Deuxième roman de l'auteur
Andrès Serrano. On y retrouve les principaux personnages de son précédent ouvrage qui se déroulait en Algérie en 1962. Huit ans plus tard l'inspecteur principal Abel Helme, sa femme Dolorès, leur fils Juan et leur ami Alberto - qui vient de débarquer en France- habitent en région parisienne. Abel est chargé d'une enquête criminelle ayant démarré avec la mort d'un jeune garçon. le pauvre David Mantani a vécu l'enfer, brûlant enchaîné sur une barque transformée en brasier flottant, filant sur la Seine, avec son père comme témoin impuissant. Abel découvre dans les papiers du père une photo où quatre militaires trônent fièrement avec en arrière-plan le paysage algérien. Émile Mantano est l'un des quatre et le crime qu'ils ont commis huit ans plus tôt lui laisse penser qu'il n'est que le premier à subir la loi du Talion.
L'auteur y élève d'un cran la qualité de son écriture comme celle de son scénario. Difficile en effet de lâcher en cours de route ce récit palpitant basé sur une vengeance formidablement bien préparée. On suit donc à la trace le tueur dans sa funeste besogne alors qu'Abel et son ami Alberto tentent de remonter la piste du tueur venu du Brésil.
Cette histoire qui se déroule dans une France sous Pompidou est parfaitement réaliste sans qu'il soit nécessaire de rajouter moult détails. J'ai également aimé l'humanité du récit où chaque membre de la famille Helme apporte sa pierre à la résolution de l'enquête même si déjà, Dolorès montre sa volonté d'émancipation…
On sent également à travers les lignes de ce roman une certaine mélancolie de l'auteur poindre. Celle d'une Algérie où il faisait bon vivre en toute insouciance et qui laisse des traces huit ans plus tard dans les souvenirs de l'auteur comme dans ceux des principaux personnages, avant que tout parte en vrille et que la guerre s'installe avec tous ces crimes barbares.
Je recommande fortement ce livre pour la justesse du ton comme pour la force de son récit. Un auteur à suivre indéniablement.