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sur 857 notes
Nous touchons à une grande oeuvre : le Roi Lear de Shakespeare. Grande par son histoire, grande par sa postérité, grande par sa paternité –est-il possible d'émettre une nuance ? Cette histoire est tout simplement incompréhensible.


Heureusement, le protagoniste de la pièce - le Roi Lear- se distingue aisément de ses autres pairs. de même, on cerne à peu près ses trois filles : Goneril, Régane et Cordélia. On comprend que les deux premières sont de perfides hypocrites assoiffées par la promesse d'un héritage qui ne saurait tarder tandis que la dernière est un tendre agneau, aimant son père d'un amour sans borne et sans conditions. On commence à perdre pied lorsque, tentant encore de démêler l'hypocrisie du véritable amour filial, des gonzes se ramènent sur le devant de la scène pour participer au raffut. Ce sont les ducs d'Albagny et de Cornouailles, époux de l'une ou de l'autre des deux premières soeurs. S'il n'y avait que deux ducs, on s'en sortirait encore, mais c'est sans compter les comtes de Gloucester et de Kent, qu'on essaie d'attribuer encore à d'autres femmes ou de lier de parenté avec Lear sans jamais y arriver. Avec une notice sous les yeux, on comprend que l'un est le père de deux fils : l'un est légitime et se nomme Edgar, l'autre est illégitime et se nomme Edmond. On s'en fiche un peu mais il semblerait que ce soit crucial pour le développement de l'intrigue autour de Lear. Comme si la situation n'était déjà pas assez compliquée, Edgar et Edmond sont rivaux et pour sauver son père de la perfidie d'Edmond, Edgar se déguise et prend le nom de Tom, mendiant de Bedlam. Si Lear est devenu fou, on comprend pourquoi : on le deviendrait pour moins, et c'est encore sans avoir évoqué Oswald, le fou du roi, le roi de France, le duc de Bourgogne et d'autres valets sans nom. Leur vie à tous est drôle et gaie : le matin, en se levant, leur préoccupation principale est de savoir qui et comment abattre leur ennemi. L'ennemi change souvent de tête au fil des saisons.


On peut être ébloui par l'intrication des quiproquos et querelles liant les personnages du Roi Lear : Shakespeare semble en effet avoir voulu donner de la densité à son propos qui, tout bien résumé, est un pamphlet contre l'hypocrisie et les relations envenimées par les conflits d'intérêts. Comment faire simple lorsqu'on peut faire compliqué ? En bon précurseur de Barbara Cartland, Shakespeare tisse des intrigues dont la vilenie doit susciter une attention de chaque seconde jusqu'au dénouement final qui, bien que tragique, n'est pas si scotchant qu'on veut bien le dire.


Si le Roi Lear n'impressionne donc pas particulièrement par son fond, sa forme accroche davantage en révélant contre son gré des intentionnalités qui donnent enfin une consistance à la pièce. Comme dans Timon d'Athène, Shakespeare donne la parole à des personnages que l'humanité a déçus. Leur colère jusqu'alors contenue trouve le cadre de la scène pour s'exprimer dans des tirades qui côtoient les sommets de l'insolence et du baroque. le Roi Lear et ses problèmes passent au second rang des préoccupations lorsque les plaintes plus sourdes et plus profondes de Kent et d'Edmond se laissent entendre et le Fou, figure grotesque de son entourage, devient le révélateur non seulement de son désespoir mais aussi de la tragédie universelle de l'homme perverti par la société.


En se focalisant sur l'intrigue du Roi Lear, peut-être passe-t-on à côté du vrai Shakespeare, celui qui se lamentait silencieusement et dignement sur une solitude absolue.

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Le Roi Lear, je vais le dire tout de suite, est l'une des plus belles, des plus somptueuses tragédies de William Shakespeare. le mieux, évidemment, c'est de la voir représentée, une chance que j'ai eu, mais le texte en lui-même est si extraordinaire que j'ai couru à la librairie la plus proche le lendemain!

Le début de la pièce est bien connue: le roi Lear vieillissant veut partager son royaume entre ses trois filles. Seulement, voilà, il décide de donner la plus grande part à celle qui l'aimera le plus, et leur demande donc de chanter ses louanges. Goneril et Regan, les aînées, protestant de leur affection avec des grandes phrases, mais Cordelia , plus sincère dans ses formulations et bien qu'affirmant aimer Lear, se retrouve déshéritée. Ce faisant, le Roi amorce une tragédie qui emportera une grande partie des protagonistes!

Tragique, funèbre, étude de la nature humaine mêlée de débat sur la folie, la raison, la prédestination, c'est une pièce qui marque ceux qui la découvrent (surtout quand on ignorait sa fin comme c'était mon cas)
J'ai forcément été influencée par l'excellente mise en scène, après tout le théâtre prend vie ainsi, mais ce texte mérite sa chance sous toutes ses formes, foncez!
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Le Roi Lear a décidé de partager son royaume entre ses filles en fonction de l'amour qu'elles lui portent. Les deux aînées reçoivent la part du lion tandis que la plus jeune est bannie et déshéritée, jusqu'à être privée de sa dot. En parallèle, le comte de Gloucester, dupé par son fils bâtard qui convoite son héritage, condamne son fils légitime.

Les deux intrigues finissent par se rejoindre et les deux pères vont avoir l'occasion de regretter leur crédulité et les actions injustes qui en ont résulté.

La pièce traite avant tout de l'amour filial et de l'aveuglement des parents. Les évènements sanglants qui en résultent (c'est une tragédie, on ne fait pas dans la dentelle ^^) frappent l'ensemble du pays. L'auteur met l'accent sur les conséquences des dissensions familiales des puissants sur la société. On retrouve un thème que j'ai souvent rencontré dans les légendes d'origine celtiques dont il semble que Shakespeare aurait pu s'inspirer: la dislocation du royaume suite à l'affaiblissement ou aux actes injustes du souverain.

Une lecture très intéressante de par les thèmes abordés, qui propose de beaux personnages et offre quelques belles tirades. Certains passages sont assez touchants, notamment la rencontre entre le comte, aveuglé tant métaphoriquement que littéralement, et son fils injustement condamné. le trio de soeurs rappelle un peu Cendrillon (on a les références qu'on peut ^^), même si la fin est évidemment plus tragique ici.

Très belle pièce, j'espère avoir l'occasion d'en voir une adaptation. Si vous en avez une à me conseiller, n'hésitez pas
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Il était une fois un roi en désarroi. Un roi qui ne savait pas lire au-delà des mots.

Un jour, alors qu'on lui faisait la cour, il se méprit sur les paroles de ses filles. Il ne fut sensible qu'à la flatterie et ne perçut pas ce jour-là la vanité des aînées ni n'embrassa la vérité, sortie de la bouche de sa préférée, la cadette. Il fit une erreur d'interprétation et répudia pour cela sa fille.

Le roi Lear ne savait pas lire mais il apprit à lire. The King Lear learned.
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Tragédie en cinq actes en vers et en prose, "Le Roi Lear" a été écrite au début du XVIIème siècle par William Shakespeare.

La pièce s'ouvre sur la salle du trône du Palais royal de Grande-Bretagne. le Roi Lear y tient séance. Devenu âgé, il veut préparer sa succession: il a fait réunir ses trois filles : Goneril, l'aînée, épouse du duc d'Albany, Régane, mariée au duc de Cornoailles et la cadette Cordélia qui bientôt sera mariée au roi de France. À chacune d'elles, il veut offrir une part égale du territoire de son vaste royaume. Pour le mériter tout à fait, il veut que Goneril, Régane et Cordélia prononcent tour à tour un éloge tout dédié à sa personne de roi et de père.
Si les deux premières sont convaincantes dans la beauté et l'éloquence des mots prononcés, Cordélia la dernière est elle empruntée et n'a que la sincérité de son coeur tout dévoué et aimant. C'est trop peu et bien plus que ne peut en supporter le Roi Lear qui s'emporte alors violemment contre elle. Devant toute l'assemblée réunie, il la répudie et la chasse du royaume. Cordélia la plus aimante des filles est anéantie par cette cruelle décision. En cet instant, le Roi Lear va connaître de nombreux tourments...

Tragédie prestigieuse de Shakespeare, "Le Roi Lear" est une oeuvre sombre, pleine de tensions accumulées et où le cynisme et l'esprit de duperie des personnages l'emportent. C'est aussi une peinture sur la vieillesse, sur la déchéance physique et morale, sur la folie qui parfois l'accompagnent, une critique des machinations, des intrigues nouées jusque dans le sommet du pouvoir, dans la famille royale.
Cette dénonciation de l'auteur ne fait apparaître que plus belle la sincérité, la piété filiale, la fidélité (Cordélia, le duc de Kent, Edgar) quand elles apparaissent.

Cette pièce écrite il y a plus de quatre siècles n'a rien perdu de sa vraisemblance, de sa riche éloquence. Une oeuvre remarquable.
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Shakespeare est un grand auteur mais il est difficile d'en comprendre les clés.
Les textes d'autrefois étaient d'une richesse par rapport à ceux de maintenant.
Un auteur qui a traversé les siècles, des auteurs qui se feront oubliés en une année.
Mais soyons honnête avec vous, il s'agit d'un français soutenu avec des expressions d'une autre époque.
Du coup, il faut un temps d'adaptation surtout avec cette pièce de théâtre moins connue que Roméo et Juliette, Hamlet ou encore Othello.
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« le Roi Lear » est souvent citée comme la pièce la plus aboutie de William Shakespeare. Ecrite après le règne d'Elisabeth 1ère, pendant le règne de son successeur Jacques 1er, alors que le pays était en guerre contre les espagnols, elle réunit les questionnements d'une nation troublée.

Las du pouvoir Lear veut laisser le pouvoir à celle de ses filles qui s'en montrera la plus digne selon ses critères, c'est-à-dire celle qui lui montrera le plus son amour. Goneril et Regane se lancent dans un discours exagéré et mensonger là où la benjamine et préférée de Lear, Cordelia, refuse de jouer le jeu de la flatterie et choisit la sincérité. Lear la bannit et lègue son royaume à parts égales aux deux ainées…qui ne tardent pas à le mettre à la porte. Lear errera jusqu'à retrouver Cordelia mais ne pourra la sauver de la pendaison et mourra près d'elle. Parallèlement le comte de Gloster est confronté aux aspirations de ses deux fils, l'un légitime, l'autre bâtard. L'un sera fidèle au père, l'autre le trahira. Les trois mourront. Et puis il y a Kent, le fidèle serviteur rejeté par Lear, qui restera son ombre protectrice.

Avec le Roi Lear le barde aborde la question du pouvoir dans sa globalité, et se penche sur sa dimension éthique. Au travers chacun des personnages il questionne l'ambition, la loyauté, l'abnégation de soi, la solidarité. A la folie de Lear et d'Edmond Shakespeare oppose la sagesse de Kent et de Cordelia. Et si Gloster devient aveugle physiquement ce n'est que pour mieux répondre à l'aveuglement de Lear face aux sentiments des êtres qui l'entourent. Les rôles sont perpétuellement inversés, tel le fou du roi qui gouverne avec plus d'entendement que le roi qui n'entend plus rien à la notion de gouverner. Vengeance, duplicité, double sens, manipulation : notre vision de l'Angleterre de Lear est démultipliée. Mais si c'est la notion de pouvoir qui est au coeur du début de la pièce, progressivement c'est la condition de l'être humain face à la mort qui prend le pas sur la réflexion, laissant paraître toutes les ambiguïtés de l'esprit et ses réactions parfois contradictoires face à l'inéluctable.

Un texte dense et intense qui fascine. Lear est un personnage complexe auquel tous les comédiens veulent se frotter avec l'âge, chacun en donnant sa vision. Un rôle exigeant et difficile.
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Aaaah, de la tragédie sanglante, sur le mal! Shakespeare, ce maître...

Celle-ci, un peu moins connue que les autres, se veut quelque part plus sombre que Macbeth, son personnage le plus positif trouvant la mort à la fin, et elle est tout aussi riche, les personnages évoluent. Dans les meilleures pièces de Shakespeare, les sentiments du lecteur à la fin de la pièce concernant les personnages ont parcouru du chemin depuis le début. Lear, au commencement, est un pauvre vieux roi, qui a fait son temps, qui se laisse abuser par des démonstrations d'affection, puis revient sur ses décisions... On est dans le camp de ses filles.

Puis tout se renverse. Elles basculent dans l'ingratitude, s'arrachent le pouvoir, Lear, après force épisodes de folie, regagne la sagesse dont il se réclamait depuis le début alors qu'il l'avait perdue... Et en cinq actes, l'affect du lecteur est bouleversé. On ne saurait résumer les personnages, comme souvent avec le maître Shakespeare, à ce qu'ils étaient à l'acte I ou ce qu'ils sont devenus à l'acte V, il faut passer par toutes les étapes pour les percevoir intégralement.

L'intrigue B, si on peut l'appeler ainsi, entre Gloster, Edgar et Edmond, est également très réussie.
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Bienvenue dans une pièce sombre, très sombre, où les méchants ne sont pas punis, à moins de sceller eux-mêmes leur sort dans l'aveuglement de leur cupidité, et où les gentils ne reçoivent en récompense de leur loyauté et de leur vertu que le poids des conséquences de leurs actes, et de ceux des autres.
Le Roi Lear est vieux, et il décide d'abdiquer. Pour répartir son royaume entre ses trois filles, il lui vient une idée saugrenue : il leur donnera à chacune en fonction de l'amour qu'elles lui portent. Mais comment juger de l'amour que quelqu'un nous porte ? le Roi Lear, plus vieux que sage, hélas, s'en remet à l'éloquence et à la flatterie, ouvrant ainsi la porte au malheur.
Ses deux aînées, Régane et Goneril, rivalisent de belles phrases tandis que Cordélia, seule sincèrement attachée à son père et perplexe devant le procédé se montre fort peu diserte. Fâché, Lear la déshérite. Des deux prétendants à sa main, le Duc de Bourgogne se rétracte, tandis que le Roi de France, reconnaissant sa valeur, la prend pour épouse telle qu'elle est, désormais pauvre et sans dot. le Comte de Kent, effaré, considère qu'il est de son devoir de dire son fait au roi, ce qui lui vaudra son bannissement immédiat. Qu'à cela ne tienne ! Il reparaîtra aussitôt sous un déguisement pour continuer, par loyauté, à veiller sur son suzerain.
Prenant dans un premier temps ses quartiers chez Goneril, Lear se fâche devant la désinvolture avec laquelle elle le traite, et décide de partir chez Régane. Informée de sa venue par le messager de sa soeur, elle plie aussitôt bagage et part chez Gloucester, un vassal, pour éviter de recevoir son père.
Gloucester de son côté, n'est peut-être pas aussi vieux que Lear, mais il n'a guère plus de sagesse. Edmond, son fils illégitime, a réussi à le convaincre qu'Edgar, son fils légitime, voulait attenter à sa vie pour hériter à sa place, et Gloucester l'a cru. Edgar a fait croire qu'il s'était enfui, mais il est toujours présent, déguisé en mendiant, simulant la folie.
Tout ce petit monde se retrouve chez Gloucester, atterré par la façon dont Lear est traité. Pris à partie par ses filles, Lear quitte le château et part errer dans la lande, en pleine tempête, accompagné de son fou, ce qui donne une des plus beaux moments de la pièce. le fou joue avec les mots et renverse les rôles : c'est bien Lear, au final, le vrai fou de l'histoire.
Pendant ce temps, Cordélia, qui a gardé un oeil sur son père, a appris par ses espions ce qui se tramait et s'apprête à débarquer une armée. Informé, Gloucester décide d'aider Cordélia car il est fidèle à Lear. Hélas, il se confie à Edmond, qui le trahit aussitôt, sautant sur l'aubaine d'éliminer le père après avoir écarté le frère. Il n'arrêtera d'ailleurs pas là ses manigances, séduisant au passage les deux soeurs, Goneril et Régane.
Tout ira alors de mal en pis, et peu survivront aux événements. Albany, le mari de Goneril, se conduira plus honorablement quand il comprendra qu'il a été utilisé, Gloucester, qui, entre temps aura payé le prix fort de son aveuglement, le Comte de Kent, et Edgar, tous deux véritables héros dans l'âme, mais souvent impuissants dans le tumulte de l'action, sont les seuls à en sortir la tête plus ou moins haute.
A la lecture de cette pièce, j'ai le sentiment qu'elle n'a pas été écrite pour divertir. J'ignore quelle morale, quel avertissement Shakespeare avait en tête quand il l'a composée, mais les messages que je perçois aujourd'hui sont de deux ordres : le premier, c'est que nos actes, nos choix, ont toujours des conséquences, et qu'il nous faudra bien les endurer. Alors autant y réfléchir et essayer d'agir sagement. le second, certes anachronique, c'est que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.
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Un classique qui se lit aisément. Une tragédie shakespearienne qui mêle moments de grands bonheurs et de grande détresse et qui conduit à réfléchir sur les liens entre le nouveau et l𠆚ncien, les relations entre les générations, la fin d’un monde et le début d’un autre. En somme, une pièce qui ne saurait vieillir en ce qu𠆞lle pose des questions intemporelles.
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