A Rajevols, une météorite tombée de l'espace a déclenché une épidémie de miniaturisation obligeant la communauté à se réformer sous la houlette de Régis Renaud, dit « les jambes », et du Professeur Joachim Hondegger, dit « la tête », pour affronter le monde des « Grands » !
Du coup on se retrouve entre "Les Schtroumpfs" et "Gaston Lagaffe" avec Renaud, Hondegger, Lapoutre, Lapaille, Dimanche, détournement complet du Vendredi de Michel Tournier, et Cédille, incarnation parfaite de « la blonde » (ah, le fameux machisme/sexisme de la BD franco-belge, dont elle tant de mal à se défaire malgré les exploits de Laureline et Yoko Tsuno), avant que la communauté se trouve son Gargamel / Zorglub en la personne du Duc de la Fourrière. Mais on se retrouve aussi, et sans doute surtout, dans la SF franchouillarche qui nous a offert la trilogie "Fantômas" avec sa célèbre DS volante, "La Soupe aux choux" et "Les Visiteurs"… On ne s'en lasse pas, quitte parfois à être ridicule ! ^^
Et l'ensemble sent bien la France de Pompidou et Giscard entre années 1960 et années 1970, heureuse et prospère, et regardant fièrement vers l'avenir avec les avions Airbus, les fusées Ariane, le TGV et le Concorde, mais aussi les centrales nucléaires et le Plan Calcul… A cette époque impossible n'était pas français ! Mais c'était avant Margaret Thatcher, Ronald Reagan et Laurent Fabius, avant les années fric, la dérèglementation et les délocalisations, le dumping social, la fraude fiscale et le chômage de masse…. C'était avant le TINA et le NO FUTURE, bref c'était avant !!!
"Les Petits Hommes" sont dans les années 1970 une série franco-belge comme les autres avant que dans les années 1980 le desnariste Pierre Seron ne prenne les commandes de la saga. Son style est tout aussi maîtrisé que constant, donc tout autant classique qu'efficace, donc on lui pardonnera volontiers les nombreux emprunts à la méthode Franquin.
Par contre débuter la saga est assez bordélique avec ses spin-off et ses cross-over alors que les débuts de l'histoire ne sont racontées qu'au tome 19 (rebaptisé « zéro » depuis lors) : j'ai toujours eu l'impression de prendre en cours de route une série et d'avoir loupé plein d'épisodes ! Les origines de la communauté liliputienne sont résumées dans les couvertures intérieures, mais ce n'est qu'un moindre mal pour rattraper le coup...
Dans ce tome 2, intitulé "Les Petits Homme au Brontoxique", Professeur Joachim Hondegger peaufine le dosage de ses pilules agrandissantes/rapetissantes quand par le plus des hasards il se fait enlever par un espion latino-américain tout droit sorti de "L'Oreille cassée" d'Hergé… On retrouve et on remonte la piste du kidnappeur grâce à l'aide de l'institutrice Mademoiselle Parchemine (un des nombreuses caricatures sexistes de la saga), et la suite empile les péripéties un peu forcées : un accident de parking, un capitaine alcoolique, une tempête atlantique, un chat vénère puis au cas où on n'aurait pas compris une panthère deus ex machina, quelques tentative de fuite du professeur et quelques expérience ratées des homines crevarices d'un pays allégorie/stéréotype des dictatures sud-américaines à la San Theododoros (remember "Tintin") ou à la Palombie (remember "Spirou")…
C'est assez bof tout ça, d'autant plus que les emprunts à Hergé ne sont pas terrible non plus, et j'étais parti pour mettre 2 étoiles, mais Seron rattrape le tout avec son humour bien à lui avec cette séquence de 4 pages dans laquelle notre bon professeur est torturé par le visionnage ininterrompu de la RTB (Réjouissances Télévisées Brontoxicaines, à ne pas confondre avec la Radio-Télévision Belge ^^) :
ATTENTION SPOILERS le journal télévisé de Juanita Lambotinos et Francisco Frédérico, l'allocution du Premier Ministre Senor Esquillemos, le programme éducatif expliquant le rôle de la TVA,l' arrivée du Tour de France à Montélimar commenté par quelqu'un qui n'y connaît absolument rien avant une coupure du son de 20 minutes, le manège aux icônes, un extrait du film fuégien La Neige était chaude (un western postmoderne muet et en noir et blanc ^^), le 64e de finale d'un tournoi handisport de billard opposant le San Calo au Vatican, un documentaire sur la culture des pois de senteur des origines à nos jours, suivi d'un documentaire sur les influences sociétales néfastes de l'artisanat des Îles Galapagos, les variétés le Temps des Cygnes présenté par Juan José Buronos, le jeu Plus rien ne va présenté par Senor Dubetonos, le Ciné-club de Mistigri Vlalachoz avec un film d'art et d'essai patagonien sur une éleveuse de mouton aveugle… FIN SPOILERS
Ça n'en finit plus !!! Il ne manquait plus que les épisodes de "Leguman" de sinistre mémoire, et le pauvre se coupait lui-même les veines… Vous ne connaissez pas ce bouzin qui a traumatisé la jeunesse ? à vos risques et périls : https://www.youtube.com/watch?v=RvvDylTx5nw
Au final, Renaud, Lapaille et Lapoutre retrouvent leur compagnon et trouvent une solution pour neutraliser les homines crevarices locaux avant de repartir plus vite et plus calmement qu'ils étaient venus : tout est bien qui finit bien !
Une série vintage à déguster en écoutant un medley des musiques de George Delerue, Michel Legrand, Michel Magne, Maurice Jarre, Paul Mauriat, mais surtout Raymond Lefebvre… c'était une autre époque je vous dis !
https://www.youtube.com/watch?v=ijVINZUa574&list=¤££¤102Le Ciné-club de Mistigri Vlalachoz 104¤££¤2y5¤££¤75Mademoiselle Parchemine 43Le Ciné-club de Mistigri Vlalachoz 78¤££¤&index=3
Commenter  J’apprécie         240
On n'a pas encore ce que j'aimais chez Seron par la suite, du délire et des idées décalées…
Les prémisses, peut-être, avec les cases dans tous les sens pour montrer la houle du voyage en bateau, sympa.
De l'humour, un peu, ici et là…
Mais beaucoup de bavardage, finalement, avec les méthodes de torture différentes mais qui se ressemblent, la répétition des essais de cheminée pour trouver son chemin qui semblent meubler, le voyage en bateau où il ne se passe pas grand-chose et où les évènements sont anecdotiques…
L'histoire est assez basique pour sa part…
Bref, je n'ai pas été totalement convaincu…
Commenter  J’apprécie         00
Voilà qui va drôlement intéresser Signor Gonzalès… Et comme je suis très intéressé par tout ce qui est intéressant, j’aime que cela intéresse Gonzalès… C’est toujours intéressant pour mes intérêts…
- La vedette s’est échappée !
- La vedette ? Mais quelle vedette ?
- Tais-toi et cours !
- Explique moi, quoi ! Cette vedette, qui est-ce ? Pourquoi faut-il courir ?
- C’est Cléopâtre, la vedette du film « Un Brontoxicain à Paris »… Et puisque tu ne comprends rien, il s’agit d’une panthère de trois ans !
Quand on cherche quelque chose, on trouve !
La fabrication artisanale des épingles de nourrice aux Galápagos a une influence extrêmement néfaste, quoi qu’on en dise, sur la délinquance juvénile chez les coupeurs de tête…
- Désolé, mais côté hublots tout est bouché... Faute de grive, on mange des merles... Faudra bien se risquer dans l'infrastructure !
- Tout va bien M'sieur Renaud, il n'y a pas...
[ils tombent nez à nez avec un chat] ... Un chat !
Les petits hommes Intégrale 11