Une si jolie petite fille Les crimes de Mary Bell de Gitta Sereny Traduit par Géraldine Barbe
Sélection 2016 PMP
Gitta Sereny, journaliste d'investigation, spécialisée dans la seconde guerre mondiale, retourne sur les pas d'une meutrière de 11ans, pour décortiquer dans de longs entretiens ce qui a amené cette gamine à commettre l'indicible et pour beaucoup d'entre nous l'impensable.
Un lieu Newcastle-sur-Tyne en 1968,en Angleterre, se distingue par un taux de chômage record, de crime et d'alcoolisme,
Les habitants se connaissent tous et les enfants, même très jeunes, vivent plus ou moins dans la rue, sans qu'il y ait nécessairement négligence de la famille, où mères, grand-mères et tantes s'entraident.
25 mai 1968,
Martin Brown quatre ans et deux mois, est retrouvé mort, dans une maison inhabitée, un accident est enviagé.
31 juillet 1968, c'est Brian Howe, trois ans et quatre mois, qui est retrouvé mort lui aussi.
Dès le procès
Gitta Sereny a commencé à investiguer, en prenant la dimension humaine des faits, sans chercher d'excuses à l'inexplicable, avec repect et mémoire pour les deux petites victimes. Juste l'envie de comprendre.
Vingt-trois ans après un premier livre, en 1995 donc, elle peut reprendre cette recherche avec celle qui est coupable.
Le lien qui unissait
Gitta Sereny à Mary Bell, permet de mettre en mots l'indicible et l'inacceptable en cherchant à comprendre.
Le style journaliste met cette histoire à sa juste place, celle d'une enquête très approfondie sur la criminalité chez les enfants.
Le chemin qui a conduit Mary Bell à cette horreur, est un long tunnel de maltraitance, de solitude, de non assistance en danger etc...
Cependant cet ouvrage est hors concours, car le mettre en concurrence avec des polars, mêmes si certains sont inspirés de faits réels, c'est, me semble-t-il, minimiser l'intention de l'auteur, et la lectrice que je suis ne peut pas considérer cette lecture comme un divertissement ou une recherche de frissons.
Le lecteur ne peut que se sentir mal en prenant connaissance de ces faits et en être bouleversé, ce n'est pas anodin.