AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dernières nouvelles du sud (45)

La Patagonie et la Terre de Feu ont toujours été considérées comme des territoires susceptibles d'être spoliés impunément. Au nom de l'élevage et du progrès, on a exterminé des ethnies, des races, des forêts et, quand il n'y a plus eu un seul indien vivant, on a cherché leurs restes, leurs momies, pour les expédier dans tous les musées du monde.
Commenter  J’apprécie          00
La vie en Patagonie n'était pas facile et ne l'a jamais été. Et puis on vit et on meurt partout. Lui est mort tout seul. C'est comme çà que doivent mourir les hommes.
Commenter  J’apprécie          20
Nous avancions lentement sur une route de graviers car, selon la devise des Patagons, se hâter est le plus sûr moyen de ne pas arriver et seuls les fuyards sont pressés.
Commenter  J’apprécie          00
En se retirant vers le Pacifique, le soleil incendie les plaines et reflète ses flammes sur les glaciers. Tout ressemble à une gigantesque braise et, tout comme les anciens navigateurs qui parcouraient le détroit dans leurs fragiles embarcations en peau de phoque, chacun murmure alors avec respect: oui, c'est vrai, c'est bien la Terre de Feu.
Commenter  J’apprécie          20
Plus tard, en 1880, quand on commença à coloniser le grand territoire austral et que la presse britannique fit remarquer non pas la fragile beauté de ce monde mais son potentiel économique qui induisait "la triste nécessité d'anéantir les barbares", les lances de quila ajoutées aux flèches et aux boleadoras affrontèrent de nouveau les envahisseurs mais, cette fois, elles furent vaincues par le plomb et les arguties juridiques des usurpateurs avides de terre qu'ils n'aimeraient jamais, de richesses qui engraisseraient les banquiers d'Europe et d'un prestige que l'histoire n'a pas encore commencé à juger.
Commenter  J’apprécie          81
El Bolson offre l'air transparent de la "Contrée" et je me demande si Tolkien n'y a pas séjourné avant d'écrire "Le Seigneur des Anneaux". La ville se dresse au milieu d'une vallée très fertile et le tracé de ses rues lui donne un air de village de pionniers mais de pionniers vêtus en hippies des années 60 et qui affirment avec un naturel avoir des contacts fréquents avec des fées, des elfes et des lutins.
Commenter  J’apprécie          90
Lire ou écrire, c'est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions. On ressort plus forts, régénérés et peut-être meilleurs. Au fond, et malgré tant de théories littéraires, nous autres écrivains nous sommes comme ces personnages du du cinéma muet qui mettaient une lime dans un gâteau pour permettre au prisonnier de scier les barreaux de sa cellule. (page 36)
Commenter  J’apprécie          10
La Patagonie et la Terre de Feu ont toujours été considérées comme des territoires susceptibles d'être spoliés impunément. Au nom de l'élevage et du progrès, on a exterminé des ethnies, des races, des forêts et, quand il n'y a plus eu un seul Indien vivant, on a cherché leurs restes, leurs momies, pour les expédier dans tous les musées du monde.
Commenter  J’apprécie          20
Le guide Forbes est une sorte de publication pornographique où sont répertoriées les plus grandes fortunes du monde, et pour cette poignée de multimilliardaires qui se sont approprié toutes les richesses de la terre, le fait de posséder quelques milliers d'hectares en Patagonie est une sorte de signe distinctif, une marque prestigieuse sur l'arrière-train de leur âme. Ces gens-là sont incapables de dire où commence le Chili et où finit l'Argentine, ils se moquent complètement de ces deux pays, la seule chose qui compte pour eux c'est d'exhiber des titres de propriété en Patagonie.
Il y a une quinzaine d'années, Carlo et Luciano Benetton ont acheté neuf cent mille hectares en Patagonie. Pour se faire une idée d'une telle superficie, il faut imaginer, si tant est que ce soit possible, un million de stades de football.
Les Benetton prétendaient apporter le progrès dans la région. Ils ont apporté les clôtures en fil de fer barbelé, empêché la transhumance des gauchos et des rares espèces sauvages encore existantes, imposé des bornes absurdes dans une région où le ciel et la terre sont les seules limites. Ted Turner, le millionnaire créateur de CNN et président du groupe multimédia AOL-Time Warner, a suivi l'exemple des Benetton et, à cette liste, est venu s'ajouter un type petit, aux muscles gonflés aux sténoïdes et dont l'intelligence avait impressionné un intellectuel appelé Ronald Reagan : Sylvester Stallone.
Pour définir la capacité des armes on parle de pouvoir de destruction. Pour définir la capacité de destruction des hommes il faut parler de pouvoir d'achat. Celui de Rambo visait précisément les terres où Doña Delia vivait sa longévité féconde aux côtés de son chien, de ses moutons, de ses herbes miraculeuses, de ses fleurs aux parfums sauvages et de ses fruits aux saveurs séculaires et sacrées.
Malgré son terrible pouvoir d'achat, paradigme de la volonté - non pas, au sens où l'entendait Nietzsche mais du point de vue des jobards de Hollywood -, Stallone n'a cependant pas pu acheter. Et ce n'est pas faute d'en avoir eu envie. Il arrive parfois que l'excès de soumission face aux puissants déclenche les mécanismes de résistance qui donnent sa dignité à l'espèce humaine. Le prix fixé par les autorités argentines pour cette portion de la Patagonie était si ridiculement bas qu'un groupe d'éleveurs leur a suggéré de ne pas se montrer aussi complaisantes face aux acheteurs étrangers.
Naturellement, le gouvernement argentin ne leur a pas répondu mais, par hasard, un hebdomadaire français, Le Nouvel Observateur, a publié dans son édition du 5 mars 2003 une information qui a échauffé encore davantage les esprits : le gouvernement argentin étudiait la possibilité de donner la Patagonie aux Etats-Unis en échange de l'annulation de l'énorme dette contractée auprès du Fonds monétaire international.
La nouvelle a couru de pulpería en pulpería, de foyer en foyer, et agriculteurs, éleveurs et écologistes ont organisé un tel remue-ménage que l'affaire n'a pas pu se concrétiser.
C'est ainsi que Rambo, l'invincible guerrier capable d'étriper des milliers de Vietnamiens, d'abattre en Afghanistan des hélicoptères russes à coups de pierre en luttant aux côtés des talibans, a été vaincu par une petite vieille presque centenaire ayant pour seule arme l'amour de la terre.
C'est le genre de choses qui arrivent, là-bas, en Patagonie. Et ça, c'est vraiment une histoire qui finit bien.
Commenter  J’apprécie          10
- Seule ? Non, je vis avec le chien, les moutons, les plantes et les fleurs, a-t-elle répondu d'une voix sereine, avec cet accent lent et traînant des gens du Sud, cette façon de parler que j'aime, que je n'ai trouvée dans aucun autre endroit de la terre et qui donne à ma langue des proportions gigantesques car les gens du sud du monde modulent les mots en ayant conscience de leur caractère fondateur. C'est ainsi qu'ils donnent vie à ce qu'ils nomment, qu'ils peuplent la dureté de la steppe.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (356) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le vieux qui lisait des romans d'amour

    En quelle année est paru ce roman ?

    1990
    1991
    1992

    10 questions
    485 lecteurs ont répondu
    Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}