Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Après ce matin historique, nous modifiâmes souvent les heures du réveil. Tout dépendait de notre état physique et de notre humeur. Quelquefois au lieu de tourner les aiguilles en arrière nous les avancions d’une heure ou deux, pour finir plus tôt le travail de la journée. Ainsi ne sachant plus très bien quelle heure il était, nous finîmes par perdre toute notion de l’heure réelle.

Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin des année 68, le Grand Timonier de la Revolution, le Président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels" c'est à dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres".
Quelques années plus tard, cette idée sans précédent inspira un autre leader révolutionnaire asiatique, un cambodgien, qui, plus ambitieux et plus radical encore, envoya toute la population de la capitale, vieux et jeunes confondus "à la campagne".

C'était difficile à comprendre, mais les "intellectuels bourgeois", auxquels les communistes avaient infligé tant de malheurs, étaient moralement aussi sévères que leurs persécuteurs.

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La partie secrète de son corps était ramollie, épuisée, endormie.

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Un moment durant, je ne sus plus si je courais dans mon ancien rêve ou dans la réalité, ou si je courais tout en rêvant.

- Tu sens des larmes de joie monter en toi?
• Non. Je ne ressens que la haine.
• Moi aussi. Je hais tous ceux qui nous ont interdit ces livres.

La dernière phrase que je prononçai m'effraya, comme si un écouteur pouvait être caché quelque part dans la pièce.

Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.

Balzac m’a fait comprendre une chose : la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix.

- Le proverbe dit, vibra la gorge de Luo, qu'un coeur sincère peut faire s'épanouir une pierre.

Je ne sais pourquoi, depuis qu'on est ici, je me suis fourré une idée dans la tête : j'ai l'impression que je vais mourir dans cette mine.