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sur 1423 notes
Ayant vu le film un nombre incalculable de fois, j'ai mis du temps à me décider d'ouvrir ce livre. Il fallait que je me débarrasse des images, de mon ressenti, des comparaisons qu'on fait forcément quand on dissèque deux oeuvres racontant la même histoire.

Le livre est écrit sous forme de longues lettres, qu'Eva, la mère de Kevin, écrit à son mari pour lui raconter la vie qu'elle mène depuis ce JEUDI qui a fait basculer leur vie ; pas vraiment de spoil ici, Kevin ayant commis des meurtres en masse dans son lycée, trois jours avant son 16e anniversaire.

Les lettres revisitent le passé du couple, dépeignent les émotions et le caractère d'Eva, son histoire, ses idées politiques et sociales. Très vite les lettres prennent la forme d'un pamphlet contre un pays sur les nerfs, pris entre les agressions sexuelles de Bill Clinton à l'encontre de Monica Lewinsky, la tuerie du lycée de Columbine et quelques mois plus tard, les attentats du 11 septembre.

Eva, à la manière d'une Mrs. Dolloway du début des années 2000 n'épargne pas ses comparses nouveaux riches new yorkais, critique avec cet oeil acerbe lui donnant un rôle presque snob et méprisant bien qu'on la sache dévastée par cette tragédie.

Car Lionel Shriver l'a bien compris, quand un enfant est coupable, c'est souvent la mère qu'on accuse, et par le biais de son personnage principal, l'autrice dénonce le devoir de culpabilité infligée aux femmes qu'on voudrait parfaites, surtout dans le monde occidental et particulièrement aux États-Unis.

J'ai mis presque trois semaines à venir à bout de 600 pages. C'est un roman dense, et bien que je connaissais la fin après avoir vu le film, j'ai eu du mal à dévorer ce roman à toute vitesse. Besoin de poser le livre pendant plusieurs jours, pris d'étourdissement à la fin de chaque lettres, nourrissant un ressentiment certain pour l'espèce humaine. Il y a cette envie de savoir ce que l'on ressent dans ces moments là, un coté voyeur malsain à décortiquer l'âme d'une femme, de son pays, de ses proches lorsque tout s'effondre qui ne peut que donner raison aux propos du roman.

Il faut qu'on parle de Kevin est un grand roman, qu'on ne lit pas à la légère et dont les grosses cicatrices qu'il nous inflige ne se refermeront pas de sitôt.

C'était brillant, vous êtes prévenus !
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Kévin, un adolescent américain de 16 ans a abattu de sang froid 7 élèves et 2 adultes de son lycée.

Et celle qui d'après le titre du roman témoigne d' un besoin impérieux de parler de lui, c'est sa mère: Eva qui adresse au père de Kévin: Franklin, l'époux dont elle est séparée, une succession de lettres dans lesquelles elle revisite à la lueur de ce drame les vingt années de leur vie de couple et de parents.

Son regard est celui d'un archéologue ou d'un chirurgien qui recherche les racines profondes de l'acte de celui qui incarne « le Mal absolu »
Elle revient sur l'éducation différente qu'elle et Franklin ont reçue, elle réfléchit à leur rapport respectif au travail et au besoin d'enfant, elle analyse son propre ressenti lors sa grossesse, de son accouchement, de ses premiers contacts avec le bébé.
Elle rappelle à Franklin les nombreux épisodes difficiles vécus avec cet enfant intelligent mais sournois, manipulateur et considéré comme dangereux dès l'école maternelle, les moments où ils se sont affrontés sur la manière de réagir face à l'énigme que constituait la personnalité de cet enfant « différent » apparemment apathique . Difficile de « maintenir la fiction d'une famille heureuse ».....
Elle rédige aussi pour lui le récit du massacre, du jugement au tribunal, puis le compte rendu de ses visites au parloir de la prison où Kévin est incarcéré pour de nombreuses années .
Toujours partagée entre le désir d' exonération et celui d'expiation, elle ne cesse de s'interroger sur sa propre part de responsabilité dans la dérive de celui qui reste son enfant.

IL FAUT QU'ON PARLE DE KEVIN constitue l'observation d'un microcosme familial d'une rare acuité qui interroge le lecteur ( et plus encore, je crois, les lectrices ), il témoigne également d'un regard acéré sur les valeurs de l'actuelle société américaine est roman
J'ajoute que ce riche et puissant roman est habilement construit car Lionel Shiver distille au fil de ses pages quelques surprises qui jettent un éclairage nouveau sur l'ensemble de l'oeuvre
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738 pages où Eva dissèque son rapport à la maternité et à la parentalité. Pages après pages, l'on tente de comprendre le sens de ce roman magnifiquement bien écrit dans lequel chaque mot a une importance. Pendant la longue lecture de ce livre, j'ai ressenti un panel d'émotions: tristesse, colère, dégout et j'en passe.
Les vérités et informations délivrées pages après pages vous explosent entre les mains. Chaque information vient contredire, compléter ou nuancer une autre ; le tout mis ensemble se dessine la toile complexe de Kevin et de sa personnalité glaçante d'être morne et indifférente. Cheminez avec les Katchadourian, chez qui l'on sent très vite que "quelque chose va céder", "quelque chose dérange", "quelque chose n'est pas net". Vous ne sortirez pas indemne de ce livre qui dérange.
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J'ai choisi de lire ce livre parce que le titre m'attirait. Je n'avais pas lu de critiques, ni entendu parler du film qui a été tiré du livre.

Je l'ai ouvert en me posant des questions bêtes : Qui voulait parler de Kevin ? Et pour en dire quoi, au juste ?

C'est Eva qui veut parler de Kevin.
Parce que c'est un meurtrier.
Et parce que ce meurtrier est son fils.

Ce livre est une gifle.
Rien ne nous est épargné. Des doutes qui assaillent Eva en voyant grandir Kevin. Des sacrifices qu'elle fait pour lui, en vain. de sa solitude, elle qui semble être la seule à déceler la noirceur chez son fils. de la folie meurtrière qui habite ce gamin.
Ce livre est une déclaration d'amour d'une mère à son fils. Parce qu'aimer, c'est ne pas accepter le costume que la société nous propose d'endosser, ne pas détourner le regard devant l'atrocité, ne pas faire semblant que tout va bien quand rien ne va.
Ce livre est une merveille littéraire. Il y a longtemps que je n'avais pas plongé dans la littérature américaine, la vraie ! Les détails à profusion, la middle class new-yorkaise et ses écueils, les dialogues comme si on y était.

Si vous n'avez pas peur d'être bousculé, foncez.
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Le récit d'une mère après le massacre scolaire perpétrer par son fils Kevin, j'ai trouvé le livre assez contemplatif ce qui m'a un peu ennuyé mais le récit est riche en questionnement, en douleur et en incompréhension de la part de la mère, Eva. A travers des lettres à son ex-mari, elle tente de comprendre ce qu'elle aurait pu ou peut-être dû faire pour empêcher cette tuerie. La tension monte au cours du roman mais j'ai juste trouvé ça lourd et long personnellement, j'ai eu du mal avec ce style d'écriture où on connait à peu près la fin dès le début.
Les relations familiales sont au coeur du récit, c'est assez bouleversant et j'ai été touché par la mère mais qu'est-ce que c'est long… pour moi ça casse tout un rythme aussi lent, en plus le livre fait près de 600 pages, j'ai feuilleté la fin pour la connaître mais je ne l'ai pas lu en entier à cause des longueurs. Cette tragédie rate son coup à cause de la lenteur mais réussi sur le plan du questionnement et de l'introspection d'Eva.
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“La littérature n'est pas là que pour faire plaisir mais aussi pour déranger, questionner, émouvoir, remuer.”
Philippe Besson qui parlait de la littérature en général a résumé inconsciemment en quelques mots le propos du livre de Lionel Shriver.
L'a t-il écrit après cette lecture, j'en doute, mais ses mots s'adaptent tout à fait à ce titre.
Après la lecture de "Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes", j'avais besoin d'en savoir un peu plus sur Lionel Shriver, d'être dérangé par le regard qu'elle porte sur cette Amérique donneuse de leçons au monde...
À aucun moment, je n'ai été déçu par cette lecture! Certes, j'ai été dérangé, mal à l'aise...mais fortement intéressé par ce regard, par cette lecture.
Eva Katchadourian est la mère de Kevin, un gamin qui lui causa de nombreux problèmes quand il était jeune enfant. Elle aurait tout pour être heureuse, mais non! Elle est mal dans sa peau et culpabilise, et ressasse le passé, tous ces petits riens, qu'elle dut supporter du fait de l'état psychique de Kevin....
Elle doit se bourrer de somnifères pour pouvoir enfin dormir....Kevin son fils est en prison, il est l'un de ces gamins américains, qui dans un accès de folie a tué d'autres gamins dans son lycée...
Il n'est pas le premier à commettre ce geste
Pourquoi, pourquoi ? Cette question la hante, et hante chacun de nous. Elle savait que Kevin présentait des troubles psychologiques, elle nous en parle, mais de là à commettre de tels crime!
Pourquoi des gamins "pètent-ils les plombs" subitement -en apparence - et tuent certains de ceux qui étaient leurs camarades...les exemples américains ne manquent pas: fusillade de Columbine, lycée Saugus de Santa Clarita, en Californie, Lycée Marjory Stoneman Douglas, Université d'Umpqua...et ce n'est qu'une toute petite partie de la longue liste que chaque lecteur pourra trouver en quelques clics sur Internet.
Certains rejetteront ce livre pas toujours facile, rejetteront ce regard sans complaisance, cette analyse du fonctionnement de certains gamins, de certaines familles et de la société américaine.
Kevin a quant à lui tué 9 gamins...la fin du livre nous dévoilera son machiavélisme.
Quand des enfants commettent de tels gestes, de telles atrocité, il est facile d'en rechercher la cause dans l'éducation donnée, de stigmatiser les erreurs commises par les parents, mais finalement, ne seraient-ils pas le mal incarné ? La réponse est sans détour : Kevin est malade, mal à l'aise, mal aimé !
Cette mère écrit dans cette longue lettre à son mari : "personne ne peut supporter Kevin plus de quelques semaines", c'est elle qui le dit, elle ne l'aime pas, elle préfère sa fille...que Kevin hait. le lecteur sera fortement dérangé par les actes commis par Kevin sur sa soeur!
Partant de ce fait divers, Lionel Shriver, se met à la place de cette mère qui écrit à son mari, et crie au monde sa souffrance, son incompréhension, et nous livre un diagnostic sans complaisance de la mentalité, de la violence de cette société américaine. Cette mère ne s'en cache pas, et affirme en toute conscience qu'elle n'aime pas Kevin, qu'elle lui préfère sa fille....que Kévin porte tous les motifs de rejet! Un malaise entre la mère et Kevin présent bien avant le drame
Mais son cri va au-delà de la description des problèmes entre membres de la famille !... Non, la cause est ailleurs.
Elle se trouve peut-être dans la politique, voire dans l'âme américaine, dans l'organisation de la société, dans cette notion de supériorité, présente inconsciemment dans l'esprit de tout américain.
Elle possède un sens aigu de la description des personnages, de leurs états-d'âme et de la vie des couples américains. Mais après tout n'est pas lié et étroitement dépendant du fonctionnement de la Nation américaine, donneuse de leçons au monde? Son regard est sévère, fortement dérangeant.
Oui, certains seront dérangés et rejetteront cette noirceur, rejetteront ce livre qui évoque les notions de culpabilité, de responsabilité, d'éducation, de parentalité, de conscience, de violence, de punition....
Alors me sont revenus à l'esprit ces mots de Nelson Mandela : "Nous devons à nos enfants -les êtres les plus vulnérables de toute société- une vie exempte de violence et de peur"
Un gros chantier pour les USA!
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce roman aborde un thème qui est dur, qui nous touche de loin, nous les Européens, et pourtant ces catastrophes sont presque le quotidien des Américains.
Au travers de lettre de la mère de Kévin, on découvre ce garçon qui a commis l'impensable. On découvre comment sa mère a toujours su voir le côté malfaisant de son fils alors que tout le monde fermait les yeux.
J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur. Je ne me suis pas attachée à la mère de Kévin, j'ai trouvé que le milieu du livre était long et pourtant j'ai apprécié ma lecture. La fin m'a laissé sans voix et j'ai été fasciné par la montée en puissance de la noirceur de Kévin.
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Et bah dites donc, que dire de ce livre ? Je le termine à l'instant et j'éprouve quelques difficultés à percevoir ce que je ressens...

J'ai eu beaucoup de mal au début, je le trouvais long, je n'avais pas l'impression d'avancer... Mais alors une fois dedans, impossible de le lâcher... Moi qui ai une relation plutôt fusionnelle avec mes fils, ça a été compliqué de comprendre et de me mettre à la place de cette mère qui ne s'est jamais vraiment considérée comme telle envers son propre fils. C'est à la fois dur à lire, poignant, choquant et dérangeant. J'ai en fait du mal à en parler, à mettre par écrit mon ressenti... J'ai l'impression que c'est "mal" d'avoir pris plaisir à lire ce roman. C'est pourtant le cas et je ne sais pourquoi mais ça me met mal à l'aise...

En le terminant, j'ai "pianoté" sur Google afin d'avoir davantage de renseignements sur les évènements de Columbine. Je me suis rendue compte qu'en fait ce livre n'est que pure fiction, que l'auteure (et oui, parce que c'est une femme, le prénom "Lionel" m'a flouée) ne s'en est pas du tout inspirée. Elle s'est en fait "servi" de plusieurs de ces massacres (Columbine est loin d'être le seul), en a fait un sujet global et a inventé une histoire tout autour. Ça m'a un peu soulagée...
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Un coup de coeur et un coup au coeur !
Je ne pense pas pouvoir me remettre de cette lecture, j'en suis ressortie totalement exangue et hors d'haleine... En tant que Maman, dont le fils est la personne la plus importante de ma vie, je ne peux que souffir avec celle de Kevin, et en même temps, comment cesser d'aimer son enfant ? Ce livre est totalement inclassable, et pourtant, tellement indispensable.
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Il est rare que j'ai autant détesté un livre aussi encensé par la critique et une bonne majorité du lectorat.
Détesté, le mot n'est pas trop fort tellement le traitement « infligé » par l'autrice à des sujets aussi complexes et délicats m'a semblé manipulateur et à côté de la plaque.

Or donc, Lionel Shriver nous propose de suivre l'histoire d'Eva, mère du jeune Kevin tout récemment condamné pour un massacre perpétré dans son établissement scolaire. Une mère – forcément – mise à l'écart par le reste de la société, une mère qui plus est torturée par son histoire personnelle puisque la relation nouée avec son fils dès son plus jeune âge n'a été vouée qu'à la plus complète détestation.
L'écriture se révèle sèche, distanciée, exempte de tout excès de pathos ce qui était d'ores et déjà un bon point.

J'ai très vite déchanté.

Le Kevin décrit par l'autrice apparaît très vite assez monolithique, plus proche d'un génie du mal à la Damian que d'un adolescent torturé. Mais bon, passe encore.
Arrivé à un petit tiers, le récit commence à sérieusement à tourner en rond entre les diableries de Kevin, la mère qui tente d'alerter tout le monde et le père joyeusement aveugle à tout ce qui se passe autour de lui. Ce qui me semblait être le coeur du sujet semblait encore fort lointain et je me demandais bien comment Lionel Shriver allait relancer son récit.
C'est donc à ce moment précis que j'ai balancé le bouquin (ce n'est pas une image) lorsqu'apparaît l'un des rebondissements les plus invraisemblable et malhonnête que je pense avoir lu : au beau milieu de nulle part, alors que l'héroïne est sensée narrer l'histoire à son mari en lui écrivant des lettres, on apprend comme sortie de nulle part, qu'elle a eu... un autre enfant. Comme par hasard, une petite fille. Comme par hasard, aussi gentille et douce que Kevin est vilain et pas beau. Et c'est là que j'ai réalisé (un peu tard) que Lionel Shriver écrivait tout bonnement un thriller manipulateur, avec suspense, rebondissements et tout et tout. Et qu'elle n'avait aucune intention de se confronter avec les potentiels dilemmes psychologiques des personnages ou les questions de responsabilités familiales ou sociétales devant ces explosions de violence qui traumatisent régulièrement les USA.

Ben oui, un bon vieux thriller avec des questions dont on se contrefiche (mais où est donc ce fameux mari à qui Eva écrit, que devient la douce Celia, sa petite soeur, qui sortira vainqueur du duel mère-fils?). Bref, un hors sujet dans les grandes largeurs avec, pour couronner le tout un rebondissement final totalement invraisemblable pour finir de « bouleverser » le lecteur (car oui, j'ai ensuite sauté directement à la fin pour être bien mesurer l'ampleur du naufrage).

Avec le recul, je rêve de ce qu'une Joyce Carol aurait pu faire d'un tel sujet.

Ici, mon jugement est sans appel : ratage total.
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