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Critiques filtrées sur 2 étoiles  


N°338– Mai 2009

UN NOM DE TOREROLuis SEPULVEDA– Éditions MėtaIlliė. - Traduit de l'espagnol par François Maspero.





Nous le savons, le domaine du romancier c'est la fiction. Drôle de nom pour caractériser un récit, une histoire qui est racontée au lecteur, avec un début, un développement et une fin où s'entremêle réalité et imaginaire , où les personnages existent et croisent dans un décor dû au seul pouvoir de l'auteur, mais qui, parfois, se laisse déborder par la vie qu'il leur insuffle. le milieu de prédilection de Sepulveda, c'est le voyage et le monde qui lui offre sa vaste étendue, mais c'est aussi l'histoire immédiate de l'humanité qui se confond avec sa propre expérience, ses propres pérégrinations, ses désillusions aussi...



L'histoire donc. Elle met en scène deux hommes, Juan Belmonte, ancien guérillero de toutes les guerres perdues d'Amérique Latine et Frank Galinsky, ex membre de la Stasi qui sont engagés par des parties adverses pour retrouver un mystérieux trésor composé de 63 pièces d'or appartenant à la collection du « Croissant de Lune Errant » originellement dérobé par les SS. L'histoire a pesé sur ces deux hommes qui ont dû revenir sur leur idéaux politiques et qui, pour mener à bien leur mission doivent se livrer à un duel sanglant en Patagonie. Belmonte, qui porte un nom de torero, le même que celui d'Hemingway, est mandaté par « la Lloyde Hanséatique » qui a sur lui un moyen de pression idéal : soit il mène à bien sa mission, soit il perd Véronica, sa seule raison de vivre, brisée par la torture.



Comme son titre ne l'indique pas, il s'agit d'un roman noir [le couleur de la couverture le laissait cependant penser], un véritable duel sanglant sur fond de désillusions, mais de désillusion politiques, celle de la démocratie chilienne assassinée par Pinochet, celle des idéaux communistes trahis par Staline, celle aussi des espoirs déçus de la réunification allemande.



Il y a le personnage de Véronica, absent, muet, autiste, mais incroyablement présent, une sorte d'obsession de la mort, de la souffrance, de la nuit dans lequel elle survit, de l'exil, du mal de ce pays envoûtant qu'est la Patagonie, comme il le dit, la Terre de Feu est un pays de légendes, de trésors cachés. Il est fascinant par son climat, ses paysages, sa solitude. Il y a aussi la figure de Belmonte, perdant définitif dans cette société où il ne se reconnaît plus, qui a manifestement évolué sans lui et qui le laisse, lui, au bord du chemin sans possibilité de lui tendre une main secourable. C'est un roman de la réconciliation impossible d'un homme avec son pays qui veut surtout oublier ce qui fut la dictature de Pinochet, le roman d'un éternel exilé, un roman d'amour aussi...





Sepulveda fait ici un travail de remise en cause personnel, de confidences faites à son lecteur. Il est un fameux conteur dont cette chronique n'a pas manqué de célébrer le talent. J'y ai dit le plaisir que j'ai éprouvé à la lecture de certains de ses romans. Ici, j'ai retrouvé tout ce qui fait l'intérêt traditionnel que suscite d'ordinaire ses récits. Cependant, et je ne saurais dire pourquoi, j'ai moins accroché à ce roman, et je me suis un peu forcé à lire jusqu'à la fin, parce que c'est lui!





© Hervé GAUTIER – Avril 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
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Le manichéisme, destructeur de l'humanisme.

Si on veut faire un résumé très rapide de « Un Nom de torero », on peut affirmer que cette fiction est une chasse au trésor allant de l'Allemagne à la Terre de feu à la fin du vingtième siècle avec tous les ingrédients du roman noir américain. Cette chasse au trésor prend très vite la forme d'un roman noir particulier fortement teinté d'autobiographie dans l'espace (Hambourg, Berlin, Santiago, Terre de Feu) comme dans le temps (nazisme, coup d'état de Pinochet, guérillas latino-américaine, soutien du camp soviétique, chute du mur de Berlin, retour à la démocratie au Chili).

La narration en elle-même est peu originale avec ses bons et ses mauvais ; une sorte de manichéisme que l'on retrouve souvent chez Luis Sepulveda. Evidemment, les bons se retrouvent parmi les habitants de souche de la Terre de Feu : Patagons, fuégiens mais aussi ceux qui viennent s'y retirer pour apprécier l'authenticité de la nature et des relations humaines. Il y a aussi ceux qui se sont opposés à Pinochet ainsi qu'à tout compromis avec la dictature. Les mauvais sont les autres : les allemands (et pas seulement les anciens nazis), les chiliens qui ont soutenu directement ou indirectement la dictature, ceux que la démocratie a épargnés malgré leur passé douteux, les guérilleros plus intéressés par la violence et la cupidité que par la cause qu'ils sont censés défendre. Ce roman noir fait davantage appel à un fort contexte historique et politique qu'à une intrigue palpitante et aventureuse, l'intrigue apparaissant très vite comme l'ornement presque secondaire et le prétexte de l'ouvrage.

Cependant, Sepulveda sait allier à cette fiction, somme toute banale, toute une gamme de sentiments allant de la nostalgie du pays natal à la mélancolie accompagnant le passage du temps et à la désillusion liée à l'échec des utopies passées, pour lesquelles il s'est battu et qui n'ont que peu de rapport avec la réalité du temps présent auquel elles ont abouti.

En conclusion, Un Nom de torero, sans être totalement raté, ne me semble pas être un roman de Sepulveda que je retiendrai pour différentes raisons. D'abord, je le trouve très lent à se « mettre en route, en action », on se perd un peu au début dans des présentations à la fois longues et superflues même si on sent bien (trop bien!) qu'elles préparent la suite. Ensuite, l'auteur balance trop entre narration et digressions historico-politiques sans jamais trouver un angle ou un équilibre qui puisse passionner le lecteur. Enfin, la banalité du récit et des ressentiments de l'auteur le font dériver vers une apologie d'un gauchisme meurtrier et dévastateur qui semble aujourd'hui désuet et presque pitoyable. L'humanisme réel et authentique de Sepulveda a bien du mal à se faire une place conséquente dans ce roman et c'est certainement ce qui demeure le plus dommageable.

Lien : http://tetedanslespages.cana..
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Un nom de torero, de Luis Sepulveda m'a attiré, car j'avais beaucoup aimé « le vieux qui lisait des romans d'amour » ; dans cet ouvrage, il s'essaye au roman policier. Nous ne sommes plus dans le même registre.
L'intrigue est complexe, et l'action lente à se mettre en route, si bien que j'ai eu mal à me retrouver dés le début du livre. Qui était qui ?
L'enjeu est 63 pièces d'or qui ont disparu, et plusieurs personnages pour les chercher : deux ex-SS, un ex Agent Stasi, et un ex guérillero –avec un nom célèbre de torero- Juan Belmonte- vont de Berlin à La Terre de Feu. de cette quête, certains ne reviendront pas.
Ce roman court nous fait revenir en mémoire la répression chilienne, les tortures, et de belles descriptions de cette Terre de Feu allègent le récit. Ce livre reste pour moi un peu compliqué.


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