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Drôle de livre, très loin de ce que je lis habituellement, et pourtant, vu les thèmes exploités, ce n'est pas si éloigné que ça.
Et plutôt une bonne façon de s'initier à la Littérature turque. Premier essai pour ma part, et c'est une réussite.

Parce que dans la forme, on n'a pas un livre comme les autres. On a la vie d'une femme turque, qui vient de se faire assassiner. Parce que lorsqu'on meurt, on revoit toute sa vie défiler devant ses yeux. C'est en tout cas ce qui lui arrive.

Et narrativement, c'est plutôt bien fait. Que ce soit elle, qui a eu une vie atypique, avec une famille atypique (sa tante qui est en fait sa mère), une "carrière" atypique (et mal vue). Au moins, elle a eu une vie haute en couleur.

Et c'est également une façon de décrire la vie, et la culture turque. La condition des femmes, et les abus des hommes, un peu. C'est à la fois horripilant, et fascinant. Et la condition d'un certain type de femmes, méprisées et rabaissées.
Avec des personnages hauts en couleur, on a Leila, mais pas seulement, ses amis également, marginaux et décalés, nous montrent un autre visage de l'humanité.

Et pourtant, malgré le sérieux des thèmes abordés, on ne tombe à aucun moment dans le pathos, ou dans une ambiance trop sombre et oppressante. Ca reste relativement léger, drôle et plein de bon sens.

Vraiment une bonne découverte, même si la partie après la mort effective de Leila était un peu moins intéressante à mon goût. Elle avait son utilité, bien sûr, et voir comment ses amis ont vécu sa mort et se sont battus jusqu'au bout pour elle, c'est vraiment beau. Mais en même temps, ça manquait parfois un peu de rythme.
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Le corps de Tequila Leila, prostituée, git au fond d'une poubelle, son esprit vagabonde encore 10 minutes 38 secondes... le temps pour elle de nous raconter sa vie...
Un parcours atypique fait de hasard, de mensonges, de séparations, de tragédies, une vie cabossée qui l'a mise au ban de la société.
Son enfance fut chaotique avec un père fanatique et un oncle pédophile qui a abusé d'elle. Sa décision de fuir à Istanbul n'a pas été plus heureuse, elle se retrouve à travailler dans un bordel...
Personne ne va se soucier de sa disparition, ni du fait et du pourquoi elle est morte dans cette rue glauque...

Ce roman rend hommage à toutes les femmes laissées pour compte et offre une peinture suggestive et sombre d'Istanbul et des contrastes de la société turque.
Le style est alerte et la première partie du livre est haletante. En effet la formule de narration de l'héroïne morte est originale et fonctionne à merveille ensuite quelques longueurs font lâcher le livre, rien de grave cependant.
Un beau portrait de femme.

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Une façon surprenante de voyager dans la vie de quelqu'un. Je connaissais pas cette histoire de 10 mn et 38 s avant la mort du cerveau. En tout cas elle te fait voyager Leila en 10mn et 38s, y'a pas à dire. On découvre la vie à Istanbul, une vie particulière puisqu'elle est prostituée. On découvre comment elle en est arrivée là, comment elle s'est fait des ami.e.s, et comment eux aussi en sont arrivées là. C'est très révoltant par moment, le sort réservé aux femmes te hérisse souvent le poil....
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Tout débute par l’assassinat du personnage principal, Leila, prostituée d’origine turque, jetée sans scrupules dans une poubelle. Un début assez classique pour un polar, me direz-vous, sauf qu’ici la découverte de l’identité des meurtriers de Leila n’est pas ce qui nous tient en haleine.
Par un procédé habile, Elif Shafak maintient le cerveau de Leila en vie pendant encore 10 minutes et 38 secondes, le temps nécessaire pour l’héroïne de se souvenir des nombreuses tragédies et des quelques grandes joies de son existence. Charge au lecteur d’assembler le puzzle de ses souvenirs disparates.

Et quels souvenirs… Après une enfance terrible, on imagine que le départ de Leila pour Istanbul ne pourra qu’améliorer sa situation. En vain. Quand on arrive adolescente, sans le sou et sans contact, le choix de carrière est assez limité…

Malgré tout, Leila se fait 5 amis fabuleux qu’on aura plaisir à rencontrer et dont on aurait aimé connaître davantage le passé. Deux pages d’interlude semble bien court pour faire leur connaissance, surtout quand on constate que leurs épreuves et leur courage valent bien ceux de Leila.
La deuxième partie du roman tourne d’ailleurs entièrement autour des conséquences que cette mort aura sur cette petite bande de marginaux.

Si intéressantes soient-elles, les flashbacks de Leila ne sont qu’un prétexte pour évoquer la condition féminine en Turquie à divers époques. L’évolution politique et religieuse dans le pays, son impact sur la vie de famille, sur la façon dont les femmes doivent s’habiller, se comporter. Les mariages arrangés, l’intolérance criante quant aux transsexuels. Les peines de prisons réduites pour les violeurs de prostituées jusqu’en 1993. Toutes ces infos sont glissées, mine de rien, au travers des mésaventures de Leila et de ses ami.e.s. Et on apprend de belles…

Il s’agit de ma première incursion en littérature turque et j’en ressors agréablement surprise.
J’ai beaucoup apprécié la plume d’Elif Shafak. Que ce soit dans sa façon de nous renseigner sur son pays ou dans sa manière de rendre hommage à la solidarité féminine et à l’amitié qui, quand elle est véritable et profonde, peut faire transgresser bien des lois…
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Magnifique livre, comme tous ceux d'Elif Shafak! Puissant et émouvant! Une belle histoire de vie,d'amitié et de cette Istanbul si pittoresque!
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Et si notre cerveau continuait à fonctionner pendant 10 minutes et 38 secondes, très précisément, après notre mort ? C'est l'incroyable pitch de départ du roman d'Elif Shafak.

Au-delà de cette idée de départ un peu loufoque, l'auteure va bien plus loin. Tequila Leila, rien ne la prédestinait à devenir prostituée. Née au sein d'une « bonne famille », elle se retrouve finalement perdue à Istanbul, sans autre choix que vendre son corps contre un toit et quelques billets. Heureusement, elle a quelques amis fidèles sur lesquels elle peut compter pour adoucir sa vie.

En racontant la vie de Leila, prostituée, c'est toute la condition féminine en Turquie, qu'Elif Shafak dénonce. Mais pas que ! Elle nous parle également des liens familiaux, de la religion, des croyances et des rituels de tout un pays.

Elif Shafak nous présente une Istanbul pleine d'ambiguïté, de charme, de violence, d'amour et de haine. Une ville dans laquelle se réfugient ceux reniés par leurs familles, ceux qui fuient leurs familles, ceux qui ont tout perdu, ceux qui viennent tout chercher.

J'ai adoré la première partie de ce roman, très intime et bien menée. Néanmoins, j'ai trouvé que les deux dernières parties trainaient un peu en longueur. Certains passages étaient, à mon sens, trop étayés, plombant parfois légèrement le rythme de lecture.

Sans être un coup de coeur, je garderai un beau souvenir de cette lecture et de la découverte de cette auteure… ainsi que d'Istanbul, une ville qui semble bouillonnante et intense, chargée d'Histoire et de paradoxes.
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Et si tout ne s'arrêtait pas après notre mort ? Si la fin était en réalité le début d'un implacable compte à rebours... 10 minutes et 38 secondes au sablier.

10 minutes et 38 secondes, c'est tout ce qu'il reste à Tequila Leila avant que son étoile ne s'éteigne. L'occasion de remonter le temps, de revenir à la vie dans un souffle agité, de pleurer, de rire, d'aimer et de souffrir à chaque sursaut mémoriel du cerveau. Tequila Leila, le rayon de soleil d'Istanbul, naît sous la plume d'Elif Shafak et renaît dans le coeur du lecteur. Elle laisse une empreinte si forte qu'un seul désir reste en tête : savoir enfin ce qui lui est arrivé ! Chaque page défile comme un grain de sable tombant inévitablement sur la dune du sablier.

Tequila Leila, c'est le rayon de soleil d'Istanbul, il peut brûler, les nuages cherchent sans cesse à le cacher et le ternir mais il finit toujours par réchauffer l'âme des voyageurs. Alors les pages défilent, la lecture s'enflamme... 10 minutes et 38 secondes. On dirait que pas une de plus ne s'est écoulée depuis que j'ai refermé ces pages.

Il me semble que le temps s'est arrêté au soleil d'Istanbul, que je reconstitue dans ma mémoire. Tant de thèmes abordés avec délicatesse et pudeur. La famille, premier rouage du mystère Leila.
De qui est-elle l'enfant ? Et finalement, de qui sont tous les orphelins d'Istanbul ? Révolutionnaires ou réactionnaires, religieux ou blasphémateurs perpétuels, vierges ou putains, tous crament sous l'incandescence d'Istanbul. Ni de l'Orient, ni de l'Occident, ils sont les enfants de personne.
Les révolutionnaires froissent le pavé en criant, les américains se glissent dans l'ombre d'une ruelle à bordels, les travestis chantent l'amour perdu et font boire les pères de famille au night-club.

Et puis il y a Charlie Chaplin, le chat sourd. Il observe la ville se débattre contre les étaux qui l'enserre. Il attend patiemment sous le soleil de plomb que les femmes viennent lui ouvrir leur sanctuaire pour un peu d'eau et de poisson. Indifférent au temps qui passe, il n'y a pour lui pas de 10 minutes et 38 secondes qui vaillent la peine.
Comme une incarnation métaphysique, Charlie Chaplin a neuf vies pour se réinventer, et ainsi recommence Istanbul. Les 10 minutes et 38 secondes se sont écoulées, ce monde étrange est resté.
Lien : https://les-sirenes-de-jugur..
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Elif Shafak vous invite à plonger dans une Istanbul secrète où dorure et air d'orient laisse place à un monde dominé par la religion et les à priori. Un voyage unique. Une exploration sensorielle au travers des yeux d'une femme qui s'éteint.
Tequila Leila aurait pu avoir une vie douce auprès d'un mari et une ribambelle d'enfants. Elle est née dans une famille ordinaire d'une petite ville. Mais Leyla (oui avec un y) est vite confrontée à l'ignominie qui bouleverse sa vie. La fuite est le seul moyen de mettre derrière elle ses blessures. Elle arrive à Istanbul, est vendue à un bordel, s'en échappe pour intégrer un nouveau bordel, se marie et rencontre des amies. Tout autant d'événements qui traversent sa vie paisiblement ou chaotiquement. Tequila Leila brave les années telles qu'elles viennent. Trouvant la force de surmonter les épreuves auprès de ses amies. Un cercle intime contre le monde extérieur méprisant. Un monde où les possibles deviennent des réalités et où les mots n'ont pas peur d'être dit.


Expirant son dernier souffle dans un container sordide d'un quartier sordide, Tequila Leila se rappelle. Pendant ces 10 minutes et 38 secondes, les souvenirs surgissent au grès de senteurs précises. Un voyage extraordinaire au coeur d'une vie ordinaire. Un voyage sensorielle où ces moments capitaux, tels des clés maudites, ont fait d'elle la femme qu'elle est devenue. Un voyage particulier, un voyage singulier qui dépeint les maux d'une société dirigée par la religion, la spiritualité et le rigorisme.


Un roman bouleversant. Chaque chapitre confectionne la personnalité attachante de Tequila Leila. On y découvre ses blessures affligeantes, ses rêves et ses espoirs. Une femme forte dans un monde où le dédain et la méprise sont mots d'ordre. Elis Shfak met en exergue ce monde souterrain où prostituées, travestis, immigrés se battent pour une simple reconnaissance. Cette histoire se déroule dans un contexte historique propre à la Turquie rendant l'atmosphère davantage réelle. J'aime beaucoup la manière dont l'auteure d'un moment qui aurait pu être une simple accroche banale à l'introduction de son histoire, en fait un pivot central et important. J'aime beaucoup la manière dont elle s'approprie les souvenirs et en fait une balade quasi mystique.


Elif Shafak narre une très belle histoire à la portée d'autant plus importante qu'elle décrit une société de nantis. Une très belle découverte. Une plume magnifique pour une histoire touchante. Je regrette, simplement, cette partie « entracte » qui fait trop Hollywood à mon goût et qui n'était pas, spécialement, nécessaire. Elle reste néanmoins savoureuse, un moment détente dans une histoire forte en émotions.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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🌻Désolée pour cette longue pause dans mes chroniques, mais la vie vous donne parfois des coups dont il est plus ou moins facile de guérir. Je relève doucement mais sûrement la tête et ai recommencé à lire. Au programme aujourd'hui : le dernier livre de la romancière turque, Elif Shafak. . 🌻Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort ? C'est en s'appuyant sur ce principe, que l'auteur permet à Leila Tequila, une prostituée d'Istanbul, sauvagement assassinée, de revenir sur les principaux épisodes de sa vie. . 🌻Son enfance protégée mais dont les racines ont été dès le départ emmêlées. L'intrusion de MonOncle qui la brise mais dont la responsabilité lui incombe aux yeux de sa famille très pieuse. Son départ sans un sou pour Istanbul, la grande ville foisonnante, où elle ne pourra qu'atterrir dans un bordel. Ce qui la sauve, des duretés de l'Histoire et de sa vie, ce sont les très solides amitiés qu'elle noue avec des êtres aussi à la marge qu'elle. Cinq amis qui lui rendront la pareille jusque dans la mort… . 🌻Si le propos est dur, les situations profondément injustes – notamment celles que subissent les femmes - le ton, lui, est entraînant, presque enjoué, la fin affectueuse et rocambolesque. J'ai aimé le portrait que l'auteur fait d'Istanbul et de ses désordres, de ses déshérités. La note finale positive aussi : quelles que soient les situations, c'est dans la présence chaleureuse de leurs semblables que les hommes résistent le mieux et trouvent leur raison d'être.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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La lecture de ce roman signe pour moi la découverte de la plume d'Elif Shafak, auteure d'origine turque qui a écrit plusieurs romans à succès.


Avec 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange elle nous emmène dans la ville d'Istanbul et nous révèle ses nombreux contrastes.
Ce qui en fait sa beauté mais aussi ce qui la rend si difficile à comprendre parfois. Leila et ses amies, toutes des femmes fortes, se battent pour survivre dans la grande ville avec leurs convictions et leurs différences.

Roman qui a l'originalité de commencer d'emblée par la mort du personnage principal. le titre représente le temps qu'il faut pour que l'âme quitte le corps et pour que les derniers souvenirs d'une vie fassent irruption.

Leila, jeune fille née dans un village reculé en Turquie rêve d'une autre vie. le jour où son père décide d'organiser son mariage avec un inconnu, elle part et quitte van pour la grande ville en espérant vivre une autre vie.

Mais rien ne se passe comme elle l'espère. Seule, vulnérable elle se trouve confronter à la manipulation et la perversité des autres. Contrainte de se prostituer elle n'aura de cesse de se battre et d'aider les autres afin qu'ils s'acceptent comme ils sont.

Un roman féministe en quelque sorte qui offre beaucoup d'émotions. On s'attache aux différents personnages et le regard que porte l'auteure sur la Turquie donne à réfléchir.

C'est une belle découverte que cette lecture et cela m'a donné envie de découvrir d'autres titres de l'auteure.
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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