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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cet album de la série est assez déconcertant.
Le graphisme est brut, agressif, vif, les personnages sont des silhouettes hachurées nerveusement, les couleurs restent dans des tons naturels et neutres, de gris et d'ocres. Pas de phylactères, et un texte en voix off. le récit est raconté par le personnage principal, et on constate très vite qu'il ne brille pas par son intelligence. Gorg et son frère Karg, soldats de la Géhenne, sont entraînés et conditionnés pour garder une porte du donjon. Karg faillira à sa tâche et Gorg devra alors l'exécuter. le récit est sombre, morbide, il y a une pointe d'humour qui accompagne le récit, un humour très cynique, autour de la situation du soldat conditionné à exécuter les ordres sans se poser de questions. Gorg ne s'en pose pas la moindre, mais en suivant ses réflexions, on s'enfonce mollement dans cette ambiance, ça fonctionne parfaitement, le dessin s'accorde à la noirceur du récit, on se retrouve en accord avec les pensées de Gorg, la cruauté et l'horreur ne nous troublent même pas alors que les ordres contradictoires posent de véritables problèmes. Il y a une lenteur, une torpeur dans le rythme et l'ambiance qui nous anesthésie. Notre pensée, dans un premier temps, ne va pas plus loin que celle de Gorg et au final, on en ressort bouleversé. le rapprochement est peut-être osé, mais ça m'a fait penser à “La mort est mon métier” de Robert Merle.
Sans doute un des plus sombres épisodes de la série, Sfar et Trondheim réalisent un coup de maître en proposant un récit grave et pesant. le travail de Bezian renforce cet aspect de façon remarquable, très juste, se concentrant sur l'essentiel. Cette histoire, c'est surtout un ton et une atmosphère pour illustrer un propos loin d'être léger.
Tous les albums de la série Donjon sont différents, chacun possède ses particularités, certains semblent sortir du cadre, comme celui-ci, et la surprise est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.
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Voilà, cela fait maintenant une dizaine d'heures que j'ai terminé Des soldats d'honneur, et je me retrouve comme deux ronds de flan pour écrire une chronique. Je ne sais absolument pas par quel bout prendre mon ressenti et toutes les sensations qui se bousculent au portillon de mes petits doigts gourds dont l'oeil est rivé sur le pas en avant que va faire la littérature... Voilà que je me mets à écrire comme le maire de Champignac, l'heure est grave.

La BD nous présente deux frères, Görk et Krag, gardes dans le Donjon. Ils s'ennuient, car ils n'ont rien à faire. Ils aimeraient bastonner, trucider et manger leur adversaire. Mais il se présente tellement peu de monde. On comprend vite que l'obéissance au Grand Khan est ultime, cruciale et ne peut être remise en question.

Or, un jour, un gaillard se présente. Görk est de repos. Krag se fait défoncer et laisse passer l'intrus. Il sera châtié pour cela. Et c'est son frère qui est chargé de l'accompagner jusqu'au désert, de lui couper les ailes et de le laisser mourir. C'est un honneur pour Görk de mener son frère vers un juste châtiment. Obéir au Grand Khan est un honneur suprême. Sauf que les choses ne se passent pas toujours comme prévu...

Ce tome bouscule pas mal de choses. L'honneur, l'obéissance, le respect, les traditions... voilà déjà un bel ensemble de concepts qui se font sauvagement revisiter par les auteurs. le fait qu'il n'y ait pas de dialogue, mais que tout le récit se fasse en voix "off", raconté par Görk, cela ajoute à la dramatisation de l'ensemble. Sfar et Trondheim au scénario... c'est du lourd. Les présupposés graphiques de Bezian m'ont rebuté au départ, et ont fini par s'immiscer profondément en moi à mesure que je m'immergeais dans le récit. C'est prenant et déstabilsant en ce qui me concerne. J'adore ça.
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Superbe album. Peut être le meilleur de l'univers donjon.

Une grande histoire: obéir aux ordres ou faire parler ses sentiments ???
Deux frères seront confrontés à ce choix.
Le dessin brut et le trait nerveux de Bézian colle parfaitement à l'histoire. Ce style renforce la tragédie de l'histoire. de plus pas de phylactère. Seulement un très court texte expliquant la pensée d'un des héros.
Touts ces détails renforcent la noirceur du propos, une vraie réussite. du grand art.
Ces soldats cruels s'humanisent à nos yeux. On attends, à chaque page, le retour aux sentiments du héros. On les aime...

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été secoué par une bédé.
Magnifiquement magnifique.
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J'aime beaucoup la série Donjon mais cet épisode est vraiment incroyable.
Même sorti de la saga, il se suffirait presque à lui même tellement il est atypique et dense.
Pas de dialogue dans ce tome, toute la narration se fait par voix-off.
Le trait est nerveux, brut et sert admirablement un récit particulièrement sombre sur la manipulation de masse, l'aveuglement et le fanatisme.
La version que j'ai est en couleurs mais il semblerait qu'il existe une version en noir et blanc qui, à mon avis, doit être encore plus marquée et marquante.
Bézian signe ici un tome qui ressort indéniablement de l'ensemble tant son ambiance est pesante et sombre. On est loin de l'humour un peu loufoque des premiers tomes de Zenith.
Une vraie réussite.
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Quel choc ! Quelle collision ! le trait de Bézian et l'univers de Sfar et Trondheim nous offrent un Donjon très atypique, mais bougrement réussi. le destin de ces deux frères, leur rencontre avec le Roi poussière, tout concourt à faire de cet album un titre aussi singulier qu'incontournable. Ne surtout pas se priver de la lecture de la version N&Bl.
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On ne retrouve pas les personnages courants de l'univers de Donjon mais finalement je m'y retrouve complètement.
Le titre est sombre, agressif. L'ambiance est pesante ! Pas de place au hasard, on est sur une oeuvre qui pourrait être indépendante et qui bousculerait beaucoup d'autres oeuvres du 9e art !
La question centrale est ce dilemme de devoir suivre les ordres, répondre à sa fonction et à sa tâche ou suivre la voie des sentiments, donner la priorité à sa liberté de pensée.

Sans en parler le titre soulève des questions sur des formes de totalitarisme, de manipulation des masses, de la pensée individuelle au sein de la pensée collective.

Le meilleur tome de Donjon ? Je sais pas, mais un tome marquant ? Certainement !
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Les frères Görk et Krag sont deux soldats de la Géhenne qui gardent une entrée secrète de la Forteresse Noire. Un jour que Görk était de repos, Krag n'a pas réussi à empêcher le passage d'un intrus. Il est donc condamné à mort et c'est son frère Görk qui a été choisi pour exécuter la sentence …

Tout simplement l'un des plus grands chefs d'oeuvres de la série ! Par le scénario déjà, qui se focalise sur un personnage lambda inconnu jusqu'alors dans la série. Par le mode de narration original (en voix-off uniquement, avec une absence de dialogues). Par la noirceur absolue des propos et des situations, qui n'exclut pourtant pas l'humour (noir et cynique, forcément). Et surtout par le traitement graphique de Bézian, dont le trait brut, sauvage, hachuré, écorché, va complètement de pair avec la noirceur du scénario. Un "Donjon" immense qui a bénéficié d'une version agrandie en noir et blanc où la magnificence des dessins est d'autant plus visible.
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