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EAN : 9782846283175
144 pages
Blanche (18/10/2012)
4/5   2 notes
Résumé :
Dans le train qui la ramène chez elle après un séjour chez sa grand-mère à Genève, une jeune fille est contrainte à se livrer à plusieurs hommes dans un compartiment du train. Malgré la peur qui l’étreint, elle prend plaisir à cette violence qui se déchaîne sur elle.
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Jeanne va subir le pire qui puisse arriver à une femme. Dans ce train 8427, dès la fermeture des portes, l'horreur va la saisir, la posséder et l'anéantir. Dans cet acte odieux, ignoble, monstrueux, elle sera violentée, donnée, vendue aussi et le plus dérangeant aimée. Un homme sortira du lot avec sa gentillesse et son attention à un moment donné. Elle veut croire en lui comme un sauveur qui aura pitié de sa détresse. Dans toute cette brutalité, il est l'espoir auquel elle se raccroche pour ne pas sombrer. Pourtant il est le plus dangereux, le chef, l'instigateur de toute cette mise en scène sordide. Cette dualité est perverse et angoissante. Car le pire, c'est que bien des mois après, il hantera encore l'esprit de Jeanne.

Voici un récit troublant à plus d'un titre. Parler d'un tel sujet est on ne peut plus délicat et aborder l'idée même de fantasme est inimaginable. L'auteur ne le fait qu'à demi mot et on se dit heureusement. Parce que savoir qu'on mêle ces deux termes, on a juste envie de crier, de hurler notre consternation. Cette idée est amenée à pas feutrés et dans le contexte de l'acte décrit dans CE livre. Dans notre esprit, il ne pourrait en être autrement.

La lecture est déchirante, poignante, elle prend aux tripes, nous étouffe. La gorge nouée, contenant avec difficulté les larmes face à ce récit, tel est notre état tenant fébrilement ce livre entre nos doigts.

Jeanne avouera tout à son mari, et le pire, adviendra : le doute, puis le déni. "Tout cela n'est rien, ça va passer..." Puis viennent les questions : l'a-telle cherché ? Cache-t-elle quelque chose ? le couple se déchire, l'amour s'effrite, le poids des années de bonheur ne pèse guère dans cette balance-là.

Petit à petit, Jeanne bascule dans une sorte de folie, errant en quête du chef de ses agresseurs. On cherche à comprendre pourquoi elle ne pense plus qu'à lui, à cet homme monstrueux. On est tenté de comparer son trouble à une sorte de syndrome de Stockholm. Certes elle n'a pas été séquestrée des mois, mais quatre heures de pure violence, où on ne lui laissera aucun répit, peuvent paraître une éternité.

La plume est tantôt rapide, avec des phrases courtes, tantôt lente, pesante. Elle suit le rythme de chaque scène, chaque émotion. le plus déstabilisant sont les passages de la première personne à la troisième d'un seul coup. C'est assez perturbant, donnant une étrangeté au récit. Un coup c'est Jeanne qui narre son histoire, puis elle passe à l'impersonnel comme pour ne pas souffrir à certains moments. Et enfin, même son mari interviendra d'un seul coup. Un agencement très curieux qui nous fait perdre le fil. C'est peut-être pas plus mal en fait parce que le poids de cette souffrance est suffocant.

Un petit livre perturbant, un récit certes court mais une chose est sûre, plus jamais je ne monterai dans un train sans penser à Jeanne et à ce numéro 8427 et sans trembler d'effroi !
Lien : http://kamanaschronicles.blo..
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