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sur 138 notes
Huit nouvelles de l'exquise écrivaine Bulbul Sharma.Déjà le titre "mes sacrées tantes",(v.o."my sainted aunts"), donne le ton.
Huit histoires de femmes indiennes qui voyagent, seules, en famille,pour aller voir un fils, se marier, pour échapper à un crime qu'elles croivent avoir commis, fuir une belle-famille tyrannique...voyages salvateurs ou non , mais qui changeront à jamais leurs vies.Des voyages aussi dans le temps ("Jusqu'à Simla en tonga",se déroule dans la premiére moitié du siècle dernier).
Des histoires qui racontent le drame du quotidien régit par la tradition que ces femmes essaient de contourner avec courage. Cette tradition qui donne froid dans le dos,comme le destin terrible des veuves, les mariages arrangés à l'âge infantile ,obligation de la femme mariée de vivre avec les beaux-parents,à la solde de ces derniers....
Écrites en 1992, je pense qu'en vingt-cinq ans le sort des femmes a quand même évolué,bien que la base de la tradition est toujours présente.
Certaines nouvelles peuvent paraître longues pour qui n'est pas indophile, mais saupoudrées d'une bonne dose d'humour, elles sont trés, trés agréables à lire!
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Même sujet général que dans Mangue amère : l'Inde, sa société, ses traditions, ses conventions, et le poids qui pèsent sur les individus, hommes et - surtout - femmes. Or, si Mangue amère sombrait dans une ambiance triste où il semblait que chaque destin était joué d'avance, le ton de Mes sacrées tantes est résolument humoristique. Ce qui ne veut pas dire que la société décrite soit plus indulgente pour ses membres, mais qu'elle est observée d'un oeil différent.

Ici, l'émancipation est encore possible. Ce n'est pas toujours très clair, mais il me semble que la plupart des histoires prennent place dans une Inde encore colonisée, d'où peut-être cette vision d'un espoir à venir, et non d'un futur inéluctable. Car l'émancipation peut être familiale, individuelle, collective, politique.

Le corset des traditions n'en est pas moins pesant, mais l'on voit, par exemple à travers le portrait de vieilles femmes d'un abord revêche, à l'air insupportable, comment on peut s'en jouer tout en maintenant une apparence de parfaite respectabilité. Car, en Inde comme ailleurs, suivre les règles de la société, c'est avant tout une question d'hypocrisie.

Les odeurs de cuisine, très présentes dans Mangue amère, m'ont quelque peu manqué. Mais j'ai beaucoup aimé le ton ironique de Bulbul Sharma et la fin de la seconde nouvelle m'a fait éclater de rire. Ce qui n'est pas si courant lorsque je lis un livre !
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Il y a un peu de Tatie Danielle version hindoue et beaucoup d'humour à la manière de "trois hommes et un bateau" dans ce recueil de nouvelles qui nous présentent le visage de L'inde actuelle à travers des femmes très différentes. L'art de la nouvelle consiste ici à ciseler des portraits aussi riches que chaleureux, dans situations originales, et à nous montrer le rapport des femmes hindoues avec leurs maris. Pleins d'humour, chaleureux et humains, ces textes nous entraînent dans les profondeurs de l'Inde, celle non seulement des rites et des traditions, mais aussi celle des usages de la vie quotidienne, des petits gestes et des habitudes, de tout ce qui compose une existence aux détours parfois inattendus. Ce livre se savoure comme un plat délicatement épicé , c'est un régal !
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Des nouvelles malicieuses et caustiques. des portraits de femmes indiennes pas prêtes du tout à se faire brûler sur le bûcher de leur cher époux...Plein de saveurs, d'épices et de sourires!
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La colère des aubergines m'avait mis l'eau à la bouche. Cet autre recueil n'est pas aussi appétissant : BulBul Sharma continue de dévoiler le fonctionnement des familles indiennes, toujours du point de vue des femmes, toujours avec un humour léger, la galerie de personnages est toujours large, les portraits sont toujours intéressants (par exemple celui des tantes hypocondriaques).
Mais ?
Mais, s'il se passe quelque chose dans ces histoires : changement de vie pendant « Les premières vacances de R.C .» et quelques autres, au moins changement radical de point de vue dans « Le pèlerinage de Mayadevi », s'il y a plus de narration que dans le précédent recueil, il y a moins de cuisine, moins d'odeurs, moins de goinfres et de gourmands -je vous rassure, il en reste un peu.

Et il y a pour moi toujours autant de stupeur devant cette image figée de la société indienne, ses castes, ses hiérarchies non écrites, ses coutumes difficiles à comprendre. Faute d'introduction allant dans ce sens, ou de subtilités de traduction qui m'orienteraient, j'ai du mal à croire qu'il s'agit là d'une mise en lumière qui vaudrait critique : l'auteure nous régale de la finesse de son analyse, pas d'espoirs de changement. La femme sera soumise, la petite fille mariée à 6 ans, la dominante dominera, la patronne ne s'inquiétera pas de ses servantes... et cela jusqu'à la fin des temps ?
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En train, en avion, à pied, en voiture...Peu importe le moyen, l'important c'est de partir, semblent nous dire les femmes mises en scène dans ces nouvelles. Certaines vont visiter un proche, d'autres partent pour se marier, d'autres pour échapper à leur belle-famille, mais toutes ont l'occasion de se réinventer, d'échapper, ou de tenter d'échapper, à ce qu'elles étaient dans une société qui imposent encore aujourd'hui leur place aux femmes. Il y a de l'humour et de la tendresse dans ces textes, mais aussi une dénonciation farouche de ce carcan imposé, et de la bêtise humaine.
C'est ma première rencontre avec cet auteur mais je reviendrai!
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Je dois reconnaître un premier fait : le genre de la nouvelle n'est vraiment pas fait pour moi (mis à part les nouvelles de Guy de Maupassant, extrêmement concises). J'ai besoin de plus de temps pour m'imprégner des personnages, d'autant plus que leur culture, leur manière d'être et de penser sont radicalement différents de la mienne. J'avais éprouvé moins de difficulté avec Compartiment pour Dames d'Anita Nair bien que chaque femme raconte tour à tour son histoire. L'enchâssement de chaque récit dans un récit plus vaste, le crescendo dans la désespérance y était sans doute pour beaucoup.
Ici, le ton est plus varié, et parfois même franchement comique. Je pense en particulier à deux nouvelles, le pèlerinage de Mayadevi et Les premières vacances de RC. Dans le pèlerinage de Mayadevi, l"héroïne prend l'avion pour la première fois, pour rendre visite à son fils, dentiste à Londres. Elle ne l'a pas revu depuis des années parce que môssieur a pris l'avion une fois pour l'Angleterre et qu'il n'a jamais osé le reprendre depuis. Tant pis pour les périls encourus : sa vieille mère va lui montrer ce que c'est que le courage, en dépit des risques qu'elle prend, et lui rappellera les devoirs qu'un fils doit à sa mère. Non mais ! Elle a même appris l'anglais de manière intensive afin d'être fin prête le jour dit. Ne croyez pas que ce voyage se passera exactement comme prévu, et si Mayadevi renvoie certains européens à leurs clichés et autres phrases toutes faites sur l'Inde, elle est profondément émue par Martha sa belle-fille, qui lui offre quelque chose, au contraire des autres membres de sa famille qui ne lui donne que ce qu'elle leur a demandé.
Dans les premières vacances de RC, nous avons ce fameux RC, chef d'entreprise à la vie réglée à la minute près. Il régente mère, femme et fille d'un chronomètre de maître, et gare à celles qui changerait quoi que ce soit à sa vie !!!! Pourtant, c'est lui qui décide d'emmener toute sa famille en voyage. S'il s'était douté de toutes les changements que celui-ci allait apporter dans sa vie.... il serait parti beaucoup plus tôt.
Quant aux Sacrées tantes, qui donnent leur nom au recueil, nous les retrouvons dans Les tantes et leurs maux, la troisième nouvelle. Des maux, elles en ont, et pas qu'un seul. Je crois en fait que leur existence a été traversée par tellement de maladies que c'est une chance bien réelle qu'elles soient parvenues jusqu'à l'âge qu'elles ont. La rencontre avec la veuve d'un médecin, lors qu'un voyage en train, changera leur vie : que de nouveaux maux ne vont elles pas connaître grâce à elle !!!
Tout n'est pas aussi riant dans les autres nouvelles, et le mariage reste souvent douloureux pour les femmes. La "trop grande épouse" de l'avant-dernière nouvelle doit son malheur à sa grande taille - 1 m 75 - ce qui donne des accès de fureur à son nabot de mari. La manière dont elle retrouve sa liberté face à la violence de son mari est extrêmement courageuse. Autre extrême : la très jeune mariée n'est qu'une enfant lorsqu'elle est envoyée dans le palais de son mari. Son père a voulu un mariage somptueux pour elle, elle découvre non seulement la condition de femme mariée, dans une famille où la grand-mère règne comme une despote, mais aussi celle de veuve, en la personne de la toute jeune Uma, dont le mari est décédé.
Mes sacrées tantes est un recueil que je conseillerai aux amateurs de nouvelles et à ceux qui veulent découvrir petit à petit la littérature indienne.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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J'espère que vous aimez les voyages en train car plusieurs vous attendent, que ce soit avec de jeunes mariées, des tantes pas très discrètes ou avec une jeune femme partant de sa famille en cachette. Vous connaîtrez aussi La vie dans un palais.

Je me suis laissée charmer par ces tranches de vie, découvrant des paysages de l'Inde, des scènes du quotidien, des personnages aux moeurs et coutumes qui m'étaient totalement inconnues. le style est agréable, l'immersion est immédiate et rien ne freine la lecture. Même pas les quelques mots de vocabulaire expliqués dans le glossaire.

De l'humour, des sentiments, des destins qui basculent, ces histoires m'ont parfois touchée, ou fait rire mais ne m'ont jamais laissée indifférente. Pas de clichés, mais un regard avisé, je pense sur la société indienne.

C'est un moment de lecture-plaisir comme je les aime. Je suis ravie de ce voyage littéraire.
Lien : http://www.lelivroblog.fr/ar..
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Un plaisir de lecture grâce à l'humour parfois grinçant de son auteur. Ce sont des nouvelles comme autant de chroniques de vies matrimoniales de gens ordinaires en Inde. Les relations familiales sont souvent acides, faites de non dits et d'incompréhension... Des situations pittoresques et délicieuses. Se lit à vitesse grand V !
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant l'Inde pour décor. Chaque nouvelle est centrée sur le parcours initiatique d'un personnage, de son rapport souvent complexe au monde qui l'entoure. Une personne apprend la reconnaissance et le lien nécessaire aux autres, une autre apprend à s'ouvrir au monde et à la vie. Ce sont des petites histoires qui sont ainsi racontées. C'est vraiment une écriture très originale, entre le récit et le conte. On se balade dans ces différentes nouvelles un peu comme on se promènerait dans un parc avec différents paysages. de plus, les fins sont souvent une ouverture sur la vie. C'est réellement à découvrir et à lire, car c'est un régal.
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