C'était au temps où
Bruxelles déchantait.
Nous avions laissé Blake et Mortimer au coeur de la Grande pyramide, l'esprit embrouillé.
Bien des années plus tard, nous retrouvons Mortimer à
Bruxelles où une extraordinaire activité électromagnétique a été enregistrée dans les sous-sols du Palais de justice de
Bruxelles.
En tentant d'en découvrir l'origine, cachée derrière un mur du bureau secret de J. Poelart, l'architecte du bâtiment, Mortimer et son ami le professeur Henri libèrent une formidable énergie qui paralyse la ville dans un bombardement d'électrons. Pour le contenir, une cage de Faraday géante est construite autour de l'édifice. Sera-ce suffisant pour empêcher une propagation qui anéantira instantanément tous les systèmes de communication, effacera toutes les données, rendra définitivement toute électronique hors d'usage ?
Enfin !
Enfin, une approche un tant soit peu originale de Blake et Mortimer, qui sans reprendre tous les codes de la série de manière un peu scolaire, conserve malgré tout, un minimum de références.
Le dessin de
François Schuiten est d'ailleurs davantage dans la lignée de ses "Cités obscures" que de la ligne claire de Jacobs. Il reste magnifique.
Hélas, la volonté de mettre en avant ce dessin architectural prime le scénario et aux deux-tiers du livre, un ésotérisme de pacotille vient tout gâcher. Et dire qu'ils se sont mis à trois -Schuiten, van Dormael et
Gunzig- pour accoucher d'un récit si absurde que même Jodorowsky n'aurait pas osé le commettre !
Dommage, car tous les ingrédients étaient réunis pour une oeuvre d'exception.
Comme dirait Alcazar : Caramba, encore raté !