort déjà, il offre son ventre aux rayons chauds du jour, ses membres s'étirent en vue d'un bien-être prochain, ses paupières se ferment, il a rendez-vous avec ses rêves.
Tous les chats sont tes disciples. Ils avancent avec grâce, incapables de maladresse, le geste juste, précis, économe, vifs dès qu'il le faut, songeurs l'instant suivant, bondissant de l'action à l'immobilité, de l'allegro à l'adagio, avec une détente souple, des réceptions souveraines. Si l'on voit des chiens courir étancher leur soif dans une flaque, se jeter sur leur écuelle, s'essouffler, se fatiguer, les chats, eux, donnent l'impression de la facilité, jamais de l'effort, sans condescendre à révéler qu'ils ont eux aussi, un organisme soumis à des besoins ou des limites; ils semblent ne se mouvoir que par plaisir, pour l'agrément de nos yeux.
Au conservatoire de musique, les chiens demeurent des apprentis, les chats deviennent des maîtres. Chez le canin, la volonté met en branle une caresse lourde, les intentions restent manifestes. Chez le félin, l'art cache l'art, le labeur dissimule le labeur, l'élégance ne se remarque pas tant elle paraît naturelle. Oui, en ce bas monde, seuls les chats surent tirer des leçons de ton passage sur terre, seuls les chats sont mozartiens.
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Tu me parles du monde d'où je viens.Un monde d'avant le langage,un monde de pulsions et d'émotions,quelque chose qui se trouve sous le verbe.Tu me fais entendre la partition sentimentale de l'existence.
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À quinze ans, j'étais fatigué de vivre. Sans doute faut-il être si jeune pour se sentir si vieux.
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- Est-ce que l'on se console de l'absence d'un être?
- On s'habitue à souffrir, on ne se console pas.
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Éric-Emmanuel Schmitt dit en parlant de Mozart:

Tu as été mon secret, puis mon bonheur; j'espère que tu deviendras mon rendez-vous. Je voudrais te rejoindre dans l'idéal d'un art simple, accessible, qui charme d'abord, bouleverse ensuite. Comme toi, je crois que la science, le métier, l'érudition, la virtuosité technique doivent disparaître sous l'apparence d'un naturel aimable.Il nous faut plaire avant tout, mais plaire sans complaire, en fuyant les recettes éprouvées. en refusant de flatter les émotions convenues, en élevant, pas en abaissant. Plaire, c'est-à-dire intéresser, intriguer, soutenir l'attention, donner du plaisir, procurer des émotions, du rire aux larmes en passant par les frissons, emmener loin, ailleurs... De tout temps, la production artistique s'est divisée entre art noble et art populaire, que ce soit en littérature, en peinture, en musique. De tout temps Mozart donne la solution. Au XVIIIe siècle, sévissait une querelle entre musique savante et musique galante: la musique savante appartenait au passé avec son écriture horizontale, contrapuntique, où chaque voix gardait son indépendance et parcourait son chemin en s'entrelaçant aux autres, une science que Bach avait portée à son plus haut degré de perfection dans ses fugues;en réaction, la musique galante offrait une musique mélodique, aisée, plaisante, où l'orchestre accompagnait le chant et marquait la rythmique pour la danse. Tu as perçu les dangers qu'il y avait dans les deux camps: l'ennui. On s'ennuie d'une oeuvre seulement savante. Entre ces deux monde séparés, tu tendis le pont de ta musique, galante en apparence, savante en profondeur; par un mélange de travail et de spontanéité, tu as permis aux contraires de se rejoindre. Ton exemple dément les idées niaises, les doctrines manichéennes qui voudraient qu'on adopte un parti à l'exclusion de l'autre. Tant pis pour les fabricants d'incompatibilités, te voilà populaire et élitiste à la fois. Ta liberté vient du plaisir, ton seul maître...
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L’esprit d’enfance vient avec les années […]. A quoi cela tient-il ? Sans doute faut-il beaucoup de maîtrise et d’abandon pour oser la simplicité. On doit renoncer à épater les pédants, les demi-érudits, tous ces personnages érigés en juges qui ne discernent le talent que si une complexe sophistication l’encombre, qui détectent l’intelligence au fait que quelque chose leur échappe et qui repèrent le génie à l’inavouable ennui qu’ils éprouvent.
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Alors que mes testicules et mes muscles se remplissaient d'une force récente, alors que mon corps devenait celui tout neuf d'un très jeune homme, je débusquais dans cet aboutissement un indice funeste: ce corps serait aussi celui qu'on enterrerait un jour. Mon cadavre se précisait. J'avançais vers ma fin. Puisque nous marchions vers la mort, mes pas creusaient ma tombe. Ne se contentant pas de se trouver au bout du chemin, elle en paraissait le but. Je crus avoir pénétré le sens de la vie : la mort.
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La musique panse notre inquiétude fondamentale: que faisons-nous sur terre, avec ce corps friable et cette pensée bornée? Apaisante, tout entière dévouée à la célébration de l'être, elle nous arrache à la tentation du vide et nous remet sur le chemin de la vie.
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