AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 750 notes
5
54 avis
4
71 avis
3
17 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aki Shimazaki , dans ce court roman qui ressemble fort à une nouvelle, nous introduit dans le sein sacré d'une entreprise japonaise. Par petites touches, dans une écriture simple et une plume légère pour un sujet pourtant grave nous découvrons les renoncements successifs, jusqu'à son amour, auxquels Takashi doit consentir pour le développement et l'équilibre de l'entreprise. C'est cruel et beau, le récit contient beaucoup de pudeur, c'est tout en finesse : l'amitié, l'amour, les relations humaines.
Aki Shimazaki nous surprend par sa chute même si on peut la deviner. J'ai savouré ce livre mon premier de cette auteure… j'ai hâte d'ouvrir un autre livre pour confirmer.
Commenter  J’apprécie          330
Tout sourit à Takashi Aoki en ce début de roman : un voyage d'affaires à Singapour qui s'est bien passé et une promotion sous la forme d'un poste à l'étranger, la perspective d'épouser Yûko Tanase, jeune femme très séduisante dont le caractère gracieux et les bonnes manières séduisent tout le monde chez Goshima, l'entreprise où ils travaillent tous les deux.

Mais nous sommes dans un roman d'Aki Shimazaki, et cette mécanique bien huilée ne tardera pas à se gripper. Yûko a été repérée par le fils du président de la banque d'investissement qui soutient financièrement la compagnie Goshima, et il souhaite conclure un miaï, soit un mariage arrangé, avec elle. Les liens initialement formés avec Takashi pourront-ils y résister ?

« Mitsuba », qui ouvre le cycle « Au coeur du Yamato », se concentre ainsi beaucoup sur le monde de l'entreprise au Japon, monde particulier bien connu, oppressant de paternalisme, qui exige de ses salariés une dévotion quasi absolue. Pour s'y faire bien voir, il faut privilégier son travail, les sorties entre collègues et supérieurs, à sa vie familiale. Ce que Takashi comprend dans un premier temps - il est un salarié , humble, efficace et très investi -, jusqu'à ce que l'entreprise lui prenne impitoyablement tout ce qu'il pensait avoir patiemment construit : une vie émotionnellement stable, un cadre professionnel pour lequel il éprouvait de l'affection et de la reconnaissance puisque son père y était cadre jusqu'à sa mort tragique en plein voyage d'affaires, et que l'entreprise avait fait beaucoup pour sa famille après cet incident.

Secrets brutalement dévoilés, certitudes brisées, déceptions amoureuses… la plume d'Aki Shimazaki semble s'être trempée cette fois-ci dans une certaine amertume pour raconter cette histoire. En effet, j'ai trouvé que ce roman était beaucoup moins lumineux que d'autres que j'ai pu lire de cette autrice, je n'ai pas retrouvé cette petite musique douce et subtile, réconfortante, qui vient enrober les aspects les plus difficiles de la vie de ses personnages. Il faut dire aussi qu'il est beaucoup exigé de ses personnages cette fois, puisqu'ils doivent choisir entre le respect de convenances sociales et leurs sentiments. La thématique de ce cycle semblant ainsi s'appuyer sur la vie de personnages malmenés par leur destin, je lirai les autres tomes avec intérêt.
Commenter  J’apprécie          320
Mitsuba est le premier tome du cycle Au pays du Yamato .
C'est en 1981 que Aki Shimazaki s'est installée au Canada, vingt années ont passé avant que ne paraisse Mitsuba.
J'avoue avoir refermé ce roman bouche bée et incrédule.
..
Takashi Aoki travaille chez Goshima ,une importante compagnie d'import-export. Il est un Shôsha-man, un homme de commerce, entièrement dévoué à l'entreprise. Pour gravir les échelons et mériter la reconnaissance de ses supérieurs il est devenu, comme de nombreux salariés nippons, corvéable à merci au nom de la sacro-sainte Entreprise. Plus de vie personnelle, peu ou pas de jours de repos , le travail passe avant ..
Il apprend ravi qu'il doit être muté à Paris, il en rêve , parle couramment français et si Yûko Tanase accepte de l'y accompagner il sera le plus heureux des hommes..

Mais voilà la société nippone des années 1980 impose ses choix et ses dictats, le puissant gagne toujours face au plus faible ...

Aki Shimazaki une fois encore m'a éblouie. Son style épuré, ses phrases d'une sobriété époustouflante confèrent à ses propos un impact exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          313
Me voici revenue dans l'univers d'Aki Shimazaki avec le premier tome de sa deuxième pentalogie, Mitsuba.
Cet opus nous plonge dans le milieu des grandes compagnies internationales japonaises et du mode de vie de leurs shôsha-men.
Ces hommes se dévouent corps et âme pour leur société allant jusqu'à sacrifier leur vie privée et/ou leur santé.

Brillant employé dans l'entreprise d'import-export Goshima, Takashi Aoki semble heureux de son sort et se sent favorisé par ses supérieurs qui lui confient régulièrement des missions à l'étranger.
Mais lorsqu'il tombe amoureux de Yuko, jeune réceptionniste dans la société, et bien que ce sentiment soit partagé, il commence à se poser des questions sur les raisons de sa mutation parisienne.

Les codes de la culture japonaise reposent essentiellement sur le maintient de l'équilibre et de l'harmonie, le "wa", et dans le cadre professionnel, cela signifie se soumettre à certaines lois tacites, telles qu'accepter de bonne grâce les ordres supérieurs, fréquenter ses collègues, travailler tard, aller boire un verre entre collègues après la journée de travail.

Un bon employé se sacrifie pour l'entreprise qui l'emploit avec force sourires et remerciements !
Pouvoir mener sa barque professionnelle comme on l'entend ne semble pas chose aisée au Japon..

Une lecture toute en douceur malgré le propos choquant.
Une plume élégante et sobre, coutumière de l'auteure et que je retrouve toujours avec un égal plaisir.
Commenter  J’apprécie          302
Aki Shimazaki vit au Québec depuis 1991 et écrit ses livres en français. Pourtant, elle est toujours classée parmi les auteurs japonais. Je doute cependant que ses ouvrages soient un jour publiés en japonais, tant la critique du passé de son pays d'origine serait loin de plaire.

Aki Shimazaki écrit sous une forme originale : cinq courts romans - environ 125 pages chacun - formant une pentalogie. Les romans peuvent se lire dans n'importe quel ordre, mettant en scène les mêmes personnages et les mêmes événements, mais vus par une autre personne.

Mitsuba est le premier tome de la pentalogie "Au coeur du Yamato". Il décrit le Japon des années 1980, alors grande puissance industrielle et financière talonnant les Etats-Unis. Mais cette réussite a un prix pour les individus. le dévouement total à l'entreprise par ses employés réduit la vie privée à portion congrue.

Takashi Aoki, trentenaire, est tout dévoué à son entreprise, qui employait également son père jusqu'à son décès prématuré 11 ans auparavant. Sa connaissance des langues étrangères lui vaut une proposition pour diriger une succursale à Paris. Sa hiérarchie lui fait comprendre qu'il serait utile qu'il soit marié pour ce poste. Aoki répugne à recourir à un mariage arrangé. Il est tombé amoureux d'une ravissante collègue, Yuko. Mais celle-ci ne veut pas épouser un employé modèle tel que lui, qui est déjà marié à son travail. Yuko a pour projet de démissionner et de partir trois mois à Montréal au Canada.

Commenter  J’apprécie          290
Et si ce n'était pas ça, l'entreprise japonaise aujourd'hui ?
Ce livre est paru en 2006, et Aki Shimazaki vit au Canada depuis 1981, écrit ses livres en français. Je voudrais croire (pardon pour l'insulte) qu'elle ne connaît plus que de loin cette partie de la société japonaise moderne.
Mais pourquoi voudrais-je le croire ? Parce que mon coeur d'artichaut aimerait que la vie ressemble aux romans à l'eau de rose et non à la réalité brutale.
J'ai bien peur hélas que ce livre ne soit d'une portée plus universelle qu'il n'y paraît au premier abord. Il semble intéressant comme description d'un monde, il a des des côtés très japonais mais les rapports entre l'argent et les sentiments, entre le pouvoir et sentiments dépassent ce cadre. le narrateur parle de ses propres sentiments et d'un pouvoir matériel (celui de l'entreprise japonaise, mais voyez plus haut) agissant sur les autres autant que sur lui, mais la situation imaginée par l'auteure place un autre personnage dans un conflit classique : sentiment contre devoir, sentiment contre pouvoir. Au lecteur de transposer d'un personnage à l'autre la brutalité extrême de ce pouvoir.
Finalement, l'impression laissée par le récit est très pessimiste : l'argent et la puissance qu'il donne mènent-ils complètement le monde ?

Aki Shimazaki fait ça par petites touches discrètes, sans lyrisme, avec beaucoup de dialogues qui sonnent juste, décrivant juste le nécessaire de ses personnages. La surface cache complètement la tempête qui n'affleure que peu, et près de la fin.
Quant à la fin : une révélation sert de couronnement (inattendu pour moi) au récit, et ouvre la porte aux autres volumes de cette pentalogie. Cependant, de même que j'ai lu avec plaisir un seul tome du Poids des Secrets, je pense que ce court roman se suffit bien à lui-même. Si j'ai envie de lire les autres volumes, c'est plutôt pour la manière de l'auteure que pour continuer cette histoire ; la construction narrative est brillante même à l'échelle d'un seul roman.
Commenter  J’apprécie          291
Ce court roman trace un portrait à la fois du Japon du point de vue sociétal, professionnel mais également du respect des traditions, du couple au détriment des sentiments et de l'humain.

L'amour n'est pas compatible avec les affaires et Takashi va le découvrir à ses dépens.

Avec sobriété mais douceur Ali Shimazaki dresse un tableau peu reluisant du Japon en y opposant la beauté et pudeur d'un amour impossible face à l'implacable respect du pays et de ses valeurs..

Commenter  J’apprécie          230
Takashi Aoki est un «Shôsha-man », un homme d'affaires d'une grande firme commerciale japonaise. Très investi dans son travail, il ne prend pas tellement le temps de rencontrer de potentielles fiancées. Pourtant, dans une société très à cheval sur l'étiquette, se marier est une priorité à son âge... Quand il rencontre la pétillante Yuko, il n'hésite pas, c'est avec elle qu'il veut veillir; Au café Mitsuba, (« Trèfle » en japonais), ils se font une promesse d'avenir. Mais il n'est malheureusement pas le seul prétendant autour de la belle Yuko...

Sobre et délicat comme une fleur de trèfle, ce court roman nous parle d'amour et de destin, mais aussi de la violence du devoir et des convenances, dans un Japon des années 80 où le poids des traditions est encore très présent.
J'avais aimé le poids des secrets, je suis séduite à nouveau par la plume élégante d'Aki Shimazaki dans ce premier tome d'Au coeur du Yamato.
Commenter  J’apprécie          230
Takashi Aoki 30 ans, travaille dans une compagnie d'import-export Goshima. Tout lui sourit, sa mission à Singapour est une réussite, il rencontre une jeune femme Yûko avec qui il s'entend à merveille et fait des projets.
Mais Yûko attire d'autres regards...
C'est délicieux de se laisser transporter par l'écriture délicate de Aki Shimazaki!
Commenter  J’apprécie          230
Il y a quelques années on m'avait proposé de travailler sur un portefeuille d'affaires japonaises. Sans très bien connaître la culture de ce pays j'ai diplomatiquement refusé, sentant bien que les pratiques commerciales et usages du monde des affaires n'étaient pas pour moi. Je savais déjà qu'au Japon on ne dit jamais « non ». C'était dans les années 1990.

Cette introduction pour dire combien « Mitsuba », le roman qui ouvre le cycle « Au coeur du Yamato » confirme l'intuition que j'avais eue à l'époque. Nous sommes au coeur de la bulle financière des années 1980. Au Japon ce sont des années florissantes, la revanche économique après l'humiliation de la défaite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La compagnie Goshima part à la conquête des marchés internationaux. Takashi Aoki est shôsha-man, employé appelé à faire une grande carrière de cadre commercial, comme son père avant lui. Il est bien intégré dans l'entreprise, participe aux soirées avec ses collègues, ne compte pas ses heures, est conscient de la bienveillance de son chef. Il ne lui manque qu'une chose pour que la réussite soit totale : une épouse. Et s'il refuse les mariages arrangés qui lui sont proposés c'est parce qu'il est amoureux de Yuko, la réceptionniste mais n'arrive pas à lui faire part de ses sentiments.

Dans ce premier tome du cycle « au coeur du Yamato », on sent que Aki Shimazaki met en place les personnages des 4 romans à venir. Ici c'est le monde impitoyable des grandes compagnies privées qui est mis en avant au travers de l'histoire de Takashi et de Yuko. Un monde où la vie privée n'a pas voix au chapitre, où il n'est pas pensable de ne pas avancer le dos courbé, ou vouloir avoir une vie de famille est mal vu.

La plume d'Aki Shimazaki est pleine de douceur, de sensibilité, de retenue tout en étant percutante. « Mitsiba » est à la fois une romance et une fine analyse de la société japonaise. L'ambiance est feutrée, les situations sont décrites avec délicatesse, les sentiments et émotions sont exprimés avec retenue y compris entre proches, le tour offrant un contraste avec la rudesse du monde des affaires (pour ne pas dire l'enfer). L'auteure excelle vraiment dans la description des drames humains. On s'attache rapidement aux personnages. On est captivé par l'histoire de Takashi, par les secrets de familles révélés, par les embûches sur le chemin de son histoire d'amour.

Deuxième incursion dans l'oeuvre d'Aki Shimazaki et toujours le même bonheur.
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (1441) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5287 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}