L'ichnologie est l'étude des traces (ichnos, en grec) que laissent les animaux sur le sol. Le chasseur qui, en suivant la piste d'un sanglier, tente de déterminer, par l'examen desdites traces, l'âge et le poids de l'animal, fait de l'ichnologie sans le savoir. La palichonologie, elle, est tout simplement l'étude des traces fossiles. […]
C'est en 1835 que parut l'une des premières communications scientifiques relatives à une empreinte. Celle-ci avait été observée pour la première fois en Allemagne, dans des roches datant du trias (environ 200 millions d'années avant notre ère). Attribuée successivement à un singe colossal, à un ours et à une grenouille primitive, elle fut baptisée par Kaup, Chirotherium (ce qui veut dire « main de bête sauvage »). Cette dénomination servit par la suite, en France, à désigner sans distinction toutes les empreintes de vertébrés du trias.
L’ichnologie se développa lentement en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, où le paléontologue E.H. Hitchcock mit au jour, dans la vallée du Connecticut, l'une des plus riches ichnofaunes du monde. En France, les travaux d'Albert de Lapparent, de Jacques Lessertisseur et de Daniel Heyler marquèrent la première moitié de notre siècle, sans toutefois éveiller l’intérêt du grand public, ni même celui des scientifiques.
2989 – [p. 58/9] La statistique débrouille les pistes.