Généralités pour toute la série et ensuite, critique épisode par épisode :
Quand j'ai découvert Seron, je devais avoir neuf ou dix ans. C'est un auteur issu de l'école belge de la bande dessinée. Il devait paraître dans le magazine Spirou, avec les Petits Hommes et les Centaures. Dans son trait, on ressent très fort l'influence de
Franquin. Je pense qu'à cette époque, la bande dessinée était encore considérée, à quelques rares exceptions, s'adresser avant tout à un jeune public. Trois grandes maisons d'éditions, Casterman, Dargaud et Dupuis se partageaient le gâteau. La censure n'était jamais loin, que ce soit pour des dialogues ou des images trop explicites pour l'époque ou la violence. Dans les années quatre-vingts, nous avons alors vu fleurir un nouveau genre de BD. Plus expérimental, plus scénarisé, destiné à un public adulte.
Dans les Petites Femmes, (série découverte dans la bibliothèque d'un ami) Seron se lâche, comme s'il avait été brimé depuis des décennies. On y retrouve son style qui fit le succès des Petits Hommes. Quant au scénario, il n'est qu'un prétexte pour faire la place belle à la gaudriole, aux galipettes de tous genres. L'humour est potache et décolle rarement.
Episode 3 : Les Petites Femmes Et Les Têtes de Noeud :
Nous sommes toujours dans le contexte de l'île déserte. de l'antiquité à l'époque victorienne, des naufragés s'échouent régulièrement sur cette île. Souvent en couple. Mais, au moment de conclure, ils se transforment mystérieusement en statue de sel. C'est alors qu'un nouveau naufragé, en manque de libido, découvre une statue de sel, une jolie femme figée dans une pose érotique. N'y tenant plus, il la viole. C'est alors que la statue reprend vie. Notre héros s'enfuit, effrayé puis redécouvre la statue de nouveau figée dans une position équivoque. Après mûres réflexions, il comprend que le remède pour rendre vie à cette jeune femme est de l'honorer de nouveau. C'est alors que d'autres naufragés se retrouvent sur l'île. Ils découvrent tour à tour de nombreuses statues masculines et féminines qu'ils vont réveiller une à une. Ils finissent par découvrir que le mal qui frappe les humains vient de petits êtres, pénis vivant équipés de testicules. Ils ne résistent pas à forniquer, quelque soit l'orifice présenté, homme ou femme. Mais, hélas, leur semence est acide et à pour effet secondaire de statufier les humains.
Dans ce troisième tome, nous ne rencontrons plus de petites femmes. Ce sont ces êtres lubriques qui deviennent la vedette de cet épisode. On peut penser que l'auteur les a créés dans le but de caricaturer les hommes que nous sommes réduit au plus simple des résumés. Un pénis, une paire de bourses et un cerveau qui ne pense qu'à ça.
Bon, les dessins sont toujours impeccables, les femmes y sont girondes mais encore une fois, un scénario juste pour le prétexte de l'érotisme et de l'humour graveleux.