Je viens de découvrir dans ma librairie de quartier ce recueil de poèmes écrits par une jeune fille entre ses 11 et ses 13 et demi qui vient tout juste de paraître. A l'heure où les jeunes lisent et écrivent trop peu, comment ne pas saluer un tel projet ?
Et comment ne pas le soutenir alors que les droits d'auteurs qui pourraient être perçus par cette jeune poétesse (qui a désormais 15 ans) seront reversés à l'association ABBE (Association Bibliothèque Braille Enfantine) ?
Ce sont près de 70 quatrains, classés par ordre chronologique de rédaction, qui permettent de suivre l'évolution de leur jeune auteure. Ils décrivent, avec beaucoup de sensibilité et de profondeur, les émotions d'une jeune adolescente, ses découvertes, des instantanés de vie dans lesquels plusieurs adolescents et jeunes auteurs se reconnaîtront sans aucun doute. Certes, tous les poèmes ne sont pas aussi aboutis mais tous sont empreints d'une belle intériorité et d'une étonnante maturité pour une aussi jeune auteure.
A titre d'exemple, quelques titres de poèmes : Silence, Voix et Voies (en vis-à-vis), Doutes, Craintes, Humanité ou encore Amitié et Trahison.
Le premier poème de l'ouvrage : Silence (p. 7)
Le silence comme un puits immense
Engloutit tout dans sa folle danse
Et, sans un murmure,
Il emprisonne entre ses murs.
L'auteur remercie « toutes celles et ceux qui ont cru en moi et en mes fragiles quatrains » avec, comme elle l'indique en 4e de couverture « un but ultime : aider les lecteurs et offrir de l'espoir à ces anonymes par la lecture de leurs mots ». Une lecture à conseiller aux jeunes lecteurs que la poétesse cherche d'abord à toucher et aux plus âgés, ne serait-ce que pour l'encourager à ne jamais arrêter d'écrire.
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Poème
Ces mots tourbillonnants, pleins de grâce
Etendent leur ombre éternelle, danse étincelante
Ils glissent sur le papier, en une géométrie chantante
Et puis, se figent et un poème naît de ces syllabes lasses.
(p. 77)
Pluie
Les larmes des nuages
Tristes puits de rage
Inondent les terres
De leurs cris austères.
(p. 32)
Silence (p. 7)
Le silence comme un puits immense
Engloutit tout dans sa folle danse
Et, sans un murmure,
Il emprisonne entre ses murs.