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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici encore une bien belle tragédie historique de William Shakespeare qui tient toutes ses promesses. Personnellement j'ai adoré l'ambivalence qui caractérise presque tous les personnages principaux de cette pièce.

Cela en fait une pièce très subtile, tout en nuances. Certes, on retrouve chez Cassius, notamment en début de pièce, quelque chose du machiavélisme du Iago d'Othello, de Richard III ou encore du Maure de Titus Andronicus, mais l'auteur s'attache à justement le réhabiliter en en faisant un personnage certes envieux mais non dénué de qualités réelles et positives.

L'ambiguïté est encore plus affirmée et de façon croisée et symétrique entre Brutus — le traitre — d'une part et Octave — le sauveur — d'autre part. On a en effet de la peine à considérer Brutus comme un sale type et Octave comme un type bien.

Que dire enfin du somptueux personnage d'Antoine dont le discours funèbre auprès de la dépouille De César est un modèle de sophisme d'une roublardise délicieuse.

En somme, le seul qui soit vraiment très discret et d'un intérêt moindre dans cette pièce c'est… Jules César lui même ! On le voit en effet très peu, mais, du peu que l'on voit de lui, Shakespeare s'attache là encore à en faire un personnage très humain, comme tous les autres, avec ses bons et ses mauvais penchants.

Le fait que Shakespeare se soit énormément basé sur les sources antiques comme Plutarque et qu'il y soit globalement resté très fidèle, imprime une rythme particulier à la pièce qui n'est pas comme à l'ordinaire dans les tragédies une apothéose au cinquième acte, si possible baignée de sang.

Ici, le point d'orgue se situe au tout début de l'Acte III et sépare donc la pièce en deux moments très distincts : tout d'abord la conspiration contre César sous la houlette de Cassius et ensuite la contre conspiration contre les conjurés organisée par Antoine.

On retrouve dans cette tragédie bon nombre des ferments, des ficelles du scénario d'un Star Wars, par exemple. Brutus et Cassius, à eux deux, présentent à peu près les pulsions contradictoires qui animent un Dark Vador. Antoine a sûrement quelque chose d'un jeune Luke Skywalker, Portia, l'épouse de Brutus possède elle aussi certains traits de la Princesse Amidala, etc.

En somme, une trame historique aménagée pour en faire un support scénique admirable. Shakespeare ne cède à aucune facilité et l'ensemble de la pièce est remarquablement écrit. Certes on n'y trouve pas de ces tirades sensationnelles comme dans Hamlet, Macbeth, Richard III ou encore La Tempête, mais ce Jules César m'a beaucoup plu et je le place assez haut dans mon palmarès personnel des oeuvres de son auteur. Ceci dit, souvenez-vous que ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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J'ai vraiment beaucoup aimé "Jules César".
Je trouve effectivement cette pièce complètement passionnante et fascinante, de par les personnages et les intrigues qu'elle met en scène, avec une grande finesse, mêlant très bien L Histoire politique à celle des humains, ses personnages qui, tous, font L Histoire, tout en étant parfois un peu perdu au milieu d'elle (Brutus, dans le dernier acte, semble tout à fait perdu, dans une Histoire qui le dépasse)...
J'ai particulièrement aimé la scène 2 de l'acte III, qui est un pur délice en termes de roublardise démagogue, où le personnage de Marc Antoine, fait montre de toute son habileté. C'est très bien écrit et tout à fait déroutant d'actualité ; aujourd'hui encore, combien d'hommes parviennent à manipuler les foules, à grands coups de sophismes et de procédés rhétoriques complètement roublards ?
De manière générale, les dialogues sont remarquablement bien écrits (comme dans la plupart des pièces de Shakespeare) et dessinent des personnages complexes, faillibles, humains, à commencer par notre héros, Brutus. Lui et sa situation, me rappelle un peu Macbeth (ou, du moins, la manière dont je m'en souviens, n'ayant plus relu "Macbeth", depuis longtemps), pour le côté tourmenté, bien qu'il soit incontestablement moins maléfique que Macbeth.
Pourtant, bien que l'on reconnaisse chez "Jules César" des traits de "Macbeth" et la patte de Shakespeare, bien que l'on puisse faire de nombreux parallèles avec ses autres pièces, bien que l'on retrouve ses thématiques, sa manière d'écrire les dialogues, je trouve "Jules César" très surprenant ; je trouve cette pièce tellement moins "baroque", d'une certaine manière, qu'une pièce comme "Macbeth" auquel je le comparais précédemment, par exemple. Je suis également surpris par la structure adoptée par Shakespeare, avec non pas une intrigue principale et plusieurs intrigues secondaires, mais deux intrigues principales qui se succèdent dans la pièce, ce qui, bien que le lien entre les deux soit logique, empêche un peu la pièce d'être aussi forte qu'elle l'aurait sans doute été, avec une intrigue principale où la tension monte, jusqu'au final, ce qui m'empêche de l'apprécier autant qu'"Othello" ou "Richard III", par exemple. C'est cependant franchement plaisant de retrouver le grand Shakespeare, et les reproches que j'ai à lui faire sont vraiment extrêmement marginaux, ont très peu gêné ma lecture de cette pièce et, bien que Shakespeare, m'ait habitué à un peu mieux, je n'en suis pas moins globalement satisfait de cette pièce.
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C'est plutôt rare mais c'est par le cinéma que j'ai découvert cette pièce de théâtre de William Shakespeare. Il y a plusieurs adaptations mais c'est celle de Joseph Mankiewicz de 1953 avec Marlon Brando dans le rôle de Marc Antoine qui m'a donné envie de lire la pièce.
Certes, la version est américaine mais on est bien à Rome en 44 avant J.-C. et l'anglais fait écho à la langue de Shakespeare.
S'il a sans doute pris quelques libertés avec l'histoire on peut difficilement lui reprocher puisque puisqu'il s'est basé sur le récit de Plutarque pour raconter la conspiration contre Jules César.

De retour de la guerre, César est acclamé par le peuple. le vainqueur accompagné de Marc Antoine, son fidèle lieutenant, a pourtant des ennemis qui lui reprochent d'être trop ambitieux, de vouloir devenir roi en faisant de Rome une dictature et des romains des esclaves. Les conspirateurs défendent la République et c'est sur cet argument que Cassius manipule les sénateurs et les convainc de la menace qui pèse sur Rome. Brutus, le fils adoptif de César, rejoint alors le complot et accepte de participer à l'assassinat de celui qu'il aime, au nom de la liberté.
Les conséquences seront désastreuses car Marc Antoine et Octave César vont prendre le pouvoir en semant la terreur et déclarer la guerre aux conspirateurs.

On retrouve un oracle et un spectre comme souvent chez Shakespeare. Les cauchemars aussi ont un sens et ce côté fantastique est approprié à la situation tragique.
Ce que j'aime moins ce sont les rôles de femmes relayées au deuxième plan et trop soumises à mon goût. C'est donc une histoire très "testostéronée" comme cela s'imagine dans la Rome antique.


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Le semaine dernière je suis allée au théâtre pour une représentation de "Jules César"... je n'avais pas eu le temps de lire cette pièce au préalable. Et en arrivant j'ai me suis rendue compte que cela allait être un peu gênant : la pièce était jouée en VO. Alors, il y a bien les surtitrage, mais pour prendre plaisir au jeu des comédiens je ne passe pas mon temps à lire le texte. Je me suis donc empressée de lire le texte.
Je pensais ne pas avoir tout compris, mais finalement ce n'est pas le cas. Par contre évidemment, il y a toutes ces nuances dans le texte que je ne pouvais pas comprendre... J'ai déjà beaucoup de mal en français, alors en anglais....
Je trouve ici un travail assez intéressant sur l'ensemble des personnages. Tous ne servent que leurs intérêts, et les exercices politiques sont remarquables : tout n'est que manipulation et arrangement avec la vérité.
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J'ai été attirée par la lecture de cette tragédie à cause de la mention récurrente qui y est faite dans le roman Une prière pour Owen que j'ai lu récemment. Sans cela, je n'aurais probablement jamais lu cette pièce peu connue du célèbre auteur. On y retrouve pourtant de nombreux éléments qui caractérisent les tragédies de Shakespeare.

Certains personnages ont des caractères ambigus. A l'image du célèbre Brutus, pas tout à fait traître à César mais qui participe malgré tout à la conspiration avec l'ambition de sauver la République. Ou encore Octave, dont on peut douter des raisons profondes de son alliance avec Antoine dans le clan des vengeurs de César. En cela, Shakespeare dresse des portraits réalistes et intemporels de la nature humaine.

La langue de Shakespeare (et la traduction qui en est faite) révèle une grande maîtrise des dialogues. Les joutes oratoires entre les personnages ou encore leurs discours sont riches de sens et il convient de s'y pencher attentivement pour en déceler les subtilités.

Il s'agit d'une pièce très intéressante d'un point de vue historique. On voit que Shakespeare s'est documenté et il nous livre ainsi une version fidèle de la fin de Jules César et des suites de son assassinat.
Cette pièce riche et complexe reflète bien tout le talent de son auteur.
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Faire revivre ainsi une grande scène de l'histoire antique est assez passionnant. J'en étais restée aux explications données en cours de latin : le complot, l'assassinat, "tu quoque fili ?"... du sang, du sang, du sang... et la mort ! (oups désolée, déformation depuis le visionnage du film d'animation Zootopie, je me reprends). Shakespeare s'attarde ici sur l'avant et l'après, les motivations des comploteurs et leur destin (même si, l'unité temporelle théâtrale étant quasiment respectée, le destin est forcément "condensé"). Les discours sont forts et le langage n'est pas du tout un frein à la compréhension (peut-être que cela dépend de la traduction en notre possession, je ne saurais le dire). N'étant pas habituée à lire du théâtre, j'ai apprécié cette expérience.
Merci
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Mon premier Shakespeare et mon premier coup de coeur.
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Honneur, amitié, trahison, grandeur d'âme... Une pièce que j'ai aimée lire et qui m'a happée par son souffle épique et dramatique.
Shakespeare se révèle une fois de plus comme un fin connaisseur de l'âme humaine.
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Une tragédie historique comme on l'aime. J'ai vraiment adoré. Une tragédie simple mais efficace. La personnalité des personnages qui évolue au fil de la pièce m'a donné l'envie de la lire encore plus vite pour connaître la fin. J ai vraiment adoré. du grand Shakespeare.
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Une splendeur que la pièce dediée à ce grand empereur romain par Shakespeare qui se plonge donc dans la Rome antique et sort de son univers habituel pour notre plus grand plaisir !
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