Prequel de son best-seller,
Et ils meurent tous les deux à la fin,
Adam Silvera repart dans ce monde parallèle au nôtre où l'on peut connaître le jour de sa mort, 24 heures avant qu'elle ne survienne
« J'ai le regret de vous informer qu'à un moment donné dans les prochaines vingt-quatre heures, vous allez être frappé par une mort prématurée. » Voilà comment le fondateur de la société Death-Cast a, le 31 juillet 2010 à minuit, passé le premier appel pour annoncer à un Américain qu'il allait mourir. Avant de passer la main à ses « standardistes » chargés d'appeler, à travers tout le pays, tous ceux pour qui la vie ne se compte plus qu'en heures. le préquel d'
Adam Silvera est là pour retracer cette première journée de « mise en place de ce service ». Plutôt glauque, certes. Mais qui permettra aux « heureux » inscrits de profiter au mieux du peu de temps qu'il leur reste. le fondateur de la société, Joaquin Rosa, est persuadé que cet appel est d'utilité publique et que Death-Cast changera le monde et la façon de vivre de ses habitants. Peut-être pas pour celui qui verra le nom de la société affiché sur son portable !
Comme dans le premier roman, pas de suspens, tout est dit dans le
titre. La mort est là, elle attend, les seules inconnues sont les circonstances et l'heure du trépas.
En 2017, on suivait Rufus et Matteo qui avaient reçu l'appel fatidique. Deux inconnus seulement liés par l'inévitable et qui ont laissé espérer à des milliers de lecteurs que la fin serait différente.
En cette année 2010, premier jour de Death-Cast, ce sera Orion et Valentino. le premier souffre d'une malformation cardiaque, épée de Damoclès suspendue au-dessus de lui. le second a quitté son Arizona natal pour New York, rejeté par ses parents trop croyants pour accepter son homosexualité. L'un recevra un appel de Death-Cast et l'autre pas. Mais tous les deux, alors qu'ils ne connaissaient pas, se soutiendront pendant ce compte à rebours morbide.
Les heures s'égrènent et la toile d'araignée se tisse entre les personnages. Orion, Valentino et tous ceux qu'ils vont croiser. Des actions anodines qui prennent petit à petit leur sens.
Un roman où tout tourne autour de la mort, à la fois émouvant et déstabilisant, car on ne peut s'empêcher de se demander quelle serait la dernière chose que l'on voudrait faire s'il ne nous restait, au mieux, 24 heures à vivre.
Si on est toujours autant séduit par le style de l'auteur, on peut tout de même regretter quelques longueurs.
Adam Silvera prend son temps pour mener le lecteur jusqu'au terminus, multipliant les clins d'oeil vers le premier livre. Une virée à New York de 600 pages qui joue horriblement avec nos nerfs.