Il est très court, ce roman jeunesse. A peine 98 pages. Mais est-ce la longueur d'un roman qui assure sa qualité ? Oh que non. Et en voilà un bel exemple.
Comme tous les contes pour enfants qu'il a déjà écrits,
Luis Sepulveda nous offre une histoire touchante, douce amère, qui met du baume au coeur l'espace d'une petite heure.
--> La vie sans filtre racontée avec délicatesse
Que cela soit les coups que prend le chien, le pillage d'un village, l'abandon d'une tribu ou la souffrance de la faim, l'auteur nous peint avec délicatesse les péripéties (présentes et passées) d'un chien qui, dans sa touchante innocence, nous raconte l'histoire d'une nation : les Mapuches, indiens d'Araucanie (une région centrale du Chili).
--> La sensibilité de l'animal
A travers la grandeur du chien, Sepulveda met en lumière de grandes qualités humaines : loyauté, amour, partage, amitié, respect. Comme j'ai été émue par les souvenirs d'Afmau. Comme je voulais qu'il se jette dans les pieds d'Aukaman.
--> Un chien, une tribu : un message
Et comme toujours, Sepulveda sublime la nature, les rivières, la forêt, l'animalité, l'esprit sain de l'animal sauvage (comme du domestiqué). Mais cette fois-ci, son message n'est pas porté que par un animal, mais par toute une culture et toute une langue. Quand l'humain est à la hauteur de l'animal dans le respect de la nature et de la terre.
En bref, ce conte philosophique simple, modeste et efficace est une bouchée d'air frais, un chant d'oiseau à travers la pluie. Les illustrations encrées de
Joëlle Jolivet participent avec brio à l'ambiance du roman. Imposantes, elles subliment le texte sans l'étouffer. Bravo.
A lire absolument, par les petits et les grands.
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