Cette année, l'hiver me semble long et très pesant… j'ai donc décidé de partir pour un long voyage littéraire et ma première escale va me conduire vers l'Afrique, en Tanzanie.
Ce voyage a eu lieu à travers le livre «
La reine des pluies » de l'écrivaine australienne,
Katherine Scholes, née en Tanzanie. J'avais lu ce livre, lors de sa sortie en France, en livre de poche, en 2004. Je n'en avais pas gardé beaucoup de souvenirs et j'ai décidé de le relire et de vous faire part de mon ressenti…
Le début de l'histoire retracée dans ce roman se déroule durant les années 60 au Tanganyika dont l'indépendance est accordée par le Royaume-Uni en décembre 1961, sans aucune violence. mais ce n'est qu'en avril 1964 que le Tanganyika et Zanzibar fusionnent pour former la République unie de Tanzanie. le manque de repères temporels et historiques est un des reproches que je fais à ce livre. Ceux-ci auraient permis de comprendre plus facilement la situation des personnages : Sarah et Michael Carrington, médecin, deux missionnaires australiens, installés dans la brousse. Ils sont ensuite rejoins par Annah, infirmière et également missionnaire.
Le livre (plus de 600 pages) commence par un prologue qui m'a un peu surprise... où l'on se retrouve propulsés en 1974 à Dodoma en Tanzanie, dans le cimetière de la cathédrale à l'occasion de l'enterrement des époux Carrington qui ont été assassinés. Apparaît également Annah puis Kate, la fille du couple. Introduction surprenante et dramatique.
Dans la première partie du livre, le lecteur se retrouve à Melbourne (Australie) en 1990, en compagnie de Kate Carrington qui est devenue infirmière. Beaucoup de lenteur, le lecteur se sent un peu perdu et pour ma part, je me suis demandée à quel moment j'allais me retrouver plongée dans la savane africaine !!! Petit à petit le lecteur découvre qui sont les Carrington, Annah Mason qui se fait passer pour une certaine Jane à cette époque et la vie de Kate depuis sa naissance... Je n'en dirai pas plus car c'est à partir de ce moment que j'ai commencé à m'accrocher réellement à la lecture de ce roman que je vous laisserai découvrir.
La seconde partie ramène le lecteur en 1962 au Tanganyika en compagnie d'Annah Mason allant rejoindre son poste d'infirmière à Dodoma. A partir de là le roman est une suite de rebondissements, de joies, de malheurs... Un roman d'aventures mené par l'auteur qui est née en Tanzanie et y a passé la majeure partie de son enfance. le lien d'Annah avec les Carrington, qu'elle sera obligée par la mission de rejoindre dans la brousse, fait de ce récit un roman d'aventure à multiples rebondissements, centré, en grande partie, autour du destin d'Annah. La narration descriptive est de bonne qualité : conditions de vie des missionnaires dans la brousse, leurs règles de vie très strictes et l'ampleur de leur tâche ; les écarts de vie d'Annah et son amour pour Mtemi, jeune chef de tribu de l'ethnie Waganga mais ayant fait ses études de droit à Oxford, font de ce roman non seulement un voyage dépaysant à travers les paysages africains, mais aussi un bon roman bien que parsemé de longueurs qui n'apportent pas de plus à l'ensemble de l'histoire, notamment vers la fin.
Ce roman a souvent été comparé à celui de
Karen Blixen, "
La ferme africaine", qui, pour moi, est en fait une autobiographie. Même si j'ai découvert ce livre après avoir vu le fameux film de
Sydney Pollack, "Out of Africa", le récit de
Karen Blixen, excellente conteuse, est fort différent du roman de Catherine
Scholes !
Ceci dit je vous encourage vivement à lire ce livre !