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N.. le 2 juin 2015
A X.., lectrice et voyageuse de Babelio
Phébus m'accable, la chaleur m'alanguit déjà, alors que la saison d'été s'annonce seulement depuis deux jours. C'est à peine si je trouve des forces pour saisir au clavier ma chronique de ce recueil de lettres choisies. Rien, cependant ne saurait me faire reculer devant si noble tâche: il s'agit rien moins que vous rendre compte du plus amusant, du plus impertinent, du plus piquant, du plus étourdissant des récits de la vie de cour, accompagné du plus émouvant, du plus envahissant, du plus affolant des témoignages d'amour maternel.
Ah, ma bonne! Jamais je n'eusse pensé de tels transports possibles entre une mère et sa fille! M. de Grignan qui n'est point un sot ,n'eût pu ignorer que de la gaîté de la fille dépend le bonheur de la mère; aussi laissa-t-il la première libre d'échanger épistolairement tout à son aise avec l'auteur de ses jours. J'ai cependant ouï une rumeur selon laquelle les fréquents séjours de la Marquise de Sévigné à Grignan eussent pu projeter quelque ombre entre les époux.
Qu'importe! Ces lettres sur lesquelles nous pouvons aujourd'hui jeter un regard indiscret font oeuvre de piété familiale autant que d'historiographie. Je gage qu'ils feront encore longtemps les délices des amateurs de beau langage. Je baise vos belles mains, ma chère. Je vous aime d'amitié babeliote et guette avec fièvre vos commentaires. le courrier va partir, Adieu.

Madameduberry
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On ne propose que des lettres authentiques,dont les manuscrits sont connus,alors que le Sévigné fictif ou approximatif a pullulé depuis la première édition des lettres de la marquise en 1725
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À l'occasion de la sortie du film sur Mme de Sévigné, je ressors mon vieil exemplaire folio classique pour en lire la préface, que généralement j'ai tendance à ignorer.

J'attends de Roger du chêne qu'il m'apporte quelques appréciations sur la rédaction des fameuses Lettres qui ont fait la gloire de la Marquise.
Cette noble et illustre épistolière, qui a vécu éloignée de la Cour, s'appliqua à faire une chronique à la fois juste et spirituelle de son siècle. Selon Mlle de Scudéry, la Marquise "écrit comme elle parle". "C'est à dire le plus agréablement et le plus galamment qu'il est possible. "
En effet, selon les témoignages, la conversation de Marie de Rabutin-Chantal était "aisée, divertissante et naturelle." Ses contemporains ne tarissent pas d'éloges sur sa vivacité d'esprit, ses remarques spirituelles et originales. Qualités qu'elle conserve en prenant la plume.
Ces qualités ne font pas d'elle une intellectuelle, au sens où on l'entend aujourd'hui. Elle écrit au gré de son inspiration, sans se relire, sans s'efforcer de se donner un style. Les émotions l'animent, elle s'adresse à des amis, à des proches. Ce qui rend ses lettres si vivantes et touchantes.

Ces précisions corroborent l'impression très décevante que j'ai éprouvée devant le film d'Isabelle Brocard, qui nous présente une mère névrosée, dépressive et solitaire.
Les dialogues sont d'une pauvreté affligeante, et les personnages sans nuance.
Le contexte historique est à peine évoqué, alors que nôtre héroïne a vécu intensément les événements de son époque. Ce film ne rend pas justice à cette grande femme de lettres, qui fut un bel esprit tout en conservant son indépendance en ces temps de monarchie absolue.
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C'est par curiosité que j'ai lu ce petit livre trouvé dans les livres d'école de ma mère... Il est amusant de découvrir la mentalité de l'époque de Louis XIV. Ce qui m'a frappé, c'est la présence de la religion à toute les pages...
Je ne lirais pas Mme de Sévigné tous les jours, mais ce fut quand même une découverte délassante.
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Voilà une correspondance passionnante ! avec naturel et vivacité, madame de Sévigné nous dessine l'agréable tableau d'un XVIIème siècle, qui virevolte sous sa plume. Superbe !
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Je suis retombé, en faisant un peu de rangement, sur tout un tas de ces petits opuscules à usage scolaire au départ. C'est un vrai plaisir de replonger dans ces sélections de textes, et pour Madame de Sévigné, il est facile de "picorer", à l'occasion un texte et de le savourer, avec même un certain nombre d'explications, de notes et d'analyse enrichissantes.
J'ai collectionné depuis des années un bon nombre de ces petits livres, et j'ai tout à coup envie de m'y remettre au fil de mes moments disponibles (Il y en a peu, malheureusement !)
Je vous encourage à vous y intéresser dans les "vides-grenier" ou chez les bouquinistes. Plus personne n'en veut, et pourtant c'est une source de culture et de plaisir. Que demander de plus ?
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(Lecture de 2017)
Retour vers un auteur que j'avais apprécié quand j'avais 12 ans...
Toujours séduite par le langage du 17ème siècle, j'ai eu du mal à terminer ces lettres... Je ne pense pas que ça doit se lire en une traite... du fait que les lettres ne se suivent pas et qu'il faut compléter les éléments manquants...
Je pense que je vais garder ça sur ma liseuse pour en lire quelques-unes à la fois quand j'aurai digéré cette relecture.
A ce jour, 12/08/2019, je n'ai toujours pas relu ces lettres...
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Que de plaisirs!

Notre chère Madame de Sévigné a redonné tout son sens à mon amour depuis toujours des belles Lettres, celles où l'on peut sans complexe et avec jubilation jouir d'un usage de ce savoureux subjonctif oublié !

Un délice de lecture.

À relire sans modération !
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Les lettres choisies de Madame de Sévigné ont un intérêt à la fois humain et historique. Elles forment une sorte de gazette de la cour et de la société, comme ont pu l'être les Historiettes de Tallemant des Réaux sur les règnes de Henri IV et Louis XIII.

Au jour le jour, nous apprenons comment on vivait à Paris, à la Cour, à la campagne ou à Marseille, quels étaient les sujets de conversation (la mode, les fontanges, la découverte de la douche, le chocolat), comment on jugeait les nouveaux livres et spectacles (la première représentation d'Esther), comment on voyageait et se déplaçait (le carrosse renversé, l'incident sur le Rhône, les difficultés de la poste).

Comment se préparait un mariage (le mariage de la Grande Mademoiselle et du duc de Lauzun), se perdait un procès (celui de Nicolas Fouquet), comment un cuisinier pouvait se suicider pour un problème de marée (Vatel), comment on exécutait une sorcière (la marquise de Brinvilliers), ce qu'était un salon…

Ces lettres complètent à merveille la grande et la petite histoire du XVIIè siècle : la marquise donne des détails précis sur le procès de son ami Fouquet, sur le mariage de la Grande Mademoiselle et du duc de Lauzun (ma lettre préférée, d'une grande virtuosité), sur la mort de Turenne, de Vatel, de la Brinvilliers et de la Voisin, sur la disgrâce de Pomponne (qui est l'un de ses correspondants préférés)…

La plume de la marquise a une verve, une acuité et une intelligence extraordinaires. Elle connait tout le monde, a un avis sur tout, dit une chose et son contraire et elle nous enchante par ses réflexions.

Mais la marquise ne peint le monde que pour le plaisir de ses proches, son cousin Bussy-Rabutin, auteur de la guerre des Gaules qui lui valut l'exil tant il s'y moquait du Roi et avant tout sa fille, la Marquise de Grignan, vivant en Provence depuis son mariage, ce dont elle ne se remet pas !

On recense à ce jour 1120 lettres de Madame de Sévigné dont 764 à sa fille, 126 à Bussy-Rabutin et 220 lettres destinées à vingt-neuf autres destinataires. Seules les lettres de la marquise ont été conservées, les réponses de sa famille ont été détruites par sa petite-fille, ce qui donne l'impression d'un monologue et nous prive de la dimension du dialogue, qui fait aussi l'intérêt d'une correspondance.

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Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Découvrir, tout jeune, la correspondance de Madame de Sévigné, c'est un exercice périlleux.

C'est aussi souvent une erreur pour un enseignant, un père ou une mère, que de coller un recueil de ses lettres sous les yeux d'un enfant car, presque toujours, celui-ci sera complètement rebuté par l'expérience.

Normal : la lecture en est ardue, tant le style épistolaire d'une noble lettrée du XVII° siècle est éloigné du français contemporain; quant à son contenu, il n'a aucune raison d'intéresser le jeune lecteur qui, la plupart du temps, aura même du mal à comprendre les thèmes développés dans cette correspondance.

C'est donc en lecteur adulte, ou tout du moins vraiment confirmé qu'il faut aborder les rivages de ses missives pour en goûter toute la qualité, toute la finesse et l'esprit. C'était mon conseil du jour.

Ceci posé, quel plaisir de (re)découvrir les subtilités d'une correspondance qui, déjà il y a trois siècles et demi, avait charmé les contemporains de la spirituelle Marquise, qui n'avait pas son pareil pour semer les pages des innombrables missives adressées à ses correspondants (dont, principalement, sa fille Mme de Grignan) de mots d'esprit et de remarques étonnantes.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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