Perdus dans une ville du nord du l'Italie deux hommes retrouvent la chaleur de leur Sicile natale. L'action se situe intégralement dans un appartement miteux. Toutefois, Nunzio et Pino retrouvent la chaleur et la pudeur de leur Sicile natale. Dans ce huis clos tout en retenu, les silences sont autant d'aveux que les paroles sont des masques qui dissimulent mal les blessures et les failles. Cette pièce contient également un aspect de critique sociale, dans le sens où l'un des deux amis s'empoisonne les poumons dans une usine de peinture. Mais cette part ne fait que servir le caractère archaïque de la relation entre ces deux hommes. Relation qui apparaît comme une de survivance d'un monde où la fatalité, et la tragédie avaient encore leur raison d'être; alors que nous ne connaissons plus qu'affairisme, voracité et cynisme. Texte qui réactive un peu de tragique antique dans notre monde si … rationnel?.
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Nunzio : deux personnages énigmatiques discutent dans un appartement. Leur dialogue est étrange. On sait que l'un travaille dans une usine à l'air malsain, qui lui abîme les poumons et dont le patron donne de mystérieux comprimés en cas de mal. L'autre reçoit de douteux courriers sous la porte, et a l'air de trafiquer. Les deux échangent des paroles, parfois répétitives, parfois à la limite de l'absurde, toujours étranges et légèrement décalés. Nunzio semble simple, un peu limité. Pino semble être le plus malin des deux. Et pourtant, dans leurs échanges, parfois les rôles s'inversent.
Bar : Petru et Nino semblent reproduire en quelque sorte le schéma de Nunzio et Pino de la pièce précédente. Nino travaille au bar, vit avec sa mère, oscille entre le bon sens et la bêtise. Petru trafique des affaires louches, semble à la fois leader et manipulé. Là aussi, les échanges laissent une drôle d'impression, comme un dialogue dont il nous manquerait une partie.
La fête : encore une impression de dialogue/non-dialogue, renforcée par le fait qu'ici deux personnages ne se parlent effectivement pas (père et fils).
Les trois pièces laissent le même sentiment d'ambivalence entre réel et absurde, communication et silence, groupe et isolement. L'impression générale est étrange, mais pas inintéressante.
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PINO : Un oiseau?
NUNZIO : Oui, un perroquet.
PINO : Mais comment, un vrai ?
NUNZIO : Et quoi, un faux ?
PINO : J'te ramène un perroquet avec des plumes colorées de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
NUNZIO : Et avec le bec rouge.
PINO : Ou jaune.
NUNZIO : Non, rouge ça me plaît.
PINO : Rouge, alors.
NUNZIO : Et je le veux qui parle déjà.
PINO : S'il parle pas, tu lui apprendras à parler.
NUNZIO : Non. Je le veux qui parle déjà. Qui parle brésilien. Et je le veux aussi qui sait chanter. Il doit savoir chanter toutes les chansons en brésilien.
PINO : Et on l'appelle comment ?
NUNZIO : Pedro. Pedro do Brasil.
Francesco Sframelli et
Spiro Scimone à propos de leur carrière et de leur
amitié.
Interviewés en plateau par Philippe LEFAIT, les
acteurs italiens
Spiro SCIMONE et Francesco SFRAMELI parlent de leur carrière, de leur
amitié, née dans leur prime
jeunesse en Sicile, et de leur
passion commune pour
le théâtre, en évoquant notamment leur dernière pièce "Il cortile". Présence de Mory KANTE. Document d'archives.