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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un automne parisien des années 30, le temps de quelques jours sombres et inquiétants.
De la salle d'attente de la P.J.. à un immeuble locatif de Bourg La Reine.
Du cadavre d'une vieille fille étranglée à un remords de Maigret apaisé.


Maigret aurait du savoir. C'est de sa faute. A lui de réparer.

Depuis 6 mois, Cécile Pardon, 28 ans, une vieille fille au physique ingrat, vient souvent à la P.J. signaler au commissaire que l'appartement qu'elle habite à Bourg La Reine est régulièrement visité la nuit sans que rien n'y soit jamais dérobé.

Elle et sa tante Juliette Boynet, 60 ans, veuve et quasi impotente y vivent chichement.

Leur appartement est au 5ème étage d'une maison qui appartient à Juliette, ses locataires la haïssent pour sa pingrerie et son intransigeance. Juliette pue l'argent, çà se sent, sauf qu'elle ne le montre pas

Maigret a mis en place une surveillance discrète au pied de l'immeuble pendant quelques jours. Elle n'a rien donné. Cécile n'est plus crédible...

Pourtant, elle revient régulièrement à la charge. L'appartement continue à être visité, affirme t'elle.

Six mois plus tard, un matin d'octobre, Maigret est en retard Quai des Orfèvres. Cécile est déjà dans la salle d'attente, une nouvelle fois, elle ne veut voir que lui. Il la fait lanterner pour l'agacer, lui faire comprendre que venir est inutile. Quand, enfin il daigne la recevoir, Cecile est partie, laissant ce simple mot à l'huissier de service:

"Un drame affreux a eu lieu cette nuit".

Maigret a un étrange pressentiment. Il abandonne l'affaire en cours...

Dans l'appartement de Bourg-La-Reine: la tante étranglée.

Dans un placard à balais de la P.J. : le cadavre de Cécile.

Maigret s'en veut. S'il avait accordé plus de crédit aux dires de Cécile...rien qu'une dernière fois, peut-être aurait t'il flairer le drame ?

La suite appartient au roman...

Le commissaire va longtemps s'enliser dans la vase d'une sordide affaire de famille, complexe et ramifiée. Tante acariâtre, pingre au-delà du possible, exigeante et intransigeante; oncles décédés, nièces et neveux dans la dèche, cousins éloignés. Tous s'emmêlent en un noeud inextricable de haines, de cupidité, d'avarice. Clans en lutte pour un testament introuvable. Non-dits, sous-entendus, menaces voilées.

"Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu'c'est elle qu'a l'oseille" J. Brel

Quelqu'un apparemment n'aurait t'il pas eu la patience d'attendre ?

Et s'il n'y avait que la famille..!

Maigret découvre vite que la tante avait acheté des parts de maisons closes à Paris et en Province. Toquent à la porte: hommes de loi véreux et actionnaires immobiliers.

A cela s'ajoute la faune des locataires: portraits taillés dans le vif, de la concierge au courant de tout à l'aguicheuse du cinquième.

L'argent à racler impose sa loi. Dieu sait qu'il y en a, plus que supposé.

"Cécile est morte" possède une double particularité:

Maigret se voit adjoindre sur la fin du roman, par décision hiérarchique, un policier américain venu étudier ses méthodes si particulières. Simenon dissèque son Maigret en clinicien. En tant que lecteur, j'ai eu la curieuse mais amusante sensation de lire parfois un "Maigret pour les nuls".

Simenon, ainsi soudain didactique, a t'il voulu compenser le défaut supposé d'une enquête policière qui se montre au final très traditionnelle et académique.

Simenon, une nouvelle fois, noue les personnalités les unes aux autres au sein d'un drame commun qui les oppose. Il taille des portraits d'hommes au plus de ce qu'ils montrent ou cachent d'eux-mêmes. Maigret s'installe, patiente, observe, fend la foule des personnages et désigne celui ou celle qui a.... et cette fois si, cela ne sera pas facile de prouver.

Bon travail, Mr Simenon. Une nouvelle fois j'ai pris plaisir à vous lire.

PS: le patronyme de Pardon accolé à Cécile n'est sans doute pas venu par hasard à Simenon. Il symbolise bien ce que doit secrètement espérer Maigret de la vieille fille, là où elle est après sa mort. "Pardon Cécile, pour ces si longues heures d'attente vaine dans "l'aquarium" de la P.J.."
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Cécile est venu plusieurs fois voir Maigret, et personne ne l'a prise au sérieux, jusqu'au jour où on la retrouve morte dans un placard à balais du Quai des Orfèvres. Maigret n'en mène pas large.
Ce Simenon là n'est pas le meilleur, soyons réalistes. le Simenon des atmosphères petites bourgeoises se retrouve bien un peu, mais il a fait tellement mieux. L'intrigue policière, qui prend vite le dessus, n'est pas aussi convaincante que dans d'autres romans.
Alors bien sûr, il reste le personnage de Maigret, sur lequel Simenon est un peu plus bavard, et puis ce style précis. Il n'y a que lui pour écrire "la nuit n'était pas tout à fait tombée", ce qui suffit à donner une lumière, une atmosphère en juste quelques mots.
J'espère que les afficionados de Simenon ne m'en voudront pas de cette critique plus blasée que pour d'autres Maigret. Ce n'est pas manquer de respect au génial auteur que de faire preuve d'un peu d'exigence...
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Encore un Maigret qui commence par une boulette du commissaire. Il y a vraiment des paterns qui se retrouvent dans les différentes enquêtes : la victime qui aurait pu être évitée, la personne qui revient toujours au Quai pour voir le commissaire en personne… Les deux se retrouvent ici.

Une enquête où le commissaire se retrouvera accompagné d'un homologue de Philadelphie, M. Spencer Oats, venu en France pour tenter de comprendre les fameuses (fumeuses) méthodes du commissaire Maigret qui s'en sortira un peu miraculeusement in-extremis
Lien : https://www.noid.ch/cecile-e..
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Classique.

Cécile, c'est une demoiselle "assez déshéritée par la nature" qui passe sa vie dans l'aquarium du 36, à attendre que notre héros démarre une enquête sur son cas.
Elle est là si souvent, qu'on commence à s'en amuser, à l'appeler l'amoureuse de Jules, "si Mme Maigret savait çà...".

Vivant avec sa tante, son problème est que certaines nuits, elle constate que des objets sont déplacés dans l'appartement. Çà a l'air de rien, mais c'est suffisant pour l'effrayer.
Ce matin là, quand le commissaire daigne enfin la recevoir, elle vient de partir. Curieux.
Puis on apprend la mort de sa tante.

La disparition de Cécile ne va pas rester un mystère bien longtemps. Et il ne faudra pas chercher bien loin.
On la retrouve... dans un placard à balai du palais de justice, accolé à la PJ.
Morte, bien sûr...
Là, çà rigole moins, déjà. Avoir le culot de faire cela dans "la maison", au vu et à l'insu de tous ! Un affront à laver au plus tôt, celui d'un assassin qui connaît forcément bien le quai des orfèvres...

C'est pas tous les jours que la future victime vous fait des appels du pied de son vivant. On apprend vite que la tante cachait bien son jeu, sacrément riche pour avoir trempé dans des affaires "légales" mais louches, et ce qui met le feu aux poudres : pas de testament.

Une enquête amenant quelques rebondissements, avec l'argent de cette avare au centre des préoccupations.
On aura aussi en toile de fond d'autres enquêtes, on retrouvera les inspecteurs Torrence, Lucas, Janvier, et un observateur américain, Spencer Oats.
Çà habille le récit, mais il reste très conventionnel.
(plus d'avis sur PP)
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