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J'aime bien les oeuvres enfantines de la Comtesse de Ségur donc j'étais contente de découvrir un ouvrage que je n'avais pas encore lu. C'est la suite d'un autre roman, donc il y a quelques éléments de rappel qui m'ont un peu perturbé.
Sinon, on y trouve les mêmes éléments qui ont fait son succès : un gentil et un méchant, et un personnage qui change au fil de l'histoire pour devenir meilleur à chaque page.

Ce n'est pas de la grande littérature mais ça a eu sur moi l'effet escompté : retrouver le style de la Comtesse.
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Jacques et Paul, les deux petits héros de l'Auberge de l'Ange-gardien, découvrent la Russie avec leurs parents et leur ami le général Dourakine qui les a invités à venir vivre sur son domaine de Gromiline. Ils ne tardent pas non plus à faire la connaissance de deux nièces du général et de leurs enfants. Deux familles aussi différentes que le jour et la nuit. le général sera-t-il la dupe de l'une de ses nièces qui n'aime que son héritage ?

La première moitié de ce roman est très manichéenne, entre les bons Derigny, le généreux (quoique colérique) général et la nièce mal intentionnée qui dissimule très mal son tempérament avide et violent. Les personnages restent tout au long divisés en deux camps bien distincts, avec deux destinées tout aussi distinctes. J'ai cependant pris plaisir à cette lecture. D'abord grâce à la personnalité du général. Il n'est pas un simple pitre un peu ridicule. Il est capable d'une grande finesse lorsqu'on se paie sa tête ou qu'on le prend pour plus bête qu'il n'est. Les Derigny sont aussi très sympathiques même s'ils sont trop parfaits.
Les manigances de la Papovski installent aussi un certain suspens qui fait de ce roman une lecture agréable et pas prise de tête.
Le fait qu'il se déroule en grande partie en Russie donne un intérêt supplémentaire quand on sait qu'il s'agit de la patrie natale de la comtesse de Ségur. Même si son propos est léger, on ne peut que noter les multiples allusions aux châtiments corporels infligés aux enfants et aux serviteurs, souvenirs d'une éducation qui fut loin d'être aussi douce que celle que préconisait la comtesse.

En résumé : Un roman qui paraît un peu cul-cul au départ mais qui se révèle une lecture distrayante et agréable.

Challenge Romans Jeunesse 2021/2022
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Une autrice mythique pour un roman classique qui n'a presque pas vieilli.on se regale page apres page dans ce roman où les passages theatraux succedent aux passages romanesques.Le talent de l'auteur perce page apres page et elle nous amène avec elle dans ce beau roman qui reste tres actuel
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La Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine- le Général Dourakine
Curieuse seconde lecture, celle que je viens de faire du Général Dourakine. La première remonte à plusieurs dizaines d'années quand mon coeur était plus jeune et plus léger aussi. Aujourd'hui je retrouve la Comtesse de Ségur et son général avec quelque chose en moins et quelque chose en plus, une transformation dans l'espace-temps qui, loin de m'étonner, m'apporte le sourire et une charge émotionnelle qui vaut ces quelques dizaines d'années.
Sophie Rostopchine, d'origine russe, arrive en France et devient la Comtesse de Ségur de par son mariage. Huit enfants en sont le fruit, et son talent et ses observations donnent naissance à plusieurs romans pour enfants, dont le Général Dourakine.
De retour en Russie, après avoir vécu quelque temps en France, le général retrouve famille et amis dont il compte s'entourer jusqu'à la fin de ses jours. Mais les choses se compliquent car l'immense fortune de Dourakine est dangereusement enviée par une de ses nièces. Et là, la comtesse de Ségur découpe nettement et sépare les bons des vilains, le bien du mal, le juste de l'injuste, le blanc du noir. Je garde encore en mémoire le bonhomme rondouillard, un peu naïf, mais pas tant que ça, faisant même preuve de malice, et même de cruauté envers ceux qui travaillaient sur ses terres.
Deux miroirs me font face en même temps. Celui de la première lecture exaltant les qualités de fidélité, honnêteté et courage en combat avec la vilenie la cupidité l'hypocrisie, et celui de la seconde lecture où le noir et blanc acquière des teintes de gris et aussi un sourire devant le décalage entre les époques et leurs visions sur l'éducation.
L'histoire est animée de dialogues vifs et riches en couleurs, chacun avec son poids pédagogique et moralisateur et les personnages belligérants se trouvent dans deux camps : les anges et les démons, les bons et les méchants. Il y a aussi les malheureux, ceux qui souffrent et subissent, les serfs qui connaissent le knout (le fouet) et les polonais envoyés en Sibérie pour avoir défendu l'indépendance de leur pays.
Pour une prescription éducative, la forme directe, synthétique et caricaturale passe mieux et la leçon est retenue. Façon XIXe siècle, tellement lointaine quand on la regarde de nos yeux d'enfants deux siècles plus tard.
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Selon l'angle que l'on prend pour analyser le général Dourakine, on aura Fasltaff ou Barbe-Bleue. Truculence et plaisir de vivre d'un côté. Vindicte et mauvaise foi de l'autre. On passe de Rabelais à Raspoutine... de la bonne chère à la cruauté brute en 2 lignes...

Imposant, tonitruant, fort en gueule et en amitié, revanchard, jouisseur, le Général Dourakine est un sacré personnage. Il aime autant qu'il déteste. Et quand il aime, c'est inconditionnellement. Et quand il déteste, c'est tout pareil.

Un des multiples épisodes de ce court roman va propulser le Général Dourakine face à une nièce qui n'en veut qu'à sa fortune, à ses posessions russes, dont elle voudrait l'usage hic et nunc. le plan machiavélique dressé par l'aristocrate russe est sans faille et sans pitié. Mais par ailleurs, il recueillera un ami polonais, enfermé au goulag sur de fausses présomptions de sécession.

Osons dire tout de suite que c'est terriblement suranné, ampoulé et que cela manque d'équilibre. L'idée même de présenter cela comme si c'était une pièce de théâtre en mettant d'abord le nom de la personne qui parle, ce n'est pas idéal. Ensuite, ce n'est au final qu'une succession de saynètes, sans trop de rapport, avec le voyage vers la Russie, l'entrée en scène de la nièce avide, l'arrivée du Prince polonais, le départ vers la France.

Moment de grâce, en ce qui me concerne: le long monologue du Prince sur ses conditions d'arrestation et de détention. le propos est grave. La Comtesse de Ségur se fait politique. de quoi éduquer sa petite-fille à qui cet ouvrage est destiné. Par contre, la toute fin du récit où Dourakine fait preuve d'autoritarisme et marie Natasha, 18 ans, au Prince, 28 ans... cela m'a laissé assez sceptique, pour ne pas dire davantage. OK, la morale est sauve car ils s'aiment sans oser se l'avouer... mais c'est assez poussé. Un récit qui témoigne d'une époque, d'une façon de voir les choses dans une noblesse un peu déconnectée du réel, ou paternaliste (c'est selon, suivant l'angle de vue adopté)... Ce n'est clairement pas #MeToo... Chacun jugera.

Et un coup de griffe sur la religion au passage, lorsqu'elle se mêle de politique. Je terminerai avec la dédicace de la Comtesse en introduction de l'ouvrage que j'ai lu (sur le Projet Gutenberg):

"A ma petite-fille Jeanne de Pitray,

Ma chère petite Jeanne, je t'offre mon dixième ouvrage, parce que tu es ma dixième petite-fille, ce qui ne veut pas dire que tu n'aies que la dixième place dans mon coeur. Vous y êtes tous au premier rang, par la raison que vous êtes tous de bons et aimables enfants. Tes frères Jacques et Paul m'ont servi de modèles dans l'Auberge de l'Ange-gardien, pour Jacques et Paul Dérigny. Leur position est différente, mais leurs qualités sont les mêmes. Quand tu seras plus grande, tu me serviras peut-être de modèle à ton tour, pour un nouveau livre, où tu trouveras une bonne et aimable petite Jeanne."

Cette dédicace est très belle. Elle indique, d'une certaine manière, à quel niveau il faut considérer ce livre. Comme un passage de témoin, comme une envie de laisser à ses petits-enfants une trace, un chemin à suivre.
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Je dois dire que ce général Dourakine m'a quelque peu réconcilié avec la comtesse De Ségur ! Je n'avais lu d'elle que deux romans auparavant : Les malheurs de Sophie et Quel amour d'enfant ! Dans le premier, les bêtises de Sophie ne me faisaient pas tellement rire, et dans le suivant, l'amour d'enfant en question était juste insupportable bien que tout-de-même adulée par sa famille ! Grrrr !

Si, ici, cela a mieux fonctionné à mon sens, c'est parce que l'on était placé du côté des "gentils" et non pas de petites filles pénibles ou agaçantes. Mais il y avait plus : j'ai pu découvrir une vraie histoire avec une vraie narration. Il s'agissait notamment d'un complot organisé contre Mme Papofski, la méchante, celle-là même qui n'a que le mot "fouetter" à la bouche. L'organisation de cette sorte de vengeance était sympathique à suivre. Enfin, le récit du prisonnier polonais échappé fut aussi une partie originale et prenante. Bref, ce roman est réussi car je le trouve plus universel et moins centré sur les enfants.

Après, ne nous méprenons pas, cela reste la comtesse De Ségur : bons sentiments, habitudes anciennes, les gentils très gentils, les méchants très méchants, les riches dominants les pauvres, le patriarcat. Oui, bon, on sait tout ça, on passe au-dessus (voire même cela nous permet de comprendre l'époque) et finalement, on apprécie ce roman !

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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de la Comtesse de Segur.
J'appréhendais un peu craignant de découvrir un récit trop enfantin.
En réalité, j'ai trouvé cette lecture très plaisante.

Le Général Dourakine revient en Russie dans son domaine accompagné de ses amis français les Dérigny.
Peu de temps après, une de ces nièces, perfide, méchante, et vénale, s'invite dans cette demeure en espérant obtenir des faveurs puis l'héritage du Général.
L'hypocrisie dont elle fait preuve ne trompera pas le Général qui voit particulièrement clair dans son jeu.
Son attitude hautaine et méchante avec ses enfants, avec les Dérigny et avec le personnel du Général va très vite excéder celui-ci.

Habilement aidé de Dérigny, il déjouera les plans machiavéliques de sa nièce.
L'écriture est très agréable, les personnages attachants.
Alors, bien évidemment, ce livre jeunesse n'échappe pas à une morale : ne pas juger les gens d'après leurs origines, leurs biens ou leur richesse. Finalement cette morale est toujours d'actualité.
La comtesse profite de ce récit pour dénoncer le traitement réservé à ceux qui contestaient ou étaient soupçonnés de contester le pouvoir en place. La Sibérie et les travaux forcés....
Un agréable moment de lecture
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Dourakine signifie imbécile en russe. La Comtesse de Ségur a affublé ce terrible général d'un nom qui le ridiculise. J'aurais aimé connaitre cette interprétation, l'homme m'aurait moins impressionnée lorsque j'étais une petite lectrice. Je ne comprenais qu'il soit question d'aimer cet oncle tyrannique, d'excuser madame Papovski sa nièce acariâtre, et de plaindre la douce madame Dabrovine trop polie pour émettre un avis personnel.
Pourtant le style de ce roman m'enchantait et me faisait grandir. Je le relis avec plaisir.

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La suite de L'auberge de l'Ange-Gardien où tout finira toujours bien à n'en pas douter. Cependant, j'ai trouvé ce volume plus dur, intransigeant, même un peu sadique, par rapport à d'autres.
Sa manière de traiter les russes m'a interrogée (elle est immigrante russe, née Sophie Rostopchine).
Parfois j'ai ris: quoi de mieux pour se remettre d'une randonnée épuisante en montagne lorsqu'on est à bout de souffle? Fumer un cigare. Par contre surtout pas trop de mûres, oulala ce serait dangereux!

Pour moi ce roman se distingue des autres, il a une atmosphère particulière, plus rude, plus dure, comme un poing serré.
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Suite de 'l'auberge de l'ange gardien", ce livre est particulièrement réussi. Centré sur la figure originale et hors du commun du général, très drôle et empreint de tendresse, ce livre est un excellent témoignage sur la vie des nobles russes et l'histoire des forçats. La figure de Natasha étincelle d'espièglerie, de grâce et de luminosité. Un des meilleurs personnages de la comtesse.
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