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3,88

sur 245 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaucoup de charme à ce roman, et surtout une écriture originale. Comment avec une certaine légèreté traiter de la période la plus horrible de l'Autriche : 1938? C'est étonnant mais Robert Seethaller y parvient, on y retrouve l'ambiance des valses de Vienne et des pâtisseries crémeuses. Dans ce pays de cartes postales (qui jouent leur rôle dans ce récit) rien de grave ne devait arriver. Oui mais voilà, les Autrichiens sont aussi des antisémites virulents et lorsqu'il règneront en maître sur Vienne, ils n'auront pas besoin de leur cher Führer pour faire laver les trottoirs à de vieux juifs terrorisés sous l'air goguenard de jeunes en uniforme nazi.
Et pendant ce temps, le jeune Frantz Huchel poursuit son initiation à la vie d'homme, en ne comprenant pas grand chose à l'amour. Mais en apprenant beaucoup sur la façon de fabriquer les cigares, et d'écrire dans la presse des articles qu'il faut savoir décoder. Heureusement pour lui, il rencontre le « Docteur des Fous » et le dialogue qu'il noue avec un véritable « Herr Professor Freud » lui permet de comprendre bien des choses même si l'âme d'Anezca est bien difficile à saisir. Ce roman sans concession pour les Autrichiens de l'époque nous balade dans tous les quartiers d'une ville qui a toujours cultivé un certain art de vivre. du buraliste qui a perdu sa jambe à la guerre 14 en but à la malveillance de son voisin boucher- sans doute parce qu'il sert du tabac tous les clients juifs ou pas- à l'humoriste qui tourne en dérision Adolf Hitler, à la famille Freud qui se terre dans son appartement, au facteur qui voit la police secrète ouvrir le courrier, tout ce monde se met en mouvement devant les yeux de Frantz et nous montre mieux qu'un reportage l'ambiance de Vienne en 1938.

J'ai beaucoup aimé ce retour vers le passé car, autant l'Allemagne cherche à faire un travail très honnête sur son passé, autant d'autres pays (France y compris), comme l'Autriche cherchent à rendre les nazis allemands responsables de toutes les horreurs qui ont été commises sur leur sol. Dans ce bureau de tabac cent pour cent autrichien, avec un auteur à la plume légère nous voyons bien que le grand frère n'a pas eu à faire grand chose pour pousser cette population à exterminer ou chasser tous les juifs et tous ceux qui n'étaient pas d'accord pour voir la croix gammée flotter au dessus des monuments de leur capitale.
Lien : http://luocine.fr/?s=Seethal..
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A 17 ans, Franz doit quitter sa mère et la région du Salzkammergut en Autriche pour aller travailler chez un buraliste unijambiste à Vienne (ami de sa mère) en 1937, un an avant l'anschluss. C'est alors que tout se complique. Oto, le buraliste, mutilé de la guerre, ne ferme pas les portes de sa boutique aux bourgeois juifs, dont Freud. Il ose s'exprimer contre les croix gammées et les hommes qui les portent. Il en perdra la vie. A son contact, le jeune Franz fait son éducation. Il ne rentrera jamais près du lac de son enfance. Excellent roman. Les autrichiens et les allemands portent encore la croix de leur histoire, à défaut de svastika inversée !
Une belle écriture qui donne au récit une force d'émotion qui nous entraîne, loin...
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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En août 1937, le jeune Franz quitte ses montagnes de Haute-Autriche pour travailler auprès d'une connaissance de sa mère, Otto Tresnaiek. Ce dernier, buraliste à Vienne, est un personnage haut en couleur, bienveillant et caustique, qui va faire l'apprentissage de la vie de Franz.


« Ça fait un bon moment que je suis à la ville maintenant, mais franchement, c'est comme si tout m'était de plus en plus étranger. Mais c'est peut-être toujours comme ça dans la vie: dès la naissance on s'éloigne tous les jours un peu plus de soi, et il arrive un moment où on ne sait plus du tout où on en est. Est-ce possible que ce soit vraiment comme ça? »

On suit les événements à travers les yeux de Franz, qui voit la montée du national-socialisme sans vraiment le comprendre, tout en découvrant les affres et les plaisirs de l'amour. Ne sachant comment gérer tout ça, Franz demande conseil au « docteur des fous », Freud, qui vient acheter son journal et ses cigarettes au bureau de tabac. Ce dernier, d'abord agacé, finit par s'attacher au jeune homme, et l'écoute durant des heures parler d'Aneka, dont il est éperdument amoureux. Mais l'Anschluss va mettre un terme brutal à la vie que Franz s'est construit …

Dans ce roman aux allures tranquilles, Robert Seethaler nous promène dans le Vienne des années 30, avant la dévastation de la Seconde guerre mondiale. On y découvre une ville cultivée, mais aussi une ville sous tension, tension que Franz ne comprend pas au départ. le tabac fonctionne quant à lui comme un microcosme de cette ville, où se mêlent classes populaires et bourgeoises, juives ou pas, et c'est ce qui rend ce lieu si riche, si vivant.

L'humour de Tresnaiek et de Freud fonctionnent alors comme une soupape pour décompresser au milieu de ce monde qui part à vau-l'eau.

« – Monsieur le Professeur, je crois que je suis un drôle de crétin, conclut Franz après quelques instants de silence et d'intense réflexion. J'ai autant de cervelle que nos moutons bêlants de Haute-Autriche.
-Mes compliments, la lucidité est la condition première du progrès sur soi.
-Parce que, vraiment, je me demande quelle importance peuvent bien avoir mes petits soucis idiots à côtés de tous ces événements, dans ce monde qui est devenu fou.
-À cet égard, je peux te tranquilliser. D'abord, les soucis qu'on se fait à cause des femmes sont généralement idiots, certes, mais rarement petits. Ensuite, on peut inverser les termes de la question : quelle est la légitimité de ce qui se passe dans ce monde devenu fou, comparé à tes soucis ? »

Une lecture originale et agréable, sous la plume d'un écrivain autrichien de qualité, qui m'a laissé un bon souvenir.
Lien : https://missbouquinaix.com/2..
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Voilà un livre frais dans une époque bien trouble.... Et toute la valeur de çe livree est bien dans cette rencontre entre ce tout jeune adulte provincial livre à la vie de Vienne lors de la montée du mouvement nazi. l'histoire pourrait facilement se résumer aux dialogues entre le jeune heros et le Dr Freund mais cela serait rendre peu d'hommage au livre qui vaut mieux que cela. On sent les destins se jouer à un rien, une audace ,une folie, portée ou non par des convictions profondes. À lire sans aucun doute.
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Une Autriche la tête dans le sale

Mon libraire était dithyrambique, j'ai cédé. Je suis faible.
Je viens de le finir (le livre, pas le libraire) et je dois reconnaître que mon sentiment est plus réservé. C'est très agréable à lire, mais pas à ce point extraordinaire non plus.

Nous sommes en 1937 en Autriche.
A 17 ans, le jeune Franz Huchel vit avec sa mère, dans une cabane de pêcheur, au coeur du Salzkammergut, une région des Alpes autrichiennes, un trou pluvieux à l'écart du monde.
Le décès inattendu du notable de Nussdorf qui offrait une rente à Mme Huchel en souvenir de leur ancienne liaison, vient troubler une existence relativement paisible jusqu'alors.
Pour éviter à son fils des travaux trop pénibles (la région est réputée pour ses mines de sel), Mme Huchel envoie Franz à Vienne, auprès d'Otto Tresniek, un buraliste unijambiste (lui aussi ancien amant de sa mère d'ailleurs) et plutôt libre-penseur.

A Vienne, le jeune Franz découvre la lecture des journaux, le monde des cigares, mais aussi l'amour et ses chagrins avec Anezka une jeune bohémienne, effeuilleuse dans un cabaret.

Il rencontre aussi Sigmund Freud venu acheter ses cigares Virginia et le journal. Franz ayant cru comprendre que ce vieillard célèbre pouvait remettre en place " la tête des gens qui ne tournent pas rond ", lui demande conseil pour ses peines de coeur et peu à peu, se rapproche du " docteur des fous ".

Un buraliste acerbe, une bohémienne et un Professeur juif...On peut dire que Franz sait choisir ses fréquentations !
Car en 1938, la pression du voisin allemand, la montée du nationalisme et les premiers actes antisémites viennent aussi rappeler qu'une sombre histoire est en marche. Les viennoises rient encore, mais ça va aller décroissant.

Franz se trouve confronté à la mise en place d'un nouveau régime, à l'ascension des nazis, de la peur et de la haine. Il comprend alors qu'il n'a plus sa place dans ce monde là et que c'est l'Autriche qui va être passée à tabac.

L'histoire contient tous les ingrédients pour faire un grand roman. Peut-être trop d'ailleurs.
Franz perd son innocence face au monde, à sa férocité, à l'amour et aux peines de coeur, tandis que l'Autriche perd sa liberté, en se jetant dans les bras nazis.
Franz n'a pas le temps d'apprécier la Vienne des années 30 encore accueillante et chaleureuse avec ses grands cafés et ses intellectuels illustres, qu'elle disparaît déjà, gagnée par la gangrène brune.
Par moments, on pense même au Cabaret* de Bob Fosse.
De ce point de vue, le roman est réussi.

Les deux premiers tiers du roman se lisent très bien, le style assez léger de Seethaler se prête au climat bienveillant qui accompagne l'apprentissage de la vie par Franz, même si la rencontre avec Freud a un côté " too much " et si l'histoire d'amour est parfois un peu envahissante.
On notera à ce sujet et en raccourci, les préceptes émanant de l'illustre Docteur et de la Bohémienne face aux interrogations sentimentales de Franz.
Freud :
" - cesse de réfléchir,
- note tous tes rêves,
-retrouve la fille ou oublie-là. "
Anezka : " pas tant parler. C'est mieux baiser encore "

En revanche, j'ai été moins convaincu au moment où ce monde civilisé bascule. de mon point de vue, l'écriture manque alors de force, d'âpreté, pour rendre toute la tragédie qui se joue. le roman souffre un peu de l'accumulation de thèmes. A cet égard, j'ai trouvé que la relation avec Freud était plutôt sous-exploitée (Franz étant sujet à des rêves quotidiens qu'il note selon les conseils du psychanalyste, il eut été intéressant que ce dernier en livrât une interprétation).

Donc, impression favorable, mais il était sans doute possible d'aller plus loin et je suis resté un peu sur ma faim (fin ?).

* dont au passage on se demande s'il bénéficiera un jour enfin, d'une sortie française sur un support digne de ce nom.
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Une lecture particulière...parce qu'elle s'écoute! de nombreuses difficultés pour m'acquitter de ma tâche cette fois-ci, car peu de facilités technologiques: ordi en panne et pas d'autres supports de lecture MP3; à cela s'ajoute une lecture à caser dans un temps donné (un peu plus de 6 heures). Donc, beaucoup d'obstacles pour une néophyte. Et pourtant, une fois que le cd est dans un lecteur idoine, la magie opère: une diction qui est plus lente que ma lecture visuelle mais claire, très agréable. du coup, j'attrape mes aiguilles à tricoter (que du mousse sans compter) et c'est parti!
Le fond historique m'intéressait mais le résultat est au-delà de ce que j'attendais: à l'histoire romancée s'ajoute un sens de la description très puissant, aussi bien pour les paysages que pour les odeurs. Et l'utilisation de l'imparfait....Je n'y fais plus attention à la lecture mais à la voix: un réel bonheur, comme dans les contes de mon enfance.
Le jeune Frantz se retrouve soudainement confronté à la ville après une enfance dans une "campagne" touristique proche de montagnes.Le jeune homme revient sans cesse à cet environnement pour le comparer à ce qu'il observe, ressent, réalise.
De même il rencontre le vieux Sigmund Freud qui de client du tabac dans lequel il travaille, devient un mentor, lui donne des conseils (L'amour!!!!!, l'écriture des rêves dès le réveil) et l'aide à appréhender la montée de la haine.
Les cartes qu'il écrit/reçoit de sa mère restée "au pays" permet de rendre compte de ses plaisirs puis tourments.
Sa rencontre au Prater avec celle qui enflamme ses sens, également? Et Otto Tresniek, qui le reçoit à Vienne, lui apprend la lecture de ses nombreux journaux, témoins de la démocratie des années Trente avant que le nouveau Parti Libre les élimine et s'en prend à Otto....
Je regrette d'avoir tant attendu avant d'entendre cette histoire...Mais d'un autre côté, j'ai toujours pensé que le temps d'un livre était celui que j'avais choisi pour le lire, et donc désormais, ce sera celui que j'aurai pour l'écouter!!! Expérience réussie,
Merci à Babelio et aux éditions sixtrid, et à Marc-Henri Boisse!!!!!!!!!!
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Lecture délicieuse, ce qui peut paraître incongru vu le sujet, et les choses pas très sympathiques qu'il évoque, à ce moment de prise de pouvoir par les nazis. Mais l'auteur arrive à accomplir ce tour de force.

Sigmund Freud n'a sans doute pas grand chose à voir avec le vrai, mais c'est sans importance, tellement le personnage, et ses dialogues avec Franz, le personnage principal du roman, sont intelligents et malicieux.
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Vienne, 1937. L'Histoire est en marche et l'ombre d'Hitler plane sur la ville. Robert Seethaler choisit de nous présenter cette période par "le petit bout de la lorgnette", plus exactement du tabac tenu par Otto Tresniek. Cet homme, qui a perdu une jambe à la guerre de 14/18, voit défiler dans son magasin aussi bien les ouvriers que les notables. Il peut compter sur de fidèles clients de la bourgeoisie juive dont le célèbre Sigmund Freud, amateur de cigares.
Nous sommes juste avant l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. Mais déjà la ville courbe l'échine, embrigade sa jeunesse et menace les Juifs. C'est dans ce contexte délétère que le jeune Franz Huchel arrive de sa campagne pour devenir l'apprenti d'Otto Tresniek. Il ne va pas seulement apprendre le métier auprès du buraliste mais connaître aussi ses premiers émois amoureux. Ceux-ci vont le plonger dans un état de confusion extrême dont il discutera tout à loisir avec Freud, devenu de manière totalement inattendue, son ami. Entre le tout jeune homme et le vieillard s'établit une complicité, une relation où chacun trouve en l'autre ce qu'il cherche. Franz a besoin d'une oreille attentive et de conseils, Sigmund Freud recherche davantage la fraîcheur, la candeur de ceux que la vie n'a pas encore trop blessés.

Franz correspond avec sa mère, restée à Nussdorf. Ils échangent des cartes postales où des mots simples expriment tout de même leur profond attachement. Franz grandit, s'enhardit, découvre la vie. Il peut compter sur l'amour de sa mère, l'amitié de Tresniek et Freud. L'horizon s'assombrit pour tous et notre "Candide" voit les hommes qu'ils respectent être chahutés, malmenés, contraint pour le psychanalyste à l'exil. Quel camp va-t-il choisir ?

le style a failli avoir raison de mon attrait pour ce roman. Les phrases, souvent, très belles, sont toujours construites de la même façon, ou du moins sur un rythme identique. Cette "monotonie" (faute de trouver un mot plus adéquat) casse, cela n'engage que moi, la force de certains passages, qui auraient dû être de "vrais coups de poing" pour le lecteur.

Un roman d'apprentissage, un roman sur les choix que la vie nous impose
Une piqûre de rappel, une alerte : la barbarie est toujours là, aux aguets.
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Vienne, 1937, une histoire d'amour dans une époque troublée.
Franz, un jeune homme simple de la campagne, débarque à Vienne pour travailler chez un buraliste. Celui-ci lui apprend le métier et lui conseille de s'intéresser aux clients pour mieux les servir. L'un d'eux est le professeur Freud. le jeune homme est ébloui par le grand homme. Tout naturellement, alors que la jeune fille dont il est amoureux lui échappe, il recherche l'appui du professeur certain que celui-ci va l'aider.
Voici une belle reconstitution de Vienne et de ces années sombres, bien écrit, poétique, légèrement suranné, on s'attache à Otto et Franz.
Le texte oscille entre le côté sombre de la répression contre les juifs avec la montée du nazisme et la fraîcheur de la découverte de l'amour par le jeune homme.
On sourit devant la naïveté du jeune homme face au professeur Freud.
Une lecture douce et délicate malgré la dureté du contexte.
À découvrir.

Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Août 1937, le jeune Franz débarque tout droit de son village reculé de Haute-Autriche à Vienne. Sa mère ne pouvant plus subvenir à ses besoins, elle décide de l'envoyer chez une vieille connaissance à elle : Otto Tresniek, patron du fameux Tabac Tresniek. Franz est avant tout ici pour travailler mais aussi pour devenir un homme, lui qui n'a jamais quitté ses montagnes ni travaillé de sa vie, il va pour la première fois découvrir la société dans toute son authenticité ; aussi bien dans ce qu'elle offre de merveilleux à travers des relations nouées avec des êtres bons mais aussi dans l'horreur dans laquelle l'époque va la faire glisser petit à petit. Nous découvrons donc, à travers les yeux de ce petit garçon aussi naïf qu'intelligent les grands changements politiques et sociaux de l'époque. D'abord pris sous l'aile du sévère Otto, grand lecteur de journaux qui va l'initier à la lecture et aux cigares, Franz va petit à petit tisser une sorte d'amitié avec ce professeur juif qui fréquente le tabac...un certain Sigmund Freud...
Mais à l'époque où la Gestapo commence à rôder et à tout contrôler, le jeune garçon se verra bientôt privé de ses mentors et livré à lui-même dans une ville où il n'est décidément pas permis d'être libre...

Mon avis : J'ai tout simplement dévoré ce livre chers lecteurs. Au fil des pages, nous accompagnons le petit Franz à travers les questions existentielles qu'il commence à se poser et surtout à poser au Professeur Freud. Nous partagerons avec lui son premier amour et sa première déception, son incompréhension face aux nouvelles règles édictées par les nazis et son acharnement pour sauver ces personnes auxquelles il s'est véritablement attachées. Franz est un coeur tendre que les évènements vont façonner et endurcir sans jamais lui ôter la bonté qui le caractérise. Un personnage coup de coeur, un roman touchant, un livre vivement conseillé :)

Mon passage préféré : "A 15h25 précises, conformément à l'horaire, le train partit, il prit rapidement de la vitesse et quitta la gare en direction de l'ouest. Franz ferma les yeux. Combien d'adieux peut supporter un être humain? se demandait-il. Peut-être plus qu'on ne croit. Peut-être pas un seul. Rien que des adieux, où qu'on soit, où qu'on aille, on devrait être prévenu. Pleut envie de se laisser carrément tomber en avant et de rester allongé là, le visage contre le sol du quai. Un bagage abandonné, perdu, oublié, seulement entouré de quelques pigeons curieux. Mais c'est n'importe quoi, se dit-il furieux en secouant la tête et en rouvrant les yeux. Il regarda une dernière fois les voies qui clignotaient dans la lumière du soleil. Puis il tourna les talons, retraversa le hall d'arrivée et sortit dans la clarté viennoise de l'après-midi. le ciel était d'un bleu radieux, la pluie avait lavé l'asphalte, et les merles chantaient dans les buissons. Devant l'entrée de la gare se dressait le réverbère auquel Franz avait dû s'accrocher jadis à son arrivée à Vienne. Il y avait combien de temps de cela? Un an? La moitié d'une vie? Une vie entière? Il ne put s'empêcher de trouver comique ce drôle de garçon qui s'était en son temps cramponné à ce réverbère, avec cette odeur de résine dans les cheveux, ses chaussures toutes boueuses et quelques espoirs saugrenus dans la tête. Et soudain il réalisa que ce garçon n'existait plus. Il avait disparu.""


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