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EAN : 9782700717198
Aubier Montaigne (08/01/1992)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Le roman se déroule en mai 1919. Fénia, une jeune adolescente écrit un journal. Elle hait son père qu'elle trouve avare et égoïste, mais dont elle reconnait une certaine humanité sous sa dureté.
Dans les rues de Petrograd, le soldats défilent derrière le drapeau rouge en chantant l'Internationale.
Semenov, par la voix de Fénia, une jeune fille sensible et fragile, fait passer de nombreux messages sur la condition prolétarienne juste après la révolutio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
1919 à Petrograd. La contre révolution est aux portes. Lorsque l'on est un ouvrier révolutionnaire, faire la révoution, c'est trouver le courage d'aller travailler le ventre vide ; c'est militer autour de soi pour que chacun en fasse autant ; même lorsque votre enfant vous hait à cause de votre ration
alimentaire - la plus fournie de la famille.
Pourtant...
Des millions de tels obscurs héroïsmes peuvent seuls expliquer la survie de la révolution.
Un point de vue ouvrier. La réalité telle qu'elle est.
Semenov ne nous épargne rien. Il n'a pas besoin de faire de grand discours.
Impressionnant.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
27 mai

La faim, la faim, la faim.

Papa, parait-il, gagne 1200 roubles par mois et moi 800. Chacun de nous touche un repas au restaurant et en outre une ration de pain. C’est très peu. On peut mourir de faim en une semaine.

Hier papa et maman tinrent une longue et douloureuse conférence. Comment vivre, Comment vivre ? Il fut décidé que l’on achèterait chaque jour deux livres de pommes de terre et une livre de betteraves.

Mais cela coûte 250 roubles, et il faut 7 500 roubles par mois. Maman proposa de vendre peu à peu des affaires. Papa se prit les tempes entre les mains d’un air de martyr et se tut longuement. Puis il dit d’une voix sourde :

– Eh bien, que faire – nous vendrons. Mon Dieu, mon Dieu !...

Puis un frisson passa sur son dos étroit et long. Papa releva la tête et regarda maman dans les yeux. Je ne vis pas ses yeux, parce qu’il me tournait le dos, mais, sans doute, ils étaient effrayants. Et maman pleurait :

– Peut-être Dieu nous viendra-t-il en aide. Vania promet d’envoyer un paquet.

Papa fit un geste de désespoir et se mit o compter de l’argent.

– Voilà, la mère, c’est pour demain, achète comme convenu.

J’étais assise et je voyais tout. Je ne pleurais pas parce que je n’avais pas de larmes. Mais Boris dans un autre coin pleurait amèrement.

Je me retournai, et, sans le vouloir, le cœur vide, j’arrêtais mon regard sur notre vieille horloge, qui ne peut marcher que posée de biais. Le balancier – tic tac, tic tac…

Je la regardais longuement, et je n’avais pas de larmes. Mais quand je fus couchée, la tête sous la couverture, elles se mirent à couler. Je mouillai tout l’oreiller.
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17 mai

J'ai touché aujourd'hui mon premier salaire. Quatre cents roubles pour deux semaines.
Et je n'étais pas du tout contente quand Tiourine, notre caissier, m'a remis les billets. Ça me répugnait de les mettre dans ma poche. Comme si je me retrouvais à cause d'eux attachée à cette poche. Et maintenant qu'ils y sont, je les sens remuer dedans. Papa bien sûr en sera très satisfait. Il dira que c'est la première somme d'argent que j'aurai gagnée par moi-même, qu'il faut l'économiser, etc. Tout ça me déplaît à un point !
Une fois rentrée, je ne sais pourquoi, j'ai mis longtemps avant de les donner à papa. Je dîne et palpe les billets. J'ai bizarrement du mal à dire que j'ai touché de l'argent. Finalement j'annonce, maussade :
« Voilà l'argent... ma paie...
– A-a-ah, bravo ma fille ! Combien ?
– Je ne sais pas, comptez vous-même. »
Papa semble ne pas remarquer le ton que j'ai employé. Avec une minutie presque écœurante, il plie chaque billet, un à un, et les range soigneusement, en une pile égale, dans un grand portefeuille noir.
« ... Bravo, bravo, ma fille. Rappelle-toi : c'est là la première somme d'argent que tu as gagnée par toi-même. Ce doit te faire plaisir, à toi aussi, non ? Hé-hé-hé. »
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