Ce livre est le fruit d'une enquête sociologique mettant en lumière les éléments structurels, psychologiques et culturels expliquant les désordres sexuels de bien des prêtres. Elle est centrée sur la fabrication des prêtres dans les séminaires italiens. Les séminaristes y apprennent surtout à être chastes et obéissants. La chasteté apparaît ici comme le pivot du système de domination cléricale. Célibat et chasteté confirment la supériorité de la caste sacerdotale.
Dans les faits, le sexe est l'éléphant dans la pièce. Les clercs feignent qu'il n'existe pas, mais il est au centre de leur vie privée. Il est le seul péché grave, très répandu. Dès lors, le déni devient une habitude mentale du clergé, qui se traduit dans une culture du silence, très forte dans l'Église institutionnelle. Tandis que souffrance et sentiment de culpabilité dévorent les clercs qui enfreignent la règle de la chasteté. À moins qu'ils ne soient cyniques.
La duplicité dont l'Église institutionnelle fait preuve par rapport à la sexualité se vérifie particulièrement envers l'homosexualité. En public, l'Église la condamne et interdit la présence des homosexuels dans ses rangs. Mais dans les faits, elle accueille et protège les homosexuels, jusque dans les hauts rangs de sa hiérarchie, bien plus volontiers que les hétérosexuels qui y sont minoritaires. Si l'Église condamne tant l'ouverture de la société à l'homosexualité, c'est parce qu'elle craint que cette émancipation ne porte préjudice à l'enrôlement des homosexuels dans ses rangs.
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