J'ai eu envie de lire ce livre après avoir vu le dessinateur de bandes dessinées
Joann Sfar à la Grande Librairie.
En vacances en Crête avec ses enfants peu de temps après le décès de son père,
Joann Sfar entame ce récit sur son père dont il a accompagné l'agonie durant 8 jours avec sa soeur. Son père était un avocat qui ne pouvait plus parler sur la fin de sa vie car il était atteint de la maladie de Parkinson.
Il relate la vie de son père André, grand avocat qui a perdu sa femme, la mère de Joann, décédée brutalement à l'âge de 26 ans. Joann n'avait que trois ans et demi à la mort de sa mère, son père a alors ordonné à toute la famille de dire à l'enfant que sa mère était "partie en voyage"
"Il ne faut pas, sciemment, mentir à son gosse. Sinon ensuite il passe sa vie à raconter des histoires."
Heureusement son grand père maternel lui dira la vérité deux ans plus tard...
"On l'aime un siècle après sa mort, l'homme qui vous dit vrai. Et celui qui par amour vous cache un morceau du monde, on l'aime tout autant, mais on met quarante ans à comprendre combien il avait peur, et combien c'est lui qui redoutait les mots."
Joann Sfar dresse le portrait de sa mère, une chanteuse starlette et parle de la culpabilité qu'il a éprouvée après sa mort.
Suite à son veuvage, André
Sfar s'imposera une vie de deuil, deviendra très religieux et sera triste et en colère toute sa vie ce qui ne l'empêchera pas d'accumuler les maîtresses...
Joanna
Sfar décrit un père que je n'ai vraiment pas trouvé sympathique, un homme coléreux qui impose ses diktats à tous, un Don Juan qui relate ses exploits amoureux à son fils, un homme pour qui il est inenvisageable que son fils épouse une non juive... Il va ignorer la femme qu'il a choisi et ordonner à toute la famille d'en faire de même. "Les lois juives et arabes ordonnent aux mâles où leurs zizis ont le droit d'aller."
Il ressort de ce récit tout l'amour et la fierté de Joann pour ce père dont il a eu peur toute sa vie et qui l'impressionnait terriblement "Le plus grand cadeau qu'il m'a fait a consisté à ne pas savoir dessiner. Merci papa d'avoir laissé un espace vierge, dans lequel aujourd'hui encore je m'efforce de grandir."
Je n'ai pas trouvé grand intérêt à cet hommage, le récit est pourtant plein d'humour mais je l'ai trouvé assez décousu. Je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour l'auteur et son père. Une déception...
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