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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un conte rafraîchissant, idéal par cette météo estivale.
La nuit du solstice d'hiver 1887, un étrange individu fait irruption dans l'auberge bondée de Radcot, sur le bord de la Tamise. Il tient dans ses bras une petite fille noyée, finalement pas si morte que cela. Pour tous les clients, le mystère est total : que s'est-il passé et qui est-elle ? Est-ce l'enfant qui a été kidnappée il y a deux ans à ce couple richissime ? La soeur disparue depuis quarante ans de la vieille excentrique ? La fillette jetée dans le fleuve il y a quelques jours par sa mère désespérée ? Pendant toute une année, au rythme des solstices et équinoxes, les habitants de Radcot et des environs vont tenter de résoudre cette énigme, sur la base d'intuitions fournies par un fantôme, un cochon qui parle et une fermière au don de double-vue.

Ce roman est un pur régal. L'intrigue est fantasque mais l'auteur maîtrise sa narration tout au long des 500 pages. Malgré les multiples personnages pittoresques et attachants (les gentils si gentils, les méchants bien méchants), on ne se perd jamais dans les méandres de cette histoire bizarre. J'ai énormément aimé son côté mystérieux assumé (comme le dit l'un des piliers de bar : "C'est pas parce qu'une chose est impossible que ça arrive pas."), sa façon de ne pas chercher à tout expliquer -à quoi bon, tant que c'est plaisant à lire et à croire ?
J'ai apprécié également l'ambiance 100% british mâtinée de romantisme, où les éléments se déchaînent à l'aune des émotions des personnages et des rebondissements de l'intrigue, tandis que l'humour est omniprésent. En cela, Diane Setterfield se positionne clairement aux côtés des soeurs Brontë et de Jane Austen (oui, rien que ça !), d'autant que son écriture rappelle celle des contes lus au coin du feu.
Enfin, l'auteur a veillé à ce que ses principaux personnages féminins soient des femmes cultivées et émancipées, et j'ai trouvé cela follement vivifiant. En outre, l'histoire se tenant à la fin du XIXe siècle, on assiste aux débuts de la photographie et de la psychanalyse, et à la diffusion des théories évolutionnistes. En mêlant l'essor technique et scientifique à une intrigue aussi fantaisiste, Diane Setterfield réalise un grand écart audacieux et réussi.

C'est donc une lecture très agréable, qui nous emporte dans les remous de la nature humaine et de la Nature-tout-court, sans se départir de son ton léger malgré sa gravité, et tout en cultivant le mystère jusqu'à la fin. Un roman délicieux, à déguster avec un bon Earl Grey et des scones.
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Il ne faut pas s'aventurer dans le sillon d' « Il était un fleuve… » sans son gilet de sauvetage et ses balises de détresse.
Amoureux des petites flâneries bucoliques en péniche, ne franchissez pas l'écluse de ce roman gothique. Vous allez boire la tasse, où plutôt une pinte, à la santé de Stevenson et de Dickens.
Un soir, un inconnu surgit aux portes du Swan, auberge en bord de Tamise et s'effondre, une petite fille inerte entre les bras. Une infirmière, appelée sur place, ne peut que constater le décès de l'enfant. Défiant la science, la petite revient le soir même à la vie et cette résurrection étrenne ce conte aussi glaçant que les eaux de ce biotope romanesque.
Point de vampire ou de savant fou fan de tuning humain dans ce roman, mais un fleuve dont les larmes se transforment en crue et sur lequel dérive le fantôme d'un batelier, le Silencieux, qui ferait traverser les âmes selon la légende, tel Charon sur les rives du Styx.
Plusieurs fillettes ont disparu le long du fleuve ces dernières années. Deux personnages, Rita l'infirmière et Daunt, un photographe, futur couple en instance de bisous, vont rechercher la vérité dans les secrets de familles éplorées.
La force de ce roman tient à cet environnement lugubre mais aussi à une galerie de personnages aussi fouillés qu'originaux. Il y Mr Armstrong, riche mulâtre dont l'épouse handicapée masque un oeil qui sonde l'âme des gens, Lily, jeune femme simplette terrorisée par son demi-frère et les Vaughan, couple bourgeois qui ne survit que dans le déni du destin de leur fille. Si vous ajoutez les gitans du fleuve, Joe, le tenancier et conteur d'histoires du Swan et quelques belles crapules aussi sexy que des silures, il devient impossible de résister à cette histoire.
Selon moi, le roman aurait gagné à miser davantage sur le personnage envoûtant du Silencieux dont on regrette les trop rares apparitions et le texte aurait pu être également plus concis car à mi-croisière, la marée de mots est un peu trop calme. Une flaque d'eau entre deux tempêtes car le dénouement est vraiment trépidant et Diane Setterfield navigue comme un vieux loup de mer entre le récit fantastique et le roman historique.
Ce conte victorien teinté de Darwinisme mérite la traversée, en fond de cale.
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Diane Setterfield m'a happée dans son récit dès les premières lignes du roman qui débute comme un conte : "Il était une fois...".
Elle plante le décor, présente ses personnages pleins de pittoresque et elle nous place face à quelque chose d'impossible qui nous interloque autant que les témoins de l'événement. En effet, une petite fille a été repêchée dans le fleuve et, alors tout indiquait qu'elle était morte, elle revient à la vie peu après. Outre les interrogations sur cet étrange phénomène se pose la question de l'identité de la fillette : plusieurs personnes la reconnaissent comme leur enfant.

L'histoire se partage alors entre les différentes pistes et tandis que l'intrigue s'étirait, mon intérêt s'est lentement émoussé malgré un vrai suspense. Les personnages "importants" sont trop nombreux et j'aurais aimé que le récit se concentre un peu plus sur les deux ou trois qui m'ont davantage touchée (Rita, l'infirmière très pragmatique confrontée à l'inexplicable, Armstrong, le fermier au grand coeur qui se refuse à admettre que son fils n'est pas devenu un homme bien, etc).

Jusqu'au dénouement que j'ai trouvé assez frustrant. C'est comme si l'autrice choisissait la solution de facilité en faisant intervenir

Il Etait un Fleuve est donc un conte où le surnaturel s'invite dans un univers ultra-réaliste. En effet, Diane Setterfield décrit avec talent l'Angleterre rurale du XIXème siècle, partagée entre anciennes croyances tenaces et nouvelles connaissances scientifiques qui repoussent sans cesse les limites du possible. Alors que les théories de Darwin commencent à circuler, pourquoi le retour à la vie d'une fillette morte serait moins crédible que d'avoir des singes parmi ses ancêtres...

Au coeur du roman, il y a le Swann, une auberge réputée pour les conteurs qui s'y réunissent. L'art de raconter des histoires se trouve ainsi au centre du récit : qu'est-ce qui fait une bonne histoire, quelle est la meilleure façon de la raconter, quels détails peut-on modifier sans altérer l'essence de l'histoire, etc. J'ai bien aimé cette mise en abyme où l'autrice semble se questionner elle-même sur ce qu'elle nous raconte.

J'ai donc bien aimé ce roman, même si j'ai fini par me lasser un peu...
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Il était un fleuve, la Tamise, au bord duquel vivent les divers protagonistes de ce roman, entraînés bien malgré eux dans une histoire mystérieuse, une nuit de solstice d'hiver, histoire dont ils n'effleureront le dénouement qu'au solstice d'hiver suivant. Cette histoire, c'est celle d'une petite fille noyée, inconnue, amenée à une auberge par un homme blessé, tout aussi inconnu. Petite fille qui va miraculeusement revenir à la vie quelques heures après son arrivée, dont tous cherchent désespérément l'identité : y a-t-il un lien avec les disparitions ayant eu lieu ces dernières années dans la région ?

Pendant une année, cette histoire, telle le fleuve qu'elle mimétise à la perfection, suivra son cours, tout en méandres, trous d'eau, tours et détours, pièges en tous genres, avant d'arriver finalement à son terme, ayant emporté dans son sillage nombre des protagonistes – physiquement ou mentalement – et multiplié les versions de l'histoire comme autant de bras fluviaux, notamment par l'intermédiaire de tous ceux qui ont assisté au miracle à l'auberge.

En cela, le roman de Diane Setterfield est un bel hommage au fleuve anglais placé au centre de son intrigue, et transfiguré en une entité fabuleuse via de beaux passages poétiques disséminés par ci par là. Il est aussi un bel hommage à la tradition orale de transmission des histoires : nous sommes ainsi transportés au beau milieu du folklore anglais du XIXème siècle, empreint de fantastique, entre réalisme scientifique et mystère surnaturel que l'on retrouve dans nombre de récits de l'époque.

Roman que j'ai apprécié lire, Il était un fleuve n'en a pas moins certains défauts gênants, comme le caractère de plus en plus brouillon et expédié de l'intrigue dans les derniers chapitres, qui se ressent par exemple dans la facilité de compréhension du dénouement longtemps avant qu'il ne survienne, ou encore dans son manque d'originalité, malgré une écriture tout en poésie et en finesse que la traduction nous permet de toucher facilement du doigt.

Je remercie Netgalley et les éditions Plon de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : http://lartetletreblog.wordp..
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Il était une fois un roman-fresque, un voyage au long cours, dans le temps, dans les coeurs. Aux abords de la Tamise du XIXème siècle, nimbé de son brouillard entre réel et imaginaire, atmosphère fantasmagorique et mythique, rudesse et tendresse, joie et tristesse, un roman fleuve où les personnages s'aiment et se débattent hésitent se perdent réapparaissent, on avance lentement au gré des histoires de chacun des personnages. On est là, assis à une table de l'auberge du Swan et assiste avec les autres à l'arrivée homérique d'un homme blessé tenant dans les bras, le corps d'une enfant. Une petite noyée d'à peine quatre ans qui – miracle magie esprit du fleuve ? – revient à la vie sous les yeux de Rita l'infirmière… Mais cette petite fille reste muette. Qui est-elle? D'où vient-elle? Pourquoi se trouvait-elle dans le fleuve? Henry Daunt – son sauveur – et Rita partent en quête de réponses en remontant le fil de l'histoire, à la source du fleuve. Un roman prenant qui se vit plus qu'il ne se raconte alors chut, je me tais, et vous laisse plonger dans ces eaux troubles son écriture envoûtante son romantisme, son atmosphère dickensienne, ses évocations au darwinisme à la photographie à la psychologie, sa galerie de personnages pittoresques, avec pour compagne de lecture la Tamise mystérieuse et majestueuse comme figure tutélaire.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Diane Setterfield nous offre un livre d'une très grande qualité, un mélange de conte et intrigue, un livre du passé qui nous est raconté au coin du feu et qui va faire ouvrir grand vos yeux d'enfants.

Angleterre, milieu XIXe siècle. Au coeur d'une auberge au bord de la Tamise. Un groupe d'hommes et une femme se racontent des histoires. Comme tous les soirs, ici, on narre des histoires de fantômes, revenants, des souvenirs, du passé ou peut-être de l'avenir. On se fait frémir, rêver. Mais on vit les histoires. On cherche ses mots pour être le plus éloquent, le plus juste. Bien souvent, une même histoire à plusieurs fins, plusieurs protagonistes. Voilà, vous connaissez le lieu. Et ce soir-là ne déroge pas à la règle. Jusqu'au moment, où tous vont vivre l'histoire la plus extraordinaire de toutes.

Un homme, un inconnu, entre dans l'auberge avec dans ses bras une petite fille noyée. Il s'effondre. Tous viennent au secours de celui-ci. Quant à la petite fille, elle est froide et inerte, plus un souffle de vie en elle.
On appelle l'infirmière. Elle soigne l'homme et va voir le corps de la petite dans la réserve. Tous sont dans la grande salle, à commenter ce qu'il vient de se passer et se désoler. Lorsque, l'infirmière revient avec la petite dans les bras. Elle est revenue à la vie. Un miracle. Comment cela peut-il se faire? Et qui est-elle ?

Conte

Entre conte et folklore. Diane Setterfield est une auteure d'ambiance. Déjà Treisième conte était un roman avec une atmosphère prégnante. Ici, de nouveau, ce climat joue tout un rôle dans cette histoire. Tout comme le fleuve, point de naissance de toutes les croyances. On lui donne des pouvoirs magiques. Les mythes et légendes ont une importance pour les habitants des rives de la Tamise.

Intrigue

Toute l'intrigue se trouve bien entendu autour de cette petite fille. Et je ne révèle rien de plus que ce que nous retrouvons dans la quatrième de couverture. Mais celle-ci peut être la fille de 3 pères différents.

Le premier est Monsieur Vaughan. La famille Vaughan avait une fillette qui a été kidnappée. Elle ressemblerait à cette enfant.

Le second, est le fils de la famille Armstrong. Celui-ci aurait une fille cachée.

Ou alors la fille du batelier mort depuis plusieurs siècles. Je vous dis que les croyances sont profondes. A moins que cela soit une fille de gitan ………..

Un pavé, mais purée il passe trop vite

442 pages. Pour mettre dans l'ambiance. Pour vous faire réfléchir ou vous laisser porter. Pour apprécier à sa juste valeur la plume de l'auteur.

Ce livre est pour un lecteur qui aime les histoires, quelles qu'elles soient. Un lecteur patient. J'ai adoré cette rencontre.

Une nouvelle fois, Diane Setterfield démontre son immense talent de conteuse.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Passionnant ! Diane Setterfield nous emmène sur les bords de la Tamise. Mais est-ce bien la Tamise ? On peut se le demander tant ce fleuve regorge de mystères.
Pour le cadre, on est au XIXième siècle dans les environs d'une auberge peuplée de conteurs qui adorent les ragots, les légendes, et surtout n'hésitent pas à combler les blancs de leurs histoires. Des amoureux des contes qui cherchent le mot le plus juste, celui qui va servir leur récit, au cours de joutes verbales savoureuses.
On oscille entre le truculent, les scènes dans l'auberge, et le drame, le mystère autour de la disparition et la réapparition d'une ou plusieurs petites filles.
C'est vraiment très bien écrit, on est tenu en haleine jusqu'à la fin.
Très agréable à lire.

#IlEtaitUnFleuve #DianeSetterfield #Plon #NetGalleyFrance #lecture #livres #chroniques

Le quatrième de couverture :

Une auberge au bord de la Tamise, par une nuit de solstice d'hiver au milieu du XIXe siècle. Les habitués sont regroupés autour de Joe le conteur lorsqu'un homme pousse la porte, gravement blessé, portant dans ses bras une petite noyée. L'homme s'appelle Henry Daunt, il habite la région et expérimente cette technique révolutionnaire : la photographie. La fillette morte, personne ne sait son nom. Quelques heures plus tard, l'enfant pousse un soupir et revient miraculeusement à la vie. Doit-on parler de magie ou bien ce phénomène peut-il s'expliquer par la science ? Mais surtout : d'où vient cette miraculée ? Est-ce Amelia, la fille des Vaughan, enlevée deux ans plus tôt, Alice, la fille de Robin, le bâtard mulâtre des Armstrong, ou bien une petite gitane du camp à côté ? À moins qu'il ne s'agisse de la fille du batelier, Quietly, mort il y a quelques siècles, qui fait maintenant passer les âmes d'un coté à l'autre de la rivière... Pendant une année, Henry, avec l'aide de l'infirmière Rita Sunday, va suivre toutes les pistes. Au nouveau solstice d'hiver, bien des mystères seront levés.
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Au bord de la Tamise, d'un solstice d'hiver au suivant, on suit les vies des différents habitants de cette campagne anglaise du XIXème. Entre récit historique et histoire fantastique, entre approches scientifiques et croyances quasi moyennâgeuses, des petites filles disparues alimentent les histoires du Swan et les esprits d'un bon nombre d'habitants du comté.
Une belle galerie de personnages, une atmosphère parfois lugubre à la Dickens, une enquête bien menée, addictive, font de ce roman une belle découverte hors du temps qui nous extrait de l'actualité.
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Je me suis laissée séduire par ce conte à l'atmosphère glauque et mystérieuse, où se mêlent superstitions et folklores. L'autrice bouscule tous les codes et on y retrouve aussi bien du roman gothique à la Dickens que du fantastique, en passant par le roman rural et le polar. Ce fut une belle lecture pour moi.
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Raconté à la manière d'un conte. L'auberge Swan est au centre de cette étrange histoire fantastique, elle se trouve au bord de la Tamise.
Je me suis laissée emporter par cette histoire peuplée de légendes, de fantômes, de noyés et par les différents personnages.
Très agréable à lire .
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