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3,93

sur 993 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À juste titre Amin Maalouf présente cette écrivaine turque comme une grande écrivaine contemporaine. Cet excellent roman met en scène une famille de femmes de caractères déchirée par les tragédies de l'histoire (le génocide arménien - la dictature - les secrets de famille), mais dont la force vitale dépasse les frontières, mêmes paranormales, tout cela autour de la richesse culinaire orientale qui donne le nom à chaque chapitre. C'est truculent, drôle, émouvant, tragique et admirablement bien construit dans le paysage d'Istambul. Les hommes sont rarement aimables sauf au Café Kundera où l'on refait le monde entre artistes et paumés de la vie. Car les femmes de tout âge dominent la scène de cette saga très actuelle (chats sur internet) qui permet de mesurer le déchirement entre arméniens et turcs dans leur quotidien.
Un coup de coeur.
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Soufi, mon amour m'a déçue autant que La Bâtarde d'Istanbul m'a émue, transportée et marquée. La lecture de ce deuxième roman a été comme une sorte de réconciliation avec cette auteure turque dont la réputation précède presque les écrits.

Amy grandit aux États-Unis entre une mère américaine et un père arménien. A la recherche de ses origines arméniennes, elle s'envole secrètement pour Istanbul, et y fait la rencontre d'Asya, une jeune turque de son âge ; elle loge chez la famille de cette dernière, uniquement composée de femmes. Pendant quelques jours, Amy s'imprègne de la culture et de l'histoire turque à travers la famille et les amis d'Asya, sans se douter que son arrivée va faire ressurgir des secrets de famille enfouis depuis des années.

Voilà un livre qui me faisait de l'oeil depuis très longtemps. La Bâtarde d'Istanbul est une histoire de familles, et de deux communautés liées par un passé douloureux qui a encore une forte résonance aujourd'hui. A travers des portraits de femmes peints au fil de plusieurs générations, Elif Shafak nous raconte la Turquie et l'Arménie, un passé et un présent difficilement dissociables d'un futur à peine ébauché.

Je découvre une auteure surprenante, une conteuse hors pair, qui travaille un savoureux mélange d'Histoire, de magie et de plats parfumés, totalement dépaysants. La construction de cette narration par différents personnages, avec Amy et Asya toujours au centre, permet d'expliquer le passé, mais aussi le présent, et soulève des questionnements existentiels d'envergure : que sait-on vraiment de nos aïeux, de l'histoire de notre pays, des événements qui ont forgé une partie de notre propre histoire ? Jusqu'où va la responsabilité des descendants d'un peuple qui a pris l'ascendant sur un autre par le sang? Quel est le poids du passé sur le présent et le futur …?

Une lecture dont je ne suis certainement pas sortie indemne.
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Ce livre m'était inconnu quand je suis tombée sur sa couverture: merci le challenge globe-trotteur qui m'a amenée à lire ce livre.

Au départ, j'avais un a priori plutôt négatif en voyant le livre, le style de mise en page et la 4ème de couverture me paraissait un peu emmêlée donc j'ai dû la lire à deux fois, notamment quand le début de l'histoire était un peu incompréhensible.
Une fois lancée dans la lecture les préjugés sont tombés. Même si à chaque chapitre le personnage change on voit au fur et à mesure se tisser le lien entre chaque, même outre Atlantique et continents.
Les personnages ont tous leur particularité et parfois cela pourrait être un peu du cliché mais finalement on s'y attache. Evidemment, deux mondes s'opposent: la Turquie traditionnaliste mais pas tellement avec son lot de "rébellion"; les USA où l'occident domine mais est en lien étroit avec la Turquie au fur et à mesure des pages.
A travers ce roman plusieurs thèmes sont évoqués:
- le génocide arménien (peu connu pour ma part) où l'auteure ne donne pas des leçons, ne semble pas être plus accusatrice envers les turcs ou les arméniens. Elle donne à voir que ce sujet est bien plus complexe que pensé et que forcément bon nombre de générations sont encore impactées et cherchent la reconnaissance de victime. L'exode est également mis en exergue avec son lot de recherche généalogique au fil des générations.
- la culture turque et l'islam avec des descriptions donnant l'impression d'y être réellement. le côté religieux n'est pas prépondérant mais laisse imaginer malgré la spiritualité existante.
- le côté familial et "tribu" sans doute lié à la culture turque où la famille vit ensemble, a ses secrets et ses "malédictions". le personnage principal est alors élevé dans ce fonctionnement familial où sa mère n'est pas considérée seulement à cette place et où toute la famille (uniquement les femmes, dont les tantes) prend part à son éducation et sa vie.
- le côté secret de famille qui n'est connu que de 2 personnes mais qui finit malgré tout par percer au grand jour. Ce secret est en filigrane tout du long mais il est réellement percé à la fin: c'est une beauté, en finesse et tout en pudeur.

Un agréable moment de lecture teinté d'Histoire, de voyage et de découverte.
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Il y a un moment que ce livre dormait bien au chaud dans ma PAL. La couverture, comme vous pourrez le constater, est tout simplement magnifique !

Ce roman aborde un sujet que je ne connais qu'assez peu, le génocide arménien de 1915, ainsi que l'actuelle relation entre les turcs et les arméniens.

Les secrets de famille réunissent deux jeunes femmes, l'une arménienne et américaine, l'autre turque. Contrairement aux apparences, tout semble les opposer mais il s'agit bien du contraire. Et, honnêtement, je n'ai absolument rien vu venir du secret de ces familles !

Je ne peux que saluer la plume engagée d'Elif Shakaf, aussi intéressante qu'important, aussi fluide que profonde.
Orhan Pamuk nous dit qu'Elif Shafak est « la plus grande romancière turque de ces dix dernières années » et bien je le crois volontiers.
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Vous avez peut-être remarqué que j'ai un faible pour Istanbul et qu'il suffit que le nom de cette perle de l'Orient figure sur la première page de couverture pour que je craque...
Je précise toutefois que je n'ai jamais eu jusqu'ici l'occasion de la visiter, mais que cela reste un des projets que j'espère concrétiser un jour.

Imprégnée par la culture ottomane et féministe engagée, Elif Shafak écrit des romans qui mêlent les traditions romanesques occidentales et orientales.
À propos d'Istanbul, elle écrit : "Orient et Occident ne sont pas comme l'eau et l'huile. Ils se mélangent. Et dans une ville comme Istanbul, ils se mélangent de façon intense, incessante, et époustouflante."

Dans La bâtarde d'Istanbul, son deuxième roman, qui fut best-seller en Turquie, elle nous raconte l'histoire de deux familles, l'une turque et l'autre arménienne émigrée aux Etats-Unis, à travers le regard des femmes.
L'ombre du génocide arménien plane sur tout le récit provoquant incompréhension et tiraillements entre les deux communautés.
L'auteure a d'ailleurs été poursuivie en justice pour humiliation faite à la République turque et, heureusement, l'affaire s'est soldée par un non-lieu.
Deux communautés qui s'avèrent très proches l'une de l'autre en ce qui concerne culture et traditions.
Dans le récit, les Kazanci et les Tchakhmakhchian cachent chacun des secrets qui pourraient bien se révéler troublants pour les deux familles.

C'est un roman dépaysant à souhaît qui fait la part belle à l'art culinaire et ses senteurs orientales. J'ai pris soin de noter les noms turcs de toutes les préparations, bien décidée à en tester quelques-unes !
Les yalanci sarma, les tourshi, le patlijan, le topik ou les enginar n'auront plus de secrets pour moi..

Armanoush et Asya, la jeune génération, vont nouer une amitié désireuse de modernité, d'apaisement et de respect de chacun.

Un roman passionnant, plein de vie, bavard et gourmand comme les Orientales, avec des secrets déroutants et des allusions historiques indispenables.
Inoubliable !!
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Le différent est important entre Arméniens et Turcs, pour les uns le génocide qui a eu lieu en 1915 est toujours dans les mémoires, pour les autres, c'est de l'histoire ancienne. Avant Mustafa Kemal Atatürk, donc sans rapport avec la Turquie d'aujourd'hui. C'est ainsi que cette histoire croisée entre une Arménienne d'aujourd'hui et une une fille d'Istanbul du même âge ne peut se faire sans référence aux événements de 1915.

Aux USA une fille du Kentucky, Rose, épouse un Arménien dont elle a une fille, Armanoush Tchakhmakhchian. Mais l'entente avec la belle famille est impossible, ils divorcent et Rose se remarie à un Turc Mustafa.
A Istanbul, Zeliha est enceinte sans vouloir révéler le nom du père, ainsi naîtra Asya Karanci.
Armanoush désire comprendre d'où elle vient et en cachette de sa mère prend l'avion pour aller vivre quelques jours dans la famille de son beau-père, qui ne comprend que des femmes assez fantasques, sur 4 générations vivant dans la même konak, les hommes perdant la vie très jeunes, ce qui entre autre, a fait fuir Mustafa.
Mais l'histoire des deux familles est enchevêtrée.
J'ignore si toutes les familles turques et arméniennes sont aussi attachées à la nourriture mais qu'est ce qu'on cuisine et qu'on déguste dans ce roman. Il y a aussi au fil des pages des références de romans données par Armanoush qui lit beaucoup.

Je pense que je lirai d'autres Shafak. Je suis assez tentée par Soufi mon amour mais j'ai déjà une telle PAL !

Challenge ABC




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Amy et Asia. L'une est d'origine arménienne, l'autre est turque. L'une vit avec les douleurs du passé, l'autre l'a effacé de sa vie. Venues de peuples ennemis, de caractères différents, rien ne semble relier ces deux jeunes filles, sinon pour chacune une famille envahissante. Pourtant lorsqu'Amy (Armanoush, en réalité) décide de quitter sa Californie pour venir visiter Istanbul et découvrir ses origines arméniennes, elle n'imagine pas à quel point elle va bouleverser la famille de son beau-père, celle d'Asia (et la sienne par le même occasion).
Ce roman d'Elif Shafak fit scandale auprès des autorités turques à sa sortie puisque l'autrice y évoque ouvertement le génocide arménien. Mais on ne peut réduire ce livre à ce côté sulfureux.
Roman initiatique de deux jeunes filles d'aujourd'hui, deux jeunes filles marquées par leurs origines (celle mystérieuse d'Asia, l'exode de la famille d'Amy), "La bâtarde d'Istanbul" est avant tout une grande fresque familiale, racontant à la fois le passé d'un pays mais aussi la Turquie d'aujourd'hui (en tout cas celle du début du XXe). Avec une mention spéciale pour la famille exclusivement féminine d'Asia, ses tantes si particulières et si différentes mais au profils plus complexes qu'il n'y parait au premier abord.
Raconté avec beaucoup d'humour et de sensualité, ce roman n'oublie pas d'évoquer les cuisines turques et arméniennes aux noms de recettes différentes et pourtant si proches, à l'image des deux peuples ennemis.
"La bâtarde d'Istanbul" est une réussite totale, à la fois intime et universelle, drôle et émouvante, riche de nombreuses thématiques et de personnages emblématiques.
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Triste et heureux.
Amusant et sérieux.
Sucré et amer.
Personnel et universel.
Léger et pesant.

Ce magnifique roman tient son excellence de ses contradictions qui en font un tout cohérent, immensément riche et très subtil.

Une très belle écriture qui nous envie de venir partager un repas avec ces femmes qui, si elles sont très différentes, ont toutes un très beau point commun : elles sont extraordinairement attachantes.
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Il y a les Kazanci à Istanbul et les Tchakhmakhchian à San Francisco.
La première famille est turque musulmane, la seconde est arménienne chrétienne.

Un lourd passé historique sépare ces deux familles, mais un terrible passé familial les rapproche.

Asya, la dernière née de la famille Kazanci, la Bâtarde, est l'héritière de ces histoires, mais naître sans père atrophie une partie de son héritage familial.

Armanouch, petite dernière de la famille Tchakhmakhchian, mais dont la mère est un pur produit américain, est partagée entre sa double culture et la douleur que porte sa famille arménienne.

Les deux jeunes filles, bien malgré elles, entourées des tantes loufoques d'Asya, vont apprendre les secrets familiaux dont on les a toujours exclues.

L'écriture est corsée et sarcastique.
Les personnages sont piquants et attachants.
L'histoire est romanesque et bien ficelée.
S'ajoute à cela l'odeur, le bruit d'Istanbul, les plats traditionnels, la part historique du génocide arménien relié à l'actuelle jeunesse par tant de non-dits…
Tout un ensemble d'ingrédients qui font de ce roman une petite merveille et un énorme coup de coeur.

C'est mon deuxième roman turc avec Madame Hayat d'Hamet Altan, et je ne compte pas m'arrêter là.
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J'ai entamé le roman il ya quelque jours , un prodige , une pure merveille , je me suis trouvée aussitôt engloutie dans une épilepsie d'émotions inédite qui s'est estompé avec la dernière page tournée non sans me laisser en proie a un vertige céleste , l'esprit sidéré , les pieds tremblant sur un sol rendu brumeux. Elif m'a fait voyager aux abysses du tourment , j'ai du prendre une myriade de pause pour reprendre mon souffle , me ressaisir pour pouvoir me replongé la respiration coupée dans un tumulte de mille et une sensation.
L'histoire raconte deux destin , deux chemin de vie , le premier celui d'une fille américaine issue d'une famille paternelle arménienne victime de la diaspora jadis imposée par les turques , une famille dont les membres s'échinaient a rompre les liens avec un passé plein d'amertume ou plutôt sortir d'un gouffre sans fond creusé par la rancoeur faute de pardon . le deuxième, celui d'une stambouliote , une fille qui sort du lot , un fatras de sentiment ,une constellation d'émotions , issue d'une mère qui n'était pas d'une ambigüité moins détonante , d'un père inconnu ou dont l'identité a été effacée intentionnellement ,élevée au sein d'une famille ou l'absurdité reine , composé de tantes au bords de l''alienation , toutes d'un esprit plus ou moins dérangé.
Comme l'américano-arménienne se sentait amputée a cause du passé sombre de sa famille , elle part à la recherche d'une partie de son identité qui a été piétinée par les rescapé dans le désert de la Syrie que sa grande mère a parcouru en s'évadant , ou réduite en cendre avec les manuscrits noircis par son grand père réprimé. Elle ne tarde pas a découvrir que son destin était appelé a se rebeller contre toute les prédictions clamant « coïncidence et hasard » comme slogan pour converger avec le destin de la stambouliote .
Ensemble les deux jeunes filles mènent leur quête du passé tant refoulé , de grandes surprises les attendent ,des revirement d'histoire frappant , des vicissitudes jonchées d'intrigues , le criminel se métamorphose en celui qui subit et la victime en celui qui fait subir. le récit m'a tirée vers l'apogée de l'euphorie avec l'amitié naissante entre les deux filles dans les ruelles sinueuse d'Istanbul et au sein d'une société bigarrée , pour me plonger ensuite dans l'abime en révélant des fait déconcertants qui dérangent .Deux destins se frôlent puis se mêlent en démasquant un lien de sang , pas le sang versé de la victime , non , mais étrangement celui enfanté par l'amour
Armanouche et Asya trouveraient-elles la sérénité en levant le voile tissé par l'oubli sur les événement passés ?! retracer le passé conduirait-il a la réconciliation avec le présent et l'avenir de ces deux jeunes filles ?!
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