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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Première recontre avec l'auteur , j'en avais entendu parler pour ' Balzac et la petite tailleuse chinoise ' qu'il m'a donné envie de lire .
Après Mo Yan , me voilà en présence de littérature chinoise et comme toujours j'ai été contente d'être dépaysée , pas ravie car c'est un livre coup de poing , dont je suis sortie sonnée mais quand même contente de l'avoir lu .
Dès les premières pages , nous avons pitié de ce gamin qui a une maladie génétique rare ' la progéria ' , le voilà vendu par sa tante ' la muette ' contre quelques billets , elle s'enrichit un peu et espère que son neveu va connaître une vie meilleure .
Bien sûr c'est sans compter sur le machiavélisme des hommes , mais aussi sur un régime qui condamne ses vieillards , anciennement adulés à la peine de mort .
Il y aussi la jeune adolescente dont la mère est atteinte d'un cancer pour avoir travaillé au recyclage de métaux , elle perd la mémoire à cause d'un intoxication au plomb , elle mêle tendresse et affreux soupçon envers son père .
Le père qui n'a aucune ambition sauf celle de faire de sa fille unique une grande patineuse et qui consacrera tout pour cette passion , mais ici aussi ,.
Enfin la troisième histoire est à la fois sublime et horrible , c'est la le talent de l'auteur , il distille espoir et désepoir à doses égales , sans trancher pour un côté ou l'autre , il suggère de façon subtile . L'auteur parle de catastrophes écologiques , d'eaux polluées où les poissons meurent , où les cultures sont empoisonnées et donnent des fruits et légumes impropres à la consommation , où l'eau 'pure' doit être achetée à grand prix , où les gens perdent leurs cheveux , souffrent de daltonisme , d'une industrialisation massive qui déshumanise .
Voilà une lecture qui secoue mais qui a un charme , une écriture qui hante , qui creuse au plus profond de nous ,mais qui captive aussi , en tout cas un grand talent , Un livre qui ne laisse pas indifférent .
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Ces trois histoires se passent toutes dans l'île de la Noblesse en Chine, où arrivent tous les déchets électroniques de la planète.

Dans la première, la muette vit et vend des tofus avec son neveu, dans un conteneur abandonné à l'odeur de plastique brûlé qui atteste de sa "longue carrière dans le recyclage des déchets électroniques". Un jour, un assistant du directeur de la prison toute proche vient proposer à la muette d'échanger le garçon contre deux mallettes de billets...

Dans la seconde, Bogart est chargé de l'entretien d'un réservoir d'eau. Sa femme travaille à recycler les déchets et souhaite quitter ce lieu. Mais Bogart souhaite faire de sa fille une championne de patinage et rien de mieux pour l'entraînement que ce réservoir en hiver!

Dans la troisième, sur une enclume, une femme aidée par son fils cadet ,fabrique une chaîne qui servira à attacher un homme.

Très belle écriture pour des récits forts et noirs , très noirs!
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Il m'est très difficile d'écrire une critique sur ces trois vies chinoises mais je tente l'exercice.
Personnellement, en général, j'aime l'écriture "chinoise", cette "autre façon" de penser que la nôtre, occidentaux. Dai Sijie est un auteur que je qualifierai de poète, il possède une qualité d'écriture qui lui permet d'évoquer des vies, dans des lieux tels que ceux de ce roman, une île de la Noblesse qui est en fait, une décharge de recyclage des déchets électroniques.
Dans ces lieux toxiques, se déroulent trois vies chinoises, l'une après l'autre, et chacune unique dans un imaginaire cru et poétique.
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ce livre contient trois nouvelles dont chacune, à elle seule, pourrait faire l'objet d'un film! C'est superbement écrit et totalement terrifiant! L'île de la Noblesse, théâtre de ces trois "vies chinoises" est en effet le réceptacle de déchets électroniques dont les effets sont épouvantables. Mais Dai Sitjie sait nous emporter avec des mots choisis dans un univers poétique et sensible: impossible après avoir lu ce livre de rester indifférent aux revers de l'ultra progrès.
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Trois contes plutôt réussis. les histoires sont poignantes. Bien qu'elles aient le même cadre, chacune a son univers propre. Dommage qu'il manque à l'écriture un peu de verve. Un bon livre tout de même.
Lien : http://madimado.com/2012/02/..
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D'apparence, ce livre n'en a pas l'air, mais il apporte beaucoup. Dai Sijie nous plonge dans un univers très chinois, un univers fermé autant géographiquement (une île) que pour les personnages du roman (qui évoluent en prison, dans une décharge industrielle ou une retenue d'eau). C'est un univers oppressant et imaginaire qui comprend tous les extrêmes : mer et montagne, hiver glacé et été brûlant, arbres et villages.

L'auteur écrit l'évolution de trois destins différents :
– un enfant atteint d'une maladie génétique rare qui le fait apparaître plus vieux qu'il ne l'est
– une famille dont le père fait patiner sa fille sur la glace gelée d'un réservoir d'eau
– une mère reprenant la forge de son mari défunt

Au final, ce sont trois fables sombres très contemporaines sur la perversité de notre monde et ses conséquences sur les rapports humains.
On l'a compris, ce livre n'est certes pas un roman de gaieté mais assurément une réflexion très puissante qui incite à la relecture. Certains passages, sont d'une grande profondeur métaphorique, amplifiée par la cosmogonie chinoise. C'est surtout une oeuvre de grande poésie doublée d'une force suggestive éblouissante. La tristesse peut être belle.

Un livre que nous devons tous lire au moins une fois…
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Ne vous fiez pas au doux portrait de Sijie Dai sur la couverture de « Trois vies chinoises », ses 3 nouvelles sont terrifiantes.

La Chine serait-elle le dépotoir du monde ?
L' ile de la Noblesse est une poubelle à ciel ouvert de déchets électroniques. Les familles qui y travaillent, sont atteintes de maladies graves comme la progéria (vieillissement prématuré) ou l'empoisonnement par des métaux lourds.

Le talent de Sijie Dai (qui écrit en français) réside dans sa qualité de conteur. Il nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne, grâce à un savant dosage d'ignominie, de souffrance, mais aussi de détachement, de suspense, d'innocence de la jeunesse et d'amour.

Un livre à rapprocher de « le Rêve du village des Ding - LIANKE Yan », qui raconte une sordide histoire de sang contaminé … et que le comité de lecture avait classé Coup de Coeur.

Pour les images de cette Chine défigurée, voir le photographe canadien Edward Burtynsky et son site web : http://www.edwardburtynsky.com/ (rubrique China recycling – en anglais).
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Dai Sijie signe avec ce court roman une forme littéraire très originale .
Nous voici en un univers définitivement chinois, un univers clos, celui d'une île ; un univers clos également pour les protagonistes du roman contraints d'évoluer entre une prison, une décharge industrielle ou une retenue d'eau faisant office de lac gelé pour une jeune patineuse
Cet univers âpre, oppressant, est celui de "l'île de la noblesse" lieu géographique imaginaire comprenant mer et montagne, hiver glacé ainsi qu'été brûlant, arbres et villages, mais surtout une énorme décharge où sont "traités" les déchets hautement toxiques de notre boulimie électronique et informatique.
Dai Sijie fait évoluer trois destins.
D'abord celui d'un enfant atteint d'une maladie génétique rare le faisant passer pour plus vieux qu'il n'est.
Il y a ensuite l'histoire de cette famille dont le père "le Bogart du réservoir d'eau" fait patiner sa fille sur la glace gelée du réservoir d'eau, patinoire précaire.
Pour finir le dernier destin présenté par l'auteur est celui d'une mère qui reprend la forge de son mari défunt.
Au final, trois fables sombres très contemporaines sur la perversité de notre monde et ses conséquences sur les rapports humains.
On l'a compris, ce livre n'est certes pas un roman de gaîté mais assurément une réflexion très puissante qui incite à la relecture. Certains passages, sont d'une grande profondeur métaphorique, amplifiée par la cosmogonie chinoise. C'est surtout une oeuvre de grande poésie doublée d'une force suggestive éblouissante. La tristesse peut être belle.
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