J'ai entendu parler de
Dieu me déteste sur le blog de Dragon Lyre et je dois dire que je lui fais une grande confiance, tout en sachant que j'aime beaucoup ce genre de roman.
Dans ce petit roman, nous suivons la courte aventure de Richard en soin palliatif d'un hôpital de New York. le jeune homme a enchaîné les séjours, les opérations et ça y est, il est arrivé au bout du chemin, il sait qu'il n'atteindra pas son dix-neuvième anniversaire. Autour de lui gravitent sa famille, le personnel soignant et surtout Sylvie, quinze ans.
Plus qu'un drame, une injustice,
Dieu me déteste est une ode à la vie. Malgré la maladie, Richard est avide de vivre et de profiter de chaque moment qui lui reste. Avec Sylvie, ils trouveront tous les moyens possibles – ou pas – et imaginables pour donner de la saveur à leur vie aux soins palliatifs. Bien sûr, ils seront bloqués par leur famille et le personnel, mais rien ne les arrêtera.
Malgré un état de faiblesse physiques, on les verra donner tellement de force et de volonté pour vivre et non survivre comme ils le font dans leur lit d'hôpital.
Dieu me déteste est un huis clos où la course pour la vie s'essouffle. Richard a fini de se battre pour survivre, il veut juste profiter en allant à l'encontre des infirmiers et de sa mère. Aidé par son oncle Phil, le mouton noir de la famille, il va sentir l'air frais sur sa peau, il va rire, morfler, mais se sentir vivant. Avec Sylvie, il va découvrir l'amitié et l'amour, la force et la volonté. Il va aussi se heurter à un père surprotecteur et alcoolique, celui de Sylvie, qui n'apprécie pas trop les facéties du jeune homme. D'une certaine façon, le père de Sylvie nous met mal à l'aise, car on a envie de le détester, mais en même temps comment ne pas le comprendre…
Les infirmiers seront parfois de merveilleux alliés et soutiens pour les deux adolescents.
Comment ne pas aimer Richard? Comment ne pas trouver injuste et cruel ce qui lui arrive? Pourtant il prends la vie comme une vaste blague puisque Dieu le déteste. Tout le roman est de son point de vue, comme un journal intime, on le voit s'affaiblir, ne plus marcher, ne plus manger, ne pas pouvoir aller se laver seul, chaque acte du quotidien est un combat alors on comprends qu'il a besoin de se sentir « normal », vivant, il veut fêter Halloween, partager des instants avec Sylvie. Bien sûr, il a peur, il a des doutes, il veut protéger sa mère coûte que coûte car en fin de compte, c'est lui qui la blessera le plus.
Dieu me déteste est un roman drôle, triste et affreusement attachant.
Hollis Seamon partage avec le lecteur un univers qu'elle connaît bien, elle le fait avec justesse et humanité sans tomber dans le pathos. On tombe amoureux de Richard, on admire Sylvie du haut de ses quinze ans, on s'attache à l'oncle Phil et on remercie le personnel hospitalier.
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