Un doute sans vertige n’est qu’un exercice spirituel

Lire des maximes et des sentences fait le plus grand bien de temps à autre, pour réfléchir. A soi, à nos agissements, mais aussi (et surtout) au monde qui nous entoure ! Je suis toujours très sensible à ce style d'écriture, reminiscence de mes années d'études en philosophie ! Je remercie la maison d'éditions, Portaparole ainsi que Babelio pour cet envoi.

Au fil de cinq cents maximes, on déroule une bobine, passant de thèmes en thèmes intelligemment liés : de l'humour à la passion, des forces aux faiblesses. L'auteur nous entraîne habilement sur le terrain de la réflexion et nous force à faire une pause dans ce monde qui tourne vite, toujours plus vite, nous obligeant trop souvent à nous oublier.

Un moment de lecture entre réflexion et méditation. Un livre de chevet à relire !

Il était hardi de vouloir relever le défi de s'inscrire dans la tradition des moralistes classiques. L'auteur de ce recueil est pourtant parvenu à renouer avec le meilleur de nos moralistes. En le lisant, on songe tour à tour à La Rochefoucauld, Joubert ou Cioran. Il a parfois l'acuité implacable du premier, l'exigence tranquille du deuxième ou les aperçus vertigineux du troisième.

Les cinq cents maximes et sentences qui composent le recueil se lisent avec autant de bonheur que de curiosité. Elles sont une invitation à sourire, à réfléchir et même à s'assagir. Mieux que de simples mots d'esprit qu'on lit pour le plaisir d'un moment, ce sont des pensées auxquelles on a déjà envie de revenir une fois le livre refermé. Elles ont tout pour devenir des pensées de chevet.

Merci à l'opération Masse critique de Babelio sans qui je n'aurais pas croisé de la route de ce livre, mince par la taille mais dense par le contenu.

Il est ambitieux de se risquer à l'exercice de l'aphorisme à une époque où l'expression contrainte est plus l'apanage de la pensée courte des influenceurs que celle de la sagesse des philosophes.

Sa réflexion de Gilles Sicart, si elle adopte la forme classique de la maxime se confronte héroïquement aux problématiques actuelles (intemporelles) : l'amour, la mort, le pouvoir, le rapports de force ou de faiblesse.

Il cède peu à la facilité des chiasmes pseudo philosophiques (il y en a quelques uns quand même) et nous donne matière à méditer sans en avoir l'air, ppsant là des mots qui font sens quand ils ne font pas mouche.

Ma préférée est sans nul doute " un sceptique qui ne doute pas de lui-même est seulement un cynique " ça donne le ton !

J'ai également découvert une maison d'édition sur laquelle je vais sérieusement me pencher tant sa ligne semble audacieuce et ses livres soignés.

Bref, je recommande pour piocher un peu d'intelligence chaque jour !

500 aphorismes, de la vie à la mort en passant par l'amour, la liberté, notre époque... Un défi!
J'ai trouvé certains un peu faciles, se rapprochant à mes yeux de lieux communs ou de jeux de mots "Une bonne idée n'est pas forcément une idée bonne.", d'autres expriment des choses que je pense sans les avoir formulées en mots "On raconte le plus souvent pour ne pas penser.". D'autres encore ne se livrent pas à la première lecture ou sonnent comme une révélation... C'est ce qui fait que je me repencherai sur ce livre, pour les découvrir sous un nouveau jour.
Merci à Portaparole et à Babelio de m'avoir fait découvrir ce petit livre à l'occasion d'une masse critique.
Un mot encore sur le livre en lui-même: couverture sobre, un papier doux et d'une belle couleur crème, c'est un bel objet.