AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Histoires d'ici et d'ailleurs (27)

Nous nous faisons des amis, nous créons des univers émotionnels pour embellir la mémoire immédiate quand arrive l'heure inévitable de raconter sa journée.
Commenter  J’apprécie          30
Les exilés sont comme les loups, partout où nous allons, nous rejoignons des meutes qui ne sont pas les nôtres ; nous participons, nous chassons ensemble et pourtant la lune nous invite à nous mettre à l'écart pour hurler de solitude.
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ai jamais eu peur de la vieillesse car la vie m'a donné l'opportunité de rencontrer des vieux formidables.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a deux mois, mon dernier roman a obtenu un prix littéraire important ; j’ai dû naturellement accorder de nombreuses interviews et, je le dis tristement, beaucoup d’entre elles commençaient par ce « Qui êtes-vous ? » auquel je répondais patiemment.
« De quoi parle votre roman ? » fait également partie des questions inévitables. Si je répondais : c’est l’histoire d’un monsieur qui, à force de lire, s’est pris pour un chevalier errant et a confondu les moulins à vent avec des géants, plus d’un journaliste, j’en suis sûr, publierait cette réponse qui, plus qu’un hommage à Cervantès, est une larme que je verse sur la culture méprisée.
Je suis aussi journaliste, dis-je, et je me sens pareil à don Quichotte de la Manche, finalement vaincu, regardant l’ignorance danser joyeusement dans la cour de sa maison autour du bûcher où flambent ses livres.
Commenter  J’apprécie          10
En faisant quelques pas dans un Moscou hivernal, nous avons vu des vieillards transis de froid vendre leurs décorations de héros de l'Union soviétique. Je n'oublierai jamais la vieille dame qui proposait une série de photos de la Seconde Guerre mondiale, celles des Roses de Stalingrad, une escadrille de femmes pilotes dont les avions représentaient le pire des cauchemars pour les nazis. Les clichés montraient ces belles jeunes filles soviétiques et la vieille dame qui les vendait était l'une d'entre elles. Katia m'a jeté un regard bleu de tristesse, j'ai pressé sa main et nous avons pris le large dans cette mer de vaincus.
Commenter  J’apprécie          10
Autre raison de mon retour au Chili : des visages d'enfants souriants. Quand j'ai vu pour la première fois ce portrait d'un groupe de gamins, j'ai su que je ne pourrais jamais l'oublier. C'était chez Anna Petersen, l'auteur de la photographie. Je venais d'arriver en Allemagne, mon exil ne durait que depuis quatre ans mais ils avaient suffi pour que le Chili devienne pour moi une référence douloureuse et de plus en plus lointaine.
J'ai d'abord été impressionné par la douceur de ces visages puis, après avoir examiné plus attentivement les attitudes, j'ai trouvé le grand secret de ce portrait de groupe : la pureté.
Il y avait chez ces gamins la pureté originelle que nous trouvons sur les milliers de photos prises tous les jours dans les jardins d'enfants ou les écoles européennes. Mais ces gosses ne vivaient pas en Europe. ils vivaient au Chili, à La Victoria, un quartier pauvre de Santiago et l'un des plus touchés par la répression et la misère. Alors j'ai tremblé de peur devant cette pureté et j'ai voulu me demander combien de temps il leur faudrait pour la perdre.
Les années ont passé. L'exil s'est prolongé au-delà des discours triomphalistes jusqu'en février 1990. Pendant toutes ces années j'ai conservé la photo car la pureté de ces enfants représentait tout ce qui me restait du Chili que j'avais connu.
Commenter  J’apprécie          10
La vie a suivi son cours. Un jour conflue avec un autre. Nous ne sommes rien d'autre que ce flux.
Commenter  J’apprécie          10
Existe-t-il quelque chose de plus grotesque qu'un vieux petit mais dressé sur ses ergots, à moitié chauve mais maquillé, doté d'yeux asiatiques à coups de bistouri et d'une dentition impeccable grâce à une prothèse qui l'empêche de fermer la bouche ?

Un vieux qui ne me plaît pas
Commenter  J’apprécie          00
Ces hommes sont des héros silencieux, fragiles et durs, car ils ont été à l'école d'Allende et ont partagé avec lui un postulat élémentaire : défendre avec dureté la fragilité démocratique.
Commenter  J’apprécie          00
A Santiago, quand il m'arrive de retrouver autour d'un barbecue quelques camarades avec lesquels j'ai partagé l'honneur d'être membre du GAP, je ne peux m'empêcher de penser à la dure et tendre fragilité de l'héroïsme. Je n'ai même pas besoin de fermer les yeux pour imaginer l'un d'entre eux, par exemple, Pátan, Tupa ou Eladio, parcourir la ville en quête des bonnes adresses pour acheter la viande, le vin ou les tomates : ils croisent des centaines de personnes, tête basse, qui ignorent pourquoi des trois hommes, malgré les années, avancent bien droit sans regarder le sol. Ils ne savent pas que ces hommes sont des héros qui ont combattu aux côtés de Salvador Allende pour la plus noble des idées, qu'ils étaient à peine une poignée à La Moneda à lutter jusqu'à la dernière cartouche, qu'ils ont démontré au combat qu'ils étaient infiniment meilleurs que les traîtres et qu'ils n'ont déposé les armes que parce qu'Allende leur a ordonné de ne pas se laisser tuer inutilement, qu'on ne les a pas traités en prisonniers de guerre et qu'ils n'ont été protégés par aucune convention humanitaire. (…)
Ces hommes sont des héros silencieux, fragiles et durs, car ils ont été à l'école d'Allende et ont partagé avec lui un postulat élémentaire : défendre avec dureté la fragilité démocratique.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (215) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le vieux qui lisait des romans d'amour

    En quelle année est paru ce roman ?

    1990
    1991
    1992

    10 questions
    485 lecteurs ont répondu
    Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}