AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 218 notes
5
14 avis
4
12 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je t'aime donc je te tue. Voilà en résumé ce que Brutus pourrait dire à César selon Shakespeare.
Le sénat romain s'apprêtant à le couronner roi, César doit être éliminé faute de quoi tout retour à la République sera impossible. Caius Cassius mène la conspiration et convainc Brutus d'en être la figure de proue.
Ces deux là sont pourtant redevables à César, il les a pardonnés d'avoir soutenu Pompée durant la guerre civile de 49 avant JC. La gratitude en politique n'existe pas.
Brutus ne cesse de faire l'éloge de César et de témoigner de son amour pour le grand homme mais il considère que l'intérêt de Rome est la disparition de celui qui sera un dictateur tout puissant.

Brutus est-il le modèle du traître absolu ou bien l'homme vertueux, qui préfère le salut de la République au sien ? le talent de Shakespeare fait passer le lecteur d'un avis à un autre. Quoi qu'il en soit le principe de la tragédie est de mettre les personnages devant un dilemme insoluble où chacun a ses raisons.

Donc César sera tué malgré les avertissements des devins et de sa femme Calpurnia qui a rêvé d'images sanglantes. Trop sûr de lui, il ira au Sénat pour les ides de mars et tombera sous les coups des comploteurs.
Brutus refusera que Marc Antoine soit lui aussi assassiné, mal lui en pris car Antoine va retourner le peuple contre les conspirateurs grâce à un discours à la rhétorique habile et lors de la bataille de Philippes la victoire d'Antoine conduira Cassius, Brutus et leurs complices au suicide.

De cette pièce politique des enseignements sont à retirer sur le pardon et l'ingratitude, la versatilité du peuple que de belles paroles font facilement changer de camp. Sur l'Ubris qui développe l'orgueil des gouvernants et confine à l'arrogance, le succès est un mauvais maître qui fait perdre la mesure. Bien des leçons largement valables aujourd'hui.
Sur la forme, la langue de Shakespeare est descriptive, emphatique, souvent redondante mais la scène le réclame, il faut que le texte emporte par sa force, sa masse et son pouvoir d'évocation.
Commenter  J’apprécie          40
C'est plutôt rare mais c'est par le cinéma que j'ai découvert cette pièce de théâtre de William Shakespeare. Il y a plusieurs adaptations mais c'est celle de Joseph Mankiewicz de 1953 avec Marlon Brando dans le rôle de Marc Antoine qui m'a donné envie de lire la pièce.
Certes, la version est américaine mais on est bien à Rome en 44 avant J.-C. et l'anglais fait écho à la langue de Shakespeare.
S'il a sans doute pris quelques libertés avec l'histoire on peut difficilement lui reprocher puisque puisqu'il s'est basé sur le récit de Plutarque pour raconter la conspiration contre Jules César.

De retour de la guerre, César est acclamé par le peuple. le vainqueur accompagné de Marc Antoine, son fidèle lieutenant, a pourtant des ennemis qui lui reprochent d'être trop ambitieux, de vouloir devenir roi en faisant de Rome une dictature et des romains des esclaves. Les conspirateurs défendent la République et c'est sur cet argument que Cassius manipule les sénateurs et les convainc de la menace qui pèse sur Rome. Brutus, le fils adoptif de César, rejoint alors le complot et accepte de participer à l'assassinat de celui qu'il aime, au nom de la liberté.
Les conséquences seront désastreuses car Marc Antoine et Octave César vont prendre le pouvoir en semant la terreur et déclarer la guerre aux conspirateurs.

On retrouve un oracle et un spectre comme souvent chez Shakespeare. Les cauchemars aussi ont un sens et ce côté fantastique est approprié à la situation tragique.
Ce que j'aime moins ce sont les rôles de femmes relayées au deuxième plan et trop soumises à mon goût. C'est donc une histoire très "testostéronée" comme cela s'imagine dans la Rome antique.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Temps modernes 2023
Commenter  J’apprécie          141
J'ai été attirée par la lecture de cette tragédie à cause de la mention récurrente qui y est faite dans le roman Une prière pour Owen que j'ai lu récemment. Sans cela, je n'aurais probablement jamais lu cette pièce peu connue du célèbre auteur. On y retrouve pourtant de nombreux éléments qui caractérisent les tragédies de Shakespeare.

Certains personnages ont des caractères ambigus. A l'image du célèbre Brutus, pas tout à fait traître à César mais qui participe malgré tout à la conspiration avec l'ambition de sauver la République. Ou encore Octave, dont on peut douter des raisons profondes de son alliance avec Antoine dans le clan des vengeurs de César. En cela, Shakespeare dresse des portraits réalistes et intemporels de la nature humaine.

La langue de Shakespeare (et la traduction qui en est faite) révèle une grande maîtrise des dialogues. Les joutes oratoires entre les personnages ou encore leurs discours sont riches de sens et il convient de s'y pencher attentivement pour en déceler les subtilités.

Il s'agit d'une pièce très intéressante d'un point de vue historique. On voit que Shakespeare s'est documenté et il nous livre ainsi une version fidèle de la fin de Jules César et des suites de son assassinat.
Cette pièce riche et complexe reflète bien tout le talent de son auteur.
Commenter  J’apprécie          100
Une tragédie historique comme on l'aime. J'ai vraiment adoré. Une tragédie simple mais efficace. La personnalité des personnages qui évolue au fil de la pièce m'a donné l'envie de la lire encore plus vite pour connaître la fin. J ai vraiment adoré. du grand Shakespeare.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai vraiment beaucoup aimé "Jules César".
Je trouve effectivement cette pièce complètement passionnante et fascinante, de par les personnages et les intrigues qu'elle met en scène, avec une grande finesse, mêlant très bien L Histoire politique à celle des humains, ses personnages qui, tous, font L Histoire, tout en étant parfois un peu perdu au milieu d'elle (Brutus, dans le dernier acte, semble tout à fait perdu, dans une Histoire qui le dépasse)...
J'ai particulièrement aimé la scène 2 de l'acte III, qui est un pur délice en termes de roublardise démagogue, où le personnage de Marc Antoine, fait montre de toute son habileté. C'est très bien écrit et tout à fait déroutant d'actualité ; aujourd'hui encore, combien d'hommes parviennent à manipuler les foules, à grands coups de sophismes et de procédés rhétoriques complètement roublards ?
De manière générale, les dialogues sont remarquablement bien écrits (comme dans la plupart des pièces de Shakespeare) et dessinent des personnages complexes, faillibles, humains, à commencer par notre héros, Brutus. Lui et sa situation, me rappelle un peu Macbeth (ou, du moins, la manière dont je m'en souviens, n'ayant plus relu "Macbeth", depuis longtemps), pour le côté tourmenté, bien qu'il soit incontestablement moins maléfique que Macbeth.
Pourtant, bien que l'on reconnaisse chez "Jules César" des traits de "Macbeth" et la patte de Shakespeare, bien que l'on puisse faire de nombreux parallèles avec ses autres pièces, bien que l'on retrouve ses thématiques, sa manière d'écrire les dialogues, je trouve "Jules César" très surprenant ; je trouve cette pièce tellement moins "baroque", d'une certaine manière, qu'une pièce comme "Macbeth" auquel je le comparais précédemment, par exemple. Je suis également surpris par la structure adoptée par Shakespeare, avec non pas une intrigue principale et plusieurs intrigues secondaires, mais deux intrigues principales qui se succèdent dans la pièce, ce qui, bien que le lien entre les deux soit logique, empêche un peu la pièce d'être aussi forte qu'elle l'aurait sans doute été, avec une intrigue principale où la tension monte, jusqu'au final, ce qui m'empêche de l'apprécier autant qu'"Othello" ou "Richard III", par exemple. C'est cependant franchement plaisant de retrouver le grand Shakespeare, et les reproches que j'ai à lui faire sont vraiment extrêmement marginaux, ont très peu gêné ma lecture de cette pièce et, bien que Shakespeare, m'ait habitué à un peu mieux, je n'en suis pas moins globalement satisfait de cette pièce.
Commenter  J’apprécie          170
Une splendeur que la pièce dediée à ce grand empereur romain par Shakespeare qui se plonge donc dans la Rome antique et sort de son univers habituel pour notre plus grand plaisir !
Commenter  J’apprécie          10
Honneur, amitié, trahison, grandeur d'âme... Une pièce que j'ai aimée lire et qui m'a happée par son souffle épique et dramatique.
Shakespeare se révèle une fois de plus comme un fin connaisseur de l'âme humaine.
Commenter  J’apprécie          30
Faire revivre ainsi une grande scène de l'histoire antique est assez passionnant. J'en étais restée aux explications données en cours de latin : le complot, l'assassinat, "tu quoque fili ?"... du sang, du sang, du sang... et la mort ! (oups désolée, déformation depuis le visionnage du film d'animation Zootopie, je me reprends). Shakespeare s'attarde ici sur l'avant et l'après, les motivations des comploteurs et leur destin (même si, l'unité temporelle théâtrale étant quasiment respectée, le destin est forcément "condensé"). Les discours sont forts et le langage n'est pas du tout un frein à la compréhension (peut-être que cela dépend de la traduction en notre possession, je ne saurais le dire). N'étant pas habituée à lire du théâtre, j'ai apprécié cette expérience.
Merci
Commenter  J’apprécie          73
Le semaine dernière je suis allée au théâtre pour une représentation de "Jules César"... je n'avais pas eu le temps de lire cette pièce au préalable. Et en arrivant j'ai me suis rendue compte que cela allait être un peu gênant : la pièce était jouée en VO. Alors, il y a bien les surtitrage, mais pour prendre plaisir au jeu des comédiens je ne passe pas mon temps à lire le texte. Je me suis donc empressée de lire le texte.
Je pensais ne pas avoir tout compris, mais finalement ce n'est pas le cas. Par contre évidemment, il y a toutes ces nuances dans le texte que je ne pouvais pas comprendre... J'ai déjà beaucoup de mal en français, alors en anglais....
Je trouve ici un travail assez intéressant sur l'ensemble des personnages. Tous ne servent que leurs intérêts, et les exercices politiques sont remarquables : tout n'est que manipulation et arrangement avec la vérité.
Commenter  J’apprécie          120
Il est stimulant d'avoir entre les mains des livres situant l'action dans la Rome antique à l'approche de Noël, cela permet de donner une tournure un peu plus édifiante à ces événements dont on ne sait, chaque année, faire ressortir la moindre authenticité.
Bien que le sujet de la pièce soit politique et que celle-ci mette en scène les manoeuvres propres à évincer l'ennemi, se dégage de l'oeuvre une grandeur liée peut-être à la stature du personnage faussement central, Jules César. L'Empereur sur le déclin va connaître ses dernières heures peu avant le milieu de la pièce. Sa souveraineté tyrannique ne permettant pas une approche horizontale des rapports qu'il entretient avec les tribuns, il devient alors souhaitable pour le bien commun qu'il disparaisse. Cassius se charge de fomenter un plan qui conduira à sa destruction. Dans ses moments de diablerie rageuse et emportée, il fait penser un peu à Jaffar dans l'Aladdin de Walt Disney. Généreux, l'auteur a soigné ses personnages qui sont tous d'une flamboyance étourdissante. César est grand, impérial mais sourd d'une oreille, irrésolu et mal inspiré. Casca est acerbe et drôle mais il est aussi le plus dangereux des conspirateurs. Cassius est un intriguant déterminé mais qui se donnera la mort pour avoir trahit la confiance de son plus grand ami Brutus. le plus impressionnant est Brutus, le vrai héros de la pièce. Tout son être est enveloppé dans un voile dense lui autorisant de réaliser des actes pendables tout en gardant la confiance entière et partagée de ses proches. Sa réussite repose sur l'éloquence dont il use pour parvenir à ses fins. Sa postérité il l'a doit à son puissant désir de liberté. L'écriture de la scène où il se justifie devant la foule à l'extérieur du Capitole, au moment même où l'assassinat De César vient de se produire, est à ce point fine et maîtrisée que l'on ne sait plus si l'on a à faire à un tueur sanguinaire et fou, ou à une libérateur juste et éclairé.
Dans la même idée, la scène où l'on doit se mettre d'accord sur la manière d'annoncer la mort De César peut faire penser, par la modernité de l'appréhension des ressorts psychologiques liés au traitement de l’information, à Mad men ou House of cards. Même si l'écart est osé, la pertinence du propos que le divin anglais amène depuis le fond de sa Renaissance natale en fait un auteur éternel, indépassable. Il faut rendre à César...
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (744) Voir plus



Quiz Voir plus

Roméo et Juliette

"Roméo et Juliette" est une comédie.

Vrai
Faux

10 questions
2016 lecteurs ont répondu
Thème : Roméo et Juliette de William ShakespeareCréer un quiz sur ce livre

{* *}