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L'Ile de la Noblesse. Un des cimetières mondiaux des déchets de l'humanité. Recyclage des téléviseurs, ordinateurs. Cercueil des ouvriers du recyclage. Telle est cette île de la Noblesse. En Chine, quelque part sur une île. Trois vies, trois morts parmi tant d'autres qui gêneront notre conscience. Un gamin de 13 ans rongé par une maladie rare acheté par un directeur de prison. Parce que bien sûr l'île est le lieu privilégié des prisons…. Une jeune fille dont le père est gardien d'un réservoir d'eau (polluée elle aussi), est convaincue de sa culpabilité. Et enfin une ancienne forgeronne ranime son fourneau pour fabriquer une chaîne qui attachera son fou de fils à un arbre. C'est « l'Ile de la Noblesse »

Et toute ces horreurs, décrites avec un style poétique, telle une plume d'oie dessinant les méandres de la calligraphie chinoise. L'auteur de « Balzac et la petite tailleuse chinoise » nous ravit de son talent, mais nous effraie tout de même à la perspective de ces « trois vies chinoises ».
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Sur l'île de la noblesse, quelque part en Chine, la population très pauvre vit essentiellement du traitement des déchets électroniques de la planète.

Un jeune garçon, atteint de progéria, une maladie qui lui donne prématurément l'aspect d'un vieillard. Un jour, le directeur de la cantine de la prison locale l'achète à sa grand-mère, puis l'entraîne à jouer le rôle d'un prisonnier. le jeune garçon pense bientôt jouer un rôle dans un cirque, puisque c'est le sort réservé aux enfants comme lui.

Une jeune fille assiste, impuissante, à la déchéance de sa mère empoisonnée par le plomb de l'industrie de retraitement des déchets électroniques pour laquelle elle travaille dans des conditions misérables. Lorsque cette dernière disparaît, et que la jeune fille trouve une basket et un os dans le réservoir d'eau tout proche, elle pense que son père est coupable…

Une mère forge la chaîne qui servira à aliéner son fils de vingt ans. Empoisonné par les métaux lourds, il a un comportement délinquant. La police condamne ses agissements et, puisque la famille est trop pauvre pour le faire soigner, lui demande de l'oublier. le fils cadet pose le cadenas, et fuit bientôt cet univers misérable.

Ces trois courts et intenses récits nous plongent avec effroi dans la réalité d'une population pauvre, tiraillée entre les restes du communisme, l'attrait du capitalisme, et leurs conditions de vie infâmes.

A travers ces trois destins différents mais finalement liés par les conséquences néfastes de ce lieu poubelle, l'auteur réussit à traduire en peu de mots toute l'horreur de ces vies brisées. On ne peut qu'être déconcerté et touché.
Lien : https://familytripandplay.wo..
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Trois contes fictifs hors du temps. Trois anticipations du monde de demain celui de l'ile de la Noblesse qui comme la Chine d'aujourd'hui a grand mal à recycler ses déchets électroniques. Une épée de Damocles au dessus de nos têtes :celle des maladies et difformités dues aux intoxications au plomb des eaux polluées qui nous torture d'un bout à l'autre du livre pour nous soumettre à la question:"Peut on croire malgré tout à la beauté de l'âme humaine?" comme les adolescents paumés et naifs dont Dai Sijie malgré TOUT parsème ses écrits.
Pari dur à tenir face à la folie environnante glanée au fil des souvenirs autobiographiques de l'auteur embrigadé lui même en camp de rééducation durant trois ans alors qu'il était un jeune étudiant intellectuel et bourgeois.Des faits à dénoncer oui mais j'avoue avoir eu plaisir à m'extraire au plus vite de la cruauté ambiante et sans espoir
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ous connaissez certainement « Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise », mais aussi « L'évangile selon Yong Sheng » . Ici dans trois nouvelles plus tragiques les unes que les autres Dai Sijie raconte trois destins pratiquement ordinaires dans ce terrible pays. Cela se passe dans une région entièrement polluée par le recyclage des appareils tels que les ordinateurs , téléviseurs ou électro-ménagers. Les gens deviennent fous, soit par la pollution soit par l'extrême pauvreté qui les réduisent à des gestes contre nature. C'est terrible et à peine supportable, la cruauté des hommes est sans limite, j'ai détesté le sort réservé à la femelle pangolin. Animal protégé qui a peu près disparu de Chine et cela parce qu'on lui attribue des vertus aphrodisiaques. La femelle pangolin a lutté de toutes ses forces car elle portait un petit sans pouvoir sauver sa vie. le feu aura raison de sa résistance. (Peut-être cette race s'est-elle vengée en transmettant à l'homme le trop fameux virus !)

Trois destins tragiques marqués par l'extrême pauvreté , la pollution et la cruauté humaine. J'avoue avoir été saisie par la tristesse et le dégoût de cette humanité et je n'ai pas réussi à me sentir bien dans cette lecture. Dai Sijie écrit en français son pays d'adoption, et il a un goût pour l'imparfait du subjonctif qui rend son texte un peu vieillot mais cela lui donne,aussi, un charme certain.
Lien : https://luocine.fr/?p=11528
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Si un bon livre est un livre qui suscite des sentiments extrêmes c'est un bon livre. Mais pour ma part, j'ai éprouvé un malaise devant tant d'horreur, de souffrances, de vies brisées...je salue la critique de notre société qui parfois sacrifie tout au nom de l'argent et la dénonciation des ravages de la pollution due aux déchets électroniques....
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D'apparence, ce livre n'en a pas l'air, mais il apporte beaucoup. Dai Sijie nous plonge dans un univers très chinois, un univers fermé autant géographiquement (une île) que pour les personnages du roman (qui évoluent en prison, dans une décharge industrielle ou une retenue d'eau). C'est un univers oppressant et imaginaire qui comprend tous les extrêmes : mer et montagne, hiver glacé et été brûlant, arbres et villages.

L'auteur écrit l'évolution de trois destins différents :
– un enfant atteint d'une maladie génétique rare qui le fait apparaître plus vieux qu'il ne l'est
– une famille dont le père fait patiner sa fille sur la glace gelée d'un réservoir d'eau
– une mère reprenant la forge de son mari défunt

Au final, ce sont trois fables sombres très contemporaines sur la perversité de notre monde et ses conséquences sur les rapports humains.
On l'a compris, ce livre n'est certes pas un roman de gaieté mais assurément une réflexion très puissante qui incite à la relecture. Certains passages, sont d'une grande profondeur métaphorique, amplifiée par la cosmogonie chinoise. C'est surtout une oeuvre de grande poésie doublée d'une force suggestive éblouissante. La tristesse peut être belle.

Un livre que nous devons tous lire au moins une fois…
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Ne vous fiez pas au doux portrait de Sijie Dai sur la couverture de « Trois vies chinoises », ses 3 nouvelles sont terrifiantes.

La Chine serait-elle le dépotoir du monde ?
L' ile de la Noblesse est une poubelle à ciel ouvert de déchets électroniques. Les familles qui y travaillent, sont atteintes de maladies graves comme la progéria (vieillissement prématuré) ou l'empoisonnement par des métaux lourds.

Le talent de Sijie Dai (qui écrit en français) réside dans sa qualité de conteur. Il nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne, grâce à un savant dosage d'ignominie, de souffrance, mais aussi de détachement, de suspense, d'innocence de la jeunesse et d'amour.

Un livre à rapprocher de « le Rêve du village des Ding - LIANKE Yan », qui raconte une sordide histoire de sang contaminé … et que le comité de lecture avait classé Coup de Coeur.

Pour les images de cette Chine défigurée, voir le photographe canadien Edward Burtynsky et son site web : http://www.edwardburtynsky.com/ (rubrique China recycling – en anglais).
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C'est dans une île-prison de Chine, au milieu des déchets électroniques que se déroulent ces trois histoires.
- L'achat d'un enfant atteint de progeria (vieillissement prématuré de la peau) à sa tante. Croyant qu'il va enfin faire partie d'un prestigieux cirque, le petit dit "Ho Chi Minh" est loin d'imaginer les véritables raisons de sa présence et de l'objectif de son jeu de rôle.
- Une adolescente obligée de patiner sur le réservoir d'eau gardé par son père, est confrontée à la mystérieuse disparition de sa mère, malade par le plomb.
- Un étudiant cherchant à fixer ses horribles souvenirs à travers son art.
Trois histoires d'une Chine moderne qui mettent en évidence la cruauté des conditions de vie humaine de pauvres touchés par la pollution industrielle.
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Dai Sijie signe avec ce court roman une forme littéraire très originale .
Nous voici en un univers définitivement chinois, un univers clos, celui d'une île ; un univers clos également pour les protagonistes du roman contraints d'évoluer entre une prison, une décharge industrielle ou une retenue d'eau faisant office de lac gelé pour une jeune patineuse
Cet univers âpre, oppressant, est celui de "l'île de la noblesse" lieu géographique imaginaire comprenant mer et montagne, hiver glacé ainsi qu'été brûlant, arbres et villages, mais surtout une énorme décharge où sont "traités" les déchets hautement toxiques de notre boulimie électronique et informatique.
Dai Sijie fait évoluer trois destins.
D'abord celui d'un enfant atteint d'une maladie génétique rare le faisant passer pour plus vieux qu'il n'est.
Il y a ensuite l'histoire de cette famille dont le père "le Bogart du réservoir d'eau" fait patiner sa fille sur la glace gelée du réservoir d'eau, patinoire précaire.
Pour finir le dernier destin présenté par l'auteur est celui d'une mère qui reprend la forge de son mari défunt.
Au final, trois fables sombres très contemporaines sur la perversité de notre monde et ses conséquences sur les rapports humains.
On l'a compris, ce livre n'est certes pas un roman de gaîté mais assurément une réflexion très puissante qui incite à la relecture. Certains passages, sont d'une grande profondeur métaphorique, amplifiée par la cosmogonie chinoise. C'est surtout une oeuvre de grande poésie doublée d'une force suggestive éblouissante. La tristesse peut être belle.
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