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sur 34 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Début juillet 1962, Oran, Algérie.Quelques mois plus tôt les accords d'Evian ont proclamé la fin de la guerre d'Algérie puis l'indépendance du pays sera votée début juillet .
Une défaite lourde à digérer pour les français et surtout pour ceux , comme les membres de l'OAS, qui ont oeuvré pour que l'Algérie reste dans le giron français quitte à y mener les pires exactions.
Alors que les bateaux pour la France sont pris d'assaut par tous les pieds noirs souhaitant quitter au plus tôt l'Algérie de peur d'être pris à partie par des algériens revanchards, l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale subit une vague de crimes sur des jeunes enfants. Un groupe d'enfants de cette Cité des Lions semble plus particulièrement ciblé . L'enquête est confiée à l'inspecteur Abel Helme , qui malgré la débâcle de ses concitoyens et le temps qui lui est compté , a bien l'intention de débusquer le coupable. Il sait qu'il ne pourra compter que sur lui et sur la solidarité des habitants pour trouver le meurtrier qui ne semble pas prêt de s'arrêter de si tôt à commettre ses horribles forfaits.

Étonnant roman qui mêle la grande et la petite histoire. Un récit qui n'est pas à charge, mettant d'un côté les gentils français et de l'autre les méchants algériens. Non, l'auteur nous conte la vie de ces gens d'en bas, qui ont toujours vécu en Algérie et qui ne conçoivent pas une vie ailleurs alors même que leur vie est en danger. Les moins téméraires ont déjà fui, à bord de bateaux pris d'assaut par une population en déroute alors que l'armée française laisse peu à peu la place à leurs homologues algériens, non sans une extrême confusion. le pouvoir a changé de mains et ces trois jours durant lesquels dure cette histoire montre une accélération des événements jusqu'au massacre du 5 juillet , le jour précisément de la déclaration d'indépendance de l'Algérie . Terrible journée qui voit une partie du peuple algérien pourchasser violemment pieds noirs, harkis ou européens dans leurs quartiers .Certains seront tués ou même torturés. L'auteur ne nous cachera rien de ces événements relatés avec un réalisme redoutable dont il a été lui-même le témoin .
À cette Histoire d'une grande noirceur , l'auteur ( dont c'est le premier roman) juxtapose cette fiction dans laquelle une série de crimes sur des jeunes enfants sont commis. Elle montre aussi et surtout l'humanité dont fait preuve le principal protagoniste auprès de ces laissés pour compte alors que sa vie et celle de ses proches est menacée. Un flic sans hiérarchie, sans voiture pour se déplacer, sans appui technique qui s'entête à faire éclater la vérité. Un simple flic qui fera son métier jusqu'au bout malgré le danger. Accompagné pour l'occasion d'un des voisins du drame, qui deviendra progressivement un homme de confiance et un confident. Une équipée incroyable et quasi surréaliste qui navigue à vue dans cette ville qui se vide de ses anciens habitants et de son âme d'antan.
Un livre en guise de témoignage que je ne peux que vous conseiller fortement.
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Les accords d'Évian viennent d'être signés, ils vont mettre fin à une guerre particulièrement sanglante sur le sol Algérien. Les jours des colons français installés en Algérie sont à présent comptés. Un désordre sans nom règne à Oran, les rues se vident, c'est une véritable débandade et des atrocités sont perpétrées de toutes parts sans que personne ne s'en soucie plus ou presque…
Dans ce contexte douloureux et confus, un policier français va pourtant mener l'enquête sur le meurtre d'un enfant. C'est sans doute sa dernière enquête mais il veut la mener jusqu'au bout…
Voilà pour le contexte, je ne vous en dirai pas plus sur les ressorts de ce polar historique qui fait partie de la sélection du prix du meilleur polar des Éditions Points pour lequel je suis jury.

Néanmoins, je ne vais pas réserver mon avis : même si certaines scènes peuvent être particulièrement violentes, j'ai aimé ce polar justement parce qu'il s'ancre dans le réel et ne tente pas d'atténuer la dureté des faits (même s'ils ne sont vus qu'à travers un certain prisme).
En dehors de l'exode, l'enquête nous transporte aussi dans une visite (qui n'a rien de touristique) à travers les ruelles et sur les toits d'Oran.
On y suit le quotidien des gosses de familles pauvres livrés à eux-mêmes qui font et subissent, la seule loi qu'ils connaissent vraiment qui est celle de la rue. Ici la violence semble s'égrener au quotidien et l'accablement y est d'autant plus grand…

Andrès Serrano est professeur d'histoire (et cela se voit !), il réussit à nous plonger dans l'exode à travers son polar historique vraiment haletant (d'autant que les chapitres sont assez courts).
Et pour ce qui est de l'Histoire justement… Je constate à quel point, aujourd'hui encore, les relations se tendent lorsqu'on évoque la guerre d'Algérie, les plaies sont donc loin d'être refermées et les traumatismes vifs… L'actualité vient malheureusement souvent appuyer ces faits (une vérité qui semble impossible à obtenir sur les crimes perpétrés de part et d'autre, des mots qui ne font que blesser sans jamais trouver l'apaisement).
Il me semble que cette période de l'histoire franco-algérienne demanderait à être éclaircie, mieux expliquée et notamment en cours d'histoire où on ne fait qu'effleurer la question (est-ce que je me trompe ? Si vous êtes professeur d'histoire, ça serait bien d'avoir votre avis aussi !).

Andrès Serrano m'a confortée dans mon idée d'en savoir plus à travers d'autres lectures non fictionnelles cette fois (comme je l'ai déjà fait avec Histoire dessinée de la guerre d'Algérie, une BD de Benjamin Stora et Sébastien Vassant).

Il a déjà remporté le Prix Historia 2022 du roman policier historique pour cet ouvrage qui est aussi son premier roman : sera-t-il cette fois récompensé du Prix du meilleur polar des Éditions Points ? Encore quelques mois à attendre pour le savoir…
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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D'entrée de jeu l'auteur nous plonge dans le bain, avec un prologue musclé ! Qui s'apparente, dès les premières lignes, à des souvenirs d'enfance « à la Pagnol », pour brutalement prendre fin sur une scène de violence insoutenable. Nous sommes début juillet 1962, à Oran …

Mais qui donc a pu, dans ce coin plutôt calme de la ville, s'attaquer à la « bande des trois » : Pierrot, José (« Bilocha ») et bientôt Juan (« le loco ») ? … Trois jeunes garçons, d'une dizaine d'années, habitant le même patio d'un quartier pauvre.

C'est la dernière affaire de l'inspecteur Abel Helme. Les policiers algériens reprennent déjà possession de tous les commissariats, en cette dangereuse veille d'indépendance … Il va pourtant s'accrocher à ce dossier sordide, profondément choqué par le jeune âge des victimes … En compagnie d'un vieux voisin grincheux (Alberto Amatt) et du petit Paco (qui n'a pas froid aux yeux) Abel Helme va tenter de mettre la main sur le coupable. Il compte quitter le pays tout de suite après la fin de cette enquête, accompagné de sa fiancée, la belle Meriem …

C'est la fin pour les rapatriés d'Algérie, qui tentent de quitter le pays le plus rapidement possible avant d'y laisser leur vie. Des colons qui – contrairement à ce qu'on imagine – sont loin d'être tous riches (certains ne peuvent même pas payer leur passage en bateau pour la France, d'autres ont été massacrés avant de pouvoir se mettre à l'abri …)

Une intrigue inattendue, dans une ambiance explosive. Un récit bien documenté (l'auteur, né en 1948, est originaire d'Oran et a donc vécu cette période apocalyptique …) C'est bien écrit, le style est sobre et percutant. Andrès Serrano souffle (volontairement) le chaud et le froid tout au long de ce roman : voilà une bien belle réussite d'un primo écrivain, qui n'est – à aucun moment – dans le jugement. Attention toutefois : certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des âmes les plus émotives …
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Il y a quelques jours, le 19 mars, au pied de nombreux monuments aux morts de villes et villages français, les anciens combattants et élus célébraient le 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie. Après près de huit ans d'une guerre civile que l'Etat français a bien eu des difficultés à qualifier de la sorte, les armes étaient déposées un jour après la signature des accords d'Evian. Après 132 années de colonisation française, l'Algérie retrouve son autonomie, son indépendance. Mais à cette époque il reste encore beaucoup de français et le climat est loin de s'être assagi après la signature, de la capitale algérienne jusque dans l'Oranais comme l'écrit Andres Serrano dans "in fine mundi", son premier roman paru aux éditions Nouveau monde.

Juillet 1962 à Oran. Dans un contexte de départ des français et de pris en main des autorités algériennes au pouvoir, le chaos règne encore et les crimes aussi. C'est ainsi que trois jeunes garçons sont tués l'un après l'autre par un mystérieux meurtrier. C'est l'inspecteur Abel Helme qui est chargé de retrouver l'assassin et stopper cette série car il y a encore un garçon qui se retrouve être la cible et Dolores, sa mère, va tout faire pour le protéger. Mais comment faire dans ce contexte où les anciens FLN sont toujours à la recherche des membres de l'OAS qui seraient toujours sur le sol algérien?

Travail éditorial impeccable de la part des éditions Nouveau Monde pour sortir dans le bon timing ce premier roman d'Andres Serrano, lui même rapatrié d'Algérie. Ce professeur d'histoire réussit la prouesse de nous embarquer dans cette histoire policière en l'articulant intelligemment avec le contexte historique. il ne met pas les formes pour parler exactement des exactions et il faut bien dire que certaines scènes peuvent être difficiles à lire. Elles sont néanmoins essentielles pour interpeler le lecteur sur la situation du pays, de ceux qui tentent de le quitter et ceux qui veulent le diriger. Et puis il y a l'attachant Abel Helme qui a bien conscience de devoir accomplir son rôle jusqu'au bout, guidé par ses valeurs, et ce qu'il croit juste. Si la période historique vous intéresse, en complément des différents documentaires et podcast dédiés à la commémoration des accords d'Evian, lisez in fine mundi pour comprendre peut-être pourquoi cette guerre intérieure a fait tellement de dégâts sur toute une génération et tant de familles obligés de revenir en métropole.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Livre lu dans le cadre du jury Polar Points

L'histoire se déroule durant les quelques jours menant à l'indépendance de l'Algérie, en 1962. Cet aspect historique devient le cadre de l'enquête de Abel Helme, policier français, qui cherche à retrouver un meurtrier après l'assassinat de plusieurs personnes dont des enfants. On assiste à une véritable course contre la montre dans un Oran à feu et à sang, où les pro-indépendance et les pro-Algérie française s'affrontent dans un véritable bain de sang.

Si j'ai bien aimé l'enquête qui a apporté son lot de surprises, j'ai surtout apprécié le contexte historique superbement décrit par un auteur qui a vécu les évènements, ayant grandi à Oran. J'avoue ne pas être une fan des romans historiques de façon générale mais celui-ci a réussi à m'embarquer.

L'écriture de l'auteur est fluide, facile à lire. Je l'ai trouvée en revanche un peu caricaturale par moments, mais en même temps pleine d'émotions. La fin décrit des événements d'une rare violence que l'auteur a parfaitement su retranscrire.

C'est une première lecture plutôt réussie à mes yeux pour le prix du polar Points. Hâte de découvrir les autres titres de la sélection !
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3 au 5 juillet 1962, Oran, Algérie. Alors que la présence française se retire du pays suite aux accords d'Evian, marquant la fin de la guerre, des crimes abjectes sont commis, sous couvert de patriotisme.

3 personnes dont 2 jeunes garçons sont tués, un autre risque sa vie.

L'inspecteur Abel Helme décide de tout faire pour le sauver, quoi qu'il en coûte, épaulé par un habitant du quartier.

Polar poignant dans un contexte historique et politique qui a profondément marqué notre pays et l'Algérie.

L'auteur conte l'horreur de cette guerre, des atrocités commises de chaque côté, mais finalement surtout, du sort de toutes ces personnes qui ont du quitter le seul pays qu'ils aient jamais connu et qu'ils estimaient le leur, l'Algérie.

Au milieu de cette guerre est juxtaposé le meurtre de ces gamins et la recherche, par Helme, du tueur, Helme qui n'a plus aucun pouvoir, qui n'est plus assisté de sa hiérarchie, mais qui, pourtant, est prêt à tout pour sauver la vie d'un gosse.

Le début du roman ne m'a pas plu. J'ai trouvé la plume de l'auteur un peu trop grandiloquente / pompeuse, très peu naturelle. Pourtant, le fond de l'histoire en elle même était intéressante. C'était assez frustrant.

Mais au bout de près de 100 pages, quand même, il y a eu une sorte de basculement. J'ai trouvé la plume plus simple, fluide et naturelle. le récit glissait mieux.

Et, finalement, je termine ce roman bien plus satisfaite.

L'enquête est bien mêlée au contexte historique. Les passages difficiles sont narrés sans fioriture. J'ai été sciée à plusieurs reprises, par l'horreur de certains faits.

J'ai beaucoup aimé les liens qui se nouaient entre les différents personnages.

Bref un polar historique finalement très intéressant.
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Une intrigue qui se déroule à Oran au moment de l'indépendance algérienne (1962). le meurtre d'un jeune garçon dans un quartier européen cristallise non pas les violences entre Algériens et Français mais montre l'inimité qui existent entre les deux populations. L'inspecteur Abel Helme chargé de l'enquête comprend très vite que le meurtrier est dans la communauté car les Algériens ne viennent jamais dans le quartier où à eu lieu le crime. Les motivations du meurtrier sont inconnues au départ mais la manière dont le jeune garçon est retrouvé mort mène vers différentes directions.

Certains passages de cette lecture sont très durs car ils concernent la mort et la violence faites aux enfants. Plusieurs scènes et propos sont limites intolérables et peuvent mettre le lecteur mal à l'aise. On retrouve aussi un état historique où la barbarie est en vigueur et où les rancunes passées se manifestent sans état d'âme par les forces armées. le chaos qui est engendré au moment de l'indépendance de l'Algérie est décrit ici sans prise de position et chaque lecteur est amené à faire son propre jugement de la situation.

Ce roman policier historique est plutôt bien ficelé si on s'en tient uniquement à l'enquête et à la recherche du meurtrier. Cependant, le contexte, que ce soit la cause des meurtres ou les événements politiques sont omniprésents et rappellent que la violence est aussi bien morale que physique. Une lecture rythmée, qui nous interroge sur le meurtrier mais qui relègue un peu l'enquête au second plan tant les événements sont lourds et ont réellement eu lieu (massacre d'Oran).
Lien : https://delivresendecouverte..
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🤔 Intéressant
En trois mots : Algérie - guerre - enquête

« Mais n'est-ce pas désespérant d'accepter comme une loi naturelle le fait que les hommes oppriment ceux qui cèdent et ne respectent que ceux qui résistent ?! »

➡️ le contexte historique est très bien amené et documenté. C'est une période de l'histoire que je connaissais finalement peu et ce livre m'a rappelé ou appris beaucoup.

Les relations entre les personnages sont prenantes, tout comme l'amitié qui se forme.

« Les derniers feux de braise de ses rayons peignaient la grande métropole de couleurs chaudes et rassurantes. »



➡️ Les chapitres courts rendent la lecture assez fluide, même si le style ne m'a pas toujours convaincue. Certains passages m'ont intéressée, d'autres non, certains m'ont paru beaux, d'autres plus confus.


➡️ L'enquête n'est pas très approfondie même si elle permet d'aborder des thèmes originaux… mais difficiles. Car oui il y a des passages très violents. Cohérents avec l'intrigue, mais qui retournent le lecteur…


Ce livre est un polar mais honnêtement j'y ai trouvé plus un intérêt historique et dramatique que policier. Un manque de suspense se dégage du roman, j'aurais aimé trouver le côté addictif propre au polar.


Merci aux éditions Points pour ce livre dans le cadre du Prix du meilleur polar 2024.
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Fin de lecture du premier roman lu dans le cadre du "prix meilleur polar selection 2024 des editions points".
Mon avis: j'ai vraiment apprécié cette lecture. Belle écriture , fluide, un vocabulaire dense.
Mais aussi là richesse du fond.
Des enfants sont tués. Un inspecteur mène l'enquête alors que le pays vit ses dernieres heures sous le joug des Français. abandonné de toute part le pays s'enfonce inexorablement dans la violence . L'indépendance de l'Algérie se fait dans un bain de sang. Mais pour l'inspecteur Abel Helme, le plus important c'est la justice du quotidien et trouver ce tueur d'enfants.
Nous suivons tout au long du livre l'enquête et en parallèle l'histoire avec un grans H.
Pour certains ce livre paraîtra ennuyeux. Pour ma part j'y ai trouvé mon content. Une enquête , mais aussi un volet social assez sanglant. J'ai beaucoup aimé cet opus.
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Le roman mêle habilement histoire et enquête et j'ai pu découvrir la dure réalité de cette guerre que je ne connaissais pas bien. La violence augmente crescendo au fil des pages, à l'approche de l'indépendance du pays. Certains passages sont difficiles à lire quand on sait qu'ils collent à la réalité.

C'est dans ce contexte que l'inspecteur Helme va mener sa dernière enquête et tenter d'arrêter ce tueur qui prend des enfants pour cible. Il découvrira alors qu'au milieu de cette guerre, certains jeux d'enfants sont moins innocents que d'autres.

J'ai beaucoup apprécié l'écriture d'Andrès Seranno, le roman se lit très facilement et j'ai dévoré le dernier tiers pour connaître le fin mot de l'histoire au plus vite.
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