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Précédées de livres tout à fait réussis (Les Déportés du Cambrien, Les Masques du temps...), Les Ailes de la nuit sont néanmoins le premier roman où Robert Silverberg montre toute l'ampleur de son talent.
L'action se passe dans un lointain avenir, sur une Terre dévastée ; l'humanité, après avoir accédé aux étoiles et traité avec le plus grand mépris certains peuples extraterrestres, a provoqué de terribles catastrophes en voulant modifier le climat de la Terre : d'immenses zones se sont complètement asséchées, ce qui a provoqué l'effondrement de toute une civilisation.
Le narrateur, un vieil homme nommé Tomis, est un Guetteur ; chaque jour, il utilise des instruments qui lui permettent d'observer les profondeurs célestes pour donner l'alerte : les extraterrestres humiliés ont promis de venir se venger. Et, un jour, l'invasion se produit…
Le monde de Tomis s'écroule. Il va de Roum (Rome) à Perris (Paris) pour comprendre le passé de l'humanité, puis, se rendant coupable d'un terrible crime, de Perris à Jorslem (Jérusalem) pour connaître peut-être la rédemption et commencer une nouvelle vie…
Ce roman conjugue de manière heureuse, à travers une belle écriture, tous les grands thèmes que Silverberg développera ultérieurement : l'hubris de l'humanité et ses conséquences funestes, le sens de la vie et l'approche de la mort, la chute et la rédemption, l'aspiration à sortir de soi, à s'élever, pour communier avec les autres et avec le monde.
Un oeuvre magistrale.
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Je viens de refermer ce livre et vraiment : quel bon moment de lecture. J'ai beaucoup apprécié l'histoire et la façon dont elle a été racontée surtout la partie qui fait le "récit cohérent de la chute de l'homme."

On suit le parcours d'un vieux Guetteur et des quelques personnages qui vont croiser son chemin pour l'aider à trouver sa destinée alors que la Terre a changé de propriétaire...

Robert Silverberg nous fait surtout réfléchir sur les limites à ne pas franchir pour faire de la Terre "un monde délaissé, un bras mort et stagnant de l'univers". Ce livre a été écrit en 1968 mais il est de toute évidence passé inaperçu car souvent je me demande combien de temps nous reste-t-il avant le point de rupture?

Quoi qu'il en soit, il fait partie des livres que je relirai à l'occasion.
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J'enchaine les romans de Robert Silverberg et j'apprécie toujours autant cet auteur. Je n'ai pas encore eu de véritable coup de coeur, ni eu le sentiment d'avoir lu un véritable chef d'oeuvre, mais toujours quelle qualité d'écriture, quelle imagination, et surtout quel foisonnement de thématiques, de questionnements et de messages !

L'auteur peut inventer n'importe quelle intrigue, à n'importe quelle époque et dans des endroits toujours différents, il parviendra encore et toujours à nous interroger sur la morale de l'homme, ses vices, ses vertus, et sur ce qui constitue, tout simplement, l'être humain, que ce soit son corps, son âme, son esprit, ses idées et son but dans la vie.

Ici, il s'agit d'un roman narrant la fin de la décadence humaine, la fin de l'inexorable déclin de notre race (ou plutôt des habitants de la Terre pour être plus précis). Sans trop en dévoiler, les Terriens, tel Icare, à trop vouloir voler près du Soleil, ont fini par se brûler les ailes. Mais au lieu d'apprendre de leurs erreurs et d'en profiter pour revoir leur façon de penser, ils s'entêtent dans leur volonté de division, dans leur méfiance et leur mépris vis à vis de tout ce qui est étranger et différent d'eux, en instaurant des systèmes de castes. Un retour en arrière, à un système ancestral qui, au lieu d'être salvateur et rédempteur, les plonge toujours un peu plus dans leurs travers, avec toutes les conséquences néfastes qu'engendrent l'égoïsme, la discrimination et le racisme.
Seule l'adversité incarnée par une occupation totale, et sans aucune résistance, de l'ensemble la race terrestre peut apporter les germes d'une possible résurrection.

Pour la forme du roman, celui-ci se compose de trois parties distinctes. Chaque chapitre est extrêmement court. L'ensemble l'est également, et le tout se lit à une vitesse dépassant l'entendement. D'ailleurs je l'ai fini en 24h. J'espère que mon chef n'est pas inscrit sur ce site et ne me lira pas. Ou bien devrai-je attendre samedi ou dimanche pour poster ma critique !? Oh trop tard, j'ai cliqué sur OK....
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Je ne savais rien de ce livre avant de le commencer car je ne lis pas les 4éme de couverture et comme à chaque fois que je découvre un nouveau Silverberg, c'est une très bonne surprise ! C'est un roman de science-fiction qui se passe sur terre, des milliers d'années après notre ère . Une terre ouverte aux autres mondes mais diminuée ,autant physiquement que sur le plan technologique par rapport à avant. Pourquoi cet état et pourquoi des guetteurs scrutent le ciel quatre fois par jour ? Un roman prenant, fascinant et riche qui montre tout le talent de l'auteur ! Même la fin je la trouve bien trouvée alors qu'avec un autre auteur elle aurait pu me paraitre un peu niaise . Silverberg sait parfaitement mettre en valeur ses idées de tolérance et de respect de l'environnement sans être moraliste . Je suis vraiment contente à chaque lecture de découvrir ce fabuleux auteur grâce au challenge de Fifrildi !
Challenge auteur Silverberg
Challenge Mauvais genre 2019
Multi-défis 2019
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«Les ailes de la nuit» est le premier roman que je lis de Robert Silverberg et c'est une heureuse découverte.

L'histoire se déroule sur notre bonne vieille Terre dans un avenir très lointain. La société mondiale est organisée en différentes confréries qui assurent chacune leur rôle. Parmi elles, les guetteurs, dont fait partie le narrateur. Il doit en effet surveiller plusieurs fois par jour l'éventuelle arrivée d'un ennemi qui doit venir de l'espace. C'est que... les hommes savent qu'ils ne sont plus seuls dans l'univers et ont établi commerces et relations avec des peuples d'autres planètes. Notre guetteur va être témoin de l'arrivée de ces envahisseurs et de leur annexion de la Terre...

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de monsieur Silverberg. Il a une manière de décrire les lieux et les personnages qui donne des images plein la tête ! Cela se lit facilement et on est très vite immergé dans l'histoire et l'univers proposé par l'auteur.

Un univers que j'ai beaucoup aimé,
où la géographie de notre planète a changé suite à des bouleversements climatiques, les noms des grandes villes et continents ont changé mais on y reconnaît le nom de nos grandes cités d'aujourd'hui et d'hier (Roum, Perris, Jorslem...) l'agencement des mers et océans a également changé (la mer Méditerranée devient le Lac Medit),
où les humains développent des capacités extraordinaires suivant la confrérie à laquelle ils appartiennent,
où l'on utilise des objets insolites qui ressortent de la magie, je pense en particulier à l'ultrapoche, une espèce de petit sac capable de recevoir quantité d'objets de n'importe quelle taille...

Une histoire qui m'a surprise par le tournant inattendu qu'elle a prise. En lisant la première partie, je m'attendais à suivre l'histoire d'une révolte humaine contre l'envahisseur. Et bien, ce n'est pas tout à fait cela, et j'ai beaucoup apprécié cette orientation. Je n'en dis pas plus...

Silverberg aborde à travers son roman différents thèmes liés au comportement de l'homme et sa considération souvent supérieure de lui-même sur le reste : la manipulation génétique, celle sur le climat, le rapport aux autres espèces vivantes... Des actes effectués au nom de la science, mais qui font alors peu de cas de l'éthique et de la prudence. L'auteur en vient inévitablement à parler de rédemption, ainsi que d'amour et de tolérance...

Un excellent moment de lecture qui m'incite vivement à découvrir d'autres ouvrages de cet auteur.

Lu dans le cadre du challenge «2018, l'année Robert Silverberg...»
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Les ailes de la nuit survolent la terre en son 3è cycle. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même après avoir été rayonnante, par la faute de l'homme, de son arrogance.
Alors qu'il était devenu un touriste de l'espace, n'ayant plus besoin de trimer ni de souffrir de vieillesse ou de maladie, il s'est pris pour un dieu. La terre est à l'agonie, avec des continents perdus, submergés, suite à une tentative diabolique de maîtrise des climats. Et la menace, venue d'envahisseurs de l'espace, plane sur sa tête.

Ce roman écrit en 1969 foisonne d'idées assez neuves pour cette époque.
Les inventions technologiques, les cerveaux connectés, la mémoire conservée...
Les noms donnés aux villes et aux religions nous font penser que l'histoire se situe très loin dans le temps. Mais l'envahisseur résonne à nos oreilles comme quelqu'un de familier, qui s'enracine sans pitié en s'appropriant les trésors qui lui tombent sous sa main.

Le guetteur, veillant à l'arrivée des envahisseurs revanchards, nous offre le constat d'une vie sur terre qui n'a plus guère de valeurs, avec une hiérarchie ridicule et des espoirs bien sombres. Sa démarche lente, son désarroi puis sa lassitude, sont à l'image de cette vie terrestre qui ne peut que s'évanouir, sans laisser de traces.

Pourtant ces ailes de la nuit, recouvrant Roum puis Perris, en se posant à Jorslem, pourraient bien souffler un brin d'espoir inespéré et d'harmonie entre les peuples terrestres et extra terrestres.
Un constat pessimiste de la nature de l'homme donc, tout en gardant une étincelle d'envol.
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Il ne faut pas s'y tromper.
Sous couvert de science fiction, Robert Silverberg parle bien de nous, habitant de la Terre, et de toutes nos scories.
On se surprend à reconnaitre, en lisant entre les lignes, des personnages bien réels de notre histoire moderne qui ont creusé des sillons dignes d'une charrue infernale.
Robert Silverberg demeure un auteur expressément moderne. Il suffit de trouver au détour d'une page, de ce roman écrit en 1968, la description d'un écran tactile pour s'en convaincre.
Dans Les ailes de la nuit il y a un guetteur qui est chargé d'annoncer l'arrivée des Extra-Terrestres.
En poste depuis des centaines d'années , il se fatigue, devient moins vigilant et s'endort. A son réveil les Extra-Terrestres ont gagnés, ils sont les maitres de la terre.
Ici l'échec est quasiment au début du livre.
Le personnage principal est conduit à faire un voyage initiatique, un voyage de la honte, qui en même temps le mène, pourrait-on dire, au contenue dépressif de la religion chrétienne.
Cela pourrait paraitre une fin heureuse puisque tout se termine à Jérusalem.
Mais l'on sait que Robert Silverberg ne croit pas en Dieu.
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Ce roman, prix Hugo 1969, n'a pas pris une ride.
S'inspirant de l'esprit d'Olaf Stapledon, Robert Silverberg nous emporte vers un avenir éloigné de dizaines de milliers d'années. L'Humanité vit son troisième cycle, celui de l'écroulement, de la déchéance. Après un 2eme cycle passé à porter la science et la culture à ses sommets, et accessoirement à marcher sur les pieds de toutes les races de la Galaxie, elle s'est autodétruite en manipulant inconsciemment le climat de la planète. le continent Américain a disparu. Un pont de terre relie la Sicile à l'Afrique. Les grandes villes d'Europe ont résisté et forment le décor de l'intrigue: Roum, Perris, Jorslem. Elles ont changé mais on retrouve des éléments présents à notre époque. le héros est au départ un Guetteur chargé de surveiller l'Espace et prévenir l'arrivée des extraterrestres propriétaires officiels de la Terre. Sa situation évoluera en même temps que le sort de la planète (pas de spoil) et il partira en pèlerinage vers Jorslem, la ville éternellement Sainte.
Comme d'habitude Silverberg soigne son personnage principal, dont on pénètre en permanence les sentiments et les pensées. Les seconds rôles, Alvuela, Gormon, le prince de Roum, Olmayne, sont plus stéréotypés mais agréables à voir évoluer (les deux derniers étant particulièrement insupportables). Les extraterrestres ne présentent aucun élément d'étrangeté, d'incompréhensibilité (dommage). le sujet n'est pas la difficulté de communication entre sociétés, c'est nous, ce que nous ferons de notre monde et de ce que nous trouverons au-delà. Tant que nous serons persuadés de notre toute puissance nous écraserons ce qui ne peut résister. Mais le jour où nous nous heurterons à la semelle de la chaussure d'un géant nous pleurerons en nous demandant ce qui nous fait mériter un sort si injuste.

PS: une petite déception envers le dessin de couverture de Marc Simonetti. L'on voit un homme pourvu d'ailes visiblement composées de plumes. Les Volants comme Alvuela ont des ailes de papillon. Marc n'aurait-il pas lu le roman?
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Un excellent moment de lecture ! de la science-fiction de haut-vol, plus fiction que science, d'ailleurs, ce qui me plait beaucoup.

Dans un style poétique,  très agréable, Silverberg nous dépeint la société terrienne dans quelques milliers d'années. C'est là que l'on comprend que le talent de Silverberg s'exprime aussi bien en SF qu'en Fantasy.
L'imagination de Silverberg n'a pas de limite, et sa capacité de description est telle qu'on "y est", dans son monde, qui a beaucoup changé par rapport au nôtre, et est peuplé d'êtres étranges. La Terre a subi bien des avanies de la main de l'homme, les êtres humains aussi d'ailleurs, (ainsi que les peuples d'autres planètes) et voilà qu'arrive le temps de l'expiation.

Son personnage du vieux Guetteur (Tomis, plus tard), est magnifique. Humain,  avec ses lumières et ses ombres, profondément curieux, il est pris dans une tourmente qu'il ne maîtrise pas. Son destin nous emmène avec lui sur un chemin empreint d'une profonde spiritualité, et j'ai pris un très grand plaisir à l'accompagner.

Mon seul bémol : par moment, l'histoire va "trop vite". Je pense que ce roman aurait pu être davantage développé, tant les idées y foisonnent et la quête est importante. le style étant si agréable, je reste un peu sur ma faim, en fait... Je me suis même demandé s'il y avait une suite, mais il n'y en a pas, apparemment... Dommage, je suis passée à un cheveu du coup de coeur !
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La Terre a perdu sa splendeur et le monde est structuré tant bien que mal par les guildes, uniquement bâties pour réagir à une hypothétique invasion à venir : les Guetteurs guettent, les Défenseurs protègent, les Dominants gouvernent. Et puis, il y a les Volants, qui sont si beaux et si fragiles.

Après des années et des années à vigiler pour rien, un vieux guetteur est dévoré par le doute : et si sa surveillance ne servait à rien ? Et si la Terre n'était jamais envahie, à quoi aurait servi sa vie ? 'A quoi bon continuer quand il est si las ?

Comme souvent chez Silverberg, un roman traitant de la foi, de faute et de rachat. Un roman très court court, trop court, prix Hugo en 1969.
Un style excellent et une couverture ridicule à souhait (édition J'ai lu de 1975) : un très bon moment !!!
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